Quelle belle idée que d’être supporter des Wizards lors de la saison 2018-19 ! Après tout, c’est vrai, la saison s’annonçait comme un tournant décisif : après des années de performances moyennes et d’instabilité, il fallait que la franchise de la capitale fasse taire les critiques des plus médisants et qu’elle affirme enfin son statut d’outsider au sein de la conférence Est. Comment vous dire que tout ne s’est pas réellement passé comme prévu…
Laissez moi plutôt vous présenter le menu auquel ont eu droit les fans des Sorciers, avec évidemment, un menu complet entrée plat dessert café crème et un petit sucre en prime.
En entrée : un bon gros vieux départ catastrophique. Sur les 12 premiers matchs de la saison, le calendrier NBA n’avait pas réellement gâté la franchise, puisque 8 d’entre eux allaient être disputés à l’extérieur, dont un road trip de 5 matchs dans la jungle de la conférence Ouest. Et bien évidemment, les Sorciers n’en sont pas ressortis indemnes : sur ces 12 premiers matchs, 9 défaites au compteur. On peut difficilement faire pire. Après un mois de compétition, John Wall et les siens n’avaient remporté que 5 matchs, et les objectifs de la saison avaient déjà pris un sacré coup dans l’os.
Dans le prolongement de ce départ cataclysmique, la franchise allait connaitre un nouveau coup du sort avec la blessure de Dwight Howard. Arrivé à l’été 2018 pour deux ans et 11 millions, le pivot tentait un énième retour en forme dans la Grande Ligue, mais une nouvelle fois, ce fut un échec : le 18 novembre 2018, Howard jouait son neuvième et ultime match de la saison sous le maillot des Wizards. D’abord blessé au dos, le tendon suivra durant sa rééducation. Le pivot n’aura pas laissé un gros souvenir aux fans pour cette saison, c’est le moins que l’on puisse dire…
Passons désormais au plat principal : John Wall. La mobylette la plus connue de D.C allait connaitre une année noire, ou plutôt, blanche. Wall, déjà coutumier des blessures, allait être annoncer out pour le reste de la saison à la toute fin du mois de décembre 2018, à cause d’une blessure à son talon gauche, nécessitant un passage sur le billard début 2019. Entre 6 et 8 mois de convalescence semblaient nécessaire, a minima. Et puis, courant février, c’est une terrible nouvelle qui allait secouer la capitale et son meneur : en tombant chez lui, John Wall se blesse au tendon d’Achille. Une nouvelle opération est nécessaire et cet été, on apprenait que Wall devrait probablement tirer un trait sur la prochaine saison 2019-2020. Evidemment, le coup dur était terrible pour les fans, la franchise et le joueur lui-même. Car ce n’est pas que le court terme qui a été affecté par cette double blessure coup sur coup, mais bien tout le projet de Washington, aussi infime soit-il. Le meneur s’était vu confié les clés de l’avenir de la franchise, qui lui avait offert un pont d’or quelques mois auparavant.
Evidemment, lorsque la saison blanche de John Wall fut confirmée, on ne tarda pas à se poser quelques questions concernant l’avenir immédiat de la franchise, qui allait nécessairement devoir réagir. Exit Bradley Beal ? Otto Porter ? Kelly Oubre ? John Wall lui-même ?
Parmi ces noms, deux furent finalement sur le départ, avec Otto Porter Jr et Kelly Oubre. Le premier fut envoyé à Chicago, en échange de Jabari Parker et Bobby Portis, tandis que Kelly Oubre était envoyé à Phoenix (avec Austin Rivers à Houston) pour récupérer Trevor Ariza. Des paris, en somme. Sans grande ligne directrice, on voyait bien que Washington essayait de se dépatouiller autant que possible, sans réellement y croire, mais sans réellement baisser les bras non plus.
