On le sait tous, la NBA est un marché phénoménal, si ce n’est le plus grand de tous les temps dans la catégorie sportive. Chaque équipe de la ligue possède aujourd’hui une identité visuelle, qu’elle ait été remise au goût du jour récemment (pour certains) ou bien qu’elle n’ait pas changé depuis des années (pour d’autres). Elle semble surtout nécessaire dans un monde qui se veut de plus en plus commercial.
Alors qu’entend-on par « identité visuelle » ? C’est tout simplement le design des maillots, la forme et les caractéristiques du logo, sans oublier les différents parquets qu’une équipe pourrait arborer dans une saison régulière en NBA. Une construction formidable qui représente chaque jour des joueurs, dirigeants, staffs ou bien encore des valeurs.
Le but de cet article est donc de s’immiscer autant que possible dans la face cachée de la NBA, le côté dont on ne parle presque jamais. Et aujourd’hui nous allons nous pencher sur une des plus fortes identités de la ligue, celle des Raptors.
Petit rappel historique
Anciennement nommée « Huskies de Toronto » lors de la saison 1946-1947, la « presque nouvelle » équipe de l’Ontario allait devoir, lors de sa reconstruction, faire le choix difficile d’un nouvel emblème à sa tête ; exit donc le chien de traîneau.
C’est en 1994 que sont proposés plusieurs noms d’équipe aux supporters, allant d’un animal très présent au canada tel le castor (Beavers) jusqu’au scorpion, qui aurait été totalement déconnecté avec la situation géographique de l’équipe. En fait, les noms proposés étaient plutôt hétéroclites, voyez par vous-même : Beavers ; Bobcats ; Dragons ; Grizzlies ; Hogs ; Scorpions ; T-Rex ; Tarantulas ; Terriers et Raptors. C’est en voyant cette liste que l’on comprend que la mascotte canadienne n’avait que d’infimes chances d’être réaliste et de s’inscrire dans une idée de localité.
Les supporters choisiront finalement le nom de « Raptors ». Effectivement, quoi de plus représentatif ou iconique imaginairement parlant qu’un dinosaure véloce dribblant aisément ?
Du logo emblématique au ballon griffé actuel
Si ce choix de « mascotte » a pu sembler logique pour une majorité de supporters en devenir, il pouvait aussi être déconcertant pour d’autres. Cependant il n’en était pas moins une évidence pour la direction canadienne. Autant vous prévenir tout de suite : non, les dirigeants n’étaient pas d’anciens archéologues pour accepter si facilement de placer une espèce (animale) hostile et disparue à la tête de leur équipe. En fait il était plutôt question d’argent (comme souvent dans le marché NBA). Concrètement, le film Jurassic Park, dirigé par S. Spielberg et sorti en 1993, avait eu une incroyable « hype » à l’époque. Le marché du dinosaure était ainsi flamboyant ; c’est d’ailleurs pour cela que deux noms proposés dans la liste ci-dessus s’inspiraient de cette époque jurassique.
En fait la validation par les fans du nom de « Raptors » venait concrétiser l’idée de s’inspirer d’un blockbuster ayant rapporté gros à ses réalisateurs et à d’autres sociétés, par les produits dérivés vendus. Imaginez une équipe de basketball aussi dangereuse qu’une horde de dinosaures affamés et lâchés dans la nature … Il y a de quoi en séduire plus d’un. Et c’est en t-shirts, sweats, jerseys, casquettes que les dirigeants comptaient s’assurer des revenus considérables avec cette image.
De ce côté « séduction commerciale », on peut facilement affirmer aujourd’hui que la cible première en terme marketing de la nouvelle équipe de Toronto était les enfants. Les dinosaures continuent encore aujourd’hui de fasciner petits et grands et c’est pourquoi la franchise n’est pas près de changer de nom.
Exit la face cachée de la NBA et sa commercialité, place à l’élément visuel le plus important de l’équipe, le Raptor : à l’époque, les couleurs de l’équipe comportaient le rouge vif, le violet, le noir et l’argent « Naismith » (ce dernier étant un hommage au créateur canadien du basketball).Tout était question d’agressivité, les Raptors ne devaient pas véhiculer une image « soft ». Cela se ressent tout particulièrement sur le tout premier logo de la franchise :
Des triangles rappelant les dents du dinosaure, une police avec des traits tranchants et surtout un Raptor avec une fière allure, voilà un cocktail soigneusement préparé et minutieusement construit sur les intentions claires de l’équipe : être un prédateur.
