Lorsque la saison a débuté le 16 octobre dernier, les Boston Celtics faisaient partie des équipes prétendantes aux finales NBA. En effet, après une superbe année passée, et le départ de Lebron James dans la conférence Ouest, les hommes de Brad Stevens étaient considérés comme les nouveaux rois de l’Est. Mais entre les attentes élevées que les fans ont envers leur équipe, le réel niveau de jeu proposé par les Verts, et la concurrence qui s’avère être très féroce (Phily, Toronto, Milwaukee), le chemin vers les finales semble bien plus difficile que prévu. Il est donc normal qu’après une quinzaine de matchs, les fans de “The TitleTown” commencent à se poser des questions sur leur équipe : comment retrouver une attaque efficace ? Comment gérer le cas Gordon Hayward ? Faut-il trader Terry Rozier ? Le banc manque-t-il de qualités offensives ? Il est temps de faire le point sur le début de saison de Boston après un mois de compétition.
Les Boston Celtics ne sont pas aussi fringants que ce qu’on pensait lors de la reprise de la saison. Alors que Toronto et Milwaukee ont démarré sur les chapeaux de roues, les coéquipiers de Kyrie Irving n’ont pas du tout trouvé le rythme, ni l’alchimie qu’ils avaient l’an passé. Le bilan des Celtics est tout juste à l’équilibre (9-8). C’est un bilan clairement décevant. Bien qu’il y ait eu quelques victoires intéressantes contre Toronto, Milwaukee ou encore OKC, certaines défaites font déjà tâche : les deux défaites face à Utah où les Celtics ont été d’une extrême maladresse, et celle face à Orlando à la maison où Vucevic et Isaac avaient matraqué la raquette de Boston. Finalement, on ne sait pas trop quoi penser de ce début de saison. Même s’il est trop tôt pour réellement s’inquiéter, quelques points laissent à penser qu’il est déjà temps d’effectuer des changements.
27ème attaque vs 1ère défense
“On gagne des matchs avec l’attaque, on gagne des titres avec la défense”. Si certains veulent défendre l’entrée en lice des Celtics dans cette saison régulière, ils diront que la célèbre muraille de Boston est déjà présente et efficace. Avec la 1ère défense de la NBA (DefRTG : 102,1), les Celtics ont effectivement déjà montré le ton avec des joueurs en forme physiquement, et une défense placée, à l’image de l’an passé. Toutefois, lors de la saison précédente, les Celtics étaient 18ème meilleure attaque. Cette année, ils figurent à la 27ème place (OffRTG : 104,3) derrière des équipes comme Cleveland ou New York, qui proposent un jeu offensif catastrophique. Si d’un côté la solide défense est rassurante, de l’autre, l’attaque mise en place par les joueurs de Brad Stevens est très inquiétante. Dès lors, comment une équipe comme les Celtics, avec tant de joueurs capables de marquer des points (Irving, Tatum, Morris, Rozier, Brown…), peut proposer une si mauvaise attaque ?
L’adresse & Le trois points
Si les Celtics peinent à gagner certains de leurs matchs, c’est bien à cause de leur adresse aux abonnés absents, et de leurs choix offensifs parfois douteux. Avec la 28ème adresse de la ligue au tir (43,6%), l’adresse des Celtics est tout simplement catastrophique. Pire, à trois points, alors que Boston est la 3ème équipe qui shoote le plus derrière l’arc (36,1 tirs tentés), elle n’est que la 21ème plus adroite (34,5%). Dans une ligue où le tir à 3 points est devenu un élément majeur, il est impossible pour une équipe prétendante au titre d’être aussi maladroite.
Si on regarde plus précisément, certains joueurs ont du mal à choisir des bons tirs. La sélection de certains est totalement à revoir. Marcus Smart par exemple, s’obstine à prendre trois tirs derrière le parking alors qu’il ne tourne qu’à 30% avec 6 points par match. Pareil pour Jaylen Brown, qui certes possède plus de qualité pour rentrer ses trois points, mais qui ne sélectionne pas de bons tirs (27,5%). C’est simple Brown, Smart, Hayward et Horford ne dépassent pas les 30% d’adresse. Hier face aux Hornets, ce fut une catastrophe avec 28%. Pour que Boston retrouve des couleurs en attaque, il serait peut-être judicieux d’arrêter de tirer autant à 3 points, et de prendre un peu plus de mid-range, de pull up à mi-distance, de jeu de pénétration. Trop de trois points tue le trois points.
