3-3 en demie-finale de conférence, dans une rencontre qui se jouera à la maison : le Pepsi Center. Dans une série éreintante, les Nuggets comptent sur l’avantage de l’altitude et de la réputation de leur salle – une des arènes les plus imprenables de la NBA – pour accéder aux finales de conférence. La situation met la pression sur les épaules des jeunes Nuggets, mais le gros titre est presque ailleurs. C’est bien la simple présence de l’équipe, avec l’avantage du terrain à ce stade de la compétition qui surprend la planète NBA.
A l’aube de la saison, l’objectif était tout autre pour Denver. Après deux saisons terminées à la 9ème place, il était temps de mettre terme à ces camouflets, il fallait prendre un ticket pour la post-saison et confirmer la progression affichée dans le jeu et sur le plan comptable. Au rayon des progressions attendues, les Nuggets devaient enfin devenir une défense décente pour pouvoir cesser de se reposer sur leur faculté à scorer en série. Un changement tellement pris au sérieux, que le groupe s’invita à une fête à laquelle personne ne les attendait. Entre une défense devenue top 10 NBA et malgré une attaque légèrement en berne, il ne faisait pas bon jouer face à la jeune troupe des Rocheuses.
D’autant que derrière de nombreuses révélations : Monte Morris, Malik Beasley, Juancho Hernagomez, naissait un banc qui soutenait un groupe de titulaires qui ne craquait plus dans les money times. Résultat, au lieu de lutter pour une place en post-saison durant la fin mars, Denver était toujours en chasse des champions en titre pour arracher la première place de la conférence Ouest. Une belle aventure qui n’empêchait pas les Nuggets d’échouer aux portes des finales de conférence, 10 ans après leur dernière accession. La marche devra encore attendre pour être passée. En effet, malgré une entame de match en trombe, Denver bégayait son basket et devait ravaler ses nouvelles ambitions, face aux coups de butoirs d’un C.J McCollum transcendé tout au long de la série.
Pas de quoi balayer les bonnes intentions d’un jeune groupe dont le statut a désormais changé. Restait donc à bien négocier l’été à venir.
Résumé de l’été
Connus pour leurs bons coups à la draft, les dirigeants de Denver étaient cette année délestés de leur choix au premier tour. Pourtant, pour bien commencer l’été, ces derniers, comme l’an passé, tentaient un pari en récupérant un autre joueur au dossier médical inquiétant. Après Michael Porter Jr en 2018, c’est Bol Bol, intérieur de 2m18 et capable de dégainer à longue distance qui obtenait les faveurs de la franchise.
La draft passée, tout l’été des Nuggets était déterminé par une seule question : que faire du contrat de Paul Millsap ? L’ailier fort se trouvait à l’aube de sa 3ème saison dans le Colorado et voyait la dernière année de son contrat non-garantie. Âgé de bientôt 35 ans, le joueur n’en restait pas moins un élément majeur de l’équipe, mais pas de là à justifier un contrat bien trop élevé pour ses prestations, offensives, notamment. Dans ces conditions, il convenait de savoir s’il était préférable de s’en délester, avec le risque de ne pas trouver un accord avec l’intérieur pour le conserver à moindre prix. La franchise a finalement tranché, son année était garantie avec pour optique de jouer la continuité l’an prochain, en reportant la problématique Millsap… et probablement en s’armant d’un argument pour les négociations à venir : leur bonne volonté durant l’été 2019.
Dès lors, l’été de Denver semblait s’engager sur une voie très modeste. Enfin ça, c’était avant que les dirigeants s’emballent. La free agency à peine débutée, Tim Connelly et son équipe prenaient la décision de prolonger pour 5 ans Jamal Murray qui venait de boucler sa 3ème saison en NBA. Un choix logique sur la forme, mais qui prend une tournure différent lorsque ce dernier se voit auréolé d’un contrat maximum de 170M sur la période, faisant de lui le second joueur désigné leader de la franchise. On ne va pas se mentir, les quelques fans français de Denver ont tiré la langue devant la montant. Néanmoins, le choix est clair : la franchise compte sur son tandem Murray-Jokic pour l’avenir et souhaite conserver et sécuriser son ossature… au plus vite.
