Depuis 1946 et la création de la National Basketball Association, quelque cinq mille joueurs ont foulé les parquets de la Grande Ligue. Certains d’entre eux ont laissé une empreinte indélébile qui ne sera jamais oubliée. D’autres sont restés bien plus anonymes. Entre les deux ? Des centaines de joueurs, qui ont tour à tour affiché un niveau de jeu exceptionnel, mais dont on oublie bien souvent la carrière.
Dès lors, @BenjaminForant et @Schoepfer68 ont décidé de dresser – littéralement – le portrait de certains de ces acteurs méconnus ou sous-estimés. Au total, ce sont 60 articles qui vous seront proposés : un par année, entre les saisons 1950 – 1951 et 2009 – 2010. Pour chaque saison, un joueur a été sélectionné comme étendard, parfois en raison d’une saison particulièrement réussie, d’une rencontre extraordinaire ou encore d’une action historique …
Chaque portrait s’inscrira dans une volonté, celle de traverser l’Histoire de la NBA de manière cohérente. Ainsi, ces portraits (hebdomadaires) seront publiés dans un ordre précis : un meneur, un arrière, un ailier, un ailier-fort, un pivot. Au bout de cinq semaines, c’est donc un cinq majeur qui sera constitué. Les plus matheux d’entre vous l’aurons compris : au final, ce seront douze équipes, toutes composées de joueurs ayant évolué au cours de décennies distinctes, qui auront été composées.
A vous de déterminer lequel de ces cinq majeurs sera le plus fort, le plus complémentaire, le plus dynastique.
Vous trouverez en fin d’article les liens vous permettant de (re)consulter les articles précédents.
La Jaquette
Pour chaque article, @Lusso98 vous proposera ses créations. Vous y retrouverez une illustration du joueur présenté (en tête d’article) ainsi une présentation de chaque cinq majeur projeté (chacun avec une identité visuelle propre).
Le synopsis
Emmanuel David Ginobili, plus communément connu sous le prénom de “Manu“, est né le 28 juillet 1977, en Argentine. Frère de deux futurs joueurs professionnels de basket, son chemin était tout tracé. Arrière fantasque des Spurs, il marquera de son empreinte toute une génération.
Fidèle envers sa franchise d’adoption, suffisamment humble pour accepter son rôle de 6ème homme et dévoué à sa patrie, l’argentin cumule toutes les qualités requises pour être LE coéquipier parfait dans une Ligue si individuelle que la NBA.
Sur le parquet, El Manu n’est pas le plus impressionnant physiquement parlant (1m98 pour 93 kg). Il compense par une excellente vision de jeu, un bagage technique hors norme et une insouciance qui semble presque calculée.
Si l’on saupoudre tout cela de clutchitude et de grosses performances dans les moments importants, nous obtenons un joueur historique qui restera dans les annales de la Grande Ligue. Et c’est le cas de Ginobili.
Action !
Manu Ginobili fait parti de ces joueurs dont la célébrité acquise en cours de carrière n’était pas prévisible. De nombreux observateurs le voyait très talentueux, voué à un grand avenir, mais personne n’aurait pu prévoir l’impact culturel mondial du frêle argentin.
Son parcours professionnel débute très tôt, en Argentine. Au sein des clubs d’Andino, puis, d’Estudiantes. Il commence à se faire un nom dans le paysage basketballistique sud-américain au milieu des années 1990. De plus, il intègre rapidement la sélection à travers les équipes jeunes, puis l’équipe une avec laquelle il joue une première Coupe du monde en 1998.
Après cette première échéance internationale, le jeune arrière va prendre une décision charnière dans sa vie. Il rejoint l’Europe, et plus spécifiquement l’Italie, en deuxième division. Sa première saison dans sa nouvelle équipe de Reggio Calabria est une grande réussite que ce soit sur le plan individuel (17,9 points de moyenne) ou collectif. En effet, il participe grandement à la remontée immédiate de son club dans l’élite italienne du basketball.
