A l’approche de Jeux Olympiques historiques à Paris pour cet été 2024, QIBasket vous propose de revenir sur l’incroyable histoires des équipes de France féminines et masculines à travers deux séries d’articles. Pour l’épisode 8 avec Isabelle FIJALKOWSKI sur l’équipe féminine, c’est par ici !
Épisodes précédents :
Épisode 1 – A la préhistoire du basket (1893 à 1931)
Episode 2 – Premiers trophées et période trouble (1932 à 1945)
Episode 3 – Un retour en grâce dans l’après-guerre (1948 à 1963)
Episode 4 – Aux oubliettes (1964 à 1982)
Episode 5 – Les premières légendes (1983 – 1996)
Episode 6 – Retour au premier plan (1997-2000)
Episode 7 – Génération Parker (2001-2009)
Episode 8 – Devenir une équipe (2010 – 2012)
Une coupe du monde 2010 pleine de leçons
Une décennie au QUASI-top, mais les failles ne manquent pas dans le groupe France…alors à l’aube d’une nouvelle décennie, et alors que Tony Parker est déjà accusé de vieillir, trois ans après son 3e titre NBA, Vincent Collet cherche à convertir les échecs du passé en leçons pour les victoires du futur. Ce sera le cas du mondial 2010 en Turquie. Pour ce mondial, les ambitions de la France seront qualifiables… d’intermédiaires, dirons-nous. Parce qu’elle va d’un côté réussir à identifier ses lacunes, mais qu’il aura malgré tout fallu qu’elles se mettent fâcheusement en valeur durant cette compétition. Boris Diaw parlera même de cette équipe comme « une équipe expérimentale ».
Le groupe France n’est donc pas au complet, et le groupe de LA France n’est pas de tout repos. Les Albicy, Causeur, Batum, Koffi, Mahinmi, Jackson, Bokolo, Piétrus, De Colo, Diaw, Gelabale et Traore…à qui il manque bien évidemment Parker, vont se frotter à la Lituanie, l’Espagne, le Canada, le Liban et la Nouvelle-Zélande. Premier match ? Contre l’Espagne ! Et alors que le plafond de verre espagnol est solide au dessus de nos têtes, ce sont bien les Français qui l’emportent face aux champions du monde 2006 (72-66) ! Après un premier quart dominé par la Roja, les bleus réalisent un upset parfait pour une entrée en matière impressionnante. Alors quoi ? On bat l’Espagne…qui peut nous battre ? Le Liban est notre victime suivante : 86-59. Et puis c’est le Canada : 68-63. Trois victoires et des certitudes. Oui, mais trop justement. La suffisance va-t-elle gagner les bleus qui sont alors en tête de poule ? Le match contre la Lituanie arrive, les baltes sont des adversaires à prendre au sérieux et qui nous prennent au sérieux : 69-55 pour les verts et blancs. La défaite n’est pas un mal…mais elle est suffisamment claire pour avertir la France de ne pas se relâcher.
D’ordinaire, les roustes néo-zélandaises, on les laisse à nos camarades du rugby, mais le denier match de poule à Izmir, oppose bien la France à la Nouvelle-Zélande. Les bleus ont prouvé leurs capacités face à l’Espagne et la défaite précédente doit leur indiquer de ne pas se déconcentrer. Mais la suffisance se fait ressentir. Et alors que la France mène au premier quart-temps, les « All White » limitent les français à cinq petits points pendant 10 minutes ! Les bleus sont bloqués, et ça n’est vraiment pas le bon moment, car l’Espagne, la Nouvelle-Zélande et la France sont dans un mouchoir de poche à égalité de points dans le groupe et tout va se jouer au goal-average ! L’écart interdit pour la France ? 12pts. Si nous perdons de 11pts nous gardons la seconde place du groupe.
