Quelle nouvelle saison pour les Pacers ! Les pensionnaires de la Bankers Life Fieldhouse ont encore réalisé un exercice surprenant, eux qui sortaient d’une superbe saison régulière avec une 5ème place de Conférence Est à la clé. Certes, Indiana ne bénéficiait pas de l’effet de surprise, et les adversaires étaient désormais prévenus : Nate McMillan et ses hommes ont des ressources, et une belle profondeur d’effectif pour venir embêter n’importe quelle franchise NBA. Les Pacers ne démarrent pourtant pas sur les chapeaux de roues, avec un début de campagne plutôt poussif. Après une défaite d’un petit point face aux Kings de Buddy Hield, Indiana affichait un bilan décevant de 13 victoires pour 10 défaites. L’électrochoc pour les coéquipiers d’Oladipo ? Peut-être, car emmenés par leur superbe collectif, les Pacers vont enchaîner les victoires et aligner un énorme 13-2. On se dit alors que tout roule pour eux, qu’ils peuvent désormais prétendre à un podium à l’Est pendant que certains concurrents patinent. Puis, ce fut le drame. Le 24 janvier, face aux Raptors, Victor Oladipo se bousille le quadriceps ; quelques jours plus tard, le verdict tombe, fin de saison pour l’arrière et Franchise Player d’Indiana. Terrible nouvelle pour Nate McMillan, qui peut certes s’appuyer sur un collectif ultra huilé mais devra composer sans son meilleur scoreur. Même si Oladipo était moins omniprésent sur ce plan, il restait le grand talent des Pacers et leur meilleur atout.
Dès lors, les choses se compliquent pour Indiana. Orphelins de leur Franchise Player, les Pacers affichent un bilan négatif jusqu’à la fin de la régulière, avec 17 victoires pour 19 défaites. Impossible dans ces conditions de conserver une place sur le podium, et ils devront se contenter d’une nouvelle cinquième place, synonyme de perte de l’avantage du terrain en Playoffs. Une nouvelle campagne en postseason qui les verra sortis facilement par les Celtics, sur un sweep sec et net. Trop limités en talent pur, il a manqué à Indiana leur meilleur marqueur pour espérer quoique ce soit dans cette série. Le collectif seul n’aura pas suffi, et les Pacers achèvent cette saison avec un sentiment de frustration, car si la malchance ne s’en était pas mêlée, les choses auraient peut-être été différentes. Cependant, des satisfactions sont bien sûr à retenir dans l’Indiana. Domantas Sabonis a réalisé une superbe saison, s’affirmant comme un lieutenant solide aux côtés d’Oladipo. L’ailier-fort aurait même pu prétendre au titre de 6ème homme de l’année. Même constat pour Myles Turner, qui justifie enfin les attentes autour de lui, avec une superbe saison défensive (meilleur contreur de la Ligue). Évidemment, le collectif des Pacers est à mettre en avant, avec un jeu agréable et des individualités au service de l’équipe.
Dommage donc pour Indiana, avec une saison qui aurait du être celle du décollage. Malheureusement, les blessures en ont décidé autrement, et les Pacers ont du se contenter d’un bilan similaire à celui de l’année précédente.
Résumé de l’été
La période estivale des Pacers ne s’annonçait pas des plus agitées, malgré de nombreuses situations contractuelles à gérer. Commençons avec la Draft, classique pour Indiana puisque la franchise disposait de quelques choix, à savoir les picks 18 et 50. Au premier tour, les dirigeants ont jeté leur dévolu sur Goga Bitadze, un pivot géorgien de 2m11. Nommé MVP de Ligue Adriatique ainsi que meilleur jeune joueur (logique), il arrive tout droit d’Europe, et présente un profil bien connu : un grand dadet qui doit surveiller sa ligne, doté de fondamentaux solides, notamment en attaque. Bitadze offre une palette technique variée, capable de scorer au poste grâce à ses moves mais également de s’écarter du cercle pour shooter à mi-distance, parfois à trois points même s’il manque encore de régularité. Idéal pour jouer sur demi-terrain, il reste un joueur plutôt lent, ce qui risque de le pénaliser en défense sur pick-and-roll. Un pivot typiquement européen, avec des bases solides des deux côtés du terrain, qui devra s’adapter aux spécificités athlétiques de la NBA. Avec leur 50ème pick, les Pacers ont sélectionné Jarrell Brantley, qu’ils transféreront tout de suite à Utah contre du cash et un second tour 2021.