Un peu de lumière au milieu de ces mauvaises nouvelles ? Allez, on passe au dessert. Des bonnes nouvelles, oui il y en a eu ! Un peu, mais il y en a eu, et une plutôt très bonne : Bradley Beal. L’arrière devait confirmer, faire taire les critiques sur son irrégularité et son manque de constance. Surtout, avec la blessure de Wall, c’est à lui que revenait les commandes du jeu et de la franchise, c’était lui qui devait être le franchise player. Et que dire si ce n’est qu’il a parfaitement rempli sa part du boulot ? 25.6 points, 5 rebonds et 5.5 passes de moyenne, un jeu juste, soir après soir, qui lui a valu d’être récompensé de sa première sélection au All Star Game. Beal a régalé les fans de D.C dans cette année pour le moins étrange, et les fans NBA en général ont pu admirer qu’il était désormais bien plus qu’un simple bras droit. Comment également ne pas parler de la révélation Thomas Bryant ? Avec un Dwight Howard sur le flan et un secteur intérieur un peu miséreux, l’homme qui n’avait aucun lien de parenté avec Kobe a su tirer son épingle du jeu et profiter des minutes données par Scott Brooks pour s’éclater autant que possible.
Finalement, Washington termine sa saison à la 11ème place de l’Est, avec un bilan de 32 victoires pour 50 défaites, et un tanking à peine voilé sur les dernières rencontres de la saison pour essayer de rentrer dans le top 10 de la draft…
Résumé de l’été
Signe fort du tournant que souhaitaient prendre les Wizards : la franchise a dit au revoir au vilain Ernie Grunfeld, le general manager depuis plus de 15 ans. S’en est suivi une grande chasse à l’homme pour les dirigeants, qui ont tenté de mettre la main sur Tim Connely, des Nuggets, pour prendre le poste de Président des opérations basket, en vain, et qui lorgnent également sur le gourou des Raptors Masaï Ujiri. Mais là aussi, les Wizards sont dans l’impasse. Finalement, c’est Tommy Sheppart, en interne, qui est promu pour mener la partie basket du projet Wizards… Projet un peu trouble, il faut l’avouer.
Pour commencer l’intersaison, il faut se pencher du côté de la draft 2019, où la franchise détenait le pick 9. Les rumeurs allaient bon train concernant le nom sur lequel le front-office allait se jeter. Finalement, la franchise surprit son monde en sélectionnant Rui Hachimura, en provenance de Gonzaga. Poste 4 moderne et polyvalent, le jeune homme devenait le premier japonais drafté en NBA. Actuellement avec son équipe nationale en pleine la Coupe du Monde, équipe dont il est malgré son jeune âge le leader, Hachimura aura fort à faire du côté de D.C pour gagner ses premiers galons dans la Grande Ligue.
Le mois de juillet pointait le bout de son nez et il était l’heure pour Washington de prendre des décisions. D’abord, la qualifying offert était proposé à Bobby Portis, afin d’en faire un agent libre restreint avec possibilité de s’aligner sur les offres des équipes voulant se saisir du jeune intérieur. Bon, comme le gentil Bobby a directement fait ses bagages en direction des Knicks, on ne va pas forcément s’attarder sur la chose. D.C décidait se laisser Jabari Parker, Sam Dekker et Trevor Ariza libres comme l’air, les paris tentés en cours de saison n’ayant pas porté leurs fruits, tandis que CJ Miles était récupéré dans l’échange qui envoyait Dwight Howard à Memphis, le pivot n’ayant même pas eu le temps de laisser un goût d’inachevé dans la bouche des fans de Washington tant son aventure sous leur maillot fut courte. Dans un échange à 3 avec les Spurs et les Nets, les Wizards arrivaient à récupérer le shooteur letton Davis Bertans, qui vient apporter un peu de spacing à la raquette de Scott Brooks, qui plus est pour une seule année de contrat restante. Au milieu de tout ça, il faut noter le bon contrat offert (25 millions sur 3 ans) à Thomas Bryant, qui a été cherché ses dollars tout au long de la saison.
Enfin, les Wizards auront été le troisième larron du blockbuster trade de l’été, à savoir l’arrivée d’Anthony Davis chez les Lakers en échange de Lonzo Ball, Brandon Ingram, Josh Hart et environ 300 picks de draft. Il fallait une troisième équipe pour récupérer des contrats et des joueurs-poubelles, histoire que les Angelinos puissent faire de la place dans leur cap et Washington était tout fier de permettre à LeBron d’enfin mettre la main sur AD. Isaac Bonga, Jemerrio Jones, Moe Wagner et un 2nd tour de draft 2022 étaient récupérés dans la capitale, autant dire rien de bien folichon.