Devinez la suite… : A 60 secondes de la fin, les bleus sont a -6. Le pivot Néo-zélandais plante sur Koffi un affreux sky-hook qui rentre (-8), puis De Colo n’ose pas shooter et envoie une patate dans les genoux de Koffi qui ressort. Les Kiwis envoient Thomas Abercrombie sur la ligne, il n’en met qu’un mais Koffi laisse le ballon lui échapper au rebond (-9). Remise en jeu ligne de fond, shoot rapide de Vukona, raté ! Cette fois Koffi garde la balle et obtient la faute, pour mettre deux lancers (-7). Il reste 21 secondes, le ballon arrivent dans les mains de Kirk Penney pour un 3pts…et la faute de Batum : -11. Remise en jeu française, et une faute est faite sur Yannick Bokolo. Sur la ligne, le français met ses deux lancers : -9, la France tient le coup, il reste 18 secondes et il n’y a plus qu’un temps mort français, les néo-zélandais sont pressés, mais trouvent Abercrombie seul sur le côté, et derrière la ligne, il shoote, ficelle : -12. Personne ne demande le temps mort, Batum remonte la balle, il ne faut qu’un point, une faute…n’importe quoi…Nicolas cherche mais ne trouve personne…alors il envoie, ça rentre…puis ça ressort. Le buzzer retentit.
Pour Vincent Collet « la désillusion est totale » et dénonce une attitude « laxiste et confortable » de son groupe. Ça, c’est pour les caméras, et pour le vestiaire, Collet remet ses stars à leurs places avec une mémorable fermeté : « J’avais oublié qu’il faut tout vous dire ! Comme si vous jouiez au basket depuis ce matin ! ». Devant un Batum muet et un De Colo médusé, il renvoie les joueurs face à leurs responsabilités : « si on ne redevient pas une équipe…parce que ça il faut en parler aussi…il faut que tous ceux qui sont là, veulent que l’équipe gagne ! ». Le huitième de finale, contre la Turquie, en route pour la finale chez elle, ne sera qu’une anecdote. Les bleus sortent prématurément. On estime que la France est à sa place, mais comme l’exprime avec une certaine lassitude Romain Brunet dans Basketusa.com « comme toujours avec les bleus, il faudra attendre l’année prochaine ».
L’Eurobasket 2011 : le passage vers une autre dimension
A l’approche de l’Eurobasket 2011, même « BUSA » (Basketusa.com) ne cache pas son impatience : « ça fait tellement longtemps qu’on attend de voir cette équipe au complet ! ». Et c’est vrai qu’à l’approche de ce nouveau championnat d’Europe, l’excitation autour de l’effectif des bleus est visible et ressentie. Admirez un peu ce groupe : Andrew Albicy, Tony Parker, Steed Tchicamboud, Nando De Colo, Charles Lombahe-Kahudi, Mickael Gelabale, Nicolas Batum, Florent Pietrus, Boris Diaw, Kévin Séraphin, Ali Traoré, Joakim Noah. C’est grand, expérimenté, physique, défensif, et c’est surtout rempli de grands noms du basket et de leaders d’équipe. Mais le vrai plus est évidemment l’arrivée de Joakim Noah, qui vient de terminer une immense saison avec les Bulls de Chicago qui ont manqué de peu d’offrir à Windy city une 7e finale NBA, du jamais vu depuis Jordan. La presse en général se montre enthousiaste d’ailleurs, et désignera le parcours des bleus comme historique, avant même son dénouement final. On n’imagine pas non plus que les bleus vont casser la baraque, mais c’est certain, l’effectif aussi complet fait très peur.
Le groupe de la France n’est pas une mince affaire. Ils vont cependant, et avec autorité, terminer premiers avec 5 victoires et aucune défaite, en prenant successivement le dessus sur la Lettonie (89-78), Israël (85-68), l’Allemagne (76-65), l’Italie (91-84) et surtout la Serbie (97-96 après prolongation). L’effet Noah est immédiat, le Bull domine au rebond à chaque match, et Tony Parker mène au scoring, alternant avec Boris Diaw pour les passes décisives. Le groupe de Vincent Collet s’est cependant fatigué en prolongation face aux serbes, ce qui va leur poser soucis pour la suite de la compétition.