Surtout, Indiana s’est activé avant même la Draft, en se positionnant sur T.J. Warren. L’ailier de Phoenix était mis sur le marché par la franchise, et a été cédé contre… du cash. A ce niveau là, ce n’est plus une mise sur le marché mais un dépôt à la décharge publique. Warren était même accompagné d’un second pick de Draft 2019. Les Pacers se sont jetés sur l’occasion, dans un obscur trade à trois équipes, envoyant ce choix à Miami, qui récupère également K.Z. Okpala des Suns. Pendant ce temps, Indiana repart donc avec Warren, et trois futurs seconds tours (2022, 2025, 2026). Un casse-tête chinois.
Les Pacers ne se sont pas arrêtés en si bon chemin, puisqu’au moment où la Free Agency ouvrait ses portes, Nate McMillan devait faire face à une vague de départs. Pas vraiment en odeur de sainteté dans les couloirs de la franchise (il fut menacé d’être coupé à plusieurs reprises pour des problèmes personnels), Tyreke Evans n’est plus un problème, ce dernier venant d’écoper de 2 ans de suspension en NBA pour violation du programme anti-drogue. En fin de contrats, Thaddeus Young et Bojan Bodganovic quittent aussi le navire. De lourdes pertes pour Indiana, qui a pu compter sur les deux hommes pour gagner des matchs ces derniers mois, avec du scoring et de la défense. Les Pacers ont également vu partir Cory Joseph, lui qui était le seul joueur au-dessus de 50% au tir dans la série face aux Celtics. Enfin, à la surprise générale et pour des raisons assez insolites, Darren Collison a choisi de mettre un terme à sa carrière. Un sacré vide à combler donc pour McMillan, et l’obligation pour les dirigeants d’arracher des signatures.
Ces derniers se sont donc tournés vers Milwaukee, et ont réussi l’acquisition de Malcolm Brogdon. Indiana a du se délester de plusieurs tours de Draft pour cela : un 1er tour 2020 (protégé 1-14), et des 2nd tours 2021 et 2025. Le meneur viendra donc compenser le départ de Collison, avec ses qualités de défenseur et de shooteur extérieur. Un renfort de choix pour les Pacers qui en avaient bien besoin. Le poste de meneur a donc été complètement modifié puisque T.J. McConnell ancien joueur de Philadelphie est venu rejoindre Indiana. Il sera le back-up de Brogdon, même TJ sera peut-être amené à débuter la saison à ses côtés en l’absence d’Oladipo. A moins que McMillan ne décide – probablement – de titulariser Jeremy Lamb, dont la franchise a pu s’attacher les services. L’arrière arrive en provenance de Charlotte pour jouer le sixième homme de luxe. Très performant dans ce rôle la saison passée, c’est un très joli move que réalisent les dirigeants avec ce recrutement.
Roster
Meneurs : Malcolm Brogdon – T.J. McConnell – Edmond Sumner – Aaron Holiday
Arrières : Victor Oladipo – Jeremy Lamb
Ailiers : T.J. Warren – Doug McDermott
Ailiers Forts : T.J. Leaf – Alize Johnson – Brian Bowen – Jakeenan Gant
Pivots : Myles Turner – Domantas Sabonis – Goga Bitadze
Jeu & Coaching
Le collectif avant tout, cela devrait rester la doctrine d’Indiana et de Nate McMillan. Le coach continuera de s’appuyer sur des rotations solides et un mouvement de balle optimal. Il dispose des cartes pour cela, avec l’arrivée de Brogdon et les présences de Oladipo ou Sabonis. Le cinq majeur s’articulera autour du trio Brogdon-Oladipo-Turner, avec un potentiel défensif vraiment intéressant sur ces postes, et donc sur la ligne extérieure notamment. L’arrière restera le scoreur attitré de l’équipe, même si l’incertitude persiste quant à son état physique. Aura-t-il récupéré complètement ? Combien de temps lui faudra-t-il pour retrouver son rendement optimal ? Difficile de le dire, mais on lui souhaite évidemment le meilleur. Indiana en aura bien besoin, notamment en attaque. Car si les présences de Sabonis et Warren sont des valeurs supplémentaires de ce côté du terrain, les deux hommes pourraient bien être propulsés dans le cinq majeur. Or, on les voit plutôt s’éclater en sortie de banc, comme l’a démontré Domantas la saison dernière. Avec Jeremy Lamb sur le banc également, le potentiel offensif de la second unit des Pacers peut vraiment être intéressant. Si McMillan reproduit son modèle de l’an passé, Sabonis ne devrait pas souvent être aligné aux côtés de Turner.
