« J’ai besoin d’une minute pour récupérer. D’une manière ou d’une autre, je vais essayer de rester calme, vous comprenez. Je suis fan des Knicks depuis toujours. Des années de médiocrité. Je pensais que cette fois, ça serait la bonne, du moins les dernières semaines. 70 millions de dollars de cap space. Porzingis parti. Porzingis, il ne peut pas partir si on ne peut pas avoir KD, si on ne peut pas avoir Kyrie. Pas question ! Ça ne peut pas arriver ! Ça ne peut pas arriver ! Mais c’est arrivé. Les New York Knicks, avec KD sur le marché, avec Kyrie sur le marché, Klay, Kemba, Jimmy Butler. Ils n’arrivent pas à ramener quelqu’un au Madison Square Garden. » Stephen A.Smith.
Franchement, vous y avez cru vous ? Vous étiez tous hypés à ce point ? Zion en first pick, Durant, Irving, et puis si ça ne marche pas, on prendra Walker, Davis, Leonard. D’ailleurs, Kevin Durant, il se promenait dans New York cet été, donc c’était clair qu’il allait jouer ici. Que vous fûtes naïfs…Nous le fûmes tous, et c’est encore le génial James Dolan qui nous a fumé. Car oui Durant et Irving visaient New York, mais les Knicks appartiennent à Manhattan, pas à toute la ville, dont un autre de ses districts a lui aussi une franchise NBA. Cette franchise, elle n’a pas de bannière, elle n’a pas de longue histoire, elle n’a pas de salle mythique, mais elle a une équipe, et surtout, elle n’a pas James Dolan. Résultat, exit les ambitions intergalactiques des Knickerbockers, eux qui tentent de créer une superteam alors que l’ère nouvelle est celle des duos. Il faudra se contenter de voir Durant et Irving jouer chez les Nets de Brooklyn, offrant un cadre bien plus sain et un style de jeu plus cohérent.
Mais oui, comme l’a dit Stephen A.Smith, New York a réussi à faire jalouser les plus grandes équipes de losers de l’histoire du sport en ayant tous les feux verts pour un recrutement monstrueux, le cap space nécessaire et habilement obtenu, et un intérêt manifeste des superstars NBA à bouger, et notamment à bouger sur des gros marchés.
Mais quelle est la réalité ? La réalité, c’est que New York est un gros marché, mais les Knicks, eux, ne sont plus l’équipe qui l’incarne. Ils sont, et il faudra que le front office le comprenne un jour, une petite franchise qui devient l’équivalent des Clippers dans les années 90-2000, c’est-à-dire une équipe qui n’a rien de géant à proposer, et qui n’est pas une destination rêvée, qui ne l’est plus en tout cas.
Et vous savez quoi ? Ce constat me ravit. Car la réalité, c’est que la clef du succès New Yorkais ne sera jamais un recrutement paillette, un trade monstrueux qui zigouille la moitié d’un effectif, des contrats max filés à des hommes sans genoux, sans bras, sans charisme ou sans avenir. La clef du succès, elle tient en deux mots : être humble. L’an passé, cette preview s’intitulait « Et si ça changeait ? » et bien ça a changé, car New York n’a pas sorti le chéquier pour n’importe qui, New York a libéré son cap space pour au moins tenter quelque chose, au moins se donner la chance. Les Knicks n’ont pas besoin de superstar qui leur apporteront un succès immédiat, mais incertain, et surtout éphémère. Les Knicks ont besoin de construire, humblement, modestement, et comprendre que le seul mot « Knicks » n’est pas une valeur marchande convaincante, que ce seul mot ne suffit plus à garantir le prestige de la franchise et les résultats sportifs (et c’est un fan du FC Nantes qui vous le dit, donc je pèse mes mots) comme le serait au contraire le terme « construction intelligente », ce que les Nets ont compris, eux.