Nous sommes donc à l’été 1999 et Ginobili se prépare pour jouer sa première saison au plus haut niveau italien. Mais avant cela, il décide de s’inscrire à la draft NBA, sans grande conviction. Mais les étoiles sont alignées, et un miracle se produit. En toute fin de soirée, un certain RC Buford, déjà GM des Spurs à l’époque, jette son dévolu sur lui et le sélectionne en 57ème position.
Néanmoins, Manu garde les pieds sur terre et souhaite poursuivre son développement en Europe avant de rejoindre la Grande Ligue américaine. C’est pour cette raison qu’il reste encore 3 années en Italie : une au Reggio et deux autres au sein du Virtus (anciennement Kinder) Bologna.
Quelle bonne décision ! Durant ces saisons, l’argentin éclabousse le Vieux continent de tout son talent. Il en profite d’ailleurs pour agrémenter son armoires à trophées, qu’ils soient individuels ou collectifs : double MVP de la série A, vainqueur de l’Euroligue et MVP de la compétition. Lors de sa dernière saison au sein de la ligue italienne, Manu tourne, à titre d’exemple, à 19,9 points de moyenne, accompagnés de 4 passes décisives et 4 interceptions. Ginobili quitte donc l’Italie la tête haute. C’est enfin l’heure pour lui de jouer avec les meilleurs, de se confronter au plus haut niveau.
Il rejoint le Texas, et plus précisément San Antonio, durant l’été 2002. Comme la majorité des étrangers, l’adaptation au jeu et au rythme NBA ne se fait pas en quelques matchs. La début de sa saison rookie est donc plutôt compliqué. Mais très rapidement, le front-office des Spurs et coach Pop’ comprennent quel type de joueur est l’argentin. Ils l’installent donc dans un rôle de 6ème homme, lui laissant ainsi une extrême liberté. La formule magique est trouvée, l’histoire est en marche.
Sa première saison aux Etats-Unis se parachève avec un premier titre. Les Spurs écrasent les Nets en finale et glanent le deuxième trophée O’Brien de leur histoire.
Dès 2005, rebelote. Après une saison pleine (16 points de moyenne) qui lui a permit d’obtenir une première sélection au All-Star Game, Manu ajoute une seconde bague à sa vitrine personnelle.
Les Silver and Black abordent donc la post-season suivante avec confiance. Cependant, lors des demi-finales de conférence les opposant aux voisins de Dallas, l’argentin commettra l’irréparable, pour ce qui sera surement sa plus grosse erreur dans le monde professionnel. Dans les derniers instants d’un game 7 sous haute tension, le numéro 20 des Spurs va permettre à Dirk d’obtenir un and-one inespéré en commettant une faute idiote. L’allemand inscrira son lancer, les deux franchises iront en prolongations et les Mavs se qualifieront en finales de conférence.
A la suite de cet épisode douloureux, San Antonio souhaite redevenir la place forte de la conférence Ouest. Et dès les play-offs suivant, la Ligue entière va le comprendre. Très peu inquiétés, les Spurs balayeront les Cavs de Lebron en finale et obtiendront ainsi leur quatrième bannière de champion. El Manu, quant à lui, enfilera une nouvelle bague (sa troisième) à sa main gauche.
C’est ici que se termine la première partie de la majestueuse carrière d’Emmanuel Ginobili en NBA. Avant de passer à la fameuse saison 2007-2008, opérons un rapide retour sur sa carrière internationale.
Avec l’Albiceleste, Manu a réalisé des performances époustouflantes, que ce soit sur le plan individuel ou collectif. Dès 2002, ils atteignent la finale du Championnat du monde, malheureusement perdue face à la Yougoslavie de Peja Stojakovic. Il intégrera malgré tout le 5 majeur de la compétition, maigre lot de consolation pour ce compétiteur hors pair.