Dans la continuité, niveau signatures Washington enregistrait les arrivées d’Ish Smith et Isaiah Thomas, qui lui aussi, à l’image de Dwight Howard l’an dernier, tentera un énième comeback dans la capitale.
Mais le gros thriller de l’été à Washington concerne celui qui a fait feu de tout bois durant la saison, Bradley Beal. L’arrière est convoité, très convoité et ça depuis un moment déjà. Dès le mois de février, on pouvait déjà lire les insiders de certaines franchises s’alerter du grand intérêt que portaient certaines franchises sur l’arrière de la capitale. Depuis, Bradley Beal a tranquillement terminé sa saison à Washington, et tout l’été durant, on a entendu divers sons de cloche mais un même refrain : l’incertitude. Entre les envies de New Orleans de s’attacher ses services, aux supposés désirs de Beal d’évoluer ailleurs, en passant par le souhait de Washington d’offrir une prolongation de 3 ans et 111 millions à celui qui est désormais le franchise player, l’avenir du néo All Star est, à l’heure d’écrire ces lignes, encore très incertain. Pour Washington, mieux vaut que l’arrière reste, mais pour ce dernier en revanche, pas sûr que rester à D.C soit un choix payant dans le futur… A suivre.
Roster
Mesdames et messieurs, voici le roster des Washington Wizards pour cette saison 2019-20 (accrochez-vous) :
Meneurs : Ish Smith – Isaiah Thomas – John Wall
Arrières : Bradley Beal – Isaac Bonga – Jordan McRae
Ailiers : Troy Brown Jr – CJ Miles – Jemerrio Jones – Admiral Schofield
Ailiers-forts : Davis Bertans – Rui Hachimura – Moe Wagner
Pivots : Thomas Bryant – Ian Mahinmi
Jeu & Coaching
Avec ce groupe, quel projet de jeu Scott Brooks va devoir développer ? Et bien c’est bien là tout le problème. Déjà, Scott Brooks, parlons-en. Toujours présent sur le banc de Washington malgré les années qui passent sans grand succès, le coach va devoir affronter une nouvelle année qui ne s’annonce pas rose – c’est le moins que l’on puisse dire. John Wall out pour l’année, un Beal qui va être convoité de toute part s’il n’est pas déjà parti, et des jeunes à intégrer. Beal va attirer les rumeurs jusqu’à son départ, si ce dernier arrive un jour, et dans le folklore de la capitale, un rien peut déstabiliser un si fragile équilibre.
Dans cet environnement qui s’annonce un brin perturbant, intégrer des jeunes dans le projet de jeu ne semble pas idéal. On ne peut pas décemment dire que Brooks et les Wizards soient spécialistes en la matière, surtout quand on garde en mémoire les deux échecs récents, Otto Porter Jr et Kelly Oubre. Sans Wall, on ne va pas se mentir, le terrain devrait être plus propice à l’épanouissement des jeunes, mais il n’empêche que ces dernières années n’ont pas démontré une grande faculté de la franchise à être une terre d’accueil de grande qualité.
Surtout, Brooks n’aura pas réellement le choix sur son plan de jeu. A défaut de pouvoir prétendre aux places de contenders pour la tête de la conférence Est, Washington doit reprendre un nouveau cap, se créer une nouvelle identité, mais la vérité est que si Bradley Beal est encore là à la reprise, la hiérarchie sera la même que la seconde partie de saison dernière : il sera le franchise player, le go to player, la tête, les mains et l’esprit de l’animation offensive des Wizards. A ses côtés, rien n’est figé, rien n’est défini, du moins a priori. Et c’est peut être là, la belle opportunité pour les jeunes que sont Hachimura et Brown Jr. Si on suppose que Rui Hachimura se verra confier quelques ballons à exploiter en tant que 4 au profil moderne, pouvant à la fois gérer des possessions au large par du shoot ou en mouvement à l’intérieur, derrière Beal toutes les opportunités sont à prendre. Les jeunes auront sûrement des occasions de montrer ce qu’ils savent ou peuvent faire, et celui qui tirera son épingle du jeu sera très vite estimé par Brooks et mis en avant dans le plan de jeu de Washington.
Hachimura, Bertans Bryant, Smith, Wagner, … les portes sont ouvertes après Beal : à eux d’en profiter, et à Brooks de gérer tout ça… Tremblons.