Durant la saison 2018-19, j’ai pu me rendre à New York et vous emmener dans mes valises pour vous montrer un peu le monde de la NBA dans la ville qui ne dort jamais. J’ai pu voir deux matchs : Knicks vs Wolves et Knicks vs Spurs. Le premier fut soporifique au possible, avec des touristes devenus 50% de l’affluence au Garden (ce que Dolan sait très bien…) et montrait l’absence béante de crédibilité de l’équipe. Le second en revanche, avec une victoire surprise, montra que derrière les tirades rageuses de Stephen A.Smith, il y a quelque chose de bien dans cette équipe.
Résumé de l’été
Tout a commencé par des millions de cœurs brisés : les Knicks n’auront jamais Zion Williamson. Le premier pick de draft 2019 reviendra aux Pelicans, et le second aux vaillants Grizzlies. Ceux qui enchaînent les rumeurs comme moi les verres de pepsi se sont cassés les dents sur leurs tablettes, leurs paris sportifs et ont brulé leurs maillots de Stephen Marbury, Eddy Curry ou autre Jerome James. Et puis, il y eu les autres, ceux qui, à l’annonce du troisième pick, levèrent les bras, sourirent et crièrent de joie. Ceux-là savaient. Ils savaient que d’une part, les équipes avec le plus de probabilité d’obtention du first pick étaient toutes…loin derrière, absolument arnaquées par le nouveau système de répartition. Toutes, à l’exception des Knicks. Ils savaient que leur équipe avait aussi 50% de chance de ne pas être dans le top 5 de la draft. Et enfin, ils savaient que pour le troisième pick, c’était R.J.Barrett qui était dans le viseur.
Résultat ? Au-delà des coups de gueules, les fans ont réalisé qu’il y avait un potentiel, pour reconstruire, pour progresser. Et progresser quand on est la plus mauvaise franchise de la NBA, quand on a le pire bilan de son histoire, c’est assez facile en soi, non ? Alors en route ! Mais, avec qui ?
Pour commencer, la draft ne laissa pas beaucoup de doute : R.J.Barrett (Duke), camarade de classe de Zion Williamson, fut choisi logiquement en 3rd pick. Au second tour, ce fut un pari, mais un pari qui intéresse beaucoup de Knicksfans : Ignas Brazdeikis, canado-lituanien de 2m01. En réalité, les Knicks avaient drafté Kyle Guy, mais l’ont échangé avec Brazdeikis, drafté par les Kings, il y a donc quelque chose que New York cherche avec le garçon.
Les satisfactions de la saison précédente ont été confirmées rapidement. Et la première satisfaction 2018-19, c’est le surprenant pivot Mitchell Robinson, qui portera désormais le numéro 23, et qui a montré ses capacités aux contres, battant les records du vieux Pat Ewing pour son année rookie dans cette catégorie…okay, pas mal. Et le tout avec une moyenne de jeu très modeste (20min/match). C’est bien de ce genre d’homme dont New York a besoin, des jeunes qui veulent faire leurs preuves, surprendre, et progresser. Robinson, bien que devant travailler dans le domaine des fautes, s’est montré très à l’aise dans le travail de pick and roll, en plus des contres, en particulier après l’arrivée de Dennis Smith Jr. Robinson est donc ready to go. Pas de mouvement non-plus justement pour Smith Jr, qui a montré de belles choses, mais n’ayant pas eu l’occasion de jouer énormément pour le moment.
D’autres confirmations se sont rapidement montrées comme évidentes : Alonzo Trier et Damyean Dotson. Le premier s’est avéré un surprenant scoreur, habile et de plus en plus régulier. Son adresse fait plaisir certes, mais doit cependant montrer son utilité dans des matchs à enjeu. Pour le second, c’est à peu près le même constat, à ceci près que Dotson a aussi des qualités défensives. Ces deux garçons sont des benchmen, mais des benchmen qui ont trouvé leur place et qui, on l’espère, devraient y rester.
Quant à Kevin Knox, que j’avais désigné joueur clef l’an passé, il a montré de belle choses, par intermittence. Ce sont ces belles choses qui ont convaincu le Front office de ne pas le bouger pour l’été. Knox a d’ailleurs répondu positivement à ce choix par une summer league de qualité.
