L’échéance tant attendue est enfin arrivée. Au terme d’une incroyable trêve estivale et des habituelles joutes de présaison, la NBA a repris ses droits, pour une nouvelle campagne qui s’annonce explosive. Comme chaque année, un bon nombre de joueurs entrent dans leur dernière année de contrat, synonyme de liberté l’été prochain pour changer de couleurs. Un événement attendu par certains, en position de force, mais redouté par d’autres. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Aujourd’hui, focus sur les vétérans de la Ligue, avec un tour d’horizon des situations de chacun. En quête d’un dernier gros contrat, de maintenir leur confort ou à la relance, à quoi s’attendre pour les vieux de NBA ? Nous parlerons ici des joueurs qui auront 30 ans ou plus lors de la prochaine Free Agency. Dans cette première partie, sont concernés les potentiels derniers gros contrats, mais également ceux dont l’espoir d’un dernier deal majeur s’amenuise sérieusement.
A la poursuite d’un dernier contrat juteux
Ils ont cartonné la saison dernière dans leurs équipes respectives et même s’ils sont au crépuscule de leurs carrières NBA, ils pourraient encore prétendre à un beau contrat au terme de ce nouvel exercice. Les Toronto Raptors sont particulièrement concernés par cette rubrique, eux qui compte deux candidats dans leurs rangs. Tout juste auréolé d’un titre de champion du monde après avoir soulevé le trophée Larry O’Brien en juin dernier avec les Raptors, Marc Gasol entre dans sa dernière année de contrat. L’espagnol sera payé un peu plus de 22 millions de dollars la saison prochaine, et son rôle sera d’autant plus déterminant après la perte de Kawhi Leonard.
Malgré ses 34 ans, le pivot est toujours bien capable de donner des maux de tête à ses adversaires, notamment en défense. Il figure toujours parmi les meilleurs défenseurs de la Ligue à son poste, grâce à son intelligence de jeu et de placement, que les années ne peuvent altérer. Il reste également une arme offensive fiable, bien que son apport statistique se soit réduit ces derniers mois, notamment à son arrivée à Toronto. Là encore, son QI basket élevé et ses qualités techniques lui permettront toujours de scorer au poste, alors qu’il peut aussi bien sanctionner de loin. Dans une équipe qui devra lutter pour se maintenir dans les hauteurs de la conférence Est, Gasol aura donc les cartes en mains pour aller chercher un dernier contrat juteux, même s’il n’obtiendra certainement pas un deal sur plus de 3 ans. Pivot moderne et moins sensible aux effets de l’âge, il restera un profil recherché parmi les grosses écuries NBA.
A ses côtés, Serge Ibaka est dans une situation différente. A 30 ans, l’intérieur originaire de Brazzaville vient lui aussi de connaître l’ivresse d’un titre NBA. Arrivé aux Raptors après un crochet par Orlando, Ibaka a bien failli voir sa carrière prendre un chemin peu glorieux. Pourtant, les canadiens ont été bien inspirés de ramener l’ancien d’OKC dans leur effectif. Solide défenseur, intéressant dans le spacing, l’international espagnol fut un apport précieux dans la conquête du titre pour les Raptors. L’été prochain, il sera libre de tout engagement, et aura l’opportunité d’aller chercher un dernier deal de longue durée. Il n’aura pas encore 31 ans, et si ses performances sont au rendez-vous, il pourrait obtenir un bon contrat sur plusieurs années. A moins qu’il ne décroche un contrat plus court pour un salaire plus élevé.