Le problème Gordon Hayward
Ce dossier est difficile à traiter. Comment juger un homme qui a passé une saison blanche, et qui doit presque tout reprendre à zéro depuis le début de la saison ? Brad Stevens a décidé de le mettre titulaire dès le début de saison mais force est de constater que le jeune maestro du coaching s’est trompé. Gordon Hayward n’est pas encore en forme, ce qui est normal en fin de compte, mais l’avoir jeté en pâture dans le cinq majeur si tôt ne l’a pas du tout aidé. Résultat : 9,8 points, 5 rebonds, 4 passes à 38% au tir et 28% à trois points. On le voit encore lent, prudent. Hier soir contre Charlotte, il a démarré le match sur le banc au profit d’Aron Baynes. Brad Stevens s’est rendu compte qu’il devait être plus patient avec l’ancien ailier du Jazz. Il ne faut pas juger si tôt ce joueur qui a vécu une terrible blessure. Un passage sur le banc pourra lui permettre de prendre son temps, et aussi à terme de dynamiser le jeu offensif du banc des Celtics. Mais on peut comprendre qu’à 30 millions par an, on a tendance à vite critiquer Hayward.
Un banc de plus en plus faible offensivement
L’an passé, l’une des forces des Celtics était la capacité du banc à scorer grâce à des hommes comme Terry Rozier, Marcus Smart ou encore Marcus Morris. L’an passé, les deux hommes alignaient plus de 10 points de moyenne malgré des pourcentages très moyens. Cette saison, ce sont les mêmes hommes sur le terrain, mais le rendement n’est pas du tout le même. Aucun ne dépasse les 8,5 points par match. Ils forcent beaucoup de leurs tirs. On a l’impression qu’ils ne se retrouvent plus à l’aise dans cette équipe. Eux qui étaient les moteurs de la second unit ne sont plus du tout dans le rythme offensivement, et cela fait pâtir le reste du banc. Quand les titulaires ne sont plus sur le terrain, Boston a du mal à scorer, à l’image du match contre Utah où le banc n’a pas su réagir quand le cinq majeur avait pris l’eau. C’est dans ce genre de situation qu’on doit normalement retrouver un Terry Rozier agressif, efficace, et pourquoi pas donc un Gordon Hayward leader du banc dans quelques semaines.
Ainsi, la question du trade de Terry Rozier revient souvent dans les discussions des observateurs des Celtics. Lui qui se plaint de son rôle de dynamiteur du banc si on en croit les propos de Shams Charania dans les colonnes de The Athletic. Avec l’effectif profond des C’S, Boston va être confronté cet été à des choix à faire. Il serait bien difficile de satisfaire tout le monde financièrement, si les joueurs concernés ne font pas d’efforts. Rozier sera agent libre restreint en juillet et pourrait tout à fait recevoir des offres alléchantes (12/15/18M), des offres difficilement matchables pour Danny Ainge, sachant qu’il y a la question Kyrie Irving qui refusera surement sa player option à 21M, mais aussi Marcus Morris qui sera agent libre et qu’il faudra retenir au vu de ses belles prestations. Dès lors, plutôt que de perdre son joueur sans contrepartie, le front office des Celtics pourrait opter pour un échange avant la trade deadline. Il est certain que de nombreuses équipes aimeraient attirer le meneur de 24 ans, comme les Suns par exemple, toujours en manque de meneurs. Ou encore, le Magic qui pour le moment fait avec D.J Augustin, ou encore les Spurs qui aimeraient bien récupérer un dynamiteur comme Scary Terry. Le plus fou imaginerait même un trade comprenant Hayward et Rozier contre un poste 4 de qualité, mais ce serait tuer un Gordon Hayward qui fait tout son possible pour revenir à son maximum.
En somme, la saison des Celtics est bien plus difficile que prévue. Enormément de facteurs entrent en compte. Brad Stevens a du pain sur la planche pour que Boston confirme son statut de roi de l’Est. Il faudra du temps pour que les Verts trouvent une nouvelle alchimie et retrouvent leur efficacité offensive. Nous ne sommes qu’à un mois de compétition, le temps est long mais attention à ne pas laisser les concurrents directs comme les 76ers, les Raptors ou encore les Bucks s’échapper trop vite. Petit vent de fraîcheur dans les prochains jours pour Kyrie Irving et ses coéquipiers avec un calendrier relativement abordable avec des matchs contre New York, Atlanta pour les deux prochains matchs, mais aussi les Cavs et les Bulls dans une dizaine de jours.