Mais il y a eu du mouvement aussi pendant l’été…et oui, car je vous rappelle qu’on s’est fait zapper KD et compagnie, il a donc bien fallu combler. La première grosse arrivée annoncée a suscité les moqueries, car souffrant de la comparaison avec les espoirs de la free agency. Il s’agit de Julius Randle. Signé pour 40.9 millions jusqu’en 2022. Arrivé des Pelicans, qui veulent faire la place à Zion Williamson (s’il tient toutefois sur ses genoux), Randle tourne à 21.4pts et 8.7reb par match, ce qui est loin d’être rien. Autre arrivée, plus décriée, celle de Bobby Portis, pour 15 millions et une team option pour la suivante. Après quatre saisons en demi-teinte à Chicago, Portis avait tenté l’aventure à Washington, pour 14.3pts et 8.6 rebonds par match, là encore, ça n’est pas rien. S’en sont suivies les arrivées de Taj Gibson, ancien taulier des Bulls de 2011, et dans la ligue depuis 2009, pour 9.8 millions, et une team option également. Gibson, dont les stats demeurent correctes après 10 ans dans la ligue (10.8pts et 6.5reb l’an passé) incarne ce besoin de vétéran pour le groupe jeune. Le chevelu Elfrid Payton est aussi d’arrivée, après deux années à Phoenix et New Orleans. Il connait bien Randle et a été signé pour 9 millions, pour une année. Enfin, Wayne Ellignton (7.8 millions sur un an + team option) et Reggie Bullock (5 millions sur une année) vinrent compléter le groupe.
La vraie surprise arriva alors de Marcus Morris, à qui les Spurs tendaient les bras. Le coaching de Popovic, le cadre très favorable des texans, le prestige d’une grande franchise…qui dirait non à ça ? Marcus Morris. L’ancien Celtic décida en effet, contre toute attente, de préférer les Knicks, quand bien même New York ne lui offrait « que » 15 millions sur un an, sans option, ni garantie pour la suite. Bon…
Et puis il y a encore l’inconnue de l’été : Frank Ntilikina. Avec la Knicks Nation France, nous avions eu la chance de le rencontrer en février, au pied du parquet des Knicks. Frank nous a accueillis avec une grande gentillesse et un sourire sincère. Nous l’avons néanmoins senti réservé, incertain quant à son avenir. Certains d’entre nous n’ont pas hésité à poser les questions qui fâchent : « quand reviendras-tu ? Resteras-tu ? ». Évidemment, le joueur de l’équipe de France restera muet au pire, nébuleux au mieux. Mais la solution est peut-être justement l’équipe de France, car si Frank faisait une belle campagne avec les bleus, le front office new yorkais pourrait reconsidérer sa position, au mieux, ou améliorer sa valeur marchande pour une franchise qui le considérerait à sa juste valeur, au pire.
Côté départ, Noah Vonleh, après une année bien remplie, a néanmoins pris la porte, tout comme Mario Hezonja, apprécié du public (puisqu’ayant contré Lebron dans le money time, seul exploit de l’année…), Emmanuel Mudiay, Lance Thomas aka le « franchise player » si l’on en croyait l’affiche à l’entrée du Madison Square Garden, Luke Kornet, et surtout DeAndre Jordan qui, bien qu’apportant une belle armée de feuilles de stats sacrément bien remplies, a vu sentir le vent tourner de l’autre côté du pont de Brooklyn et s’est dirigé vers les Nets, ne se sentant pas non-plus très retenu par le front office.
Enfin, mis aux tests pour l’été et les training camps, les jeunes Lamar Peters (Mississipi State) et Kenny Wooten (Oregon), tenteront de faire leurs preuves. Et notons que le staff technique c’est également renforcé par l’arrivée du coach des Westchester Knicks, en G-League, Mike Miller, qui termine sa carrière de coach en ligue mineure sur un 108-92, et dont la mission focalisera sur le développement des jeunes.
