Ce sont deux équipes qui ont obtenu l’attention de toute la NBA dont nous allons parler pour cette série. Côté challenger, une équipe des San Antonio Spurs nouvelle génération, symbolisée par l’arrivée de DeMar DeRozan en lieu et place de Kawhi Leonard. Amputé dès le début de saison de leur meneur titulaire, ils ont du trouver un équilibre nouveau tout au long de la saison, derrière leur nouvel arrière et le désormais crucial LaMarcus Aldridge. Si la saison ne fut pas de tout repos, c’est une nouvelle fois une équipe sûre de ses qualités qu’a su construire et diriger Gregg Popovich toute la saison.
Côté favoris, c’est la grande surprise de cette saison NBA. Les Denver Nuggets avaient pour la seconde fois échoué à la 9eme place de la conférence Ouest la saison dernière. Si on espérait enfin les voir se positionner comme une équipe de Playoffs, il semblait en revanche improbable de les voir devenir les principaux concurrents des Golden State Warriors pour le trône de la conférence. Portés par un Nikola Jokic impérial, un effectif profond grâce aux nombreuses révélations (Monte Morris, Malik Beasley, Juancho Hernangomez) et un Michael Malone beaucoup plus cohérent à la tête de l’équipe, ils ont su se transformer pour devenir menaçants et réguliers dans leur performance. Notamment contre les équipes plus faibles, une nouveauté dans le Colorado et la marque des équipes de Playoffs.
Gros plan sur un série qui pourrait être parmi les plus disputées de ce premier tour.
Le bilan des saisons
Les Spurs ont dû faire avec les doutes pour démarrer cette nouvelle année. Entre la perte de Dejounte Murray à l’aube de la saison et une défense aux abonnés absents, ce fut naturellement que les fondations de l’équipe parurent fragiles, car si cette pierre angulaire de l’ère Popovich se perdait, alors c’est toute l’identité de la franchise qui partirait en fumée. Le stratège de San Antonio avait néanmoins d’autres tours dans son sac, et surtout, il avait la patience comme adage. Ainsi, c’est toute l’équipe qui se relevait et contre-attaquait au mois de décembre. Soudainement transformée en l’une des équipes les plus létales de la NBA, devenant par la même une machine de chaque côté du terrain, elle remettait les pendules à l’heure. Si cet état de grâce ne pouvait pas durer éternellement, cela permettait en revanche de poser les bases pour le reste de la saison, avec un équilibre suffisant pour foncer vers une nouvelle participation en Playoffs, tout en ménageant les joueurs, ce qui est désormais une tradition pour la franchise à l’éperon.
Ainsi, la saison permettait de confirmer la solidité de LaMarcus Aldridge et de rappeler ô combien l’intérieur est précieux dans le système texan. DeRozan, quant à lui, partait à la conquête du coeur des fans de San Antonio, prouvant qu’il pouvait être à la fois le scoreur dont ils avaient besoin, tout en montrant des qualités de création nécessaire à la réussite de cet exercice dans un effectif en pleine mutation. Enfin, c’est la solidité de la maison Spurs qui une fois de plus brillait. En effet, sa faculté à trouver des rotations efficaces, que ce soit en s’appuyant sur les cadres : Patty Mills, Rudy Gay ou encore Davis Bertans. Mais aussi en faisant revenir des têtes appréciées comme Marco Belinnelli, à nouveau à son avantage dans le système de Popovich, ou en révélant des joueurs, comme ce fut le cas cette saison avec l’excellent Derrick White : pièce maîtresse de la défense et précieux attaquant, ou Bryn Forbes, transformé en titulaire indiscutable tout au long de l’exercice.
De quoi mettre tranquillement en place la machine, et finir en forme et paré pour les Playoffs, malgré une 7eme place synonyme de statut de petit poucet.
En face, les Nuggets ont décidé de surprendre leur monde dès le début de la saison. Ironiquement, Denver a réussi à s’imposer comme une place forte de l’Ouest en construisant une défense de premier plan, là où l’exercice avait souvent causé la perte de ce groupe les saisons précédentes. Une mutation d’autant plus surprenante qu’il n’avait pas ou peu changé entre juin et octobre 2018. Derrière une volonté nouvelle nourrie par les échecs précédents, les Denver Nuggets on su peu à peu devenir une des équipes à suivre de la NBA. Evidemment, cette évolution a aussi été incarnée par le caractère de leur coach Mike Malone, et son relais sur le terrain, Paul Millsap, enfin à 100% cette saison et qui a su transmettre à l’ensemble de l’effectif cette volonté de fournir les efforts pour cadenasser les rencontres. Un changement symbolisé par une équipe autrefois catastrophique dans les fins de matchs et soudainement devenue capable de faire la décision dans les derniers quarts.
