Tout ça pour ça. C’est probablement le constat amer effectué par la direction et les fans de Toronto à l’issue de la saison 2017-2018. Fustigés pour leur jeu sans saveur et sans audace qui ne pouvait leur permettre de passer l’obstacle Cleveland pour enfin s’imposer au sommet de la conférence Est, les Raptors ont su se réinventer sous l’impulsion de Dwane Casey.
Le coach a enfin proposé une philosophie de jeu plus ambitieuse, en phase avec la NBA moderne, en renforçant l’utilisation du tir extérieur et du jeu en transition tout en imposant une circulation de balle plus importante. L’équipe s’est mise au diapason, en particulier DeMar DeRozan et Kyle Lowry qui ont accepté de briller un peu moins au scoring pour rayonner dans le collectif canadien. Le supporting cast en a bien profité, notamment le banc où des joueurs comme CJ Miles et Fred VanVleet se sont éclatés tout au long de la saison.
Sublimée par ce changement, l’équipe a surfé sur la vague toute l’année pour signer ni plus ni moins que le meilleur bilan de son histoire en décrochant 59 victoires et la première place de la conférence Est. Toronto abordait les playoffs avec appétit mais avant de parler de ce sujet, merci de cliquer sur ce lien pour vous mettre dans une ambiance adéquate.
Après un premier tour maîtrisé contre Washington, les Raptors ont vu se dresser sur leur chemin, une fois encore, les Cavaliers de LeBron James. Le test ultime, la série qui allait permettre à Toronto de vaincre ses démons et prouver que oui, le dernier palier pour être considéré comme un prétendant sérieux avait été franchi. L’affrontement avait tous les ingrédients pour être dantesque, il n’a cependant été qu’un cauchemar éveillé pour les fans de Toronto. Après avoir perdu ce premier match qu’ils ne doivent jamais perdre, les hommes de Casey ont subi un véritable récital du King par la suite, avec en point d’orgue ce tir de la gagne totalement lunaire pour achever l’enjeu de la série au game 3. Pour la troisième année consécutive, les Cavs envoient Toronto en vacances de manière expéditive, sans qu’aucune contestation ne soit possible.
Ce coup de balai brutal allait anéantir tous les espoirs nés en cours de saison, et déclencher une vague de changements drastiques dans la franchise Canadienne (vous pouvez arrêter la musique, l’idée n’étant pas de vous pousser au suicide non plus).
Résumé de l’été
Moins d’une semaine après la fin du carnage face à Cleveland, Dwane Casey faisait les frais de cette nouvelle sortie de route spectaculaire, devenant ainsi le premier coach de l’année à se faire renvoyer depuis George Karl en 2013 (pour l’anecdote, le contexte était similaire, les Nuggets s’étant fait virer comme des malpropres en playoffs après une saison très solide). Pour le remplacer, Masai Ujiri n’est pas allé chercher bien loin puisque c’est Nick Nurse, assistant de Casey depuis 5 ans, qui prend la place de head coach.
Mais le grand ménage ne s’arrête pas là. Symbole de l’échec cuisant de l’équipe avec son (nouveau) craquage de slip XXL en playoffs, DeMar DeRozan a découvert le sens de la phrase “la NBA est avant tout un business” de façon radicale. Malgré de supposées promesses de non-transfert faites à son franchise player, Masai Ujiri n’a pas vraiment hésité à inclure celui-ci dans un deal quand la nécessité s’est présentée. Il faut dire que la récompense était alléchante, puisque c’est Kawhi Leonard, un candidat très sérieux au MVP quand il est en pleine possession de ses moyens, qui débarque à Toronto, refermant ainsi l’un des dossiers les plus chauds de l’intersaison. Après une saison blanche, Leonard arrive avec son lot d’incertitudes, mais également la possibilité de faire entrer les Raptors dans une nouvelle dimension s’il parvient à retrouver son niveau d’il y a 2 ans. C’est un pari très risqué, puisque l’ailier n’a plus qu’une seule année de contrat garantie (avec une player option pour 2019-2020, que Leonard n’utilisera évidemment pas s’il retrouve un niveau le laissant prétendre à un contrat max), et aura tout le loisir d’aller voir ailleurs à l’issue de la saison. Non content de convaincre sur le terrain, il faudra aussi faire en sorte de donner envie à The Klaw de rester. Impossible de prédire l’avenir, mais comme l’intéressé ne brille pas par sa loquacité et ne fera certainement rien pour démentir, attendez-vous à voir fleurir les rumeurs au lendemain de chaque contre-performance des Raptors. S’il faut en passer par là pour atteindre les Finales en juin, on imagine que Masai Ujiri signe tout de suite.