L’intersaison n’était néanmoins pas encore terminée. Alors que le Thunder s’apprête à exploser son effectif suite au recrutement de Kawhi Leonard (provoquant le départ de Paul George), les Nuggets profitent de la situation pour récupérer Jerami Grant. Un ailier fort au profil défensif capable de tirer de loin ? Voilà un parfait complément pour Jokic. Ni une, ni deux, l’échange est monté et permet à la franchise de s’offrir une seconde option de choix sur le poste 4, lui aussi au contrat expirant. De quoi se renforcer pour cette saison et préparer tranquillement demain.
Côté départs, la franchise laissa partir Brandon Goodwin, Thomas Welsh, mais aussi quelques noms plus réputés : Trey Lyles, Tyler Lydon et Isaiah Thomas. Le premier paye une saison très décevante, le second n’a jamais saisi sa chance tandis que le troisième a manqué son retour et fut exclu de la rotation après 12 matchs très inquiétants. Voire désastreux. Pour compléter leur banc, Denver faisait quelques acquisitions méconnues : Vlatko Cancar (drafté en 2017), Tyler Cook et P.J Dozier.
Roster
Meneurs de jeu : Jamal Murray, Monte Morris
Arrières : Gary Harris, Malik Beasley, Will Barton, PJ Dozier
Ailiers : Torrey Craig, Michael Porter Jr., Vlatko Cancar, Tyler Cook (Two Way Contract)
Ailiers forts : Paul Millsap, Jerami Grant, Juancho Hernangomez, Jared Vanderbilt
Pivots : Nikola Jokic, Mason Plumlee, Bol Bol (Two Way Contract)
Jeu & Coaching
Quand il s’agit de parler du jeu d’une équipe, regarder dans le rétroviseur a plus ou moins de sens. Qu’en est-il ici ? Il faut dire que l’effectif a très peu bougé depuis la saison passée. Dans le grand bal de l’intersaison, la franchise du Colorado est restée très discrète. De fait, dans les cadres de l’an passé, tout le monde sera de retour cette saison. Le principal élément de changement proviendra donc du nombre de prétendants aux minutes. En effet, il faudra trouver du temps dans la raquette pour Jerami Grant et sur les ailes, pour Michael Porter Jr dans l’optique où il arriverait à rester loin des blessures.
De fait, que savons-nous sur Denver ?
La franchise a opéré un bond l’an dernier en continuant une évolution déjà amorcée il y a deux ans. Contrairement à sa réputation, cette équipe joue très lentement et pratique un jeu majoritairement basé sur le demi-terrain. La chose est déjà surprenante, lorsque l’on sait la relation historique de la franchise avec le Run & Gun, mais également en raison de l’âge très bas de l’équipe. Pour vous donner un ordre d’idée, Denver était la 26ème équipe en terme de nombre de possessions jouées par rencontre l’an dernier. On est bien loin du cliché. Comment expliquer cela ? Car la base du jeu de l’équipe s’ancre autour de son pivot : Nikola Jokic. La prise de pouvoir fulgurante du Serbe a poussé le coaching staff à en faire son créateur principal. Et ce faisant, l’équipe est donc dans l’obligation de jouer au rythme de son pivot, qui, s’il est capable de traverser tout le terrain balle en main, le fait néanmoins à un rythme bien à lui. Jokic est donc un “point center”, au profil unique dans l’histoire de la grande ligue. Point de fixation et distributeur majeur, le groupe vit autour des positions qu’il se créé via du jeu main à main entre ce dernier et les arrières, que ce soit Jamal Murray (devenu son partenaire principal en cours de saison), Gary Harris, ou autres Monte Morris et Malik Beasley.
La création, de Denver, si elle provient parfois de systèmes, est d’ailleurs là aussi particulière. Basant l’origine de son jeu sur les passes de la main à la main (dribble handoff), à l’origine de la majorité des actions de l’équipe. Elle est donc à la fois dépendante de la capacité de Jokic et de son partenaire à créer des espaces, mais également au jeu sans ballon des autres joueurs qui doivent profiter de la force de gravité du duo à l’origine de l’action pour s’offrir des positions ouvertes. Pour cela, à eux d’être actifs et de chercher à se démarquer, que ce soit par de multiples coupes ou en profitant des mouvements défensifs pour s’écarter sur les lignes extérieures.
Quel fut le résultat de ce style de jeu particulier, qui devrait être reproduit l’an prochain ?