Autre joueur susceptible de prétendre à un dernier gros contrat, Paul Millsap. Joueur reconnu tout au long de sa carrière pour ses qualités dans la raquette, l’ailier fort des Nuggets est un élément précieux dans un effectif NBA. Si ses premiers pas à Denver ont été délicats, notamment avec des pépins physiques, Millsap a ensuite grandement contribué au succès de la franchise la saison passée. Son expérience et sa complémentarité avec Nikola Jokic ont pesé dans les résultats des Nuggets, et l’intérieur devra réitérer ses performances la saison prochaine. Il aura 35 ans au terme de cet exercice, et il n’obtiendra certainement pas un contrat long lui non plus. Comme Gasol, il peut espérer un dernier deal court et un gros chèque au passage, notamment dans une équipe qui bâtit un effectif pour le titre, ou pour encadrer un jeune collectif.
Enfin, Danilo Gallinari, 31 ans, est peut-être le plus susceptible d’aller chercher un dernier gros deal l’été prochain. Fort d’une belle saison sous les couleurs des Clippers, l’ailier italien est un talent dont l’apport offensif n’est plus à démontrer. Tireur fiable, expérimenté, il a retrouvé un gros niveau de jeu l’an passé à Los Angeles. Épargné par les galères physiques, il a frôlé la barre des 20 points de moyenne, avec de très bons pourcentages au tir (46% dont 43% de loin). Lorsqu’il est en bonne santé, il est un élément important pour un effectif, mais son aventure chez les Clippers a pris fin lors du transfert de Paul Georges. L’ailier atterrit donc à OKC, dans une franchise qui débute sa reconstruction. Dans un roster limité en talent, Gallinari pourra cependant insuffler ce qu’il a connu chez les Clippers, et aider ce groupe à jouer les poils à gratter à l’Ouest. Il bénéficiera d’un temps de jeu très conséquent, et de la présence de Chris Paul à ses côtés pour créer des espaces. Au Thunder et pour sa dernière année de contrat à 22M de dollars, Gallo a donc tout en mains pour réaliser une superbe saison et se montrer comme une option fiable sur le long terme dans une franchise ambitieuse. Le jeu de l’italien lui permettra de durer, à la seule condition que les blessures le laissent tranquille. Si tel est le cas cette saison et que les performances sont au rendez-vous, c’est un gros chèque et plusieurs années de contrat qui pourraient bien attendre Gallinari en juillet prochain.
No more money
Pour certains joueurs, il sera plus que difficile d’aller chercher un dernier gros chèque avant la fin de carrière. Surtout, ils ont gratté le pactole il y a quelques années et pour la plupart, il faut être honnête, on se demande bien pourquoi.
Andre Iguodala ne fait pas partie de ceux-là, avec un rendement exceptionnel ces dernières années. L’ailier a grandement contribué à la supériorité des Warriors, avec trois titres de champion à la clé. Superbe défenseur, capable d’apporter en attaque dans un système huilé, son aventure dans la Baie a pris fin cet été. Envoyé à Memphis pour économiser son salaire (17M cette saison), il signifie à lui seul la fin d’une ère pour Golden State. A priori, il ne portera pas le maillot des Grizzlies, qui ne semble pas presser de lui trouver une porte de sortie. Courtisé par les deux franchises de Los Angeles, il serait un élément de poids dans une course au titre malgré son âge. Dans les conditions actuelles, difficile d’imaginer de quoi sera fait l’avenir d’Iggy. Peut-être coupé, mais certainement libre l’été prochain. Récemment, Marc Stein évoquait déjà un possible retour à Golden State pour terminer sa carrière avec les Warriors. Une chose est certaine, quelle que soit la franchise qui l’accueillera l’été prochain, ce ne sera plus au même salaire.
Au rayon des joueurs ayant profité d’un beau contrat en 2016, Courtney Lee fait bien son apparition. A l’époque chhez les Knicks, il avait signé pour 4 ans et 48M de dollars, soit un peu plus de 12M cette saison. Après deux années au-dessus des 10pts de moyenne, l’arrière a finalement vu son temps de jeu réduit, et été envoyé à Dallas lors du trade de Porzingis. Difficile d’imaginer de quoi sera faite la saison de Lee chez les Mavericks, mais il ne devrait pas obtenir un rôle majeur dans les systèmes de Carlisle. Bon tireur derrière la ligne, son apport reste limité, tout comme l’intérêt de miser sur lui avec un effectif jeune en plein développement. Il vient d’avoir 34 ans, et c’est probablement un contrat au minimum vétéran qui l’attend en juillet prochain.