Mais deux ans plus tard, la génération dorée argentine obtient le Saint Graal. A Athènes, lors des Jeux Olympiques, Ginobili porte à bout de bras cette magnifique sélection et la pousse jusqu’au titre. Il a notamment proposé une masterclass face aux américains en demi-finale avec 29 points, 3 passes décisives et 3 rebonds, puis un match maitrisé de A à Z en finale face aux italiens. MVP de la compétition avec plus de 19 points de moyenne, plus de 4 rebonds et 3 passes décisives, Manu s’est fait un nom dans le monde FIBA lors de ces Olympiades. Cela restera son principal fait d’arme en sélection, mais quel titre !
Il obtiendra également une médaille de bronze lors de l’édition chinoise de 2008, mais rien n’égalera l’épopée grecque.
L’oscar de la saison 2007 – 2008
Retour à San Antonio ! Ginobili est donc triple champion NBA, All Star, champion Olympique et MVP du tournoi. On peut donc logiquement estimer que sa carrière est déjà bien pleine. Mais il ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin.
A l’aube de cette saison 2007-2008, les Spurs et leur effectif rodé sont donc (comme toujours) contenders pour le titre. Laissant ses amis Duncan, Parker ou Bowen sur le parquet pour le jumpball du début de rencontre, l’argentin pilote toujours avec autant d’aisance la second unit. En effet, il a carte blanche sur les tickets shoot avec pas moins de 13,3 Field goal tentés par match (juste derrière Parker et Duncan) et un usage rating assez élevé (28,7%, le troisième de l’équipe également derrière ses deux compères).
La saison des texans, comme à leur habitude, est un long fleuve tranquille. L’objectif est de ne pas trop s’épuiser afin d’être en forme pour les play-offs. Néanmoins, un pyromane sud-américain a voulu dynamiser cette saison qui s’annonçait pourtant banale.
Dès le second match de la saison, Ginobili annonce la couleur : 30 points, 7 passes décisives et 5 rebonds pour assurer la victoire face aux Grizzlies. Jusqu’à la fin du mois de novembre, il alterne entre très bons matchs et performances moyennes. Malgré tout, comme prévu, le bilan collectif est plus que correct. Les Spurs finissent cette première portion de saison avec 14 victoires et 3 défaites au compteur.
Mais Manu est quelqu’un de généreux. C’est pourquoi il décide, en guise de cadeau de Noel pour ses fans, de lâcher quelques grosses lignes statistiques :
- 30 novembre 2007 @ Minnesota : 31 points, 3 rebonds, 4 passes décisives, 3 interceptions dans une victoire (+15),
- 05 décembre 2007 vs Dallas : 37 points, 4 rebonds, 6 passes décisives, 2 interceptions dans une victoire (+2),
- 07 décembre 2007 vs Utah : 37 points, 8 rebonds, 6 passes décisives, 3 interceptions dans une victoire (+6).
Vous l’avez donc compris, la saison de notre argentin préféré est surement la meilleure de sa carrière sur le plan individuel. De nombreux matchs au dessus des 25 points (7 sur les 20 premières rencontres), une petite dizaine au dessus de la trentaine (au total, sur la saison), et une impression visuelle de facilité extrêmement déconcertante.
La saison avance et les matchs s’enchaînent. Match complet de Ginobili et victoire des Spurs, les confrontations se suivent et se ressemblent.
Nous arrivons donc rapidement au mois de février, sur ce qui restera l’un de ses plus gros coup de chaud en carrière. Suite à plusieurs absences, que ce soit celles de Parker ou de Finley, Manu glisse sur le poste d’arrière titulaire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il saura en profiter. Si on met de côté le match face aux Bobcats du 19 février 2008 avec “seulement” 18 points, les statistiques ci-dessous en disent long sur ses performances au cours de ce mois :
- 11 février 2008 @ Toronto : 34 points, 15 rebonds, 6 passes décisives, 2 interceptions dans une victoire (+5),
- 13 février 2008 @ Cleveland : 46 points, 5 rebonds, 8 passes décisives, 2 interceptions dans une victoire (+7),
- 21 février 2008 @ Minnesota : 44 points, 4 rebonds, 3 passes décisives dans une victoire (+1),
- 23 février 2008 vs New Orleans : 30 points, 6 rebonds, 12 passes décisives dans une victoire (+9).