Ce logo avait de nombreux atouts : son agressivité, on l’a dit (qui perdura avec les suivants). Au-delà de ce trait, l’humanisation du Raptor en joueur de basket était une vraie réussite. Tout est dans l’identification au personnage, les chaussures transpercées par les griffes, le maillot porté, le mouvement du dinosaure qui lui donne l’impression de dribbler et encore sa « patte » droite acérée tenant la gonfle tel un réel joueur de NBA.
Du côté des points négatifs du logo, on peut noter le fait que les 7 triangles semblables à des dents comportant chacun une lettre de la ville de Toronto étaient peut-être trop petits, mais quand on sait que les fans de l’équipe demandent depuis des années le retour de cette empreinte visuelle, c’est qu’au final les côtés négatifs ne se comptent tout juste sur un moignon.
Ce n’est qu’en 2008 que la franchise canadienne changera son emblématique dino pour, suspens … le même dinosaure mais privé de sa couleur violette.
Alors pourquoi ce choix ? Le noir est venu remplacer le violet, dans un souci de modernisation, pour réduire les couleurs principales de l’équipe, voire peut-être pour tirer un trait avec le passé. Qui sait ? Nombreuses sont les hypothèses, mais force est de constater que cette nouvelle ligne n’est pas moins jolie que l’ancienne. On est juste sur une perte de « fun » qui était un des caractères essentiels du primo-logo. Cette même perte se veut peut-être en corrélation avec l’idée montante des dinosaures de devenir un candidat sérieux au titre, devenir plus sobre pour mieux régner, rajouter des nuances de noir pour paraître plus « oppressant », bref affirmer de nouvelles idées et valeurs.
L’histoire retiendra que ce dinosaure remastérisé n’aura eu aucun effet sur les résultats de l’équipe lors de la saison de son arrivée (33W-49D), bien loin des précédents records établis lors des saisons antérieures. Il faudra d’ailleurs attendre la saison 2013 pour que les Raptors terminent à nouveau avec un bilan positif, soit l’avant dernière année où ce logo était arboré.
Début 2015 c’est à nouveau l’heure du changement. L’identité visuelle de Toronto va basculer dans une ère du temps qui se veut encore d’actualité : le minimalisme. Plus de Raptor, plus de typographie farfelue … Dites bonjour au ballon de basket griffé par on ne sait quelle espèce de dinosaure préhistorique. Enfin si, on se doute que c’est un vélociraptor, mais avouons que la présence du prédateur se fait bien moins ressentir qu’auparavant.
Quoi qu’il en soit (et on dira que c’est une griffure de dinosaure), ce nouveau logo, bien que très simpliste comparé aux années précédentes, est également réussi. Quatre couleurs sont présentes : le noir prééminent, le blanc typographique, le rouge du cercle cadrant le ballon et le gris Naismith de ce même ballon. Si vous faites bien attention, ce sont exactement les mêmes couleurs que sur l’ancien Raptor de 2008/2015. On est donc sur une ligne de conduite qui se veut la même, une continuité qui se veut rassurante, appréciable.
NB : Ce n’est pas la première fois que le ballon se retrouve griffé de cette façon (renvoi à la section suivante des logos alternatifs).
Cette griffure, bien que déjà vue, innove. Ses traits viennent terminer ceux du ballon et c’est en ce sens que le logo est remarquable. L’orientation du ballon vers les 45 degrés rend la chose intéressante, la typographie entoure la gonfle, redéfinissant ses contours oubliés volontairement dans ce qu’on appelle l’espace négatif, un espace qui est sans cesse utilisé par les graphistes tant l’opération se veut intelligente et ludique. Faire appel à son imagination pour définir les contours du ballon, voilà un jeu plaisant et facile à observer.
La typographie, on l’a dit a changé. Adieux l’agressivité caractéristique des anciennes écritures canadiennes, bienvenue à une police simple, aux allures carrées dans ses lignes, qui se rapproche beaucoup des styles sportifs, universitaires et américains en général. En même temps, cela colle à l’idée de simplicité derrière le logo. On aurait eu du mal à imaginer l’ancienne typo épousant ainsi mal les invisibles contours du ballon.
Pour ce qui est du reste, c’est assez simple et déjà-vu. Un cercle rouge entoure et définit les espaces du logo, un cercle noir vient en fond pour faire apparaître les griffures, lignes du ballon et combler les espaces donnés par la typographie.