Quel cinq 5 majeur ?
Ish Smith – Bradley Beal – Troy Brown Jr/CJ Miles – Rui Hachimura – Thomas Bryant
Voilà voilà…
Non promis, on déconne même pas. En l’absence de John Wall et en présence du fantôme d’Isaiah Thomas, le seul meneur potentiel starter est Ish Smith. Beal est évidemment indéboulonnable à l’arrière, s’il reste à Washington… Sur l’aile, le dilemme de pauvres consiste à choisir entre le rookie Troy Brown Jr et le vétéran CJ Miles. Ici, on mise sur la jeunesse, pour faire coup double avec la jeune pousse qui devrait avoir la jouissance du poste 4, Rui Hachimura. Le jeune joueur que la capitale attend de pied ferme formera un duo dans la raquette avec Thomas Bryant, qui devra confirmer les espoirs placés en lui.
Ce n’est pas bien reluisant, il faut l’avouer. Mais tentez de faire mieux avec le roster cité un peu plus haut : bon chance.
Forces du roster
Bradley Beal. Next question.
Le pire, c’est qu’on déconne pas tant que ça. Regardez le roster et les noms qui y figurent sur chaque poste, et osez nous dire que la seule force, sur le papier, n’est pas l’arrière néo-All Star.
Esseulé par l’abandon contraint et forcé de John Wall à la mi-saison 2018-19, Beal a assuré de A à Z. Il a dépassé son statut de simple lieutenant et l’étiquette de joueur irrégulier qui lui collait au front pour devenir un leader pour son équipe soir après soir. Capable de scorer avec régularité et offrant une large palette offensive, Beal est devenu un joueur offensif complet, fiable et de luxe. Il a également surpris son coach en montrant une qualité de création sous-exploitée jusqu’alors. Alors, Beal a-t-il encore de la marge ? Peut-il encore progresser ? On serait tenté de dire qu’à 26 ans, l’arrière est aux portes de son prime, et qu’il peut évidemment encore faire mieux. Le fera-t-il sous les couleurs de Washington ou ailleurs ? Bien malin qui peut l’affirmer sans crainte.
Outre Beal, les Wizards ont un autre atout, si l’on creuse bien : ils n’ont tout simplement rien à perdre… Bon, à part leur franchise player. Dans la course à l’Est, au mieux les Wizards donneront tout pour lutter pour les dernières places qualificatives pour les playoffs ; au pire, ils lutteront dans le bas de classement pour arracher un bon pick de draft et se renforcer l’an prochain, avec un John Wall de retour. Même si on mise ici plutôt sur la 2nd option, il n’en reste pas moins vrai que cette saison, Washington navigue à l’aveugle, et n’a de ce fait rien à perdre. Alors on espère que Brooks aura le cran et le courage de filer leur chance aux jeunes Hachimura et Brown Jr, deux jeunes rookies talentueux dont le potentiel ne demande qu’à être exploité.
Voilà, c’est un peu maigre, mais en même temps, on peut pas vous mentir…
Faiblesses du roster
Fans des Wizards, désolé d’avance, mais force est de constater que les faiblesses sont beaucoup plus importantes que les forces pour cette saison 2019-20. En bref ? L’incertitude de Beal, le manque de profondeur qualitative, un poste 1 très faible, une assise défensive bancale, et grosso modo, une équipe qui manque de talents certains pour pouvoir exister durablement et sur la longueur d’une saison régulière.
C’est certainement cruel, mais c’est pourtant vrai. Derrière leur arrière star, qui peut dire qui est l’option numéro 2 offensive de Scott Brooks ? Hachimura n’a pas encore un match NBA dans les jambes et semble être la meilleure option… Alors non qu’on veuille manquer de respect au rookie, mais le problème est criant quand votre solution est celle-ci. Bertans, Smith, Miles, Bryant, tous peuvent certainement contribuer un temps soit peu offensivement, mais sur la longueur d’une saison… Permettez nous d’en douter. On aimerait se tromper, ne serait-ce que par pitié pour ce pauvre Bradley Beal. Mais sur le papier, il faut avouer que ça ne respire pas la confiance.
