La reprise NBA approche, et si nous avons déjà parlé de chaque équipe, il est aussi temps de se pencher sur l’un des sujets les plus débattus chaque saison : les trophées NBA. Tous les ans, la NBA distribue un certain nombre de statuettes ardemment disputées par les têtes d’affiche de la grande ligue. Dans cet article, nous allons nous pencher sur celui qui récompense le joueur ayant effectué la plus grande progression de la saison, le MIP : Most Improved Player.
Que dire sur ce trophée ?
La NBA est une ligue qui a construit son succès sur le storytelling. Aussi, à l’heure de remettre ses trophées, elle est souvent engoncée entre sa volonté de prendre le lauréat dont l’histoire est la plus probante, et celle d’entourer la remise de statuette de règles… tacites. En ce qui concerne celui de MIP, l’objectif est clair : récompenser le joueur ayant connu la progression la plus impressionnante aux yeux de la NBA. Celle-ci doit en général venir d’une progression nette d’un joueur, ou d’un changement d’un rôle pleinement assumé. L’un et l’autre étant souvent lié.
Néanmoins, la principale règle non-officielle de cette course est la suivante : un joueur de seconde année n’est pas supposé être éligible. Pourquoi ? Parce que la plupart des joueurs vont opérer une progression entre leur adaptation au niveau et rythme NBA et le changement de rôle qui s’accompagne d’un passage de statut de rookie à sophomore. Aussi, s’il n’est pas impossible de voir un joueur de seconde année obtenir ce titre, disons qu’en général la course est supposée débuter à partir de la troisième saison. Là aussi, tout dépend du script en définitive : la NBA ne se privera pas d’une “feel-good story”, si la porte est grande ouverte.
En pratique, néanmoins, que s’est-il passé ?
Si l’on prend les 10 dernières saisons, aucun sophomore n’a été récompensé. Les plus précoces l’ont remporté dans leur 3eme saison : Kevin Love, Paul George, CJ McCollum et Pascal Siakam. Tandis que ceux ayant le plus attendu ont été Victor Oladipo (5 saisons) et Goran Dragic (6 saisons).
Le tableau est donc posé : il est temps de passer à la saison 2019-2020.
Les favoris
Pour la saison prochaine, la liste de prétendants potentiels est longue. Avec tous les changements d’effectifs qui ont lieu durant l’été, de nombreuses opportunités devraient s’ouvrir pour la jeune génération. Aussi, nous avons trouvé un certain nombre de prétendants qui pourraient, après plusieurs saisons, pour des changements d’équipe, de rôle, ou de statut, connaître une explosion statistique. La difficulté de ce trophée est d’évaluer le niveau actuel et le plafond admis du joueur, pour tirer une liste de quelques joueurs qui pourraient exploser. Voici nos 5 favoris pour la saison 2019-2020.
5 – Brandon Ingram – New-Orleans Pelicans :
L’ex-Laker va débarquer chez les Pelicans dans une équipe très jeune, dans laquelle il fera parti des expérimentés. Promis à un grand avenir, notamment offensivement, à son arrivée en NBA, Brandon Ingram peine encore à convaincre de son impact sur le jeu. L’avantage pour lui, c’est que cette saison pourrait être très différente. Débarrassé de la pression des Lakers, du cirque de ses premières saisons ou du poids d’évoluer aux côtés de LeBron James, l’ailier va obtenir diverses opportunités. Tout d’abord, il évoluera avec un des meilleurs staff de la ligue. Entre Alvin Gentry, Chris Finch et Jeff Bzdelik, le coaching staff possède les armes pour le mettre en valeur. D’autant que les Pelicans ne devraient pas changer de registre : du jeu rapide. Dans ce contexte, Ingram pourrait voir son volume de tir augmenter, le tout dans un ensemble plus serein. De quoi avoir un profil intéressant pour ce trophée ? Un peu, oui.
Ce qui pourrait l’handicaper : Des statistiques déjà élevées, la multitude de joueurs susceptibles d’obtenir des tirs.
