Les américains ont coupé la dinde hier, et la « Feast week » du basket universitaire touche elle aussi bientôt à sa fin, avec les principaux tournois de début de saison qui connaitront leur épilogue ce week-end, quelques jours après la fin du passionnant Maui Invitational qui a connu comme point d’orgue une fantastique finale qui a vu Gonzaga faire tomber Duke.
Après Hawaï, direction les Bahamas pour notre nouvelle affiche du week-end, histoire de rester bien au chaud, après avoir subi le froid et la neige de New York pour le Iowa-UConn qu’on vous proposait la semaine dernière.
Pour sa huitième édition, le Battle 4 Atlantis – tournoi qui tient son nom du luxueux complexe hôtelier dans lequel il se déroule, l’Atlantis Paradise Island à Nassau, Bahamas – verra s’affronter en finale les Wisconsin Badgers et les Virginia Cavaliers. Pas de dinde chez nous en France, mais vous pourrez quand même profiter de ce match ce vendredi soir à l’heure du diner (20 heures en France).
Ce match oppose deux équipes en quête de rédemption, qui ont parfaitement lancé leur saison, et pour lesquelles rentrer à la maison avec ce trophée représenterait un boost important pour la confiance, de la même façon que pour Iowa la semaine dernière.
La mission des « Hoos » de Virginia est bien connue, faire oublier l’upset retentissant subi au premier tour de la March Madness 2018 face à UMBC, la première victoire d’un seed #16 sur un seed #1 dans l’histoire du tournoi. Tony Bennett peut pour cela se reposer sur trois de ses hommes de base déjà présents la saison dernière, avec le prometteur ailier De’Andre Hunter qui ne cesse de progresser, et les deux guards Ty Jerome et Kyle Guy.
Se basant toujours sur sa « pack-line defense » impressionnante, Bennett devra malgré tout faire travailler ses joueurs sur l’aspect offensif du jeu, car à l’image du match face à Dayton hier soir, les Cavaliers peuvent avoir du mal à distancer leur adversaire, même en le maintenant à un nombre de points très faible, si eux non plus ne sont dans le même temps pas capable d’enchainer les paniers.
Cette « pack-line defense », qui consiste à boucher la raquette à tout prix via des prises à deux et aides défensives multiples au poste, sera par ailleurs mise à rude épreuve face à Ethan Happ, le pivot des Badgers qui est probablement le meilleur du championnat universitaire à son poste. Déjà parmi les meilleurs joueurs du pays depuis sa saison sophomore, l’intérieur senior de Wisconsin répond présent encore une fois cette saison, avec un triple-double dès le premier match, seulement le second dans l’histoire de la fac, et des chiffres ahurissants : 17 points, 12 rebonds, 5,6 passes et 1,2 contres de moyenne pour le moment, des stats qu’on ne voyait plus depuis la saison du « one&done » Ben Simmons à LSU.
Cependant, comme l’actuel joueur des Philadelphia 76ers, Happ, bien qu’il présente un jeu extrêmement complet comme en témoignent ses lignes de stats, a un défaut important : son tir. Si son toucher près du cercle lui vaut déjà des comparaisons avec Kevin McHale, il a beaucoup plus de mal à être droit quand il s’éloigne, un problème qui pourrait s’avérer rédhibitoire lors de son arrivée dans le monde professionnel, pour un joueur qui ambitionne de trouver sa place en NBA.
Mais Happ a d’abord envie de terminer sa carrière universitaire sur un très bonne note, lui qui l’a commencée sur deux beaux parcours en mars et deux participations au Sweet Sixteen, mais qui n’a pu la saison passée empêcher son équipe de connaitre de grandes difficultés dans une année de transition, la première après 19 saisons de suite couronnées d’une participation au NCAA Tournament, l’une des plus longues séries de l’histoire.
Le head coach Greg Gard, qui avait hérité quelques mois avant du poste laissé vacant par le légendaire Bo Ryan, avait du faire avec un groupe renouvelé, perdant quatre de ses titulaires (tous sauf Happ), et avait du les remplacer par des jeunes joueurs. Pour ne rien arranger, la saison des Badgers avait été minée par les blessures, comme celle de Kobe King, out toute la saison dernière, ou celle du meneur Brad Davison, blessé à l’épaule mais qui avait malgré tout joué toute la saison malgré la douleur et les multiples luxations.
En pleine forme après une opération cet été, Davison est de retour plus fort que jamais, et le meneur sophomore continue de s’affirmer comme le nouveau leader de l’équipe aux côtés de Happ. A ses côtés, D’Mitrik Trice est lui aussi de retour après une saison plombée par les blessures, et a visiblement bien travaillé cet été. Trice montre en effet une confiance et des mouvements qu’il n’avait encore jamais montré auparavant, et tout cela se traduit notamment dans son adresse au tir, auteur d’un match à 7/8 de loin hier face à Oklahoma après avoir déjà sorti un 5/5 lors d’un difficile déplacement à Xavier.
La cure de jouvence des Badgers a donc pris du temps à faire effet, mais son impact positif se fait finalement ressentir après une année de galère et de mésaventures. Virginia, de son côté, montre, sans surprendre, que la défaite face à UMBC était avant tout un accident. Classées toutes les deux dans le Top 25 d’Associated Press, ces deux équipes ont montré depuis le début de la saison qu’elles étaient prêtes à réaliser une grande saison pour se racheter, et s’il faut encore valider cela, elles tenteront de le faire en remportant ce soir la finale du Battle 4 Atlantis.
Wisconsin – Virginia ; 20:00 (heure française) ; ESPN