Au final s’il y a une seule chose à regretter sur cette réalisation, ce serait sans hésiter son manque d’audace, son trop plein de simplicité. Mais bon, que voulez-vous … il paraît que le minimalisme est à la mode. Estimons-nous heureux d’avoir quand même un rappel au dinosaure !
Des rappels de dinosaure il y en a eu beaucoup par le passé, notamment dans la catégorie de ceux qu’on appelle « les logos alternatifs ».
Les nombreux emblèmes alternatifs
Vous les avez certainement déjà aperçu, ils sont aussi connus que le logo original et principal des Raptors. Ils ont d’ailleurs une importance primordiale au sein de la franchise.
Dès la création de l’équipe canadienne leur nombre fût porté à quatre. On n’est pas loin d’un record all-time pour une équipe NBA ; à ce jour plus personne n’en utilise autant compte tenu de la mode « minimale, simpliste » qu’arbore désormais la Grande Ligue. Alors pourquoi autant de déclinaisons ? De base, un logo alternatif se veut être proche du principal par le sens, la forme ou la géographie (parfois). Certains ne comportent ainsi qu’une seule couleur, d’autres représentent l’Etat de leur franchise (comme c’est le cas pour le logo du Jazz avec les maillots City Edition). Pour les Raptors, la ligne de conduite à suivre était celle d’avoir des représentations « dinosauresques ».
Le tout premier logo alternatif était celui d’un Raptor mordant dans un ballon de basket aux couleurs de l’équipe. Le second, décliné en 4 couleurs (Rouge, Gris, Violet et Noir) représentait une griffe de Raptor avec pour base ou « paume » de cette griffe un ballon de basket. Le troisième logo était celui d’un Raptor (pourquoi faire évoluer quelque chose qui fonctionne ?) mordant dans les initiales de la franchise (T&R), ces initiales inscrites dans une typographie que l’on pouvait notamment retrouver sur les maillots à l’époque.
Le quatrième et dernier logo « alt » était tout simplement le dinosaure que l’on retrouvait et que l’on retrouvera cette saison sur les maillots classiques réédités.
Que peut-on en dire ? Que le parquet était manifestement trop petit pour accueillir autant de signes visuels.
Néanmoins l’idée de déclinaison n’est pas forcément mauvaise ; elle offre de multiples repères identitaires à la franchise, repères que cette dernière a pu apposer sur tous les produits commercialisés depuis leur lancement. On l’a dit précédemment, certains de ces logos sont au moins aussi connus que le principal, notamment le premier d’entre-eux, où la mascotte mord dans la gonfle.
On ne peut ainsi nier l’apport de ces éléments, qui se trouvent être finalement plus portés dans un secteur de communication visuelle que dans celui du sport.
Plus récemment, les logos alternatifs n’ont été que des reprises des anciens. On pense notamment à la griffe, qui deviendra l’emblème du parquet de Toronto de 2008 à 2015, se dotant d’un cercle pour parfaire son identité de « logo ».
En 2015, le ballon griffé servant d’emblème principal passe aussi du côté alternatif, avec 5 déclinaisons évidentes : un ballon noir, un ballon gris et un ballon rouge, pour commencer. Les deux autres sont différents, dans le sens où la typographie se rajoute au corps, notamment avec celui-ci. On note tout de même que le logo alternatif qui aura été le moins utilisé est celui en collaboration avec OVO, sous utilisé car la franchise ne peut se permettre d’arborer ce logo et son parquet toute l’année. Bien évidemment même dans ce contexte de sous-utilisation l’association reste incontournable, l’or et le noir se mariant parfaitement ensemble.
Des maillots légendaires, et d’autres rapidement oubliés
Du côté des maillots, tout bon fan de Toronto peut aujourd’hui affirmer que les 2 uniformes des saisons 1995 à 1998 sont légendaires. Il n’y a qu’à voir le push réalisé par les fans chaque année pour une réédition de ces maillots mythiques. On aurait pu penser que pour cette saison 2019/2020, Nike s’afficherait dans une position linéaire, à savoir de nouvelles éditions ou bien des réutilisations de ce que l’équipementier avait réalisé depuis le début de son contrat avec la NBA. En bref, on ne s’attendait pas à de grands changements. Mais il régnait depuis septembre un vent de mystère et de confusion, notamment dû à l’annonce du retour des maillots classiques du Jazz. Certains se laissaient à rêver au grand retour du Raptor sur l’uniforme. Et ils avaient raison. Certes, cette réédition est une aubaine pour l’équipe, qui jouera ainsi avec dans la Scotiabank Arena, accompagné d’un parquet lui aussi inspiré de l’ancien, voyez plutôt :
Il faut dire qu’en soi, cette revisite est excellente. Peut être intervient-elle trop tard, quand on sait que les réclamations se faisaient des plus bruyantes ces dernières années. Enfin, mieux vaut tard que jamais. Finalement, peut être que le titre de champion NBA aura pesé dans la balance du côté des choix de la marque de l’Oregon, à moins que ce ne soit vraiment pour rappeler les 25 ans de la création de la franchise canadienne. Qui sait ?