La seconde phase débute, et la France se sort du piège turc ( prenant sa revanche sur le précédent mondial au passage), avec un Tony Parker en 20-6-5 et après avoir été mené de 10pts dans le dernier quart ! Il faut soulager le capitaine des bleus : contre la Lituanie, chez elle, la France gagne 73-67 avec 21pts de De Colo, 13 rebonds de Noah, et 3 passes de Batum. Les quarts sont assurés, et il reste un ultime match à jouer contre…l’Espagne.
Et c’est là qu’apparaît la problématique de cet effectif qui préfère lâcher du lest et laisser la Roja s’imposer 96 à 69 : l’Espagne, si dominatrice en Europe, dans le basket mais aussi à l’époque, dans presque tous les sports, parait comme une muraille qui ne va pas être facile à surmonter. Mais l’essentiel est là : la France est solidement installée dans un fauteuil vers la finale !
Du moins, c’est ce que l’on pense…parce qu’en quart, c’est la Grèce qui se présente, avec un Bourousis des grands soirs. Et la France débute son dernier quart avec 3pts de retard, avant de finalement exploser en fin de match pour l’emporter 64 à 56 ! Encore une fois, la présence de Noah est remarquable d’efficacité. A Kaunas, la demie-finale oppose la France à la Russie. Cette fois, les bleus sont bien plus sereins et mèneront les russes de 11pts après trois quart temps, pour s’imposer sereinement 79 à 71 : Victoire !
C’est donc une finale que va jouer la génération Parker, sa première ! Après 10 ans de regrets, la médaille d’or peut enfin être à portée de main. Sauf qu’en finale…c’est l’Espagne. Et certes, le coach espagnol peu avant le match, au micro de la télévision espagnole, salue une équipe française qui veut passer de « Grande » à « Grandissimo ». Mais l’Espagne, malgré cet effectif français qui impressionne, est tout aussi impressionnante : Pau Gasol, Navarro, Serge Ibaka, Rudy Fernandez, Sergio Llull, Jose Calderon, Felipe Reyes, Ricky Rubio. Ce match est un gros choc entre deux effectifs monstrueux. La partie commence, et il est clair que la France se montre à la hauteur, et impressionne la salle avec un énorme dunk de Noah dès les premières secondes, mais les espagnols savent mieux gérer leur avantage dès le premier quart temps. Gelabale et Parker enchaînent de bons paniers extérieurs, mais la raquette Gasol-Ibaka est défensivement trop forte. La supériorité espagnole va se confirmer au fil du match, les ibériques sachant répondre à chacune des bonnes séries de paniers français. Juan Carlos Navarro est légendaire et met 27 points. L’écart est trop fort pour les bleus, qui finissent par déposer les armes, humbles, mais heureux d’avoir pu tenter au moins d’enfoncer le plafond de verre espagnol.
Cet Eurobasket demeure un excellent souvenir pour les bleus, pour qui arriver en finale était une étape à franchir, en mettant fin aux erreurs de parcours. Surtout, la force de l’effectif laissait présager une période prospère pour la France. Elle le sera, pas autant qu’on ne l’espère, notamment parce que l’Espagne reviendra sur notre chemin.
Jeux Olympiques 2012 : La confirmation de la montée en puissance ?
Se sentant donc dans la bonne voie, les bleus mettent le viseur sur Londres et des Jeux Olympiques qui resteront mémorables pour le basket-ball international. L’ambition de la France est prise au sérieuse, elle peut se mesurer à n’importe quelle équipe désormais, à condition d’avoir son effectif au complet.