Ce dernier devra d’ailleurs s’affirmer offensivement, alors qu’il vient de fournir une belle copie en défense. Le pivot doit devenir une menace plus consistante en attaque, lui qui est capable de s’écarter du cercle. Le mouvement de balle et la forme de Victor Oladipo pourrait l’aider sur ce plan, mais Turner a du pain sur la planche. Brogdon devra lui aussi franchir un cap en attaque, en étant plus régulier au tir et en progressant encore sur la distribution. Le poste de meneur est fourni avec la présence de McConnell, mais reste tout de même limité en talent. Les espoirs reposent donc sur l’ancien de Milwaukee, qui dispose encore d’une marge de progression intéressante. TJ quant à lui “l’ancien de Philly”, bien qu’apprécié des fans pour son ancienneté dans la franchise, était ciblé par les critiques chez les Sixers. A lui de faire le nécessaire pour y remédier dans son nouvel environnement, en apportant une alternative solide à son coach.
Vous l’aurez remarqué, le poste 4 manque cruellement de profondeur. Nate McMillan va devoir s’adapter, et Sabonis jouera probablement les dépanneurs, tout comme T.J. Warren. Problème, les deux hommes ne sont pas vraiment faits pour ce poste, notamment sur le plan défensif. Les rotations ne seront pas simples pour Indiana, qui va devoir décaler du monde sur certaines séquences, avec des arrières devenant ailiers par exemple. La draft de Bitadze va d’ailleurs dans ce sens, donnant de la profondeur au secteur intérieur. Mais le géorgien reste un pivot lent, difficile à imaginer sur un poste 4 sereinement. Le coach des Pacers aura donc fort à faire pour adapter au mieux ses rotations aux adversaires, au risque de prendre des volées en défense.
Indiana affichait l’une des PACE les moins élevées en NBA la saison dernière (25ème), et les choses ne devraient pas vraiment changer au vu de l’effectif et des recrues. Les Pacers ont des armes pour jouer demi-terrain, mais cela leur demandera de savoir contenir leurs adversaires en défense, pour ralentir le rythme du match. Une mission qui pourra donc se compliquer selon les lineups présentes sur le parquet.
Quel 5 majeur ?
Dans un certain anonymat, au milieu d’un été qui a vu les gros noms redessiner la ligue dans ses grandes largeurs, les Pacers ont vu leur propre effectif complètement changer. De fait, entre la blessure de Victor Oladipo, dont le retour est annoncé “bien plus tôt que prévu” par Myles Turner, – faisant une source d’une légitimité aussi flou que la formule est vague – et, les départs de 3 des 5 titulaires, il y a de quoi se poser des questions quant à la question du 5 majeur. A la mène, il ne fait nul doute que Malcolm Brodgon sera choisi. Lui qui avait dû abandonner son poste de meneur titulaire au profit d’Eric Bledsoe, débarque en Indiana pour reprendre sa place. En effet, le départ de Darren Collison laisse une place vacante. Sauf que ce n’est pas celle qui pose le plus de questions.
Si Jérémy Lamb devrait jouer le titulaire en intérim, gardant la place chaude pour Victor Oladipo, il s’agit de trouver de véritables remplaçants à Bojan Bogdanovic (ex-ailier titulaire) et Thaddeus Young (ex-ailier fort titulaire). A ce titre, T.J Warren semble le joueur désigné. Si son arrivée n’a rien d’une mauvaise nouvelle pour les Pacers, plus compliqué de l’imaginer en choix idyllique pour Nate McMillan. L’ex-Sun est en effet un bon joueur, mais il est un ailier bien moins intelligent et létal que le bosniaque. Pourtant, l’absence de compétition de poids font de Warren le prétendant numéro 1, et ce alors que son profil est celui d’un joueur de banc plus que celui d’un titulaire en puissance.
Au poste 4, c’est une problématique toute autre qui se pose, car Domantas Sabonis est bel et bien un joueur qui fait office de titulaire légitime. Ce qui est plus gênant, c’est sa complémentarité avec le pivot qui complète le 5 majeur : Myles Turner. La saison passée, les deux joueurs ont été alignés côte à côté sur le terrain 64 fois, pour seulement 429 minutes. Si leur collaboration était positive pour l’effectif : +2,2 de net rating, le fait est que les deux joueurs ont des prises de positions offensives susceptibles de se marcher dessus (seulement 102,4 points sur 100 possessions quand alignés ensemble). En substance, Sabonis correspond beaucoup moins à Turner que Young ne le faisait. Meilleur défenseur, le néo-Bull profitait d’une meilleure mobilité latérale et d’une excellente lecture défensive. Une collaboration cruciale dans la très grosse défense des Pacers. Alors oui, sur les 64 apparitions communes, la paire Sabonis-Turner affichait un impressionnant (et improbable) 99,6 de defensive rating. Sauf que la parcimonie de cette utilisation suggère que McMillan y faisait appel sur des séquences courtes, notamment pour s’adapter aux rotations adverses. Aucune garantie en l’état, donc.
