Un premier tour riche en émotions !

La Chine espérait un tournoi glorieux, ils seront éliminés au premier tour.
Au premier tour de matchs, la hiérarchie fut fortement respectée et assez fidèle aux pronostics qui étaient faits. La première émotion fut au premier match, avec la Serbie et cette immense victoire sur l’Angola qui a fait trembler plus d’un. Pour le reste, tout le monde semblait lancé en cohérence du power ranking : Espagne, Chine, Argentine, Australie, Brésil, Turquie, Lituanie, Grèce et USA ont tous gagné, plutôt sans gros danger. Les Français eux, malgré un passif assez stressant en matière de début de compétition commençaient en trombe avec un 17-0 dans la face des Allemands, avant de reprendre les bonnes traditions, mais assurant la victoire malgré tout.
Pour la deuxième journée, les surprises ont été de mise en revanche : défaite de la Grèce contre le Brésil, de l’Allemagne contre la République Dominicaine qui fêta la victoire comme s’ils étaient qualifiés pour la finale. Les Allemands et Schröder peuvent se tenir la tête, ils perdent deux matchs sur le fil… Et puis arriva ce fameux USA-Turquie qui est allé jusqu’en prolongations. Les turcs menaient d’un point à 9 secondes de la fin de la prolongation, et ont eu quatre lancers pour achever les américains ! Le terme choke n’aura pas trouvé meilleur exemple depuis Nick Anderson et la finale NBA de 1995 : les turcs rateront les quatre et laisseront les USA scorer facilement et l’emporter sur le fil. Le cas grec inquiète d’entrée…La toute-puissance de Giannis est-elle remise en cause dans le basket FIBA ? A en croire George Eddy présent sur place, l’absence de la règle des 3 secondes défensives joue un rôle dans son efficacité. Et que dire du match entre la Chine et la Pologne ! Au bout du suspense en prolongation, avec des interceptions folles, un jeu de nerfs sur les lancers francs, une ambiance monstrueuse et des polonais qui n’ont rien lâché. Pendant ce temps, la Serbie, après ses 105pts contre l’Angola, plantait 126pts face aux Philippines. La France assurait sa qualification au second tour, avec une victoire plutôt facile contre la Jordanie.

Allo Giannis ? On a un problème.
La troisième journée fut également pleine de rebondissements. La Chine, jouant pourtant à domicile, s’est laissée surprendre par les vénézuéliens qui ont profité d’un manque d’implication de la défense chinoise pour prendre un avantage qui ne sera jamais rattrapé, pendant que les polonais eux, prenaient la première place du groupe. Les serbes de leur côté, ont livré une belle bataille de basket avec l’Italie, mais confirmaient tout le bien que l’on pensait d’eux. Un match technique, tactique, avec du beau jeu, mais la Serbie, encore une fois, écrasait son adversaire. La plupart des équipes favorites concluaient leur premier tour sans surprises : Argentine, Espagne, Brésil. Mais quelques surprises étaient déjà là, comme les Tchèques ou la République Dominicaine, malgré sa défaite contre la France.
Un deuxième tour tendu
Tendu, c’est le moins que l’on puisse dire ! Car les classements intégraient les résultats du premier tour, comme durant les éliminatoires à qualification à deux phases qui nous faisaient nous arracher les cheveux il y a deux ans. Dès lors, certaines équipes arrivaient déjà avec des avantages, d’autres avec des handicaps. Rien ne fut donc laissé au hasard avec seulement deux matchs à jouer pour tous.

Les dominicains espéraient peu, mais qualifiés au second tour, ils ne boudèrent pas leur joie.
Il y eu d’abord les confirmations très rapides : Argentine, Russie, Pologne, Serbie, Espagne, USA, se sont rapidement assurés de leur billet pour les quarts dès la première journée. Les français en revanche, ne devaient pas faire de faux pas face à la Lituanie. Après avoir mené les lituaniens de plus de 16pts dans le troisième quart temps, les bleus nous ont gratifiés de leur fameuse capacité à se mettre en difficulté seuls, avec des trous d’air en attaque, de la fébrilité, des lancers-francs ratés. Il faudra beaucoup de stress et quelques shoots décisifs, ainsi qu’une erreur d’arbitrage, pour s’assurer le ticket pour les quarts.