L’objectif numéro 1 pour Denver était de devenir une défense correcte. Parmi les pires effectifs de la ligue dans cet aspect du jeu depuis plusieurs saisons, nous l’écrivions l’an passé, il fallait se rapprocher du top 15 pour progresser. Traumatisés par leur élimination à 1 victoire des Playoffs, ils sont revenus le couteau entre les dents et ont terminés la saison 8ème defensive rating – et ce malgré les nombreuses blessures qui ont frappées le 5 de départ. Ce changement provient autant d’une volonté collective de ne plus se faire passer par son vis-à-vis, que par des changements de préceptes. En effet, le parti pris des Nuggets fut d’opter pour une défense plus agressive, notamment en ce qui concerne leur pivot, Nikola Jokic, peu réputé pour sa défense, mais qui s’est appuyé sur un excellent footwork pour suivre l’extérieur adverse. Sa faculté à ne pas se faire déborder facilement permet, notamment à ses coéquipiers dans la raquette de venir aider et de combler les espaces en défense. Malgré les failles inhérentes à ce style défensif, Denver a opéré une transformation saisissante qu’il conviendra de consolider cette année.
Offensivement, nous avons déjà décrit le style de jeu de l’équipe. Pour autant, où se situe-t-elle à l’heure actuelle ? La question mérite d’être posée car en raison des faibles changements dans le roster, on est en droit d’imaginer des prestations relativement semblables. Le fait est que l’an passé, Denver possédait le 7ème offensive rating de la ligue. Une place de choix au regard de la NBA mais qui n’écartait pas la principale déception de cette équipe dont l’efficacité offensive ne cesse de baisser depuis 2016-2017. Chaque saison, l’équipe perd des places dans le top 10 et l’an dernier, le principal ennemi fut la baisse de l’efficacité de l’essentiel des shooteurs des Rocheuses. Les principales baisses provenant d’ailleurs de plusieurs leaders, dont Jamal Murray, Gary Harris et Nikola Jokic. Si l’intensité placée dans la défense peut expliquer une perte de lucidité, il est également un autre élément relatif à la construction de l’équipe que nous aborderons plus tard. Cette saison, il sera d’ailleurs intéressant de voir si ces joueurs rebondissent, notamment Gary Harris, encore gêné cette saison par les blessures et qui a sorti une saison des plus décevantes offensivement.
Quel 5 majeur ?
Peu de suspens pour les Nuggets. Sauf surprise de dernière minutes, 4 des 5 postes sont déjà alloués avec certitude. Les lignes arrières sont donc déjà dévolues à la paire titulaire depuis maintenant plusieurs saisons, tandis que la raquette devrait rester aux mains du duo Millsap-Jokic, aux profils toujours aussi complémentaires malgré les printemps qui commencent à compter pour l’ailier fort. La véritable question se trouve plutôt sur le poste d’ailier titulaire. Sur le papier, il y a 3 prétendants principaux. Le premier, Will Barton, dont la prolongation à Denver semblait aussi liée à la prise de pouvoir au poste d’ailier titulaire. Le souci, c’est que le joueur s’est blessé tôt la saison dernière et a opéré un retour des plus délicats. Bien qu’il soit un scoreur talentueux, ce dernier possède un QI Basket douteux et un engagement défensif qui peut franchement exaspérer. Mauvais placements, sélection de shoots très aléatoires et lucidité balle en main laissant à désirer ont fini par le pousser sur le banc durant les Playoffs. Le second, est un rookie très attendu dont les précédentes saisons ont été ravagées par les blessures. Annoncé futur numéro 1 de draft en 2017, Michael Porter Jr possède le potentiel pour être ce joueur qui manque aux Nuggets. Problème, son dossier médical calamiteux met concrètement en danger ses chances d’évoluer en NBA et son calendrier infernal. De quoi décourager de lui donner sa chance trop vite ? Complètement. Vient donc mon favori pour le poste de titulaire : Torrey Craig. Joueur de l’ombre par excellence, l’ailier s’est fait une place en NBA grâce à sa défense solide et son côté col bleu et dur au mal. Peu doué offensivement, il compense par sa faculté à défendre sur les meilleurs extérieurs adverses, et son activité lui permettant d’arracher des rebonds offensifs, de couper inlassablement ou de se jeter sur toutes les possessions. S’il n’est pas le chaînon manquant, il a toutefois développé son tir pour, à défaut d’être une véritable menace, être capable de sanctionner les défenses qui lui laissent trop d’espaces.
Jamal Murray – Gary Harris – Torrey Craig – Paul Millsap – Nikola Jokic
Avec ce 5, Mike Malone s’offre un groupe complémentaire avec des automatismes d’ores-et-déjà ancrés. Tout en conservant une vraie profondeur de banc et la faculté de s’adapter aux choix des coachs adverses avec différents jokers de qualité.