Malcolm Brogdon – Jeremy Lamb – T.J Warren – Domantas Sabonis – Myles Turner
Néanmoins, en attenant le retour d’Oladipo, c’est bel et bien le 5 le plus talentueux que peuvent proposer Nate McMillan et son équipe. A moins que le staff ne fasse le choix de la complémentarité plutôt que du talent. Auquel cas, peut être qu’un joueur comme T.J Leaf peut faire son entrée comme une rotation majeure. Mais soyons honnête, le manque de profondeur d’Indiana apparaît criant cette saison, de quoi rendre ce choix complexe.
Forces du roster
Depuis le départ de Paul George, les Pacers se sont élevés derrière Oladipo. Mais résumer les bonnes performances de ce groupe à la progression fulgurante de l’arrière serait une véritable insulte au fond de jeu et la solidarité défensive dont à fait preuve la franchise. Nate McMillan a su tirer le meilleur de ses joueurs pour monter une équipe solide et difficile à manœuvrer. Alors que beaucoup voyaient la franchise s’écrouler suite à la perte de Dipo, ils ont été pris à contre-pied. Derrière une défense de fer et de gros efforts collectifs, l’équipe a su se maintenir dans le Top 5 de la conférence Est pour s’offrir une nouvelle saison en Playoffs. Le manque de talent offensif et de “difference maker” a coulé l’équipe a plusieurs reprises en régulière, et fut évidemment funeste en Playoffs.
Toujours est-il qu’en régulière, où une bonne concentration et de véritables principes collectifs permettent d’engranger les victoires, cette équipe a les armes pour reproduire les schémas de l’ancien roster. Malcolm Brodgon s’est déjà illustré pour sa structure dans le jeu, tout comme Jeremy Lamb s’est peu à peu affirmé comme un joueur d’équipe solide et fiable. L’un des deux meilleurs joueurs de Charlotte l’an passé, il assurera très certainement le job avant de devenir le 6eme homme de l’équipe lorsqu’Oladipo sera prêt à reprendre sa place de leader.
Offensivement, les arrivées de Malcolm Brogdon, Jeremy Lamb et T.J Warren ont de quoi donner du punch. Alors que le pari Tyreke Evans fut un échec, il sera intéressant de voir comment Lamb pourra dynamiser le banc qui sera, à priori, en manque de la présence de Sabonis propulsé titulaire. En cela, plus tôt le retour d’Oladipo se fait, plus vite on sera fixé sur ces Pacers nouvelle génération. Car en dépit des pertes recensées, cette équipe a l’avantage d’être très moderne. L’essentiel de l’effectif sait shooter, est capable de s’écarter, ou de créer pour autrui, même s’ils manquent de talent brut. En saison régulière, ou les équipes ont tendance à manquer de régularité quant à la rigueur défensive, il s’agira de profiter de ces atouts, qui devront compenser leurs faiblesses.
Dans le même temps, à l’intérieur, Turner sera toujours le pilier d’une défense qui a de quoi rester solide. Mais là encore, le chantier est important.
Faiblesses du roster
On ne va pas se mentir, il y a beaucoup de questions autour de cet effectif. La première, abordée dans le “5 majeur”, et qui paraît évidente, c’est l’équilibre du 5 de départ qui ne paraît pas aussi abouti que par le passé. Warren n’a pas la régularité en carrière de Bogdanovic derrière l’arc, et n’a pas non plus son QI Basket. Dans le même temps, si la paire Brogdon-Oladipo a un potentiel défensif alléchant, tout en donnant un ton intéressant en attaque, celle avec Jeremy Lamb va considérablement appauvrir le banc. Enfin, vient le cas de la raquette que l’on a déjà abordé.