Mais la grosse surprise est finalement venue de la Grèce, mise en difficulté avec une défaite contre les USA pendant laquelle les joueurs grecs ne furent pas une réelle menace contre les américains. Il fallut sortir les calculettes pour savoir comment les grecs pouvaient sauver leur mondial. Au final, l’objectif était une victoire de +11.

France-Lituanie, moment stresssssssant
Les grecs n’en auront que 7. Dans un énorme séisme, la bande à Giannis s’est faite sortir prématurément. La défaite de la République Tchèque ne l’empêchant pas de passer en quart, à la surprise générale, les français avaient l’occasion de les affronter eux, plutôt que TeamUSA, en cas de victoire contre l’Australie. Les bleus ont livré une belle bataille dans un match engagé, d’attaque. Mais le malin Patty Mills chippe la balle à De Colo à l’ultime seconde pour sécuriser le très petit avantage australien. Les bleus cèdent, les armes à la main et avec une mentalité bien différente dans le money time, bien meilleure que ces dernières années, mais n’en sont pas moins sévèrement punis pour la suite, alors que TeamUSA se défait aisément du Brésil. A cet instant, pourtant, les supporters français veulent y croire.
Les quarts de finale : Chocs sur la planète basket !
Alors que l’on imaginait, après une défaite anecdotique contre l’Espagne, que les serbes allaient reprendre leur travail de rouleau compresseur, les argentins, eux, sont venus avec des gants de boxes bien armés. « J’en crois pas mes yeux » s’exclamera George Eddy. Et l’incroyable se produit : les argentins, avec une affreuse sérénité, une régularité et un sang-froid meurtrier, emmenés par le presque quarantenaire Luis Scola, mettent une leçon de basket aux serbes ! Après la Grèce, la Serbie est le second géant à s’effondrer. L’Espagne elle, a su gérer son avantage face aux polonais qui se sont très bien battus. Pendant ce temps, on a tous attendu ce France-USA.

Tête basse, les américains sont défaits par TeamFrance et joueront la 7e place…
C’est alors que la France a fait soudain trembler le basket mondial et toute la NBA et l’histoire du sport. Car les bleus n’ont montré aucune crainte, menant les américains durant la grosse partie du premier quart temps. Et au second ? Les bleus montent même jusqu’à +8, +10…les américains sont pris en faute, les français n’ont toujours peur de rien. Cependant, les Français, comme contre l’Australie, ne savent pas utiliser la pénalité et laissent TeamUSA revenir dans le match. Alors que les américains enchaînent les rebonds offensifs et prennent sept points d’avance, la rencontre semble se décider. Mais ces bleus sont tenaces et remettent Gobert dans le match…la suite, vous l’avez vécue sur vos écrans : des interceptions énormes, des shoots géniaux, un Gobert au top, un De Colo au sang-froid…la France, pour la toute première fois de son existence, bat les USA en compétition officielle, réalisant son match le plus historique, avec la finale de l’Eurobasket 2013.
On vous avait promis USA-Serbie ? Remballez vos pronos, parce que les Bleus jouent le titre. Les américains iront se farcir la Serbie oui, mais pour la 5e place. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, l’Australie se défaisant, doucement mais surement, de la République Tchèque, les bleus sont désormais qualifiés pour Tokyo, aux Jeux Olympiques.
Demi-finales décevantes ?
Bien malin celui qui aurait prédit un tel carré final : Argentine-France ; Australie-Espagne. Ou sont les grecs ? Les américains ? Les Serbes ? En vacances déjà, mais ça ne veut pas dire que ces demi-finales sont sans intérêt…oh non.

Patty Mills fut exceptionnel, mais pas assez pour intégrer le starting 5 du tournoi.