Il sera logiquement élu joueur de la semaine à l’Ouest pour la seconde fois de sa carrière. Il retrouvera rapidement son rôle de dynamiteur en sortie de banc et continuera de fournir de grosses performances. On peut notamment souligner ses 32 points face à Indiana et les 28 pions contre le Magic au courant du mois de mars. La saison régulière se finit donc tranquillement. C’est donc le moment de faire le point sur la post-season à venir et les récompenses individuelles à attribuer.
Les Spurs, tout en maitrise, s’en sortent avec un bilan de 56 victoires pour 26 défaites. Ils se retrouvent donc troisième de la conférence Ouest, derrière les Lakers d’un Kobe MVP et les Hornets d’un Chris Paul en feu.
Manu, quant à lui, a réalisé une grosse saison sur le plan personnel. Meilleure moyenne au scoring de sa carrière NBA, mais également de sa franchise cette année-ci (19,5 points/match), l’argentin se voit logiquement récompensé du titre de “6th man of the Year”. Des performances remarquables et remarquées, qui nous l’ont fait choisir comme porte-drapeau de la saison.
Si l’on ajoute à sa ligne statistique les 4,8 passes décisives et les 4,5 rebonds de moyenne, il est également facile de comprendre sa sélection dans la NBA third-team pour la première fois de sa carrière. Une telle consécration reste d’ailleurs peu commune pour un sixième homme.
Fini le rythme de croisière, il est maintenant temps d’aborder les choses sérieuses, c’est à dire les plays-offs. Les Silver and Black se présentent avec de grosses ambitions : réaliser le premier back-to-back de l’histoire de la franchise.
La post season commence avec un premier tour face aux Suns de Nash et Stoudemire. Entrée en matière maitrisée de la part des texans, avec un gentleman sweep orchestré en cinq petits matchs. Ginobili s’est montré à son aise sur la série, surtout lors des premières rencontres : 24, 29 puis 20 points pour infliger un 3-0 fatal pour Phoenix.
Arrive donc une série très attendu des observateurs. Les Hornets de Chris Paul, David West et Peja Stojakovic face aux Spurs de Tim Duncan, Emmanuel Ginobili et Tony Parker. Nous avons ici deux franchises très proches en terme de niveau de jeu développé, comme peut en témoigner leur bilan de saison régulière similaire. Mais puisque la Nouvelle Orleans a remporté le tie-breaker, les deux premières confrontations se jouent donc à la New Orleans Arena. Très rapidement, Paul et sa bande étouffent les champions en titre. Le trio cité précédemment est dévastateur et les locaux mènent rapidement la série 2-0. Retour à l’AT&T Center pour un game 3 qui s’annonce décisif.
Manu, plutôt discret les deux premières rencontres, décide de prendre les choses en main. Afin de résister à un Chris Paul des grands soirs (35 points / 9 passes décisives), l’argentin sort le grand jeu : 31 points, 6 passes décisives et 4 rebonds. Bien accompagné d’un Tony Parker à son prime (31 points / 11 passes décisives) , il permet à sa franchise de recoller à 2-1.
La vapeur commence légèrement à s’inverser. Les Spurs remportent leur second match à domicile, nous en sommes donc à 2-2.
Le game 5 en Louisiane peut être le tournant de la série. Malgré un bon match de Ginobili, meilleur marqueur de sa franchise avec 20 points, David West détruit la raquette des visiteurs en inscrivant pas moins de 38 points et en gobant 14 rebonds.