Forces de l’effectif
Si les Nuggets ont réussi, le temps d’une année à construire une défense solide, il faudra confirmer ce statut cette saison. En revanche, parmi les forces inoxydables de Denver, il y a la force de frappe offensive. Derrière le talent de Nikola Jokic, il y a une multitude de joueurs, quasiment tous capables d’apporter offensivement. De nombreux shooteurs, des joueurs à même d’obtenir leurs propres tirs si nécessaire. Et des role players solides. Si seul Jamal Murray semble avoir le potentiel pour devenir plus qu’un bon joueur d’attaque, en l’état, ce qui rend Denver si dur à défendre, c’est la profondeur sans fond de son effectif, conjuguée à la polyvalence des talents à disposition. La plupart des joueurs possèdent un bon jeu de passe, sont altruistes, ce qui fait que la balle circule beaucoup et avec fluidité – et comme il y a aussi pléthore de shooteurs, il y a de quoi convertir de nombreuses actions. En outre, la raquette n’est pas exsangue en talent. Et si nécessaire, que ce soit Millsap, Jokic voire Plumlee, il y a de quoi profiter des mismatchs en jouant le vis-à-vis au poste.
Denver possède une assise certaine sur cet aspect du jeu, et si les shooteurs retrouvaient un peu de rythme après une saison un peu creuse en la matière, il y a déjà de quoi rester une des meilleures attaques de la ligue. Dans cette optique, les Nuggets auront également une autre force : jeunes – ils n’ont pas retouché l’effectif et feront parti des quelques groupes possédant une réelle continuité. De quoi envisager bien démarrer la saison ? Ils peuvent l’espérer, si tout le monde est en ordre de bataille et trouve son compte.
Faiblesses de l’effectif
Les Nuggets ont été érigés en prétendant au titre. Pas forcément parmi les favoris, mais parmi ceux qui doivent prétendre à une finale de conférence. Membre des meilleures attaques et défenses l’an passé, ayant reçu quelques renforts, et avec une jeunesse sous-entendant une progression interne, il y a de quoi espérer. Pour autant, l’équipe n’est pas exempte de faiblesses, dont voici un échantillon.
Tout d’abord, une faiblesse qui me semble majeure dans la NBA actuelle : le manque de qualités athlétiques. L’ensemble de l’équipe manque d’athlètes de premier rang, notamment sur les lignes extérieures pour tenter de contenir les mastodontes de la ligue. Si la franchise a fait de véritables prodiges pour s’élever en bonne défense, en témoigne la série face aux Trail Blazers, les ailes, elles n’ont pas vraiment une multitude d’options pour stopper les superstars adverses. Ainsi, tout doit reposer sur les efforts d’équipes pour compenser l’absence de défenseurs élites. L’arrivée d’un Jerami Grant est à ce titre un réconfort, même s’il faudra jauger son utilisation lors de la saison. Ce dernier, sera d’ailleurs une arme supplémentaire aux côtés de joueurs avec de bons instincts défensifs : Gary Harris, TorreyCraig, Malik Beasley ou Paul Millsap. Pour autant, l’équipe est toujours démunie quand il s’agit d’affronter certaines superstars.
Autre problématique, l’absence d’un ailier polyvalent offensivement, ou d’une seconde star offensive. La franchise a parié sur Jamal Murray, mais les séries de Playoffs ont montrées les limites de Denver lorsque les défenses se resserrent. Alors que Murray est le principal distributeur de l’équipe, derrière Nikola Jokic, en régulière, il devient dépendant de son pivot pour animer l’attaque lorsque l’étau se fait plus dur. Pour ordre idée, alors qu’une passe sur 3 qu’il réalisait était destinée à Jokic en saison régulière, 63,6% étaient tournées vers le Serbe en Playoffs. Un jeu stéréotypé qui rend toute l’équipe dépendante de son franchise player dans les rencontres de haut niveau.
En somme, tant que le second attaquant élite ne sera pas sorti du projet de Denver, il sera difficile de les voir comme un prétendant légitime et une force majeure.
Joueur clé : Nikola Jokic
La saison prochaine, il existera des enjeux forts autour de plusieurs joueurs. Il faudra réussir à faire cohabiter 4 intérieurs : Grant, Millsap, Plumlee et Jokic. Il faudra observer l’évolution de Jamal Murray alors que ce dernier a paraphé un contrat de 170M sur 5 ans qui prendra effet, mais également lancer Michael Porter Jr qui peut être l’ailier qui fait défaut, tout en le tenant éloigné des multiples rechutes qui pèsent sur son cas.