Si ce maillot fût désigné comme figurant parmi les plus beaux jamais arboré (8ème du classement Sports Illustrated) on ne peut malheureusement pas en dire autant pour ceux qui ont suivis… On le sait, les Raptors n’ont pas toujours eu la chance de faire preuve de continuité au sein de leur franchise, que ce soit sur les parquets ou bien dans les changements successifs d’emblèmes. Et, comment dire … les maillots ont suivi le mouvement.
Commençons avec la découverte des nouveaux uniformes en 1998. Vince Carter en sera l’égérie modèle lors de son Dunk Contest en 2000, qui reste pour certains le meilleur de tous les temps voire même un morceau d’histoire de la NBA. En soi, ce maillot n’est pas inélégant, mais on comprend que la tradition en NBA (à l’époque) se veut simple sur l’habillement : plus de logo, une typographie qui a changé, des couleurs modifiées ou tout simplement l’apparition de ce qui caractérise la franchise depuis des siècles, les flèches sur les flancs du maillot. Le lien entre l’avant/arrière et les flancs n’est plus, comme si des barrières s’étaient créées. On peut cependant noter que la couleur argent/gris Naismith est toujours présente, bien qu’elle soit reléguée à habiller les flèches des côtés.
Le col change également ; il était avant rond, le voilà désormais doté d’une échancrure qui vient faire rappel à l’agressivité du précédent maillot.
Pour ce qui est de l’arrière du maillot, stupéfaction ! En fait les frontières délimitant le violet et le noir ne sont présentes qu’à l’avant, la couleur noire emportant tout le reste du maillot comme le montre l’image suivante :
Cette idée vient encore s’imposer dans une forme d’identité qui se veut cassante avec l’ancienne. Le noir est ultra présent, plus qu’il ne l’a jamais été et ne le sera si on fait abstraction des jerseys OVO.
L’idée était la même sur le short. Mais, là où la couleur noire se répandait dans le dos du joueur, c’était plutôt le violet qui prenait la place, pour encore une fois casser une linéarité trop présente dans l’uniforme.
Une seconde version de ce maillot « away » existait. Il s’agit tout logiquement de la version « home ». Et si jusqu’ici, nous n’avons parlé de que de l’extérieur, c’est parce que l’uniforme qui était porté au Air Canada Center n’avait rien de différent si ce n’est que le violet était remplacé par du blanc sur l’intégralité du maillot. Le noir disparaissait sur les côtés, laissant place au violet chassé précédemment.
La suite des uniformes des dinos se voudra très basique. Basique dans sa réutilisation constante au fil des années, et cela depuis 2008. En effet, les codes couleurs ne vont pas beaucoup changer : du rouge majoritairement pour le maillot « away » et du blanc pour le maillot « home ». Ceux-ci garderont d’ailleurs les flèches sur les flancs dont nous avons parlé plus tôt, des flèches qui aujourd’hui se sont imposées comme des symboles de la localisation géographique de l’équipe : le NORD.
Cependant dans toute cette ressemblance, quelques perles ont été aperçues au fil des années. On peut facilement avoir en tête le maillot sorti spécialement pour la Saint Patrick aux couleurs… de la Saint Patrick.
Immonde idée qu’avait été celle de l’équipementier et de la direction. Ce maillot présente (malheureusement) un style similaire au spécial « US & CANADIAN MILITARIES » jersey. Un style qui justement n’est pas sans rappeler celui des uniformes des Spurs que la franchise décide de dépoussiérer chaque année pour le plus grand déshonneur des ses plus fidèles supporters texans.
Ces maillots ne sont pas les seuls qui possèdent un caractère détonnant. Celui du retour des Toronto Huskies (toute première franchise canadienne) est également dans la conversation. Toutefois, ici, on est plutôt sur une masterclass. L’idée est excellente, et le parquet reprendra le design originel de l’équipe. Le maillot lui, s’est imposé comme l’un des “meilleurs” dans l’histoire canadienne par son bleu éclatant marié au blanc de l’animal représenté, des lignes simples et des grosses lettres « TORONTO » dans une autre nuance de bleu différente aux contours blancs.