Roster
Meneur : Frank Ntilikina, Elfrid Payton, Dennis Smith Jr.
Arrière : Kadeem Allen, Reggie Bullock, Damyean Dotson, Wayne Ellington, Allonzo Trier
Ailier : R.J.Barrett, Ignas Brazdeikis, Kevin Knox
Ailier-fort : Taj Gibson, Isaiah Hicks, Marcus Morris, Bobby Portis
Pivot : Julius Randle, Mitchell Robinson
Jeu et coaching
Comment voulez-vous définir un jeu et du coaching quand on sort d’une année à 17 victoires et avec des rotations totalement expérimentales ? New York n’a pas encore d’identité de jeu, tout simplement, parce qu’elle doit se faire d’elle-même. Or pour cela, il faut un groupe, un cœur, un esprit collectif. Quand Fizdale était arrivé, il avait vu le potentiel de la jeunesse de son équipe, et a réagi en conséquence : de la vitesse, du rythme, de l’intensité. Ce schéma fut mis en application.
Mais sur le terrain, ce fut aussi la confusion dans les rotations, tantôt courtes, tantôt longues. Fizdale a eu la chance d’avoir l’éclosion surprise de Robinson qui a pu apporter une dimension défensive à l’équipe, une force de dissuasion et un pivot capable de jouer les transmissions et pick and roll.
Pour le reste, le peu de réussite New Yorkaise relevait avant tout de la bonne adresse d’untel ou untel pour un soir, ou deux, ce qui explique notamment pourquoi Dotson et Trier se sont mis en avant. Smith Jr, une fois arrivé, a aussi apporté un peu plus de potentiel athlétique. Kevin Knox s’est souvent lancé dans des attaques irréfléchies. Bref, c’était un peu la foire, mais c’était fait exprès.
Dans les classements, New York était à 104.6 points scorés par match, soit la 2e plus mauvaise attaque de la NBA, et concédait 112.9 points par match, soit la 3e pire défense de la ligue. Rien de très concret à en tirer, si ce n’est qu’il va falloir tirer ces chiffres dans le bon sens.
Fizdale a donc l’occasion de clarifier un peu son jeu, et c’est une occasion à ne pas manquer car son nom est déjà dans les rumeurs de départ. Avec l’apport de vétéran, on imagine que l’ancien coach de Memphis pourra plus poser le jeu sur demi-terrain, et équilibrer un peu mieux la possession de balle. Mais il pourra aussi alterner entre le calme des joueurs expérimentés, et la vitesse des jeunes et leur envie d’aller vers l’avant. Mais sans équilibre, tout ce beau petit monde n’en fera qu’à sa tête, et il n’y aura pas d’embryon d’identité de jeu. En somme, le défis est donc de trouver le cœur du groupe et un équilibrage sur le tempo, mais aussi en rappelant que la défense n’est pas un secteur à oublier, surtout quand on a une tour de contrôle comme Robinson.
Quel 5 majeur ?
Tout comme l’an passé, il sera difficile de déterminer un cinq parfait, car on doit encore s’attendre à des expérimentations. La saison dernière, Fizdale avait, fort logiquement, fait varier son cinq au grès de l’évolution de la saison. Cette année ne devrait pas faire exception, à moins qu’un cœur de groupe solide n’émerge, mais il est encore un peu tôt pour ça.
Dès lors, si l’on veut se fier d’abord à l’expérience, à l’apport des vétérans, un cinq majeur composé comme suit serait la logique à suivre :
Smith Jr.-Ellington-Morris-Gibson-Randle
Mais admettez qu’on ne sait vraiment pas quelle serait la stratégie d’un tel cinq : quelle progression, quelle idée d’amélioration ? Dès lors, on imagine au contraire un roster qui va laisser la chance aux jeunes, aux pistes d’améliorations, et à la progression d’un groupe de joueurs qui ne seront pas que de passage. Et soudain, le starting five devient plus attrayant :
Smith Jr.-R.J.Barrett-Knox-Randle-Robinson
Ici, on laisse la pleine place à une génération talentueuse et qui peut mener les Knicks en dehors des méandres du basket. A cela s’ajoutera le rôle des vétérans qui devront uniquement encadrer, et non pas jouer les égos et faire les starlettes. Si c’est le cas, alors aucune progression n’est à envisager cette année. A contrario, attention à la marche : des joueurs comme Knox, Smith Jr et Robinson doivent confirmer tout le bien qu’on pense de lui.
