Il y aura bientôt 3 ans, la NBA connaissait une heure controversée de son histoire. La renégociation des droits télévisés avait subitement augmenté le cap disponible pour l’ensemble des 30 équipes constituant la grande ligue. De l’argent à dépenser, y compris pour une équipe qui venait de gagner 73 matchs avant de tomber 3-4 en finales NBA. Assez pour s’offrir un des deux meilleurs joueurs du monde pour rejoindre un groupe déjà dominant.
Kevin Durant quittait OKC pour Golden State. La NBA était pris de court et regardait, impuissante, cet armada écraser toute la concurrence. Un run terrible en Playoffs, 16-1. Seuls les Cavaliers arrachaient une rencontre sur un grand coup de chaud.
Mais le choc passait, il fallait bien se battre. Alors une course à l’armement débuta. Une course qui a contribué à créer une NBA à plusieurs vitesses, entre vrais prétendants, équipes en développement et franchises en tanking.
Mais 3 ans après le choc, est-ce que la NBA ne pourrait pas retrouver une homogénéité dans son équilibre ? Développons cette possibilité.
Des géants qui s’usent
Lorsque vous souhaitez dominer, vous acceptez des compromis. Car vous ne recrutez plus pour demain, vous ne pensez plus systématiquement au long terme, car vous pensez à maintenant. Demain c’était loin, mais demain approche. Et c’est peut être le moment pour ces équipes d’accepter les dégâts.
Les Warriors ont tout fait pour maintenir leur effectif, mais les années passent et les années usent. Shaun Livingston n’a pas un avenir assuré, Iguodala toujours capital lorgne de plus en plus sérieusement vers la retraite. Mais surtout, Kevin Durant n’a plus rien d’acquis en Californie, et pourrait se laisser tenter par un autre challenge.
Les Rockets, principaux concurrents ne sont pas à l’abris non plus. Chris Paul auréolé d’un contrat en or massif ne se fait pas tout jeune, PJ Tucker n’est plus une arme à très long terme, il en va de même pour les Néné Hilario, Gerald Green qui constituent le banc et cette volonté commune de renverser les Warriors.
La maison Spurs a rendu les armes. Fini l’ère Duncan, au revoir Kawhi Leonard, tandis que le duo Aldridge – DeRozan ne connaîtra pas de révolution sur le plan individuel pour ramener ce groupe au sommet.
Trois des équipes les plus marquantes de cette seconde partie de décennie ne sont plus sur une pente ascendante et quelle que soit l’issue de cette saison, difficile de les imaginer se renforcer. Elles pourront prolonger leur belle période, mais imaginer plus serait très enthousiaste.
Enfin, le Thunder, autre maison marquante de la période a forcément connu un destin croisé avec le départ de Durant à Golden State, et si l’équipe a su réaliser une bluffante reconstruction, elle reste moins performante qu’à l’époque et ne semble plus pouvoir attendre de renforts externes.
Une jeunesse émergente
Dans l’autre sens, de nombreuses jeunes équipes avec un noyau dur émergent.
Celtics, Nuggets, Kings, Sixers, Timberwolves, Mavericks. Autant d’équipes qui semblent avoir trouvé la jeunesse autour de laquelle construire. Dans le même temps, Hawks, Bulls, Suns espèrent avoir construit la base de leur reconstruction.
Toutes n’ont pas le même équilibre, ni la même situation, mais toutes ont des éléments qui leur permet d’envisager l’avenir avec une partie de leur groupe actuel. Néanmoins, vous l’aurez noté, les Celtics et Sixers ont aussi une partie de leur avenir à court terme qui dépend de la décision de leurs agents libres.
Et c’est bien ça le coeur de cet article, les free agents.
Une free agency pléthorique
Oui, c’est bien de ceci dont il est question.
Tout d’abord, entre ceux qui sont assurés de l’être (plus sous contrat) et ceux qui possèdent une option sur leur dernière année (qu’elle soit à l’avantage du joueur ou de l’équipe), il pourrait donc y avoir dans un scénario de chaos total, 235 agents libres cet été. Soit la moitié des joueurs NBA.
Mais en NBA, ce sont d’abord les stars qui ont la main. Et justement, un grande partie des noms majeurs de la grande ligue seront, ou devraient être disponibles, voyez vous même :
- Kevin Durant
- Kawhi Leonard
- Paul Millsap
- Klay Thompson
- Al Horford
- Kyrie Irving
- DeMarcus Cousins
- Jimmy Butler
- DeAndre Jordan
- Kemba Walker
- Tobias Harris
- Khris Middleton
- Marc Gasol
- etc…
La liste s’étend encore longuement, avec suffisamment de visages majeurs de la NBA. Si évidemment, la liste des 235 est un scénario improbable, entendons-nous bien sur la réalité, il y aura une centaine d’agents libres dont une bonne partie des noms susmentionnés.
En outre, et c’est là un aspect majeur, plusieurs des stars annoncées cette année pourraient être susceptibles de changer d’équipe. Les rumeurs autour de Kevin Durant, Kawhi Leonard, Kyrie Irving, Kemba Walker indiquent par exemple qu’il pourrait être temps pour eux de changer d’air. Auquel cas, ce sont plusieurs des franchises majeures de ces dernières saisons qui en sortiraient amoindries.
Et ce serait ainsi la possibilité de redessiner la NBA. Car si rien n’est encore acquis. Ce sont les Knicks qui semblent poser leur grappin sur Kevin Durant, tandis que Kawhi Leonard apparaît lié aux Clippers. Autrement dit, deux équipes sans franchise player qui pourraient retrouver une place de choix en NBA. Autrement dit, des stars qui ne chercheraient pas à se rejoindre d’autres stars. Ce qui serait un mouvement bien singulier au vu de la tendance des dernières saisons.
Un choc des courbes
La perspective de cet été, qui pourrait être contrariée par d’autres rassemblents de stars, c’est l’idée qu’on devrait voir une génération dominante doucement redescendre sur terre, tandis qu’une génération émergente et des déplacements de talents pourrait créer de nouvelles bonnes équipes.
Si tout cela se produit, alors la NBA pourrait tranquillement aller vers une période dorée où même les premiers tours de Playoffs seraient extrêmement disputés. Un souvenir des Playoffs 2013 ou 2014 ? C’est un espoir que l’on peut placer en cet été 2019 qui s’annonce déjà comme un tournant.
En effet, si la perte de Kawhi Leonard mettrait un coup brutal à la compétitivité des Raptors, les Warriors survivraient à la perte de Kevin Durant, les Sixers à celle d’un Jimmy Butler. Si les bons joueurs partent, dans une NBA où moins d’équipes semblent orientées vers le tanking que les saisons précédentes, alors nous pourrions avoir une saison à venir des plus compétitives et intéressantes.
Resterait alors à éviter qu’une franchise construise une nouvelle superteam, notamment en ramenant Anthony Davis dans un groupe déjà tout en haut.
Croisons les doigts.