Aaaah, qu’il fait bon vivre à Los Angeles. Le soleil brille, les oiseaux chantent et tout le monde sourit. Et il y a de quoi sourire, car mesdames et messieurs : les Los Angeles Clippers sont actuellement bel et bien la meilleure équipe de la conférence Ouest ! En presque deux mois de compétition, les Clippers ont réussi à se frayer un chemin en tête du classement, avec un bilan actuel de 15 – 7, soit le second meilleur bilan de la ligue derrière Toronto (20 – 4) à égalité avec les Nuggets. Nous sommes alors légitimement en droit de nous demander : mais quelles sont les raisons de cette ascension inattendue ?
Pas de all-star, pas de problème
Aujourd’hui dans la conférence Ouest, toutes les équipes possèdent au moins un franchise player ou un all-star prédéfini dès le début de saison. Toutes les équipes ? Non. Une irréductible équipe d’Angelinos résiste à cette idée reçue.
Peu avant le début de la saison, nous vous disions que l’actuelle meilleure équipe de Los Angeles pouvait créer la surprise en NBA, mais que le problème majeur de cette franchise résidait dans sa capacité à attaquer et tenir face aux gros calibres de la ligue. Cependant contre toute attente, les Angelinos ont su se faire une place de choix à l’Ouest. Pour cause, l’absence de all-star ou de franchise player crée une réelle symbiose dans le collectif, et les joueurs jouent tous pour l’équipe. Chaque joueur sait ce qu’il doit apporter à l’équipe, et cela permet à la machine Clippers de fonctionner sans encombre.
Ainsi, on peut noter que l’attaque tourne majoritairement autour des qualités athlétiques de Montrezl Harrell, des qualités de shoot de Danilo Gallinari et Lou Williams, mais surtout de Tobias Harris. En effet, ce dernier shoote à plus de 52% au tir dont 44% à 3pts, et inscrit en moyenne 21.7pts/m. Ajoutez à ça les 18.9pts/m de Gallinari (47.2% à 3pts), les 17.6pts/m de Williams (32.9% à 3pts) et les 16.3pts/m de Harrell (65% de réussite), et vous obtenez la meilleure équipe de l’Ouest, la 4e meilleure attaque de la ligue et la 2e équipe la plus prolifique à 3pts ! Il est également important de noter l’apport du jeune rookie Shai Gilgeous-Alexander, qui match après match surprend par ses qualités de shooteur à mi-distance et de pénétration, ainsi que par sa vision de passe souvent élégante et surprenante : Shai est un jeune meneur plein de potentiel qui trouve déjà sa place dans le roster des Clippers. C’est pour sûr un grand joueur en devenir qui ne devrait pas tarder à se faire un nom en NBA, notamment grâce à des coups d’éclat comme le soir du Lundi 12 Novembre où, contre les Golden State Warriors, Shai devient le premier rookie de l’histoire de la franchise à cumuler 18 points à minimum 70% aux tirs, 5 rebonds, 3 passes, 2 interceptions et 1 contre.
De plus, l’équipe des Clippers se débrouille plutôt bien dans les domaines défensifs et athlétiques, ce qui en fait actuellement la 13e équipe défensive de la ligue. Le trio Gallinari – Harrell – Harris compile en moyenne 22rbds/m pour asseoir la présence de l’équipe dans la raquette et limiter les secondes chances. Ajoutez à ça l’aura défensive de Pat Beverley, Avery Bradley et Boban Marjanovic (qui n’oublions pas fait 2.21m), et vous obtenez une équipe qui arrive à contenir ses adversaires afin de créer un écart au score. On a donc là un collectif qui fonctionne parfaitement bien sur tous les points, mais rappelons que tout cela serait impossible sans un meneur d’hommes. Et c’est ici qu’intervient le Doc.
Doc Rivers, le chef d’orchestre
Ces dernières années, Doc Rivers a souvent été pris pour cible quant aux échecs des Clippers. Qui avait tort, qui avait raison ? Ce n’est finalement plus la question. Mais à la fin de l’ère Lob City, avec les départs de Chris Paul et Blake Griffin, les Clippers sont entrés en période de crise. Et c’est à ce moment précis que le Doc a rappelé à tout le monde de quoi il était capable. L’an dernier, avec l’aide de Jerry West, le Doc a su remettre sur pied son équipe, avec un roster tout neuf. Malheureusement, les blessures ont fini par coûter les Playoffs aux Clippers. Mais cette année, aucun joueur n’est blessé. Tout le monde apporte sa pierre à l’édifice, et ça, Coach Rivers apprécie.
« Vous savez, nous n’avons pas de star, mais nous avons de très bons joueurs, et c’est ce qui rend la tâche difficile à nos adversaires. Lou Williams sera le meilleur joueur certains soirs pendant que Tobias Harris sera le joueur de la semaine. On s’en fiche de savoir qui sera le meilleur joueur, et c’est ce qui fait notre force. »
Conséquence : pas de problèmes d’ego comme ont pu le connaître les Clippers avec leur ancien Big Three. Tout le monde suit le coach, tout le monde est motivé, tout le monde met son orgueil de côté pour un objectif simple : gagner.
« On sait que c’est difficile d’évoluer à l’Ouest, chaque soir est une bataille. Si tu perds trois matchs d’affilée ta place pour les playoffs s’envole. Il faut qu’il y ait une alchimie. Ces gars s’en fichent de savoir qui score. On veut gagner, c’est tout ! »
Doc Rivers est fier de son équipe, fier de son travail et cela se ressent à tous les étages. C’est peut-être ça le secret de la réussite de cette équipe : pas de all-star égale pas de pression sur un seul joueur. Pas de pression sur un seul joueur égal plus d’investissement de la part de tout le collectif, que cela soit le coaching staff ou les joueurs. Et tant que l’équipe touche du bois, les blessures ne devraient pas se profiler. Reste désormais à savoir combien de temps les Clippers peuvent tenir avant de céder, encore faut-il qu’ils cèdent.
Les Los Angeles Clippers ont changé. Les Los Angeles Clippers ont ramé. Mais les Los Angeles Clippers sont enfin de retour sur le devant de la scène. Cette équipe est lancée. Le collectif est bien huilé, bien coaché, confiant et motivé, ce qui permet à la meilleure équipe de Los Angeles sur les 10 derniers matchs de repartir 9 fois avec la victoire. En bref, quand l’appétit va, tout va. Et en ce début de saison les Clippers ont faim, très faim !