Les champions en titre se retrouvent donc dos au mur et se voient dans l’obligation de remporter les deux prochains matchs s’ils veulent atteindre leur rêve de back-to-back.
Et comme souvent, les grands joueurs performent dans les grands moments. Ginobili score 25 points, meilleur marqueur du match pour décrocher un game 7 décisif. Que demander de plus ? Intronisé dans le 5 de départ, Manu répond une nouvelle fois présent.
Le game 7 de ces demi-finales de conférence Ouest se dispute le 19 mai 2008. Dans cet affrontement, l’expérience fera la différence. Le numéro 20 des Spurs est une nouvelle fois impeccable : 26 points, 5 rebonds, 5 passes et la victoire au bout. Direction les finales de conférence pour les éperons et les vacances pour les frelons.
Malheureusement, les Lakers d’un Kobe resplendissant ne feront qu’une bouchée de leurs adversaires : 4-1 pour les Angelinos. Manu sera en grande difficulté lors de cette série, malgré un sursaut d’orgueil (30 points) dans un game 3 remporté, évitant un sweep à sa franchise .
Le 29 mai 2008, la saison de San Antonio s’achève. L’espoir d’un back-to-back s’effondre. Ginobili aura jeté toutes ses forces dans la bataille, mais cela n’aura pas suffit.
Le générique de fin
Les années suivantes ressembleront énormément à l’exercice 2007-2008. Grosse saison régulière plaçant toujours les Spurs dans les huit qualifiés pour la post season, Ginobili en leader du banc avec un apport considérable, et défaite en play-offs. Ce rythme, frustrant pour tous les fans de la franchise, durera jusqu’à la saison 2012-2013.
Entre temps, retour sur quelques performances de notre ami argentin durant cette période.
Sur la saison 2009 – 2010, l’argentin était plutôt en jambe :
- 09 novembre 2009 vs Toronto : 36 points et 8 passes décisives dans une victoire ( +7 ).
- 08 mars 2010 @ Cleveland : 38 points, 7 rebonds et 5 passes décisives dans une défaite ( -2 ).
- 21 mars 2010 @ Atlanta : 38 points et 6 passes décisives dans une défaite ( -5 ).
- 02 avril 2010 vs Orlando : 43 points, 6 rebonds et 5 passes décisives dans une victoire ( +12 ).
Il sera même élu une nouvelle fois joueur de la dernière semaine du mois de mars dans la conférence Ouest.
La saison suivante, Ginobili retrouvera le All Star Game pour la seconde et dernière fois de sa carrière. Il accompagnera Duncan afin de représenter les Spurs. En effet, les Texans finiront premiers de l’Ouest, en remportant 61 matchs. Pour la dernière fois de sa carrière, Manu tournera à plus de 15 points par match (17,4 cette année-ci).
San Antonio voit que ses stars commencent à vieillir. Ils ont donc pour objectif de glaner un dernier titre avant la retraite de cette génération dorée.
Première opportunité lors de la saison 2012-2013. Les Silver and Black atteignent assez facilement les Finales NBA, en se plaçant deuxième de la conférence Ouest lors de la saison régulière et en éliminant proprement coup sur coup les Lakers, les Warriors et les Grizzlies. Ginobili est de moins en moins influent statistiquement comme en témoigne sa moyenne de 11,8 points par match lors de cette saison, mais son expérience reste un facteur essentiel dans la conquête d’une nouvelle bannière de champion.
Malheureusement, les Heatles de LeBron, Wade et surtout Ray Allen ne se laisseront pas faire. Il n’est pas nécessaire de raconter la suite tant cette fin de série est entrée dans les annales de la grande ligue. Les Spurs, anéantis, verront LeBron soulever son second trophée O’Brien.