Et de l’autre côté du terrain, c’est le même constat : sur qui va pouvoir s’appuyer Brooks pour construire son assise défensive ? Là encore, il y a un manque de certitudes qui ne pardonnera sûrement pas. Aucun joueur ne semble pouvoir prétendre à un statut de défenseur solide, ni même élite. Pour exister en NBA, il faut pouvoir se reposer sur des certitudes, or pour les Wizards, c’est bien là qu’est le problème, d’autant plus si Beal met les voiles.
Le joueur-clé : Bradley Beal
Qui d’autre ? Qui d’autre comme élément central de cette équipe de Washington ? Personne. Pour ne rien vous cacher, Hachimura a un temps été locataire de cette catégorie de la preview, mais il était finalement impossible de traiter des points-clés de la franchise sans en remettre une couche sur Beal. A l’heure actuelle, rien n’est sûr concernant l’avenir de l’arrière au sein de la franchise qui l’accueille depuis 2012. Ayant franchi un à un les obstacles au sein de la Ligue, de joueur mineur à lieutenant à franchise player All Star, Beal semble connaitre depuis quelques mois maintenant ce qui est devenu commun chez les joueurs talentueux empêtrés dans des situations peu enviables : les appels de phare et clins d’oeil des franchises prêtes à l’accueillir.
Si le joueur est resté muet sur son avenir, il est une réalité : Beal a dans ses mains l’avenir des Wizards. Avec un John Wall sur le flan une saison entière et qui va peser lourd financièrement parlant dans les comptes de D.C à l’avenir, l’arrière sera au centre de l’intérêt des fans, du front-office et de tous les observateurs s’intéressant de près ou de loin à la saison des Wizards. Restera-t-il jusqu’à la trade deadline de février, partira-t-il avant, signera-t-il sa prolongation avant la reprise ? Nul ne saurait être catégorique sur les 6 prochains mois de la carrière de l’ami Bradley.
Sous réserve qu’il reste dans les rangs de Washington, Beal sera également au centre du projet de jeu de Scott Brooks, comme cela a été évoqué plus haut. Seul scoreur référencé de son équipe, meilleur créateur balle en main, il aura les clés du camion. Et cela nous fait une transition toute trouvée vers notre section suivante…
La problématique de l’équipe : identité, projet, on va où et on fait quoi ?
Oui, car si Bradley Beal aura les clés de la franchise en main, reste à savoir où il doit mener celle-ci. N’ayons pas peur des mots : actuellement à Washington, il n’y a pas, ou peu d’identité de jeu. Avec un poste 1 entièrement remanié, l’arrivée de deux rookies à des postes pauvres en talent dans le roster et une raquette inexpérimentée/insuffisamment talentueuse, bien malin qui pourrait affirmer haut et fort l’identité et le projet de la franchise. Alors pour ne pas se mouiller, et pour faire dans le jargon bien connu des fans NBA, contentons-nous de dire que Washington est en transition, à défaut de pouvoir parler d’une reconstruction totale.
Dans cette difficile quête d’identité et de projet, il faut toutefois signaler la bonne nouvelle qu’a été le départ de l’illustre manager général Ernie Grunfeld. Les plus optimistes y verront le signe d’un désir de changement, d’une envie d’écrire un nouveau projet. Et force est de constater que si toutes les franchises n’ont pas le cran de déboulonner leur indétrônable du front-office, Washington a fait le bon choix en priant Grunfeld de prendre la porte. Maaaais… Malheureusement, comme nous l’avons abordé, la chasse à un successeur de renom ou qualifié a été vaine, et la solution trouvée ressemble plus à un choix par défaut qu’à la construction d’un réel projet long terme.
Sur le banc de touche, Scott Brooks est toujours en place. Présent depuis 2016 dans la capitale, Brooks a survécu à la saison 2018-19 cauchemardesque avec les Wizards, et là où d’habitude le coach est le premier à tomber – parfois à tort – il est toujours présent. Le problème est qu’on ne voit pas bien ce que Brooks pourrait faire différemment qu’il n’ait pas tenté dans le passé récent et qui pourrait fonctionner par miracle cette saison. Evidemment, l’effectif de Washington n’est pas non plus catastrophique, et il a parmi les noms du roster cités plus haut des qualités évidentes, mais sur une saison de 82 matchs, avec de l’inexpérience, l’incertitude autour de Beal, le fantôme Wall, et le manque de profondeur, on ne donne pas cher de la survie de Brooks. Non pas qu’on parie sur un licenciement, mais on aimerait pas voir l’ami Scottie sous antidépresseurs dès le mois de novembre.