Car si la défense a changé, la panoplie offensive de ce roster et le grand nombre d’options à la disposition du coaching staff pour s’adapter aux adversaires est une force réelle de ces Nuggets. Entre la paire Jamal Murray-Garry Harris supplée par le combo Monte Morris-Malik Beasley et les diverses options que représentent Torrey Craig, Juan Hernangomez, Will Barton, Trey Lyles et Mason Plumlee, il est possible de mettre une pression permanente sur les défenses adverses et ce, selon le profil de l’opposant. Portés par leur maître à jouer, Nikola Jokic, définitivement ce post-center unique capable de créer de son poste de pivot, Denver à su faire déjouer toutes les meilleures équipes de la ligue, sans perdre des wagons de matchs “faciles” comme elle le faisait par le passé.
Néanmoins, derrière cette saison des plus solides, se cache aussi une inquiétude. Opposées à des adversaires parés pour les Playoffs, cette jeune équipe a connu une fin de saison plus compliquée. Entre les retours peu flatteurs de Will Barton et Isaiah Thomas, et une baisse de forme offensive générale, c’est une fin de saison poussive qu’a proposé Denver qui devra faire face à un adversaire plus expérimenté et de toute évidence, sur une dynamique bien plus rassurante.
Les match-ups clés
La bataille des intérieurs
Les deux équipes ont pour pièce majeure un intérieur. Les Nuggets vivent et meurent par la forme de leur pivot, qui est à la fois le détenteur de la circulation de balle, mais aussi une arme offensive des plus versatiles permettant à ses coéquipiers de trouver leurs positions. Plus agressif en défense pour éviter que son équipe soit sans cesse déstabilisée, c’est beaucoup d’énergie que ce dernier doit dépenser pour maintenir ses Nuggets dans le rythme. Auteur d’une saison de calibre MVP, il est néanmoins apparu exténué durant les dernières semaines de compétition.
Face à lui, LaMarcus Aldridge a opéré une transformation depuis son arrivée à San Antonio, devenant un défenseur redoutable, tout en restant ce talent offensif énorme au poste bas, capable par ailleurs de trouver en toute circonstance ses positions préférentielles.
Réussir à neutraliser l’un de ces deux joueurs réduirait considérablement les opportunités de l’équipe adverse. En effet, côté Nuggets, nous avons vu qu’un Jokic frustré met souvent en évidence le manque d’une seconde option offensive de premier plan. Dans une série de Playoffs lente, le manque de création deviendrait alors catastrophique. Côté Spurs, se retrouver privé d’une de leurs options majeures pourrait dès lors mettre en évidence la profondeur plus faible de l’effectif, mais surtout, le manque criant d’impact du secteur intérieur des texans, derrière l’ex-Blazer.
La guerre des bancs
Voici deux équipes qui reposent désormais très régulièrement sur la profondeur de leurs bancs pour faire la différence, et ce depuis plusieurs années. Dans une série où les matchs pourraient être extrêmement tendus, deux variables sont très importantes : les ajustements qu’il est possible de faire, et les runs qu’il est possible de passer. Ce genre de rencontres peuvent basculer sur des séquences courtes et posséder des ressources variées devient alors crucial.
Ce sont deux bancs très efficaces qui vont ainsi s’affronter dans cette série. Que ce soit côté San Antonio avec de nombreux cadres et vétérans, disponibles pour prendre la rencontres à leur compte (Mills, Bellinelli, Bertans), ou côté Denver avec plusieurs de leurs meilleurs athlètes (Beasley, Plumlee) ou gestionnaires (Morris, Plumlee) – les options sont nombreuses.
Si on dit souvent que les rotations se réduisent en Playoffs et que les bancs perdent de leur importance, il faut aussi souligner que cet adage est surtout vrai lorsqu’un panel de stars se trouve sur le terrain. Ce sont avant tout des groupes qui s’affronteront dans cette série, et l’équipe qui pourra le plus compter sur ses remplaçants prendra un ascendant certain dans la série.