Autre élément important du trade, Danny Green. Soldat très apprécié de Popovich pour sa défense et son tir extérieur, l’arrière semblait un peu sur la pente descendante en termes d’adresse ces derniers temps (36% derrière l’arc entre 2015 et 2018, contre 42% entre 2011 et 2015). Il reste cependant un titulaire solide tant qu’il y a du monde pour créer autour de lui. Quand on voit la saison réalisée par CJ Miles l’an passé, on est en droit de penser que les shoots ouverts se présenteront pour Green, à lui donc de faire mentir les stats. Côté défensif, c’est encore bien robuste, d’autant plus qu’il aura de sacrés bestiaux à côté de lui, on y reviendra.
Côté Raptors, Jakob Poeltl file aussi au Texas ainsi qu’un premier tour de draft 2019 protégé top 20 qui, sauf grosse cagade dans l’Ontario, devrait donc revenir aux Spurs.
En marge de cette révolution de palais, les Raptors ont re-signé Fred VanVleet pour deux saisons, une juste récompense au lendemain d’un exercice plus qu’abouti sur le banc. Banc qui accueille Greg Monroe, peu utilisé par Brad Stevens à Boston, mais qui peut toujours rendre des services au poste bas, un art qui se perd. Cela dit, si Nick Nurse choisit de pousser Serge Ibaka sur le banc pour jouer la polyvalence avec 3 ailiers, le temps de jeu ne promet pas d’être conséquent pour Monroe, tout comme pour Eric Moreland, intérieur défenseur beaucoup plus classique, fraîchement signé après un passage à Detroit.
Et la draft, alors ? Mais on y arrive, avec un résumé concis de la chose :
Bon, on exagère, puisque les Raptors ont quand même engagé Deng Adel en tant qu’agent libre non drafté, mais c’est tout. Pour compléter la liste des moves qui ne changeront pas la destinée de la franchise, Kay Felder, Chris Boucher, Kyle Collinsworth et Jordan Loyd arrivent, alors que Lorenzo Brown a été conservé. Au niveau des départs, on décompte Lucas Nogueira, Malcolm Miller et Alfonzo McKinnie. Ce qui nous donne l’effectif suivant pour la saison 2018-2019 du côté de Toronto :
Meneurs : Kyle Lowry, Fred VanVleet, Kay Felder
Arrières : Danny Green, Delon Wright, Lorenzo Brown, Jordan Loyd
Ailiers : Kawhi Leonard; OG Anunoby, CJ Miles, Norman Powell, Deng Adel
Ailiers forts : Serge Ibaka, Pascal Siakam, Chris Boucher
Pivots : Jonas Valanciunas, Greg Monroe, Eric Moreland
Jeu & Coaching
Si l’on considère la réussite rencontrée par les Raptors à partir du moment où le ballon s’est mis à circuler réellement (et le drame survenu en playoffs quand ces principes ont été abandonnés), on se demande bien ce qui pourrait pousser Nick Nurse à ne pas continuer dans cette voie, lui qui a activement participé au processus la saison dernière. Toronto a étoffé son jeu, ne se contentant plus d’utiliser l’isolation jusqu’à la caricature mais cherchant plutôt à créer des décalages dans la défense pour trouver des tirs ouverts, obtenant les résultats évoqués plus haut.
Pour pratiquer un tel jeu, il faut des joueurs avec un QI Basket élevé. Kawhi Leonard et Danny Green ont-ils les caractéristiques requises ? La réponse tient en ces termes : San Antonio, Gregg Popovich. Quand un coach de cette trempe vous accorde ce niveau confiance durant toutes ces années, ce n’est pas pour rien. Les deux larrons ont baigné dans un système où l’extra-passe était reine, ils ne devraient donc avoir aucun mal à s’adapter et à briller dans un contexte équivalent. Et surtout, il savent que ce système peut être gagnant. Le jeu collectif des Spurs 2014 a mis des étoiles dans les yeux de bon nombre de fans, et on imagine mal Nick Nurse et les jeunes pousses de l’équipe ne pas profiter de l’expérience apportée par deux des principaux acteurs de cette époque dorée. On pense notamment à des joueurs comme Fred VanVleet, Delon Wright ou OG Anunoby qui ont déjà réalisé une très belle saison et qui peuvent désormais bénéficier des conseils quotidiens de Danny Green et, soyons fous, de Kawhi Leonard si le dialogue s’installe (oui ça parait débile mais on en est à ce niveau d’incertitude). Vous avouerez que comme mentors, on a vu pire.