Pronostic
12ème à l’Est (entre 30 et 34 victoires)
Vous l’aurez compris, dans les rangs de QiBasket on n’est pas très optimistes pour la saison des hommes de la capitale. La faute à tous les facteurs expliqués plus hauts, trop nombreux pour assurer une stabilité de résultats tout au long d’une saison NBA. Avec le peu de ressources que comptent l’effectif, il suffirait qu’une seule carte flanche pour que le château de cartes déjà fragilisé s’effondre. Avec un Bradley Beal qui reste toute une saison – ou du moins jusqu’à février -, les Wizards iront chercher quelques victoires à n’en pas douter, et puis qui sait, nous ne sommes pas à l’abri d’un 20-20 de l’ami Bryant dans la raquette ! On espère que la saison de Washington sera en tout cas plus belle à voir que ce qu’on leur prédit, ne serait-ce que par amour pour Bealou.
L’Avis du Compte FR – @WizardsFrance
Quel bilan tirez-vous de la saison passée ?
Difficile de tirer un bilan positif de la saison passée. On pouvait espérer une bonne saison à la vue de l’effectif en octobre. Un 5 Wall-Beal-Otto-Kief et Howard, ça avait de la gueule ! Mais voilà, blessure de Wall, Otto qui ne prend pas les responsabilités qu’on attendait qu’il prenne, Kief très en dessous de son niveau habituel et Dwight qui ne jouera que quelques matches. Au final, on passe la saison à faire des matches quelconques et en tradant Otto, Oubre et Kief entre autres. L’énorme satisfaction de cette saison, c’est évidemment Bradley Beal qui a été démentiel. Leader, all-star, à deux doigts d’être dans une all-NBA team, une forme physique qui lui aura permis de participer aux 82 matches et avec des stats inédites dans l’histoire de la franchise avec un 25-5-5 de moyenne sur la saison. Incroyable saison pour lui. Autre satisfaction : Thomas Bryant, vrai energizer et vrai bon joueur. Mention également pour Tomas Satoransky.
Que pensez-vous de l’été de la franchise ?
On a débuté l’été dans le doute sur l’identité du GM pour remplacer Ernie. La franchise avait besoin de changement à ce poste. Connelly et Ujiri ont été sondés mais finalement c’est Tommy Sheppard qui récupère le bébé. Il avait du boulot notamment sur la gestion du cap qui avait été désastreuse jusque-là. Au final, il donne un contrat très correct à Bryant qui était important à conserver, on se sépare de Sato, on ne signe ni Jeff Green, ni Ariza, ni Jabari ou encore Portis. Sheppard a fait énormément de paris sur l’avenir, il a pris des joueurs expérimentes avec CJ Miles, Ish Smith et d’autres sur la relance de joueurs avec IT (Isaiah Thomas) notamment. On a pu critiquer également ses choix à la draft mais le sentiment est très bon vis-à-vis de Rui et Schofield a tout d’un steal. Le plus important est également d’avoir conservé Beal, pour l’instant. Je pense que selon les moyens qu’il avait à disposition et son cap disponible, l’été est bon.
Quelles sont vos attentes pour la saison prochaine ?
Faire progresser les jeunes sera très important même si Brooks a tendance à ne les faire jouer que très peu. On regardera notamment Brown Jr, Bryant, Hachimura évidemment et Schofield. Je pense que nous serons trop loin du niveau d’autres équipes malgré tout. Beal visera l’équipe All-NBA pour choper son contrat super max. Wall ne devrait pas rejouer cette saison donc nous serons probablement sur une saison de transition et ce sera important d’impliquer et de les responsabiliser.
Quel scénario idéal vous convient pour l’équipe actuelle ?
Peut-on vraiment espérer mieux que les alentours de la 8ème place à l’Est ? Idéalement, on voudrait voir une équipe qui joue réellement. Pour la 1ere fois depuis quelques années, les attentes sont plus faibles car l’effectif sera plus faible, il faudra en profiter pour mettre des choses en place dans le jeu et dans le vestiaire.