Il n’en fallait pas moins pour décupler la motivation des troupes du Texas. Les hommes de Popovich abordent la saison suivante débordant de soif de vengeance. Ils déroulent leur jeu léché lors de la saison régulière et se positionnent une nouvelle fois en tête de la conférence, puis éliminent Dallas, Portland et Oklahoma pour en finir avec l’Ouest. Ils retrouvent donc leurs ennemis Floridiens, mais ce coup-ci, le scénario sera différent.
Cette finale sera une démonstration. Circulation de balle exemplaire, défense exceptionnelle (le Heat ne dépassera jamais les 98 points inscrits et sera même maintenu sous les 90 points lors des deux premiers matchs), San Antonio exécute Miami dans les règles de l’art.
Ginobili, comme à son habitude, apportera scoring et folie en sortie de banc. Il inscrira 19 points à deux reprises lors de ces finales, et enflammera l’AT&T Center lorsqu’il détruira Chris Bosh d’un dunk main gauche sensationnel.
San Antonio balaye le Heat 4-1 et est sacré champion NBA pour la cinquième fois de l’histoire de la franchise. C’est le dernier grand fait d’arme de cette majestueuse équipe des Spurs, qui aura fait rêver la planète basket.
Après plusieurs saisons à aider au développement de nombreux jeunes, Manu Ginobili prendra sa retraite bien méritée durant l’été 2018.
Il est donc temps de faire un point complet sur le palmarès sensationnel de l’arrière :
- Champion NBA en 2003, 2005, 2007 et 2014.
- All-Star en 2005 et 2011.
- Sixième homme de l’année en 2008.
- Sélection dans la NBA Third Team en 2008 et 2011.
- Médaille d’or aux JO d’Athènes en 2004.
- Médaille de bronze aux JO de Pékin en 2008.
- Médaille d’argent aux Championnats du monde d’Indianapolis en 2002.
- MVP du tournoi olympique de 2004.
- Nommé dans le 5 majeur des championnats du monde de 2002 et 2006.
- Vainqueur et MVP de l’Euroligue en 2001.
- Champion d’Italie en 2001.
- Vainqueur de la Coupe d’Italie en 2001 et 2002.
Il se retirera avec un placard à trophées plus que plein et un numéro 20 accroché pour toujours au plafond de l’AT&T Center de San Antonio, signe de reconnaissance éternelle pour l’ensemble de sa carrière américaine.
Crédits et hommages
En regardant les réactions que l’annonce de la retraite de Ginobili a engendrées, on peut se faire une petite idée du respect que la communauté NBA lui portait.Tout d’abord, Manu est unanimement reconnu par ses pairs comme un magnifique compétiteur, comme en témoigne ce tweet de Kobe Bryant :
“Tu es un vrai champion mon ami, et l’un de ceux contre lequel j’ai préféré jouer. Profite de ta retraite “hermano”. Tu l’as vraiment méritée”.
Certains, comme LeBron, ont préféré aborder l’aspect technique du joueur, en soulignant l’impact du moove signature de l’argentin :
“Le Basket sait maintenant ce qu’est ” L’Euro Step” ! Que Dieu te protège, merci d’avoir jouer de cette façon”.
Enfin, pour résumer cet article en quelques mots, laissons la parole à son coach et mentor, Gregg Popovich lors de la cérémonie de retrait du numéro 20, le 28 mars 2019 :
“On avait besoin de tout le monde, mais sans Manu Ginobili, il n’y aurait pas eu de titres. Tout cela ne serait pas arrivé sans lui. Son sacrifice d’accepter de sortir du banc est sans doute la chose la plus importante qui soit arrivée pour la franchise pendant cette période”.
Manu Ginobili est une légende du basketball. Il aura marqué durant près de deux décennies des milliers de personnes, que ce soit dans le Texas, en Argentine ou dans le monde entier. Il restera une source d’inspiration pour toute une génération, et ce, pendant encore très longtemps.
Les précédents épisodes et portraits du Magnéto :
- Cinq majeur #1 : Penny Hardaway (1994/95),