Mais pourtant, ces diverses interrogations ne sont rien face à l’autre problématique : le peu de profondeur. Les pertes furent nombreuses en Indiana, et le banc apparaît bien dépourvu la saison venue. Sabonis et Lamb pressentis comme “starters”, Nate McMillan va devoir bricoler avec des T.J McConnell, Alize Johnson, T.J Leaf, Goga Bitadze. Aucun de ces joueurs n’ont vraiment validé leur place en NBA. Seul McConnell a eu des temps de jeu importants, mais encore une fois, faute d’options plus fiables à son poste. Les joueurs les plus solides du banc semblent être Aaron Holiday et Doug McDermott : bien loin d’être des monstres de polyvalence.
Dans ces conditions, il va falloir être ingénieux dans la répartition du temps de jeu, et dans les rotations. Le risque, c’est que l’association entre certains joueurs soient si nécessaires et rigides, qu’elles facilitent le travail des coachs adverses. Plus un coach possède d’armes utilisables, plus il peut gérer sa saison régulière. La réalité, c’est que McMillan aura un nombre d’options très réduit. Et si les rotations sont serrées en Playoffs, elles sont indispensables en saison régulière. En l’état, le coach en chef doit espérer que plusieurs joueurs prennent une autre dimension avec des responsabilités nouvelles.
Le joueur clé : Malcolm Brogdon
On aurait pu prendre Victor Oladipo, cela aurait été facile : quand l’arrière va-t-il revenir, et surtout comment ? Quelle gestion de son temps de jeu, notamment si Indiana venait à être en difficultés dès les premières semaines ? On espère pour les Pacers qu’ils pourront prendre le temps de faire revenir leur Franchise Player sur les parquets dans les meilleures conditions, et une bonne partie de la saison reposera évidemment sur Dipo.
Cependant, nous avons choisi de prendre le pari de Malcolm Brogdon. Fraîchement arrivé de Milwaukee, il dispose d’une vraie marge de progression. Rookie de l’année à son arrivée dans la Ligue, et bien que nombreux soient les observateurs qui ne considèrent pas vraiment ce titre, le meneur a des choses à prouver à Indiana. Et surtout, il aura l’opportunité de le faire. La perte de Collison laisse le poste 1 complètement orphelin d’un gestionnaire doublé d’un joueur capable de rentrer des tirs. Si Brogdon venait à progresser correctement, il pourrait être le dépositaire du jeu des Pacers – c’est d’ailleurs ce qu’on attendra de lui – et combler le manque de scoring général, particulièrement dans la second unit, avec laquelle il pourrait avoir un peu de temps de jeu. On a constaté qu’il était performant avec les joueurs de banc dans ce registre, et les rotations extérieures à disposition de McMillan offrent cette possibilité. A lui de saisir sa chance et de s’affirmer comme un solide meneur titulaire de NBA. Si tel est le cas, Indiana aura réalisé un superbe coup en misant sur lui.
La problématique de l’équipe : Oladipo et la gestion d’une saison
Évidemment. Tout comme sa blessure sonnait le glas des ambitions l’an dernier, celles de cette année vont dépendre du retour de l’arrière. Les blessures aux genoux font toujours peur, et celle d’Oladipo n’était pas des moindres. Aussi, lorsque l’on pense à cette saison, on se doute que beaucoup dépendra de ces variables : Quand reviendra-t-il ? Comment reviendra-t-il ? Comment la franchise gèrera sa blessure ? Est-ce que son temps sera limité ? Va-t-il revenir à fond, ou sera-t-il ménagé sur le banc ? Autant de variables qui vont influer sur son retour, et à ce titre, sur ce qu’Indiana pourra espérer. On a déjà observé que les lourdes blessures nécessitent du temps, et peuvent être suivies d’autres pépins liés à des compensations et des mauvaises habitudes à cause de certaines appréhensions.
La santé de Victor Oladipo sera donc au cœur de la saison, mais ce ne sera à vrai dire pas la seule. La plupart des équipes doivent faire tout au long de l’année avec les vicissitudes des saisons NBA. Des fois, le sort est clément, des fois il s’acharne, mais quoi qu’il en soit, la nécessité d’une profondeur d’effectif se fait toujours sentir. Concernant les Pacers, il faudra espérer que les cadres soient épargnés, car le banc apparaît à ce jour famélique, et si aucune révélation ne sortait du lot, alors Indiana pourrait bien lutter pour se maintenir dans le haut du panier de la conférence Est.
Pronostic
6e à l’Est (entre 43 et 46 victoires)
Au vu des éléments énoncés jusqu’ici, nous prévoyons donc une légère régression pour les Pacers. De lourdes pertes sont à déplorer, et même si les dirigeants ont bossé pour combler les manques occasionnés, l’effectif semble avoir perdu en talent comme en profondeur.