Forces du roster
Déjà, la force du roster est qu’il ne pourra pas faire pire que l’an passé. C’est une force, si si.
Ensuite, comme l’an passé, c’est la jeunesse, l’ambition, le talent, à ceci près qu’il y aura désormais l’apport des vétérans pour essayer d’encadrer un peu tout ce petit monde qui ne demande qu’à grandir.
En revanche, la vraie force cachée de l’effectif, c’est son banc. Car si Fizdale n’a pas eu de superstar pour rendre son cinq scintillant et luisant, c’est bien son banc qui a pris un joli coup de polish ! En fonction des rotations, si celles-ci sont cohérentes, il peut y avoir un véritable apport du banc, que cela vienne de Dotson et Trier bien sûr, mais aussi de Gibson, Portis, Payton etc. Il y a une vraie profondeur de banc avec des joueurs qui savent en sortir.
Faiblesses du roster
Comme l’an passé, l’inexpérience, les rookie wall pour Monsieur Barrett, et aussi le risque d’avoir un vestiaire qui se transforme en arène, avec les caractères bien trempés qui s’y trouvent.
Autre risque : la non confirmation pour Ntilikina, Knox, Smith Jr. qui ne sont pas des modèles de constance. Ce procédé s’applique aussi sur le pivot Mitchell Robinson, sur qui la pression qui va être forte puisqu’il sera le seul vrai pivot de l’équipe, et qui aura donc un surplus de responsabilités qui pourrait le faire déjouer, quand on sait qu’il s’est souvent mis en difficulté au niveau des fautes personnelles.
Le joueur clé : R.J. Barrett
Le francophone (ouais, il parle français !) sera évidemment au centre des attentions cette année. Sa mission est multiple. Déjà pour lui-même, de prouver sa valeur, ses qualités, sans son pote Zion à ses côtés. Ensuite pour la franchise, il devra prouver également que New York sait drafter et que Williamson peut être oublié.
Il faudra aussi qu’il s’affirme promptement dans ce bac de serpents, empli de vétérans et autres sophomores qui eux aussi vont vouloir prouver des choses. La pression New Yorkaise, c’est désormais lui qui doit la porter. Le canadien en aura-t-il les épaules ? Sa summer league fut moyenne, avec un mauvais départ, puis du mieux sur la suite. Ce seul faux pas d’entrée avait suffi à paralyser des milliers d’analystes, c’est vous dire si le petit est attendu.
La problématique de l’équipe : Tank to the deep or thrive to greatness ?
C’est clairement la question que je me suis posé lors de la publication de nos classements à QIbasket. Je fus particulièrement radical : New York 15e. Le pronostic ci-dessous va prendre en compte les avis de mes collègues et sera donc différent. Mais pourquoi ai-je mis les Knicks si bas avec sévérité ? Moi qui suis pourtant fan des Knicks, membre de la Knicks Nation France…Il est clair que New York, sans être une écurie sérieusement forgée pour les playoffs, n’est pas si mal lotis pour ce qui est du bas de tableau à l’Est, comme le sont Charlotte, Cleveland etc.
Mais face à la saison qui s’annonce, il me vient cette intuition que New York risque fortement de continuer à faire des matchs tests, des cinq expérimentaux, des rotations inégales et vise, encore une fois, avant tout à attraper un bon spot pour la draft suivante, en espérant une nouvelle fois jouer les gros bras avec la free agency. A cela s’ajouteront le fait que beaucoup de joueurs signés cet été vont rapidement s’en aller pour libérer du cap space. Cette idée peut, je dis bien peut, prendre le dessus sur la volonté de progression, d’aller vers l’avant et de construire une équipe façon « trust the process » à Philly pour redevenir une équipe prestigieuse un jour.