A Washington, Ian Mahinmi a toutes les peines du monde à justifier le gros contrat qui lui a été accordé en 2016 également. Souvent blessé, son apport a chuté depuis plusieurs saisons, même s’il reste un pivot de qualité. Délaissé par son coach, puis touché par les blessures la saison dernière après un retour dans la rotation, le français n’y arrive plus. Comble de malchance, il a connu un nouveau pépin physique avant la reprise, et une absence de six semaines l’a privé de l’ouverture de la saison. S’il devrait bientôt retrouver les parquets, il lui faudra redoubler d’efforts pour justifier, ne serait-ce qu’un peu, les 16M de dollars qu’il touchera cette année. L’objectif sera surtout de se montrer avant la prochaine Free Agency, et de convaincre que sa place est toujours en NBA. En revanche, il peut d’ores et déjà faire une croix sur un chèque à plus de 10M, sauf très grosse saison de sa part.
Peut-être l’un des joueurs les plus moqués ces dernières saisons en NBA, Chandler Parsons a un contrat parmi les plus néfastes de la Ligue. Lui aussi est un grand gagnant de 2016, avec un bail de 4 ans pour 94M de dollars. La suite ? Une catastrophe, avec 45 matchs joués sur trois saisons chez les Grizzlies, qui doivent encore se maudire. Constamment gêné par les blessures, Parsons semble perdu pour le basket, et ses genoux n’ont visiblement aucune envie de le sauver, bien au contraire. Finalement éjecté vers Atlanta cet été dans le cadre de la reconstruction débutée dans le Tennessee, son contrat expirant est intéressant pour la franchise de Trae Young. Problème, l’ailier n’a pas encore disputé la moindre rencontre avec les Hawks, encore et toujours gêné par un genou. Dans ces conditions, comment imaginer une renaissance pour Parsons ? Inquiétant en vue de sa Free Agency 2020.
Gardez le prénom de Parsons, faites en un nom de famille, et vous obtenez Wilson Chandler. Sa situation est différente, car l’ailier ne touchera que 2M de dollars à Brooklyn, et ne fait donc pas partie des joueurs grassement payés. Joueur utile dans une rotation avec ses capacités défensives et pour rentrer des paniers de loin, Chandler s’est néanmoins mis en porte à faux avant même le lancement de la saison. Suspendu pour 25 matchs suite à un contrôle anti-dopage positif à l’Ipamorelin, un produit interdit par la NBA depuis 2016, il ratera donc un petit tiers de la saison. Pas suffisant pour le condamner, mais de quoi nuire à son image et amputer ses chances d’aller chercher un beau chèque. Pourtant, dans une équipe des Nets en mal d’ailiers de talent avec l’absence de Kevin Durant, Chandler aura probablement l’occasion de se montrer. Sa saison à 15.7pts, après une année blanche pour cause de blessure à la hanche, semble bien loin. A 33 ans lors de la prochaine Free Agency, il devient de plus en plus difficile d’obtenir un contrat lucratif. Il semble cependant le plus à même de ces quatre joueurs d’aller chercher un chèque intéressant.
Rien n’est joué pour tous ces joueurs, mais leur saison sera évidemment déterminante dans la quête d’un dernier contrat. Certains semblent en bien meilleure posture pour récupérer un gros chèque, mais les aléas d’une campagne NBA sont tels que tout reste à faire. Surtout que le jeu des trades risque de frapper comme à son habitude, et les joueurs en contract year sont toujours parmi les plus susceptibles d’être échangés. Alors, qui ira chercher le pactole à l’été 2020 ?