Mais au-delà des X’s and O’s, c’est surtout sur le plan mental que l’on attend une progression. On ne demandera pas à Nick Nurse de révolutionner le plan de jeu déjà très efficace des Raptors, en revanche, s’il peut faire en sorte qu’à l’approche du moneytime, le slip de ses joueurs reste à peu près sec, le pari aura été réussi. L’an passé, malgré toutes les promesses évoquées plus haut, on a eu droit à notre joli lot de craquages habituels en fin de match (regardez le dernier quart-temps et la prolongation du match 1 contre Cleveland pour vous faire une idée du marasme, c’est édifiant). Impossible d’espérer quoi que ce soit avec une telle inaptitude à faire pencher la balance en votre faveur dans les dernières minutes, impossible d’être pris au sérieux avec le 13è différentiel dans le clutch time parmi toutes les équipes qualifiées en playoffs. Exit Dwane Casey et DeMar DeRozan, on repart sur de nouvelles bases en espérant que le départ des chats noirs désignés insuffle un vent nouveau dans les têtes. Kawhi Leonard n’est pas forcément le plus grand assassin de la ligue mais il s’est tout de même fendu de performances bien clutch lors de sa saison 2016-2017, performances à rééditer pour donner raison à la direction de s’être séparée de DeRozan. Son comparse Danny Green n’est pas en reste puisqu’il a détenu pendant un temps le record de paniers à 3 points inscrits sur une série de Finales. Dans le genre “preuve que le mec sait mettre dedans quand ça compte”, ça se pose là.
Bien sûr, rien de tout ça ne garantit que les Raptors se transformeront en terreur des fins de match, mais quoi qu’il en soit, on ne pourra pas reprocher à Masai Ujiri d’être resté assis sans rien tenter pour faire franchir ce palier mental à son équipe.
Quel 5 majeur ?
Tout va dépendre du choix de Nick Nurse de garder le système actuel à deux intérieurs ou de passer à un système à trois ailiers. Le duo Ibaka-Valanciunas utilisé par Dwane Casey la saison dernière n’a pas donné de garanties suffisantes pour le rendre intouchable et on aimerait voir Nick Nurse s’approcher de ce que font les Celtics avec un cinq ultra-polyvalent, c’est pourquoi on privilégie de mettre OG Anunoby en 4, aux côtés de la doublette tout droit venue du Texas. L’anglo-nigérian, qui a réalisé une saison rookie au-delà des espérances, possède le profil parfait pour la NBA actuelle : vitesse, physique, longueur de bras, tout y est.
L’identité des autres titulaires ne fait pas débat. Leonard sera titulaire, et sa complémentarité avec Danny Green propulse celui-ci dans le 5. Kyle Lowry a beau avoir 32 ans, il n’en reste pas moins indiscutable à la mène, après une saison où sa baisse statistique s’explique surtout par le virage collectif entrepris par Toronto. Sous le cercle, Jonas Valanciunas reste une valeur sûre, avec un tir à mi-distance et une activité au rebond toujours appréciables.
On partirait donc sur le lineup suivant :
Kyle Lowry – Danny Green – Kawhi Leonard – OG Anunoby – Jonas Valanciunas
Non, ce n’est pas dégueu, loin de là.
Forces du roster
Bien, l’heure est venue de faire appel à vos talents culinaires. Vous prenez la 5e meilleure défense de la ligue en 2017-2018, vous lui incorporez le meilleur défenseur extérieur du monde, puis vous saupoudrez le tout d’un peu de Danny Green. Voilà, vous laissez reposer quelques minutes puis vous balancez votre préparation sur n’importe quel parquet NBA. Succès garanti.