L’Espagne et l’Australie ouvraient le bal, et de quelle manière ! De la vitesse, de l’adresse, de l’action. La force de Gasol, les cross de Mills. Et l’Australie qui menait presque toute la rencontre ! Mais le physique ibérique entendait bien reprendre le dessus. Alors que le match arrivait à son terme, il était impossible de prédire l’issue. L’Espagne remportait un match au bout du suspense, face à une très très belle équipe australienne qui a joué avec son cœur, oui, mais l’Espagne jouait avec son talent, et il était superbe ce talent. Ce qui fut moins superbe, était de voir les australiens maîtriser le match pour se faire rattraper au pire moment, ainsi que la réaction de Bogut sur la fin, enragé et mauvais perdant.
Et puis c’était notre tour, mais quelque chose n’allait pas…Et les Français ont malheureusement « fait du français » : petits bras, adhésion totale au piège argentin. Scola même à 40 ans avec la grinta ? Pressing de fou des argentins ? Shoots improbables qui rentrent ? Tout cela était prévisible, affreusement prévisible, et les français n’ont rien fait contre ça. Les bleus, ont, au contraire, été fidèles aux clichés : doute, peur, maladresse, fébrilité, hâte, désorganisation et surtout, affreusement naïfs face à l’agressivité des sud-américains. Les argentins, eux, ont commencé à faire la fiesta dès le troisième quart temps : l’envie contre le doute inutile. La révolte semblait sonner au 3e quart pour les français, mais elle ne durera que quelques secondes. Donnant l’image d’un manque de conviction, cachant néanmoins la fatigue, les bleus n’ont pas osé contester la promenade argentine. Comme en 2014, la France échoue aux portes de la finale, devant un Scola de 39 ans qui fait 28pts et 13reb, face au meilleur défenseur du monde.
France vs Australie : finir sur un sourire, et une médaille de bronze

Bien que menés de 15pts au troisième quart-temps, les bleus obtiennent leur revanche sur les australiens.
Alors que les préparatifs de la finale se mettaient petit à petit en place, il fallait donc résoudre l’avant-dernière inconnue : qui compléterait le podium ? La revanche du match du second tour face aux australiens devait permettre aux français de relever la tête, alors que le doute et la déception étaient fortement présents dans la tête des bleus. Et jusqu’à la moitié du 3e quart temps, ce fut la même équipe que contre l’Argentine : perdue, frustrée, perturbée et perturbante. Devant nos écrans, on se demandait si notre sort était de finalement juste attendre que l’affaire soit faite.
Et puis vint Batum, qui décida de réactiver l’équipe de France que l’on a connue durant tout le tournoi : adresse, vitesse et surtout, défense, défense, défense. Les Australiens qui menaient de 15pts sont à bout de souffle, Albicy, exceptionnel, mais aussi De Colo, mettent les tirs nécessaires à la victoire. La fin de match est gérée avec sérénité et une nouvelle page de l’histoire de la France s’écrit : 2e médaille dans une coupe du monde de son histoire. Les bleus, malgré un Fournier qui exprime son désir légitime de victoire en retirant sa médaille de bronze du cou, finissent sur un beau sourire, et un mental retrouvé.
Espagne vs Argentine : La bataille de Pékin…ou pas

Et à la fin, c’est l’Espagne qui gagne
Quel scénario imaginer pour cette finale ? Un duel hispanophone tendu ? Un suspense au bout des minutes avec les mêmes argentins aussi survoltés qu’en demi-finale ? Pas du tout. Ce fut un match à sens unique, avec de braves argentins, mais qui étaient déjà contents de gagner l’argent, plus que de perdre l’or. De leur côté, les espagnols, pas du tout diminués par leur demi-finale, jouaient un basket pour le moins admirable, emmené par la sérénité de Marc Gasol, les petits coups de coude de Rybas, et surtout, le talent de Ricky Rubio, sur un nuage. Rien à dire de plus, score final : 95-75, circulez, il n’y a rien à voir. Ou plutôt si, une remise du trophée qui dura une éternité, avec la remise des montres Tissot, les photos de gala, alors que les champions du monde espagnols ne demandaient qu’à lever les bras, il fallut attendre un bon moment (gênant) pour voir enfin le Président de la FIBA lâcher le magnifique trophée Naismith aux mains des espagnols.