Continuons sur la section des maillots qui n’ont pas « floppé ». On doit évidemment faire référence aux trois éditions OVO, sorties au cours des trois dernières saisons.
- Petit point culture générale au passage, saviez-vous que Drake, détenteur de la marque October’s Very Own (OVO) est depuis 2013 l’ambassadeur des Raptors ?
La première version de ces maillots dans l’ère Adidas (dans une des dernières années de l’équipementier, 2015-2016) fût simple, reprenant simplement le modèle des uniformes habituels, se dotant de couleur noir et or principalement :
- Autre point culture générale, cette collaboration avec Drake ne fût pas la première. C’est en 2014, précisément le 11 Janvier qu’eut lieu la « Drake Night », à cette occasion les Raptors affrontaient les Nets et toute la salle se voyait remplie de teeshirts Raptors x OVO.
La seconde version de la collaboration intervient alors que Nike reprend le flambeau d’équipementier principal, c’est-à-dire lors de la saison 2017-2018. Le maillot est totalement différent de l’ancien ; la flèche pointée vers Nord fait son apparition là où elle n’était jamais allée, sur le torse. Les couleurs sont évidemment les mêmes, mais cet uniforme restera pour certains le plus beau proposé par la marque à la virgule. Toute la différence avec la garde-robe habituelle des Raptors réside dans le fait que les flèches des flancs ne sont plus, les barrières non plus. Reste ainsi seule la flèche sur le torse en unique signe visuel doré apparent.
Alors qu’on pouvait imaginer, avec l’arrivée de Kawhi Leonard au Canada, des nouveaux maillots exclusifs, la saison dernière s’est inscrite, pour une fois, dans un certain élan de continuité. Ainsi, les premières images du funny guy fuitant en début de saison révélaient un uniforme parfaitement similaire à celui de l’exercice précédant. Seule distinction, le maillot est désormais blanc. Un simple changement de couleur, donc, pour une des collaborations les plus attendues, que ce soit dans le monde sportif comme dans celui de la mode, car aujourd’hui les jerseys se portent aussi facilement que le plus simple des t-shirts.
Alors à quoi peut-on s’attendre cette nouvelle saison 2019 – 2020 ? Pour ma part je pense que la ligne de conduite « 20 ans de la franchise » influencera très fortement, je ne serais ainsi pas surpris de voir sortir courant Janvier ou même avant, le maillot phare de la franchise (celui qui sera réédité cette année) mais avec des couleurs noir/or ou blanc/or.
Voilà pour ce qui est des maillots. Nous en avons évoqué beaucoup, sans pour autant être exhaustifs. Certains ont été volontairement éludés, puisqu’ils ne présentaient pas de caractère original. Penchons-nous maintenant sur l’élément visuel numéro 1 d’un match de basket : le parquet.
Des parquets victimes de modernité
Avant de commencer, précisons qu’à l’instar des maillots, certains parquets ne seront pas traités. Tentons plutôt de nous concentrer sur ceux qui ont façonné la franchise de A à Z. Vous retrouverez néanmoins les parquets non mentionnés en image en fin d’article.
Avez-vous à l’esprit le tout premier parquet des Raptors ? Chanceux que vous êtes, si vous avez oublié ! Le parquet en question revient cette année en même temps que la réédition du légendaire maillot.
L’intérieur de la ligne des trois points était violet et seule la raquette gardait la couleur des planches du parquet, ce qui donnait un contraste plutôt intéressant. Les deux logos alternatifs (le TR mordu et le Raptor mordant dans un ballon) se retrouvaient chacun sur un des côtés du « floor ». Le logo principal de l’époque, lui, comme le veut la tradition, trônait bien au centre du Roger Center ou Skydome. A la place du nom de la salle on pouvait lire « RAPTORS » en violet, griffé d’un argent Naismith. C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve aujourd’hui dans la Scotiabank Arena.
Ce qu’on peut aussi noter, c’est que ce parquet avait exactement les mêmes formes que celui arboré par les Nets jusqu’à la saison dernière : des flèches tournées vers la gauche/droite suivant votre orientation dans la salle, donnant une impression de mouvement pour une chose qui était bel et bien voulue inamovible. Exit les limites du terrain, le reste du sol était noir, contrastant énormément avec la couleur claire des planches.