Et c’est là le petit souci, un décevant phénomène de désistements va soudainement naître au malheur du groupe. Il commence autour de Joachim Noah, qui après avoir brillé pendant l’Eurobasket 2011, finit par montrer des hésitations pour retourner avec les bleus. A cette époque, Noah est l’un des meilleurs pivots du monde, et sa présence au sein du groupe fait une réelle différence. La presse reconnait le cas particulier du joueur : « Vivant aux États-Unis depuis ses 13 ans, Joakim Noah n’a pas été formé en France, contrairement à Tony Parker, et n’a pas grandi en regardant ses aînés défendre les couleurs françaises. Les Bleus, tout simplement, ne font pas partie de sa culture » résumera sèchement France 24 quelques années plus tard. Surtout que l’adjoint de Vincent Collet, Patrick Beesley, avait fait signer une charte d’engagement avec la sélection. Mais halte au feu, car la réalité était celle de blessures qui minaient les projets du joueurs. Et pour George Eddy, avec qui nous avons échangé (voir épisodes précédents), il faut être rationnel : “Pour moi c’est totalement normal les absents, la saison NBA est totalement éprouvante”, explique-t-il avant de rappeler : “Nous ne sommes pas à plaindre, parce que presque tous les joueurs ont répondu présent s’ils étaient en pleine forme physique” avant de conclure “il faut prendre en compte le côté humain de la chose”.
L’argument du commentateur de canal sur la saison NBA n’est pas à sous-estimer, car à l’aube des Jeux Olympiques 2012, la NBA a connu une saison expresse, raccourcie, avec parfois trois matchs en trois jours, et qui a pesé sur les physiques (demandez à Derrick Rose), et si Noah tourne les talons aux bleus, c’est aussi et finalement parce que sa cheville lui fait trop mal. Autre forte crainte : Tony Parker, qui ne cache plus ses rêves de médaille olympique, est blessé à l’œil alors qu’il se trouve malgré lui au milieu d’une bagarre entre Drake et Chris Brown. Heureusement, il sera prêt. Mais Vincent Collet va ouvrir les portes : on parle de Turiaf, Ali Traoré, Rodrigue Beaubois. Mais finalement le groupe sera composé de Nicolas Batum, Yannick Bokolo, Fabien Causeur, Nando De Colo, Boris Diaw, Yakhouba Diawara, Mickaël Gelabale, Charles Kahudi, Tony Parker, Florent Pietrus, Kevin Séraphin, Ronny Turiaf, Ludovic Vaty et Léo Westermann.
Ce groupe va montrer sa force à Londres, malgré des matchs parfois difficiles : deux victoires fortes sur la Lituanie et l’Argentine, mais aussi le Nigéria, la Tunisie. Seule la Dream Team américaine fait plier nos français qui ne se montrent pas pour autant impressionnés. L’ambiance à Londres est bonne, Boris Diaw s’amuse des approximations faites sur son nom par France 3 qui l’avait renommé « Boris Viaud », Tony Parker prend des selfies à la cantine avec Manu Ginobili, bref, ces jeux sont dans un excellent esprit, et le groupe France entend continuer dans ce sens. L’objectif de la médaille parait réaliste face au niveau de jeu et la solidité affichée par les bleus. Puis vint l’incident diplomatique.