La défense de Toronto a le potentiel pour être tout bonnement effrayante. C’est physique, polyvalent, ça peut switcher de partout, tout y est. On imagine déjà les dégâts qui pourraient être causés par un combo Lowry-Green-Leonard-Anunoby-Ibaka sur certaines séquences. Une sorte de 5 de la mort version Raptors, qui n’aura rien à envier à son alter ego de la baie d’un point de vue défensif, loin s’en faut. Le backcourt Lowry-Green peut être un véritable poison, le duo Leonard-Anunoby a l’envergure nécessaire pour recouvrir la totalité du parquet, et Serge Ibaka reste un intimidateur très capable, même s’il n’est plus aussi imposant qu’à OKC. La force de dissuasion est impressionnante, et le nombre de bons défenseurs de l’équipe ne se limite pas à ces 5 là. Ne soyez donc pas surpris de voir les Raptors posséder la meilleure défense de NBA l’an prochain.
Qui dit défense efficace, dit jeu en transition. Les Raptors utilisaient déjà la contre-attaque à bon escient, ce devrait être encore plus le cas cette année, le nombre de stops défensifs se faisant croissant. Par ailleurs, il va falloir surveiller le périmètre de très près. Les snipers habituels (Lowry, Miles, VanVleet…) ont été rejoints par Kawhi Leonard et Danny Green, excusez du peu. L’armada commence à être conséquente, et on peut être certain que le coach essaiera de maximiser le spacing pour mettre ses shooteurs dans les meilleures conditions. Avec des aspirateurs de défense comme Leonard ou Lowry, les occasions ne manqueront pas. L’attaque était excellente et on ne voit aucune raison pour qu’il n’en soit pas de même cette saison. La franchise canadienne est donc parfaitement en mesure de terminer une nouvelle fois dans le top 5 en attaque et en défense.
Si le 5 a fière allure, le banc a quant à lui prouvé qu’il faisait partie de l’élite de la ligue. Nick Nurse aura beaucoup d’armes à sa disposition. Serge Ibaka, Fred VanVleet, Norman Powell, Delon Wright, Pascal Siakam, C.J. Miles, Greg Monroe, autant de joueurs qui peuvent contribuer significativement par leur adresse extérieure, leur activité près du cercle ou leur intensité physique supérieure. Ce n’est pas un hasard si le banc de Toronto avait le meilleur différentiel de la ligue l’an passé (d’après hoopsstats) : chacun connaît son rôle et l’exécute à la perfection, donnant ainsi une très bonne complémentarité, que ce soit avec les titulaires ou entre les remplaçants.
Faiblesses du roster
Malgré des stats honorables, l’utilisation de Jonas Valanciunas a souvent laissé un goût d’inachevé. Le pivot a du talent plein les mains mais n’a jamais eu l’occasion de s’exprimer pleinement, bridé par un temps de jeu limité (22.4 minutes par match en 2017-2018). Cela pourrait bien changer avec Nick Nurse, la relation entre les deux hommes étant excellente d’après l’intéressé. Pour décrocher le graal, il faudra profiter pleinement de tous les atouts de l’effectif, et le cas Valanciunas est clairement un axe d’amélioration.
Il sera très important de tirer le meilleur de l’équipe car si Toronto a gagné en talent pur en échangeant DeRozan contre Leonard, ça ne semble toujours pas suffisant. On a raillé les Raptors pour leur inaptitude à passer l’obstacle LeBron, mais on sait que l’objectif in fine est le gain du titre. Même si le bourreau n’est plus là, rien ne garantit de gagner la conférence Est. Boston et Philadelphie sont des équipes jeunes en pleine ascension, qui ont sévèrement montré les crocs l’an passé. On rappelle que les Celtics ont réussi, sans deux de leurs 3 meilleurs joueurs, à faire douter LeBron bien plus que ne l’ont jamais fait les Raptors. Et si l’on va jusqu’à comparer les forces en présence avec les mastodontes de la conférence Ouest, le constat est encore plus sévère. Les deux favoris que sont Houston et Golden State possèdent des effectifs complètement abusés, avec des coachs de haut niveau capables de gérer le vestiaire comme il se doit. Bien sûr, tout ne se résume pas à une somme de talents mais force est de constater que c’est souvent l’équipe la plus monstrueuse sur le papier qui sabre le champagne en fin de saison. Tout candidat au MVP qu’il est, Kawhi Leonard ne fera pas la pluie et le beau temps tout seul. Bénéficiera-t-il du soutien adéquat le moment venu ?