Les stratèges
D’un côté, un coach considéré comme l’un des meilleurs de l’histoire, de l’autre, un coach qui connaîtra ses premiers Playoffs. Si Popovich a toujours fait l’unanimité, Mike Malone était sur un siège éjectable il y a un an de cela. Être capable de s’ajuster et de trouver les lines-ups les plus efficaces possibles est capital pour remporter une série.
Si l’on ne s’inquiète ainsi pas pour les Spurs, qui ne sont plus à un tour de magie près de leur gourou, c’est avec moins de sérénité que l’on peut envisager la série de Malone. S’il a su se remettre en question comparé à ces saisons passées, le maître à jouer de Denver a montré plusieurs limites ces dernières années. Parmi celle-ci, il y aura sans aucun doute sa faculté à se délester de joueurs qu’il apprécie, même s’ils ne sont pas les plus adaptés.
Alors que la saison est terminée, Will Barton est toujours titulaire chez les Nuggets, malgré la corrélation évidente entre la baisse de régime de l’équipe et son retour. Sa prise de place croissante aux dépends de joueurs responsables de l’excellente première partie de saison de l’équipe, laisse planer un doute majeur quant aux chances de Malone de tenir tête à l’élite du coaching en NBA.
A quoi s’attendre ?
Pour commencer, mettons en place les évidences de la série. Ces deux équipes partagent un goût commun pour un rythme de jeu lent. Ne vous attendez donc pas à des scores très élevés, dans la mesure où le PACE sera extrêmement bas : 26eme pour Denver contre 22eme pour San Antonio.
Les Spurs, désormais plus adeptes du jeu en isolation, chercheront à créer des décalages, notamment grâce à DeMar DeRozan – dont les choix seront cruciaux – pour ouvrir l’espace à leurs shooteurs. Quant aux Nuggets, ils s’appuieront sur la création de leurs intérieurs poste haut, forts de leur jeu en create & react, permettant à leurs nombreux extérieurs de multiplier les coupes et obtenir des positions ouvertes. Ces deux systèmes ont ainsi pour tronc commun de s’appuyer essentiellement sur du jeu demi-terrain.
En outre, ce sont deux équipes qui vont chercher à s’appuyer sur la défense pour faire la différence. Si Denver est 10eme defensive rating NBA, tandis que les Spurs ne sont que 20eme sur l’ensemble de la saison, il faut souligner la montée en régime croissante de ces derniers qui figurent à la 9eme place sur les 15 dernières rencontres de la saison. En cause, une définition des rôles de plus en plus fines, nécessaire pour une équipe qui doit réapprendre à jouer ensemble.
Ainsi, ce sont deux bonnes défenses qui s’affronteront, dans une ambiance de Playoffs, en se basant sur un jeu lent. Autrement dit, il ne faudra pas s’attendre à voir des scores fleuves et les matchs pourraient basculer sur quelques courtes séquences. Notamment dans les derniers quarts temps. Les absences de concentration seront donc doublement pénalisantes.
Les Spurs vont avoir un dilemme : chercher à destabiliser l’équipe adverse en étant très agressifs sur Nikola Jokic (prises à deux, aides) dans le but de priver Denver du détenteur du jeu, ou au contraire, le laisser prendre ses positions en cherchant à rendre tout compliqué pour les finisseurs. Ces deux possibilités seront évaluées par le staff de San Antonio, qui est bien conscient que si Denver possède de nombreuses armes offensives, aucune n’est réellement une force de premier choix en isolation. Très peu de joueurs de la franchise peuvent créer leurs propres situations de tirs, là où Aldridge, DeRozan et Gay sont bien plus efficaces dans ce registre, si le besoin s’en fait ressentir.
Imaginer San Antonio commencer la série en ciblant Nikola Jokic est donc très probable.
Offensivement, on peut d’ailleurs compter sur les texans pour chercher à attaquer le serbe. En proposant beaucoup de hedge, une défense basée sur l’agressivité, Denver a réussi à faire progresser Nikola Jokic. En revanche, le pivot est connu pour prendre des fautes lorsqu’il est frustré. Alors que l’ensemble de l’équipe n’a jamais connu les joutes de Playoffs, on peut imaginer sans difficulté qu’il puisse sortir de certaines rencontres par frustration si l’adversaire cherche à l’isoler. Dans ce cadre, ce sont Paul Millsap et Mason Plumlee qui vont devenir indispensables à Denver. Dans le but de protéger leur franchise player, mais aussi de maintenir la pression défensive, ce seront à eux de combler les brèches que l’intérieur va devoir laisser. Et soyons honnête, c’est la raison pour laquelle l’ancien Hawk est arrivé dans les Rocheuses.