Statistiques 2018-2019 : 18,3 pts – 5,1 rbds – 3 asts – 0,5 stl – 0,5 blk
4 – Jamal Murray – Denver Nuggets :
Le meneur des Nuggets va entrer dans sa 4eme saison en ayant progressé chaque année depuis son arrivée dans la grande ligue. L’an dernier, son équipe a opéré un bond dans la hiérarchie NBA et ce dernier a pris en cours d’exercice le statut de numéro 2 de la franchise. En conséquence, il a obtenu un contrat en or massif qu’il va falloir justifier. Capable de véritable coups de chauds, le combo-guard peine néanmoins encore à produire au plus haut niveau avec consistance. Toutefois, si cette année était celle de la régularité, alors il se mettrait en position de justifier les 170M qui l’attendent l’été prochain – tout en permettant à Denver de passer un véritable cap : celui de prétendant légitime au titre NBA.
Ce qui pourrait l’handicaper : Des statistiques là aussi élevées, et une progression constante qui laisse supposer que l’explosion est moins probable que la continuité.
Statistiques 2018-2019 : 18,2 pts – 4,2 rbds – 4,8 asts – 0,9 stl – 0,4 blk
3 – Jayson Tatum – Boston Celtics :
Avec une première saison de qualité et des Playoffs de haut vol, Jayson Tatum était déjà annoncé comme la future star des Celtics. Malgré une progression statistique, sa saison sophomore fut bien moins marquante que les immenses attentes placées en Tatum laissaient présager. Une tendance à forcer ses tirs dans une équipe dont l’alchimie s’était perdue ont eu raison des fans déçus par l’ailier fort. Néanmoins, si l’effectif paraît moins dense et talentueux, les Celtics restent une des grosses écuries de l’Est dont il sera une des pièces maîtresses. Irving remplacé par Kemba Walker – Horford, Morris et Rozier partis, Boston aura moins d’armes offensives et plus de place pour le joueur de 3eme année qui aura à cœur de démontrer sa progression. Ce dernier devrait posséder un plus gros volume de tir : reste maintenant à travailler sur sa sélection et espérer que l’été lui aura été bénéfique… Et profiter de statistiques plus faibles que les autres favoris.
Ce qui pourrait l’handicaper : Entre de multiples options offensives et un rythme de jeu très moyen, les Celtics ne sont en prime pas forcément la meilleure équipe pour briller offensivement. A moins que le coaching évolue rapidement.
Statistiques 2018-2019 : 15,7 pts – 6,0 rbds – 2,1 asts – 1,1 stl – 0,7 blk
2 – Lonzo Ball – New-Orleans Pelicans :
Ce sera donc vers un autre Pelican et un autre ancien pensionnaire des Lakers que nous tournons nos regards. Lonzo Ball était attendu comme un des futurs gros meneurs NBA à sa sortie universitaire. Jusqu’ici, si le talent est bien là, il va sans dire que nous sommes restés sur notre faim. Entre les blessures et un rôle fluctuant, nous n’avons qu’une partie de ce que nous espérions. Le joueur a bel et bien une très belle vision de jeu et une défense de tout premier ordre. Reste maintenant à le voir sur toute une saison à l’œuvre, avec une meilleure production au scoring et en prenant le rôle de maestro qui doit être le sien. Tout comme Ingram, ce dernier devrait profiter du jeu de la franchise, qui pourrait à nouveau faire partie des PACE les plus élevés de la NBA. Dans un jeu de transition taillé pour lui, il n’y a plus qu’à espérer que la refonte de sa mécanique de tir porte ses fruits et que ses progrès au scoring lui permettent de devenir un véritable prétendant.
Ce qui pourrait l’handicaper : Parmi les pires shooteurs NBA, il va falloir effectuer une progression nette pour vraiment franchir un cap dans l’influence et s’ouvrir le jeu. Sans cela, le trophée risque d’être une marche trop haute pour Lonzo Ball.