En dépit de tout cela, c’est toujours le pivot des Nuggets qui sera la pièce centrale du jeu. Numéro 4 dans la course au MVP l’an passé, il s’est imposé comme une des forces majeures de la NBA à l’intérieur. Machine à distribuer le jeu, il faudra qu’il maintienne l’attitude conquérante au scoring qu’il a démontrée en post-saison… tant que faire ce peut. S’il reste en forme, alors l’attaque de Denver devrait rester des plus créatives. Car sans ce dernier, c’est un tout autre jeu que devrait pratiquer l’équipe pour espérer obtenir ses paniers. En cela, impossible de trouver un autre “Joueur clé” pour les Nuggets.
Problématique de l’équipe : “Comment redevenir l’attaque de 2016-2017 ?”
Si la force majeure de Denver reste son attaque, il est pourtant clair que l’équipe a connu un recul les deux dernières saisons dans cet aspect du jeu. En 2016-2017, l’équipe connaissait, lorsqu’elle titularisait Jokic et en faisait son principal manieur de ballon, une sorte de frénésie offensive l’amenant à un offensive rating de 115 points par match. Il passait à 111,4 en 2017-2018, puis 112,1 l’an dernier, dans une NBA qui scorait beaucoup plus. Dans le même temps, l’efficacité au shoot chutait sur les deux saisons : 64 puis 60,3, puis 58,9 de True shooting %.
Comment expliquer cela ?
La première chute semble incontestablement liée à la perte de Danilo Gallinari. Si à l’époque, le départ de l’italien était apparu comme nécessaire pour les finances de l’équipe, 2 ans plus tard, il faut bien émettre le constat : il est un des meilleurs ailiers NBA pour ouvrir des espaces à son équipe. Excellent shooteur, capable de finir au cercle, doté d’un excellent QI Basket, le principal frein à sa conservation fut les nombreuses blessures qui émaillèrent sa carrière. Au vu de sa saison précédente, il est pourtant indubitable qu’il est le profil manquant pour rendre les Nuggets intenables offensivement. Dans le même temps, entre la première et la seconde saison sans l’ailier, la franchise a connu une baisse d’efficacité au tir, notamment à 3 points, qui ont fini d’entamer les pourcentages exceptionnels au True Shooting de Denver. Si la hausse de ton défensive est probablement une explication, toujours est-il que Denver a besoin d’un quelque chose pour retrouver les sommets offensifs qu’on lui prêtait.
En l’état, les deux seuls espoirs pour la franchise semblent venir de leur jeunesse. Jamal Murray, est évidemment la principale cible. Ce dernier doit devenir un attaquant de niveau élite pour donner un espoir à sa franchise d’être dangereuse sans Nikola Jokic. Si leur jeu à deux est déjà excellent, le Blue Arrow doit réussir à prendre de l’ampleur à la mène, mais surtout, réussir à orienter l’attaque lorsqu’il est aligné avec le Serbe. Comme précédemment évoqué, le meneur continue de laisser le pivot porter le danger lorsque les défenses se resserrent, peinant encore à créer pour le reste de l’équipe. A seulement 22 ans, le joueur doit continuer à grandir dans cet aspect du jeu. Mais pour cela, il devra aussi être capable de trouver la régularité qui séparé les “bons joueurs” des stars NBA.
Si Murray ne devient pas ce danger, alors il faudra espérer pour le Colorado que Michael Porter Jr soit le joueur annoncé, et reste éloigné des blessures. Attendu comme un talent de premier ordre, il pourrait alors être l’ailier de grande taille avec la polyvalence offensive qui remplacerait Gallinari. Attendu comme un excellent shooteur capable d’ouvrir le jeu pour une équipe, ou scorer en isolation, il deviendrait cette force supplémentaire ajouté au collectif d’une équipe. Néanmoins, le scepticisme concernant sa santé en fait un espoir très diffus à l’heure actuelle.
Tant qu’un de ces deux éléments, au moins, ne sera pas en place, il pourrait devenir complexe pour les Nuggets de retrouver leur place d’élite offensive. Soit une équipe capable de passer les 114 d’Offensive Rating.