L’Espagne, la bête noire, fait son tournoi avec facilité dans son coin et sa qualification en quart de finale ne fait aucun doute. Mais il y a un petit souci, car l’objectif des ibériques est de jouer l’or face aux Etats-Unis…or, si l’Espagne remporte son dernier match, c’est bien les Etats-Unis qu’ils affronteront…mais en demie-finales ! Impensable, à moins de perdre le dernier match, ce qui reclasserait l’Espagne dans l’autre partie du tableau final en passant par…la France dès les quarts. Les bleus n’adhèrent pas à la théorie du complot…d’autant que face au Brésil pour son dernier match, l’Espagne est en maîtrise totale de la rencontre et mène facilement de 10pts d’avance au 4e quart temps. Et puis la défense espagnole se relâche curieusement, Leandro Barbosa, ancien meneur des Suns, trouve des positions étrangement faciles…et le Brésil finit par remporter la rencontre alors que les espagnols défendent à demi-mot…bref. Rumeur ou pas, on ne peut que rester sceptique quand on voit la Roja prendre tout son temps sur les ultimes attaques de ce match, et laissera planer le doute chez les supporters français, souvent persuadés d’un certain mépris espagnols envers leur équipe de France…mépris qui sera exprimé un an plus tard dans un discours légendaire de Tony Parker…on en reparlera.
Donc nous y voilà : France-Espagne en quart de finale des jeux olympiques. L’orgueil et la force française face à l’expérience mais un peu aussi l’arrogance ibérique. Quoi qu’il en soit, ce sont deux équipes en pleine confiance qui vont se cogner l’une à l’autre…au sens propre puisque pendant les matchs amicaux de préparation, elles s’étaient affronté à Bercy devant 20 000 supporters déchaînés et Nicolas Batum avait déjà montré ses talents de puncheur à Rudy Fernandez. Le match sera bien évidemment accroché dans l’O2 Arena de Londres, connue pour les Global Games de la NBA aujourd’hui. Les français prennent la tête au premier quart, et on sent les bleus très forts mentalement. Peu avant la mi-temps, c’est bien la France qui parvient à gérer son avantage et à contenir les remontada espagnoles, parfois habilement en mettant les ibériques en faute offensives. Au troisième quart-temps, la situation se tend, l’avantage change, rechange, encore et encore, mais les bleus demeurent en confiance. Une heure avant le match, les handballeurs français avaient éliminé l’Espagne en quart de finale pour s’échapper vers la médaille d’or. Allons nous faire la paire ?
Au départ du 4e quart temps, nous sommes devant et l’Espagne cède encore une faute offensive. Arrive alors la dernière partie…et la France va soudainement abandonner sa sérénité. Les bleus étaient à 40% au shoot, 40% à 3pts, les espagnols : 38% et 23%. Sauf qu’en cinq minutes, les bleus n’inscrivent que quatre petits points ! Ils
sont paralysés et les espagnols parviennent à reprendre le dessus. Puis pendant quatre minutes, plus personne ne marque. C’est alors que les ibériques jouent des coudes, pignent, réclament et obtiennent des fautes, surtout Rudy Fernandez. Parker est contré, la frustration monte, et alors que l’Espagne fait un break clair à +5 avec un Marc Gasol quasi-absent qui décide de finalement se réveiller au dernier moment. Les commentateurs britanniques ont du mal à y croire : “Vraiment ? quatre points en neuf minutes et vingt secondes ? L’Espagne n’a jamais eu de réel avantage sinon en cette fin de match”. A l’image de ce commentaire, la rage des français se fait ressentir : Turiaf frappe Fernandez sur une remontée, qui en joue naturellement, puis Batum s’offre Navarro, abandonnant littéralement le basket pour la boxe. Mais une fois de plus, ce sont les ibériques qui sortent vainqueur, et la médaille olympique, tant souhaitée par Tony Parker, ne sera qu’un rêve perdu. Les bleus termineront cependant les jeux avec un sourire, celui des braqueuses de Céline Dumerc, l’équipe de France féminine ayant réussi à obtenir la médaille d’argent !
L’équipe de France est sur le chemin de la victoire, mais encore une fois, le plafond de verre espagnol est trop fort et le mental a encore craqué. Est-ce que les bleus vont enfin devenir cette grande équipe, ce rouleau compresseur que l’on attend depuis des années, cesser d’être l’éternel outsider, et d’avoir, comme l’Espagne, sa génération de champions ?
Prochain épisode :
L’ère des champions (2012 – 2015)