Statistiques 2018-2019 : 9,9 pts – 5,3 rbds – 5,4 asts – 1,5 stl – 0,4 blk
1 – Lauri Markkanen – Chicago Bulls :
L’an passé, Lauri Markkanen a confirmé être l’un des futurs meilleurs à son poste. Oui, sauf qu’il l’a fait uniquement sur l’année 2019. Longuement absent, le finlandais a hélas une fois de plus été gêné par les blessures. Doté d’une grande taille, un excellent shoot et d’un très bon QI Basket, il a toutes les armes pour exister dans ce rôle d’intérieur moderne. Pour sa troisième année, et en imaginant qu’il puisse enfin rester en bonne santé, envisager que le joueur puisse franchir un nouveau cap, dans une équipe des Bulls enfin décidée à remonter les échelons, est bien tentant. L’ailier fort semble loin d’avoir touché son plafond, et pourrait allègrement franchir les 20 points par rencontre dans un rôle de première ou seconde option offensive. Reste néanmoins à trouver une alchimie collective pour le faire émerger dans les meilleures conditions.
Ce qui pourrait l’handicaper : Parmi les pires défenses et attaques NBA l’an dernier, il va sans dire que le coaching staff des Bulls fait parti des pires de la ligue depuis plusieurs saisons. Malheureusement, rien ne laisse présager une nette amélioration à venir. Espérons que l’handicap ne soit pas trop fort.
Statistiques 2018-2019 : 18,7 pts – 9 rbds – 1,4 ast – 0,7 stl – 0,6 blk
L’improbable
Comme précédemment évoque, la NBA n’est pas avare en belles histoires à partager. Voici un exemple de joueur qui pourrait obtenir le titre sans avoir coché toutes les cases pour y prétendre. Si ce scénario est bien sûr totalement improbable, c’est ce type de trouble-fête qui pourrait imaginer faire fi de son statut de sophomore.
Anfernee Simons – Portland Trail Blazers :
Nous l’avons dit, un changement de rôle pleinement saisi et assumé peut faire entrer un joueur dans cette course. Le sophomore Anfernee Simons fait parti des joueurs qui pourraient faire une entrée remarquée dans cette course. Les Blazers ont revu leur effectif dans les grandes largeurs l’été dernier et le succès de la franchise de l’Oregon est passé par la formation interne ces dernières années. Pas passé par la NCAA, Simmons faisait parti des grands points d’interrogations depuis sa draft. Très peu en vu l’an passé, l’arrière a pourtant démontré une faculté à scorer tout à fait étonnante dès qu’il en a eu l’occasion. De quoi saisir sa chance et imaginer devenir un joueur majeur de la rotation de Portland ? Scénario très improbable mais au script très attirant.
Ce qui pourrait l’handicaper : A peu près tout. Rôle, temps pour avoir sa chance, sophomore et inconnu du public.
Statistiques 2018-2019 : 3,8 pts – 0,7 rbd – 0,7 ast – 0,1 stl – 0 blk
Ils pourraient s’inviter
Pour réaliser ce classement, nous avons établi une longue liste de joueurs qui pourraient s’inviter dans la lutte pour le trophée. Pour diverses raisons, même si nous souhaitons les mentionner, ils devraient être courts pour prétendre au titre. Tout d’abord, il y a les joueurs qui pourraient avoir leur chance mais ne manient pas assez le ballon ou ne sont pas des scoreurs, deux aspects clés pour exister : Bam Adebayo, Jarrett Allen et Jonathan Isaac. Ensuite, il y a ces joueurs en 3eme année dont les statistiques sont déjà très élevées et vont être dures à accroître, de manière significative, vis-à-vis du plafond estimé : Donovan Mitchell et Kyle Kuzma. On retrouve ensuite des joueurs dont la côté était bonne mais qui n’ont pas forcé les portes du top 5 : Domantas Sabonis, Caris LeVert et Malik Monk. Enfin, il y a les sophomores déjà très en vue l’an passé, et pour qui il semble compliqué de progresser si significativement qu’ils déjoueront leur statut de 2eme année : Luka Doncic, DeAndre Ayton, Trae Young, etc.