Nate McMillan va devoir se montrer inventif dans ses rotations, car certains postes sont presque aussi déserts que le Sahara. Comme d’autres franchises à l’Est, notamment Orlando, la saison d’Indiana sera suspendue à la progression de certains éléments. Brogdon et Turner auront un rôle capital à jouer aux côtés d’Oladipo, dont la date de retour encore inconnue ne joue pas en faveur des Pacers.
Difficile d’imaginer une progression pour les pensionnaires de l’Indiana , alors que la concurrences s’est renforcée à l’Est, à l’image de Brooklyn. En conséquence, nous pouvons envisager une sortie du top 5 pour Indiana, avec un bilan qui devrait ressembler à celui de la saison dernière. On espère que les Pacers sauront nous surprendre encore une fois en déjouant ce pronostic.
L’Avis des Comptes FR – @PacersFRA
Quel bilan tires-tu de la saison passée ?
PacersFRA : Il faut être honnête, ce fut une année frustrante qui a pris fin à la blessure de Victor Oladipo, à partir de là il était impossible d’imaginer passer un tour sans notre Franchise Player. Encore une fois les joueurs n’ont rien lâché jusqu’au bout, encore une fois ce fut plaisant à suivre, mais encore une fois on ne passe pas un tour en Playoffs. Mais redisons-le, sans Oladipo, on ne pouvait pas décemment y croire, mon seul regret étant ce « sweep serré » qui devient une marque de fabrique du côté des Pacers. Voilà, je pense qu’avec Oladipo on aurait pu passer le cap du premier tour face à ces Celtics là, mais on ne le saura jamais.
Que penses-tu de l’été de la franchise ?
PacersFRA : En ce qui concerne notre été, je suis plutôt satisfait, voir agréablement surpris. Pas de gros contrats risqués, mais des signatures intelligentes avec des joueurs qui collent bien à l’ADN Pacers. Bien évidemment LA grosse satisfaction c’est Malcolm Brogdon, j’ai vu quelques critiques sur son contrat, de mon côté je ne trouve pas ça choquant étant donné qu’on reste un petit marché. Brogdon et Oladipo sur le papier ce n’est peut-être pas tout en haut de l’affiche, mais si ça colle, ça peut faire mal. En attendant le retour de Dipo, Jeremy Lamb et TJ Warren auront du boulot au scoring mais je ne suis pas inquiet, Lamb progresse chaque saison, et Warren va enfin découvrir une franchise NBA digne de ce nom, de quoi lui permettre d’enfin s’épanouir. Sinon je suis curieux de voir GO(AT)ga Bitadze à l’œuvre, en espérant qu’il aura du temps de jeu. Pour conclure au niveau des arrivées, le troisième T.J de l’effectif, McConnell (vous remarquerez que son nom a 3 consonnes en doubles, faut le noter) va apporter un peu d’expérience et va renforcer l’effectif qui a subi des départs. Et notamment Darren Collison pour Jéhovah, je ne connais pas vraiment cette franchise un peu sectaire donc je ne sais pas si ça ira pour lui, mais ma foi, on verra. En ce qui concerne les départs, ça va peut-être surprendre mais je suis content de ne plus avoir Bogdanovic dans le 5 majeur, je n’ai rien contre lui mais il faisait un peu trop cavalier seul à mon goût, il scorait, certes, mais oubliait trop souvent les autres. En revanche, le départ de Thad Young m’attriste au plus haut point, sachant qu’on aurait pu (et dû) le garder selon moi, sa perte va faire un vide, un bon capitaine, un excellent guerrier, l’un de mes Pacers préféré des 10 dernières années.
Quelles sont les attentes pour la saison prochaine ? Quel scénario te convient pour l’équipe actuelle ?
PacersFRA : Mes attentes pour la saison à venir sont simples en théorie, je veux que l’effectif prenne bien et assez rapidement ensemble, je souhaite aussi que le retour d’Oladipo se fasse progressivement tout en évitant les blessures graves qui nous tuent trop régulièrement à mon goût. Enfin j’ai hâte de voir si le duo Sabonis/Turner pourra coexister comme il se doit. Du côté du scénario idéal, qu’on reste une franchise pénible à jouer avec des guerriers qui ne lâchent aucun match, et le meilleur pour la fin, enfin passer ce fichu cap du premier tour de Playoffs. Après ça… Qui vivra verra ! Sky is the limit comme on dit sur les tatouages beaufs.