En ce qui concerne les Nuggets, l’important est de retrouver l’allant du début de saison. Cela passera tout d’abord par jouer du point faible des Spurs : la raquette. Avec les seuls Aldridge, Bertans et Poeltl comme intérieurs de métiers, Denver a une carte à jouer. Parmi les meilleures formations de la NBA au rebond (1er au pourcentage de rebonds offensifs captés, 2eme au pourcentage de rebonds pris), ils vont devoir user l’adversaire au poste bas. Essayer de provoquer un maximum de secondes chances, exercice que les Spurs ont, eux, tendance à refuser, y préférant un repli défensif général. Avec des joueurs comme Paul Millsap, Torrey Craig, Mason Plumlee et Nikola Jokic, Denver a de quoi dominer physiquement les Spurs à l’intérieur. Une bataille qui sera centrale dans cette série de Playoffs.
A l’extérieur, en revanche, c’est le mouvement de balle qui va être à surveillé. En proposant un des jeu de passes les plus aboutis de la ligue pendant une bonne partie de la saison, Denver a su se hisser au sein des meilleures formations de la ligue. Sur l’ensemble de l’exercice, ils possèdent le 7eme offensive rating grâce à ses nombreuses options. Néanmoins, les retours en jeu de Barton et Thomas ont largement impacté la réussite de l’équipe et la circulation de balle sur certaines rencontres. Pour preuve, Denver possédait (de très loin) le 1er pourcentage de passe de la NBA de début novembre à début janvier. Ils chutent à la 5eme place en fin de saison. De fait, sur la fin de saison, Denver possède le 27eme True Shooting percentage de la ligue, de quoi inquiéter alors que l’ombre des Playoffs se profile et que l’historique des Nuggets avec les Playoffs peut laisser présager le pire.
Dans une série qui pourrait se transformer en guerre de tranchée, c’est alors vers un homme que Denver pourrait se tourner. Car si les menaces sont bien identifiées côté Spurs, les Nuggets vont devoir se trouver des héros. Dès lors, c’est vers le très jeune Jamal Murray que les espoirs de réussite pourraient reposer. Rare joueur capable de marquer en isolation, doté du caractère pour prendre les tirs décisifs, il va devoir monter en régime et prouver qu’il peut être régulier dans le dur de la post-saison. Une tâche qui ne sera probablement pas rendue facile par des joueurs tels que Derrick White, qui s’est imposé comme une véritable présence de choix pour San Antonio.
Dans le même temps, DeRozan qui doit lui faire avec le scepticisme ambiant de la NBA suite à ses contre-performances répétées une fois les joutes du printemps arrivées, va devoir montrer qu’il peut briller avec un coaching différent. Si cela n’a pas été mentionné jusqu’ici, si l ‘arrière passait à côté de sa série, cela serait un manque catastrophique pour San Antonio. Nul doute que Denver cherchera à mettre ses meilleurs défenseurs extérieurs sur l’ex-Raptor. Il faut lire ici, que Gary Harris, Torrey Craig et Malik Beasley auront la lourde tâche de faire douter ce dernier, en se relayant à son chevet tout au long de la série.
Calendrier
Game 1 : Denver – San Antonio, 14 avril à 4h30
Game 2 : Denver – San Antonio, 17 avril à 3h
Game 3 : San Antonio – Denver, 19 avril à 3h
Game 4 : San Antonio – Denver, le 20 avril à 23h30
Game 5 : Le 23 avril, horaire à déterminer à Denver
Game 6 : Le 25 avril, horaire à déterminer à San Antonio
Game 7 : Le 27 avril, horaire à déterminer à Denver
Pronostic
Denver Nuggets 3 – 4 San Antonio Spurs
C’est probablement la série la plus indécise de ce premier tour que nous tentons de décrypter ici. Les deux équipes ont des forces et des faiblesses assez évidentes, et il est difficile d’imaginer qui de la fougue des Nuggets ou l’expérience des Spurs est réellement le pari le plus évident.