Pronostic
13ème à l’Est : entre 28 et 33 victoires.
Ce sera complexe d’imaginer New York jouer les Playoffs, mais on aime bien les surprises alors on espère avoir tord. Mais la saison consistera d’abord à ne pas finir sous les franchises qui font l’aller simple vers les bas-fonds de la NBA. La presse américaine est assez claire sur ce point : comment faire pire que 17 victoires ? C’est vrai, mais faire mieux en termes de pourcentage de victoires ne veut pas dire faire mieux en termes de jeu.
L’avis de la Knicks Nation France : @KnicksNationFr, @KnicksFr
Quel bilan tirez-vous de la saison passée ?
@KnicksNationFr : C’était un secret pour personne, il y avait du tanking, sans être affiché, c’était le plan, avec le départ d’Enes Kanter, de Porzingis, les rotations limitées et avec Mudiay en fin de contrat qui devient titulaire. La loterie reste un pourcentage de chance, il y avait beaucoup de hype autour de Zion. Mais il y avait, même en étant dernier, un faible pourcentage pour avoir le pick one. L’avant dernier avait tout autant de chance que nous. On ne choppe pas Zion, c’est un mal pour un bien, ça évitera les spotlights, on chope un pick trois qui est un bon lot de consolation.
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@KnicksFr : Mauvaise saison d’un point de vue collectif mais c’était logique d’un point de vue talent. Malgré tout il y’a eu des satisfactions individuelles telles que Trier et bien sur la progression de Mitchell Robinson. Et bien sûr le trade de Porzingis qui reste l’événement majeur de notre saison. Avec du recul je ne juge pas le trade comme mauvais car même si j’attends de voir comment KP va revenir, je comprends la logique de notre FO derrière cette transaction.
Pas de Zion, pas de KD donc…mais que pensez-vous de la draft ?
@KnicksNationFr : Dans la course au tanking on s’en sort le mieux. Zion on n’aurait pas craché dessus, mais avec son jeu hyper athlétique, on peut se demander combien de saisons il va faire. Ja Morant, au poste de meneur, ça aurait ajouté du compliqué dans le roster des Knicks.
Barrett a du talent, issu d’un programme de Duke qui est bien référencé. Ce n’est pas Tacko Fall qui sort de l’ombre un peu par hasard. Rien n’est jamais garanti avec un rookie, mais ce fut une draft intéressante. Et au second tour aussi, Ignas, un peu inconnu, car n’étant clairement pas un joueur coté, mais qui a affiché, durant la summer league un bon état d’esprit, c’est pas mal.
La free agency à bien intensifié le roster, ce n’est pas bling bling. Mais encore une fois, c’est un mal pour un bien, on s’évite les questions « quand va revenir KD ? » ce qui était nos questions avec Porzingis, lorsqu’on se demandait si on lui filait un contrat max. C’est parti aux Nets, qui sont aussi en reconstruction. Le plan B n’est donc pas dégueu ! Julius Randle n’a pas tardé à venir, il avait donc envie de nous rejoindre. Il n’y a pas de doute qu’il sera titulaire. Les autres signatures sont des gars avec un peu d’expérience.
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@KnicksFr : Forcément énormément déçu d’être passé à côté des gros poissons surtout avec toutes les rumeurs durant la saison. Après, je trouve que le FO a pris les bonnes décisions avec leur plan B. Même s’il y’a des signatures dont je conteste l’intérêt (Payton, Portis), la stratégie derrière s’explique facilement. On a signé des jeunes joueurs sur des deals courts afin de garder une certaine flexibilité. De plus, ces contrats pourront devenir des assets car les Team Option pourront intéresser des équipes en recherche de flexibilité. Même si je conçois qu’on aurait préféré qu’on utilise notre cap space à la manière d’Atlanta par exemple en récupérant des contrats toxiques en échange de TDD, je comprends la stratégie de notre FO et ça se défend complètement. J’attends beaucoup de Julius Randle, joueur que j’affectionne particulièrement. Hâte de voir son duo avec Robinson. Maintenant se pose la question du spacing autour de Barrett car il en aura besoin pour se développer. Les signatures de Bullock et Ellington font sens dans ce cas précis.