Le classement final
Alors que les grandes écuries joutaient pour la gloire et l’histoire du basket-ball mondial, les éliminés du premier tour s’affrontaient dans des poules consolantes au bout de l’ennui pour savoir qui allait finir où, de la 16e à la 32e place, passionnant. Les éliminés du second tour (Lituanie, Italie, Grèce etc) eux étaient classés rapidement, pendant que les quart de finalistes vaincus devaient eux aussi se battre pour se classer de la 5e à la 8e place. Ces matchs de classement sont rarement marqués de grands moments, pour ne pas dire jamais, et avaient pour simple mérite de jouer les positions favorables pour les qualifications aux jeux olympiques. A notre grande surprise, nous y avons retrouvé les deux finalistes de 2014…
Le classement final est donc le suivant :
Le carré final : 1ier – Espagne / 2e – Argentine / 3e – France / 4e – Australie
Les quarts de finalistes : 5e – Serbie / 6e – République Tchèque / 7e – USA / 8e – Pologne
Les sortis du 2e tour : 9e – Lituanie / 10e – Italie / 11e – Grèce / 12e – Russie / 13e – Brésil /14e – Venezuela / 15e – Porto Rico / 16e – République Dominicaine
Les sortis du 1ier tour : 17e – Nigéria / 18e – Allemagne / 19e – Nouvelle-Zélande / 20e – Tunisie / 21e – Canada / 22e – Iran / 23e – Turquie / 24e – Chine / 25e – Monténégro / 26e – Corée du Sud / 27e – Angola / 28e – Jordanie / 29e – Côte d’Ivoire / 30e – Sénégal / 31e – Japon / 32e – Philippines
Contrat rempli pour les bleus ?
Difficile à dire si cette coupe du monde est un succès… Non, je plaisante, on a battu TeamUSA, on peut mourir tranquille les amis.
Plus sérieusement. Comparée aux Jeux de Rio, à l’Eurobasket 2017, on est clairement en face d’une équipe plus sérieuse, d’un groupe solide et de joueurs talentueux. Et on a battu TeamUSA. Au final, les points de rupture entre les idées d’un tournoi réussi, tiennent d’abord sur la courte défaite contre l’Australie qui nous a envoyés vers TeamUSA, au lieu de la République tchèque. Mais bon, on a battu TeamUSA. Ensuite, contre l’Argentine, là, on a cessé de rire…L’Australie fut un bel adversaire qui n’a rien volé, mais la rencontre contre l’Argentine fut un affreux cliché de fébrilité française dans les moments importants, digne de la French Lose. On « n’a pas su oser ». On a vu De Colo avoir trois écrans, à -15, sans les prendre, on a vu les argentins prendre deux rebonds offensifs, par le shooteur. Les argentins étaient plus forts, mais c’est évident que le mental a été une faiblesse, passant de la meilleure équipe à 3pts du tournoi, à un mur de briques lancées sans conviction.
Cependant, attention spoilers : Notre série sur l’histoire de l’équipe de France devrait se terminer sur un épisode intitulé « rédemption ». Et cette rédemption, vous l’avez devant vous. Que cette équipe de France fut belle à regarder jouer, quelle défense, quel tournoi ! Gobert avec ses contres, Batum avec des shoots au poste, Fournier avec son scoring, De Colo avec ses paniers clutchs, et n’oublions pas Amath M’Baye et ses coups de chaud, Andrew Albicy et ses interceptions décisives, Frank Ntilikina et sa vision du jeu, de Vincent Poirier et ses rebonds offensifs rageurs. Lessort, Lacombe, Toupane, ont eux aussi joué leur rôle au profit du collectif. Si offensivement, on a eu des hauts et des bas, même avec un Fournier excellent, défensivement, la plupart du temps, nous avons été infects avec nos adversaires, et ça, ça donne envie d’aller plus loin avec cette équipe.
Il faut conclure que ce fut un beau tournoi, et ce fut une des plus belles équipes de France de l’histoire, qui, hormis en demi-finale, n’a jamais déjoué, avec un basket bien meilleur que celui offert depuis trois ans, et surtout, avec un mental très différent et qui a payé, sauf là-encore, en demi, mais le retour de mental observé contre l’Australie pour le dernier match, montre à quel point ces bleus ont du cœur.