Si San Antonio apparaît en meilleure forme sur la fin de saison que ses adversaires, il ne faut pas oublier deux choses. La première c’est que Denver possède l’avantage du terrain, la seconde c’est que leur arène se trouve en altitude. Or si Denver arrive à remporter ses deux premiers matchs, la série pourrait bien leur offrir de nombreuses opportunités d’affirmer leur statut de favoris et de damer le pion à la troupe texane.
En revanche, si en dépit de leur bilan flatteur à domicile sur l’ensemble de la saison (34-7), les Nuggets venaient à lâcher une rencontre tôt dans la série, alors les choses pourraient rapidement se corser pour une équipe qui semble douter de son basket ces dernières semaines. La bonne nouvelle pour les favoris, c’est qu’aucune équipe en Playoffs à l’Ouest ne voyage aussi mal que San Antonio cette saison (16-25 !). En saison régulière, les deux équipes ont remporté leurs deux rencontres sur leur terrain, et si ces dernières étaient disputées, c’est la logique qui fut respectée à chaque fois.
Alors qu’est-ce qui devrait faire la décision ?
Mike Malone a selon moi fait un bon arbitrage en resserrant sa rotation en fin de saison. Il a donné plus ou moins la forme finale à son effectif en vu des Playoffs. Deux soucis émergent néanmoins pour la formation des rocheuses. Tout d’abord, Will Barton possède toujours un rôle majeur dans l’effectif. Entendre titulaire. Ainsi, même s’il est bon avec le 5 de départ (la lineup Murray, Harris, Barton, Millsap, Jokic affiche un net rating de 8,3), son impact sur l’équipe est tout simplement négatif. La balle circule moins lorsqu’il est sur le terrain, ce dernier étant un improvisateur qui nuit à la structure du jeu, tandis que sa défense est un point noir indubitable, surtout en fin de rencontre. Ensuite, deux des cadres les plus importants ont vu leur production chuté en fin de saison, dû notamment à une non-gestion de leur temps de jeu tout au long de l’année : Jamal Murray et Nikola Jokic.
Ainsi, alors que le retour de Barton a réduit le rôle de joueurs importants dans le succès de l’équipe, et que deux des éléments cruciaux de la série sous-performent, Denver apparaît plus friable que durant l’essentiel de l’exercice. Ce qui n’est pas le cas de leurs adversaires… Quelques chiffres ?
Les Nuggets ont :
- Le 7eme offensive rating sur la saison
- Le 25eme offensive rating sur les 15 derniers matchs
- Le 1er pourcentage de rebond offensifs captés sur la saison
- Le 14eme pourcentage de rebonds offensifs captés sur les 15 derniers matchs
- Le 14eme TS% sur la saison
- le 27eme TS% sur les 15 derniers matchs
La liste peut continuer ainsi durablement, et seul la défense est restée relativement stable, passant de la 9eme à la 11eme place. On dit qu’une équipe doit être top 10 en attaque et défense pour aller chercher un titre. Denver était à cette place durant une soixantaine de match, mais s’écroule au pire moment.
Ce n’est pas le cas des Spurs, qui, s’ils ne jouent pas à leur tout meilleur niveau (comprendre le mois de décembre), arrivent au-dessus de leurs moyennes globales. Ils sont ainsi sur la fin d’exercice une meilleure attaque et une meilleure défense que leurs adversaires, tout en semblant plus en forme physiquement. Une illustration ? Les Spurs ont un net rating de +5, alors que les Nuggets affichent -0,5 sur la fin d’exercice. Si l’on ajoute à cela que Gregg Popovich donne beaucoup plus de garanties que Mike Malone sur une série de Playoffs, les odes semblent bien peu favorables aux Nuggets.
Pour ces raisons, c’est San Antonio que je vois vainqueur de la série. L’ensemble devrait se jouer sur des détails, et il est difficile de considérer les Spurs 2018-2019 comme une meilleure équipe que les Nuggets. En revanche, et c’est là le drame qui pourrait se dérouler pour le Colorado, ils apparaissent moins bons que ces Spurs, arrivés à bon port dans le sprint final. De quoi imaginer une victoire sur le fil des texans. Dans une série qui s’annonce marquée par l’irrégularité de certains cadres et plusieurs matchs surprises, nous opterons pour une série disputée et indécise en 7 matchs.
Un upset est possible, et ce sera le pronostic choisi.
thanks