Quelles sont vos attentes pour la saison prochaine ?
@KnicksNationFr : L’effectif était jeune l’an passé, il le sera encore. C’est New York, et sitôt qu’un gars veut partir, on se hype on s’imagine dans la liste. Pour la saison prochaine, si Davis n’a pas son bonheur avec Lebron, on recommencera à se hyper. Mais pour le reste, des contrats courts, donc pas trop de paris risqués, pas trop chers. Seul Randle à un contrat 2+1, et il a fait une bonne saison avec New Orleans. Randle aura les clefs offensives, mais il ne sera pas un franchise player.
Gagnons des matchs, et puis si on est en progression, déjà, ce qui sera facile à avoir, on peut viser 32, 35, allez, 38 pour une pseudo lutte à la 8e place mais sans espérer des playoffs. Il y a une alchimie à construire, et R.J.Barrett doit faire ses preuves, alors que ses deux premiers matchs de summer league étaient un peu inquiétants.
Les Knicksfans idolâtrent tout, mais les playoffs ne sont pas dans le viseur des dirigeants. Fizdale aussi doit faire ses preuves, il a grillé son année joker, il faut afficher du mieux, des rotations, et ne pas bricoler. Ce qui m’inquiète, c’est que les joueurs en contrat court jouent des coudes pour se mettre en valeur.Il faudra que les Knox, Trier, montrent plus d’investissement. Je m’attends à ce que Knox soit encore sur le banc, et j’imagine un axe Payton-Randle, deux gars qui se connaissent, cela peut s’essayer en début de saison. Je vois un cinq plutôt équilibré entre le volet offensif et défensif.
Je pense aussi à la concurrence : on doit être en lutte, au-dessus des Hornets, des Cavs, des Wizards, On sera plus à la lutte avec les Hawks, le Magic. On doit être « en haut du bas » de tableau. Entre 8 et 10e ça sera une belle progression, 10-12e une petite progression. L’an prochain, la free agency ne sera pas aussi grosse. Donc gagner des matchs, et hâte de retrouver la saison. Et puis Frank, ce sera l’année charnière, il est en concurrence avec les autres meneurs, notamment Payton qui lui ressemble. Je pense que c’est sa dernière année à New York, il n’y a pas de fumée sans feu, il a changé d’agent.
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@KnicksFr : J’ai peu d’attentes collectives meme si je pense qu’il serait temps qu’on se mette à gagner des matchs tout de même. 35 victoires je serais déjà content. Je nous vois pas du tout en PO parce que je vois facilement 9 équipes meilleures que nous a l’Est. J’espère surtout le développement de Robinson en tant que leader défensif de l’équipe, R.J Barrett en tant que ball handler (quid de son duo avec DSJ?), Randle en tant que scoreur etc. Il va falloir que Fizdale crée une hiérarchie dans cet effectif. La priorité reste le développement de Barrett parce que ça reste notre troisième choix de draft. Comme je l’ai dit précédemment il va falloir mettre du spacing autour de lui et quand on prend en compte le duo Randle – Robinson à l’intérieur et DSJ à la mène, le spacing n’est pas optimal. Alors j’ai hâte (un peu peur aussi) de voir comment Fizdale va faire marcher tout ça. Si DSJ a travaillé son tir à 3 points c’est très bien pour son duo avec Barrett, sinon la complémentarité va être compliquée et c’est peut-être là que Frank aura une carte à jouer. Fizdale sera donc beaucoup observé cette saison, j’ai refusé de le juger sur sa première saison avec le roster très faible qu’il avait sous la main mais cette saison plus d’excuses, il va falloir faire les bons choix pour entourer nos jeunes et les développer.