Il ne faut pas avoir de regret, les bleus n’ont jamais baissé les bras. Ça peut sonner comme anodin, mais ceux qui suivent la série de l’histoire de l’équipe de France que j’écris depuis deux mois maintenant savent à quel point une équipe de France qui ne baisse jamais les bras, c’est un fait rare. La France sait donc qu’elle peut aller plus haut, et qu’elle s’est battue du mieux qu’elle a pu à chaque rencontre, sans connaître de scénario cauchemar façon France-Grèce 2003, France-Nouvelle-Zélande 2010 ou n’importe quel France-Espagne, prenez celui que vous voudrez.
Prochaines étapes pour la France
Les prochains rendez-vous de l’équipe de France sont pour le mois de février 2020, avec le début des qualifications pour l’Eurobasket 2021 qui aura lieu en République Tchèque, Géorgie, Italie et Allemagne, avec Berlin pour lieu de phase finale. La France, dans un groupe pas si facile (Allemagne, Monténégro, Grande-Bretagne) jouera, pour commencer, le 21 février contre l’Allemagne et le 24 contre le Monténégro. Sachant que l’Allemagne est déjà qualifiée, et que seul le dernier du groupe sera éliminé, on peut cependant se montrer plutôt optimiste pour que la France joue l’Eurobasket 2021.
Et puis ce sera Tokyo bien sûr ! L’Australie ayant réglé le compte des tchèques, les bleus ont été parmi les deux meilleures nations européennes et donc se passeront des tournois de qualifications olympiques, particulièrement stressants. Les Français participeront à leurs 3e Olympiades d’affilée, et si le niveau de jeu continue ainsi, on peut se permettre de rêver, après avoir stoppé deux fois en quarts de finale.
Les tops et les flops
En top : Médaille d’Or à la communauté, surprises d’Europe centrale et France-USA
Je souhaite féliciter FirstTeam, Trashtalk, Basket-Retro, BasketUSA, @ThePenDontLie et @NetsFr avec qui j’ai pu voir des matchs autour d’un verre, ou encore @Hornetsfr sur Twitter, qui ont été, comme nous, très passionnés par ce tournoi et très actifs pour le promouvoir, le suivre et en parler, chacun à sa manière, chacun avec ses méthodes, apportant une belle variété de points de vue, et une couverture bien meilleure que celle que les médias ont daigné lui apporter. Encore une fois, la communauté française du basket en ligne s’est mise en valeur. L’infographie de Basket-retro.com par exemple, notamment sur l’historique de la compétition et de ses participants depuis 1950 est un superbe travail de recherche. Notre sport a besoin de passionnés, et il faudra continuer dans cette voie. Félicitations à George Eddy qui a été aussi très dévoué à la promotion de l’événement, on l’a senti un peu seul dans ce rôle.
En bonne surprise aussi, deux pays que l’on n’attendait certainement pas si loin : la République Tchèque et la Pologne ! De passage à Prague pendant l’été, j’avais remarqué un petit engouement pour la compétition, car il est vrai que la présence de l’équipe en Chine avait de quoi surprendre. Et pourtant, les tchèques ont passé le premier tour, avec les USA, la Turquie et le Japon, avant de réussir à battre le Brésil ! Il aura fallu un réveil grec, sans Giannis (sorti pour 5 fautes) dans le dernier quart temps pour sortir cette brave équipe. De son côté, la Pologne, ne partait pas pour proposer un parcours particulièrement notable, surtout après leur Eurobasket 2017 anecdotique…et pourtant, la belle Pologne s’est défaite de nos hôtes chinois, avant de taper sur les Russes ! Et les voilà en quarts de finale.
La plus belle surprise aurait été la défaite de TeamUSA contre la Turquie, si les turcs ne s’étaient pas mis en mode « Nick Anderson ». Donc finalement la plus belle surprise…vous savez… France-USA
En flop : L’Afrique et l’Asie absentes, les gros ratent leur coupe et carton rouge aux diffuseurs
Première déception : les équipes africaines et asiatiques, qui n’ont pas su proposer quoi que ce soit pour être présent au second tour de poules, a minima. Pourtant, des équipes comme la Chine, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, étaient de bons effectifs qui auraient pu trouver leur place dans les spots pour le second tour, notamment la Chine qui a réussi à ne pas passer sa propre poule qui était la plus facile, en chutant sans se battre face aux vénézuéliens.