Poursuivons notre avancée chronologique. A partir de la saison 1999 – 2000, seule la raquette se verra colorée en violet, noir et gris, au contraire de ce qui se faisait avant. On notera aussi la disparition des logos alternatifs sur les côtés, laissait le logo principal au centre. La simplicité prend ainsi le pas sur l’extravagance de l’ancien parquet. Il en sera de même pour les parquets suivants, qui ne seront que des changements de couleurs. Ainsi, en 2008, la couleur rouge sera de plus en plus présente et viendra remplacer le violet, pourtant si cher aux fans de la franchise canadienne.
C’est dans cette continuité que le rouge est d’ailleurs ultra présent sur le parquet actuel, se mariant parfaitement avec le logo du centre et les écritures placées sur les côtés. On peut néanmoins regretter l’absence de la couleur grise, elle qui est tant ancrée dans l’Histoire de la jeune franchise canadienne.
D’autres parquets ont marqué l’histoire des Raptors. En voici quelques-uns :
Le parquet Huskies : on le sait, la franchise regarde souvent derrière elle et ne semble pas avoir oublié qu’elle portait au début de son histoire le nom d’un chien de traîneau mondialement connu. Comme nous l’avons évoqué auparavant, les Huskies de Toronto n’ont pas fait long feu dans la Ligue. Cependant, le retour annoncé du maillot et de son parquet a ravi nombre de fans des dinosaures.
Un bleu éclatant, presque froid ; un blanc neige pour coller à la mascotte ; un parquet simple, très simple même ,comme la NBA pouvait s’en doter une certaine époque. Les planches étaient presque jaunes et contrastaient parfaitement avec la seule couleur utilisée « on the floor » : le bleu. Seules les lignes étaient colorées de cette teinte, accompagnées évidemment du « hors limites » du terrain. Le logo au centre était bien celui de l’époque avec ses couleurs d’origine, un husky et son petit souffle de respiration représenté seulement par ses contours, faisant écho parfaitement à la simplicité des lignes sur le parquet.
Côté typographie, la seule utilisée sur les côtés rappelait vraiment le passé, des formes arrondies très cartoon, le tout en blanc et bleu pour faire ressortir l’ancien nom de la franchise : les Toronto Huskies.
Un autre parquet est plébiscité par les supporters : celui conçu en collaboration avec l’omniprésent Drake, le terrain OVO. Équipé pour la toute première fois lors de la saison 2017 – 2018, il fera, à l’instar des Warriors, un back-to-back en 2018 – 2019.
Les flèches (dorées, s’il-vous-plait) tournées vers le nord faisaient pour la première fois leur apparition sur le parquet des dinos. Le reste du parquet se voulait clair, pour rester dans l’idée du logo en collaboration avec la marque de Drake. Les raquettes marchaient, elles aussi, au pas en se dotant d’un noir intégral. Une exception, bien entendu, qui concerne les lignes de restriction, qui arboraient la même couleur dorée que les flèches.
Les écritures sur le côté de la salle arboraient leur plus beau style calligraphique, du moins seulement pour les mots « welcome ».
Ce parquet sera réédité durant les trois années collaboratives avec Drake, ne changeant en rien au contraire des maillots qui lui ont été associés.
Pour cette année, Toronto devrait encore une fois se doter d’un parquet OVO, reste à savoir quelle forme recouvrera-t-il? Pour rappel, j’avais prédit plus haut que la collaboration de cette saison 2019 – 2020 devrait s’inspirer des 20 ans, il serait alors logique de voir les dinosaures fouler le parquet de cet anniversaire mais cette fois customisé avec les couleurs propres à la collaboration.
Évidemment tous ces parquets alternatifs ne sont que des bonus dans une saison, mais il est toujours appréciable de voir sa franchise faire des efforts pour se remémorer son histoire ou bien pour innover dans le jeu de la métamorphose.
Le côté commercial pèse volontairement dans cette envie de changer surtout quand on pense aux bénéfices engrangés par la franchise canadienne depuis l’annonce du retour du fameux jersey. Il n’y a qu’à voir les réseaux sociaux de l’équipe qui sont tous immaculés par les 25 ans et le bien célèbre raptor.
—
Voilà donc pour ce tour d’horizon concernant l’identité visuelle de cette franchise, en espérant que le sujet vous aura intéressé et que vous aurez compris qu’aujourd’hui dans la ligue, rien ne se fait sans avoir réfléchi à certaines conséquences comme le rappelle si bien le choix de mascotte pour Toronto en 1995.