Encore un superbe programme ce week-end sur les parquets universitaires avec notamment un remake du dernier Final Four et le déplacement du champion en titre Villanova dans la forteresse la plus imprenable des Etats-Unis, le Allen Fieldhouse de Kansas.
C’est pourtant plus à l’est que notre affiche du week-end aura lieu, et précisément dans le grand Dean E. Smith Center de l’université de North Carolina à Chapel Hill. Les Tar Heels, champions en 2017, reçoivent l’équipe classée numéro 4 au niveau national, les Gonzaga Bulldogs.
Les « Zags » étaient même classés numéro 1 avant ce lundi, mais leur défaite à Phoenix face à Tennessee le week-end dernier leur a couté de perdre ce fauteuil de leader du classement. Pas le temps de s’en plaindre, puisque les hommes de Mark Few ont tout de suite du préparer un nouveau déplacement à l’autre bout du pays, et face à un autre gros calibre du championnat universitaire. Gonzaga enchaine donc les affiches de prestige, et les Zags nous ont déjà offert avec leurs confrontations sur terrain neutre face à Duke puis Tennessee deux des – si ce n’est les – meilleurs matchs de la saison.
Evoluant dans une conférence plus faible, la WCC, Gonzaga tient là en théorie son dernier test de la saison face à une équipe de standing national, avant le début des matchs de conférence après les fêtes, qui s’achèveront avec le tournoi de la conférence début mars, en lever de rideau du tournoi NCAA que les joueurs de la petite fac catholique de Spokane auront pour ambition de remporter à Minneapolis après leur échec de 2017 à Phoenix face à… North Carolina.
Il s’agit donc du remake d’une finale récente, mais si les Tar Heels l’avaient emporté à l’époque, ils seront ce soir, malgré leur avantage du terrain, les outsiders face à une armada venant de l’état de Washington et qui doit toujours faire sans son français Killian Tillie, blessé.
L’absence de Tillie est toujours un handicap important, mais elle est largement compensée par un duo intérieur qui fait des merveilles ou des ravages, selon le point de vue, comme quand Brandon Clarke a aspiré l’âme d’un autre français, Yves Pons, la semaine dernière face à Tennessee.
Arrivé via transfert de San Jose State, Clarke ne cesse d’impressionner, compilant plus de 16 points, 8 rebonds et 3 contres par match. L’action de Brandon Clarke monte en flèche, appelez votre courtier avant qu’il ne soit trop tard.
Mais la star de cette équipe est pourtant l’autre joueur du frontcourt des Zags, le japonais d’origine béninoise Rui Hachimura. Le phénomène nippon ne cesse d’impressionner avec une progression linéaire depuis son arrivée sur le campus, à la fois dans son niveau d’anglais, mais aussi et surtout sur le terrain, avec une puissance physique et athlétique qui le rend ultra dominant et décisif des deux côtés du terrain, comme avec son contre sur RJ Barrett pour battre Duke ou son tir de la victoire face à Washington. Il sera non seulement le premier japonais drafté dans l’histoire de la NBA, mais devrait en plus l’être assez haut, puisqu’on parle dores et déjà de lottery pick pour lui.
Si Roy Williams et UNC ne disposent cette année pas de la richesse et de la profondeur de Mark Few et de Gonzaga en terme d’effectif, les Tar Heels pourront tout de même proposer une belle opposition à ce frontcourt des Zags. Avec Luke Maye, un autre candidat au titre de joueur de l’année, tout comme Hachimura, et également du freshman Nassir Little, qui plus surprenant, sort du banc pour Carolina, mais qui devrait également être l’un des tout premiers choix de la prochaine Draft, UNC dispose d’un mélange d’habilité, de technique et de puissance pour gêner le duo Hachimura-Clarke.
Pourtant, le joueur à surveiller côté Carolina sera bien son autre freshman vedette, le meneur Coby White. Avec son afro de type Tahiti Bob, White illumine le jeu des Tar Heels de son talent, répondant à la grande question de la saison de son équipe : le remplacement du meneur Joel Berry II qui a terminé son cursus en fin de saison dernière. Des attentes peut-être trop grandes pour les épaules d’un freshman, et pourtant, White impressionne, avec plus de 15 points par match et d’excellents pourcentages (45% au tir, 41% de loin) et une capacité à trouver des tirs pour les autres mais aussi pour lui même. En y ajoutant sa très bonne taille pour un meneur, Alec Jocoby White de son nom complet présente donc un profil de meneur ou de combo-guard extrêmement intéressant qui ne devrait pas manquer d’attirer quelques scouts NBA parmi les 21 000 spectateurs qui assisteront ce soir à cette rencontre très attendue. L’horaire est un peu tardif par rapport aux affiches que nous vous proposons habituellement, mais votre veillée sera bien rentabilisée.
North Carolina – Gonzaga ; 01:00 (heure française) ; ESPN 2