Pronostic
6eme place à l’Ouest (Entre 50 et 55 victoires)
La conférence Ouest est plus homogène et tout se jouera sur une poignée de victoires. Dans cette lutte de tous les instants, les classements pourraient se jouer sur quelques blessures et la négociation de certaines fins de match. Si Denver est passé d’équipe catastrophique dans les fins de rencontre, à véritable plaie pour l’adversaire, il faut prendre en compte que cette équipe n’aura plus le même statut cette saison. A ce titre, elle devrait recevoir un traitement des plus sérieux.
Le groupe est jeune, il gagnera encore en maturité cette saison, mais pourrait un peu pâtir de la hausse de régime de certaines franchises de leur conférence. Qu’importe, l’objectif est désormais ailleurs pour la troupe du Colorado, qui pourrait aussi bien finir top 3, que jouer sans l’avantage du terrain à cause d’une mauvaise série. Mais la saison sera jugée au regard de leurs Playoffs désormais. La différence est donc ici.
L’avis du compte FR : @NuggetsFra
Quel bilan tirez-vous de la saison passée ?
Un très bon bilan. L’équipe a très bien commencée la saison, restant en tête de la Conférence Ouest longtemps, pour finalement finir seconde. Avec une bonne solidité défensive, un groupe solidaire malgré les nombreuses blessures en fin d’année. En playoffs, le groupe jeune et inexpérimenté a su se défaire du piège des Spurs. Ce qui au niveau de l’expérience servira par la suite. Seul petit regret, ne pas avoir saisi l’occasion de conclure contre les Blazers et d’accéder à la finale de Conf’. Sur le plan individuel Jokic a assuré son statut de contrat max, récompensé avec sa première sélection All-Star et un All-NBA first team. Les très belles surprises Morris et Beasley qui ont su assurer et sauver l’équipe quand l’infirmerie était pleine. Murray qui s’est battu toute la saison, l’aspect “guerrier” de sa personnalité a beaucoup aidée, et a sauver la série contre les Spurs.
Que pensez-vous de l’été de la franchise ?
Un été plutôt calme. En apparence. D’abord la draft de Bol Bol, dans la continuité de celle de MPJ, un pari risqué. Mais qui peut s’avérer être un jackpot. Un profil intéressant, mais pas encore NBA ready, sans doute la raison de son two way contract. Ensuite la prolongation avec un contrat max de Murray. Le montant fait parler. Pourtant son duo avec Jokic fonctionne très bien, il a prouvé son importance en playoffs, il a une marge de progression, et Denver n’est pas (encore) une terre d’accueil de gros free agent, donc conserver les bons éléments est primordial. La signature de Vlatko Cancar, drafté en 2017, qui figure dans l’équipe des meilleurs espoir de Liga Endesa, intéressant au poste d’ailier, même si ce n’est pas un joueur spectaculaire, il va apporter des solutions complémentaires avec nos intérieurs et en cas de blessures. Et enfin l’apport de Jerami Grant, un choix intelligent et opportuniste. Il va falloir le convaincre de rester dans le Colorado à la fin de la saison, on va voir ce qu’il va apporter, mais atléthiquement ce sera un plus.
Quelles sont vos attentes pour la saison prochaine ? Quel scénario te convient pour l’équipe actuelle ?
Faire aussi bien pendant la saison régulière, la conférence Ouest est ouverte. Entre la première et la 6ème place ce serait bien. Pour les playoffs faire aussi bien, demie, voir finale de conférence, histoire de franchir un palier. Sur un plan individuel, un Harris et Porter Jr. sans pépin physique. Le premier sort d’une saison en demi teinte et peut beaucoup mieux faire. Le second suscite beaucoup d’interêt,tout le monde est très impatient de le voir jouer. Murray confirmer son contrat max, et donc faire taire les critiques. Jokic continuer sur sa lancée.
Comme dit précédemment, la conférence est très ouverte, une 5ème place à la fin de la saison régulière ne serait pas un scandale. L’essentiel étant de passer une saison régulière sans inquiétude, avec un temps de jeu amoindri pour les cadres et les avoir frais et dispo pour les playoffs. L’effectif est encore jeune et beaucoup de joueur ont encore une belle marge de progression et des choses à apporter. J’adore Beasley et Morris et je suis persuadé qu’ils peuvent encore apporter plus, Juancho qui vient de prendre un titre de champion du Monde et donc de la confiance à lui aussi sa carte à jouer. La profondeur de l’effectif est superbe, le scénario idéal serait qu’il soit exploité pleinement (Poke Malone, poke l’infirmerie).