Autre déception, la Grèce et la Serbie, que l’on attendait si fortes, si grandes et si monstrueuses avec Giannis et Jokic. La défense en règle FIBA qui autorise les 3 secondes défensives en raquette n’était pas la seule raison de l’inefficacité hellénique, c’était aussi le manque de sérieux du groupe…ok et aussi les prises à cinq sur Giannis avec morsures et coups de coude. Quant à la Serbie, le virus espagnol était-il entré dans leur corps ? Car sitôt face aux ibériques et après les avoir affronté, la bande à Jokic est soudain parue apeurée, immature, inexpérimentée, et désemparée face aux argentins.
Mais le plus scandaleux restera les diffuseurs du tournoi : Dès le lancement de la compétition, les fans ont signalé des soucis d’accès aux matchs. Pourtant, des offres comme le FIBApass ou les diffusions de Canal+sport devaient permettre aux fans de voir toute la compétition. Et en réalité ? Ceux qui savent utiliser des VPN ont passé deux semaines à bricoler des connexions pour accéder aux matchs, d’autres ont payé le FIBApass pour rien, puisque celui-ci ne donnait accès qu’à quelques affiches de seconde zone, et Canal+Sport passait finalement la diffusion des matchs à Canal+décalé, ou ne diffusait tout simplement pas.
Exemple parfait : 3e jour de compétition, avec quatre affiches : Australie-Sénégal (avec Ingles tout proche du 1ier triple double de l’histoire de la compétition), Grèce-Brésil, Lituanie-Canada, Etats-Unis-Turquie. Aucun de ces quatre matchs n’était accessible, ni sur le FIBAPass, ni sur Canal+sport, ni sur RMCsport, ni sur Bein, ni nulle part. Voilà…
Les autres se seront débrouillés avec le streaming, et d’autres encore ont interpellé les comptes Twitter de livebasketballtv pendant des jours, sans la moindre réponse. En somme, une belle pagaille. Pendant ce temps, RMC sport rediffusait encore et encore les matchs de préparation des bleus qui n’intéressaient littéralement plus personne. Ce souci était particulièrement spécifique à la France (quelle surprise…), alors que l’Espagne diffusait gratuitement la compétition, que l’Allemagne faisait des live jusqu’à une heure avant les matchs de son équipe.
On se demande vraiment parfois ce qui passe dans la tête des organisations en charge des questions de diffusion. Mais ils peuvent se féliciter d’une chose, c’est d’avoir créé une nouvelle génération de streameurs qui iront s’empresser d’aller sur des sites pirates pour les prochaines compétitions. A cela ajoutons le mépris total envers le basket, puisqu’un Wolverhampton vs Stoke, soit l’équivalent d’un Clermont-Grenoble, de Premier League en football gardait le dessus pour la diffusion sur une coupe du monde de basket-ball…bref, minable.
Clap de fin
Depuis l’Eurobasket 2017, QIbasket a suivi les bleus dans leur périple, ce fut un grand plaisir pour ma part de vous raconter ce parcours jusqu’en Chine, jusqu’au bout de la compétition. Il y a deux ans, je revenais d’Helsinki avec un gout amer et une élimination prématurée. Les grandes histoires du sport débutent toujours par ces petites rencontres dont on ne se soucie que trop peu. Et puis, ce fut le plaisir de voir le groupe se construire peu à peu, de voir les nouvelles pousses s’affirmer : Lessort, Howard, Lacombe, M’Baye etc. Le vivier TeamFrance a bien fonctionné pour combler les absences des NBAers qui eux, n’ont pas hésité, au milieu de l’été, à se présenter sous le maillot France dans des salles de district au milieu de la Bosnie pour jouer dès qu’ils en eurent l’opportunité. La fin de ce mondial signe donc, non sans mélancolie, la fin de deux ans de couverture de l’équipe de France depuis son échec de 2017, à son parcours désormais légendaire de 2019. Mais bien entendu, nous serons là pour Tokyo et les qualifications pour l’Eurobasket !
Merci les gars !