Le joueur clé : Kawhi Leonard
Quelle surprise… Après une saison où le flou le plus total a régné autour de sa santé et de son état d’esprit, Kawhi Leonard arrive dans l’Ontario avec le statut d’énigme ambulante. En pleine possession de ses moyens, c’est un joueur fabuleux, le meilleur two-way player de la ligue. Pour pouvoir rappeler à tout le monde son statut, il faudra d’abord que les pépins physiques soient définitivement réglés. Cela semble être le cas, mais vu l’imbroglio autour de sa blessure l’an passé, on va être prudent et attendre de voir le bonhomme en tenue pour crier victoire.
Ensuite, il faudra tout simplement que la mayonnaise prenne et que Nick Nurse parvienne à faire de Leonard la figure de proue de l’équipe sans pour autant sacrifier le collectif, comme avait su le faire Gregg Popovich en 2016-2017. On ne parle pas là de Jo le rigolo, et rien n’indique que le coach rookie aura la méthode ou le tact pour parvenir à ce résultat.
De l’intégration de Leonard dépendra la réussite des Raptors. Si l’ailier fait une saison en demi-teinte, les chances de battre Boston ou même Philadelphie seront quasi nulles. Les fans, très attachés à DeRozan, ne manqueront alors pas de demander des comptes à Masai Ujiri. En revanche, si le Leonard de 2017 revient aux affaires, Toronto aura de très sérieux arguments à faire valoir pour participer aux joutes du mois de juin.
La problématique de l’équipe : briller ou tout perdre
Sentant le souffle chaud de la médiocrité lui caresser la nuque, Masai Ujiri a tenté un énorme coup de poker pour se sortir de la routine de l’élimination sèche en playoffs. Pour gagner le titre, il faut savoir déranger une mécanique en apparence efficace pour lui permettre de carburer encore mieux par la suite. L’exemple le plus frappant ces dernières années étant le renvoi de Mark Jackson au profit de Steve Kerr à Golden State. Toronto espère que le coup de semonce de cet été permettra d’obtenir des résultats similaires, et personne ne pourra reprocher au GM d’avoir tenté le coup. Les NBA Finals sont à ce prix-là.
Si par contre l’affaire tourne mal, la fin de cycle se profilera à l’horizon. Kawhi Leonard n’a plus qu’un an de contrat, et il n’hésitera pas à aller voir ailleurs si l’échec est au rendez-vous. Certains l’envoient déjà à LA en 2019 avant même le début de la présente saison. Sans aller aussi loin dans le fantasme, il paraît évident que Leonard ne restera pas at vitam aeternam si son destin est de prendre une peignée chaque année par Boston, Philadelphie ou un cador de l’Ouest.
Leonard parti, il ne resterait qu’un Lowry vieillissant pour accompagner une flopée de jeunes joueurs au potentiel appréciable mais qui reste à développer. En bref, une bonne vieille reconstruction comme on les aime après plusieurs années dans les hautes sphères de la conférence Est.
Toronto n’a jamais été aussi fort sur le papier, mais Toronto doit à tout prix gagner cette année. Tout simplement.
Pronostic
2e à l’Est, entre 55 et 60 victoires
Les Raptors seront une nouvelle fois redoutables et se battront toute la saison pour la première place, mais nous les voyons finir juste derrière les Celtics. La défense sera monstrueuse, Kawhi Leonard voudra aller chercher son contrat max (à Toronto ou ailleurs), et si Nick Nurse joue la carte de la continuité au niveau du plan de jeu, on ne voit pas ce qui pourrait empêcher les victoires de pleuvoir en saison régulière, comme l’an passé. Mais là n’est pas l’objectif. L’objectif, c’est de faire enfin exploser cette chape de plomb qui plane au-dessus de l’équipe en playoffs, c’est de vaincre les démons du craquage de slip quand la saison se joue et de remporter cette fichue conférence Est. Nul ne saurait dire si le pari sera réussi, mais une chose est sûre, les Raptors seront l’une des équipes les plus scrutées cette saison.
L’avis du compte FR : Raptors France
Quel bilan tires-tu de la saison passée ?
Pour la saison passée, le constat est simple : on a su passer un cap en SR mais pas en PO. Forcément, ce constat est amer, sans compter une année de plus dans la catégorie “On tombe contre LeBron et on se liquéfie”. Dans l’ensemble, on préfère rester optimiste et nous dire que l’on a enfin réussi à finir 1er en SR et montrer de grandes qualités autant offensives que défensives. Bilan en demi-teinte donc.
Que penses-tu de l’été de la franchise ?
L’été de la franchise ne peut pas être jugé dès maintenant, On ne sait rien sur Kawhi, Green semble toutefois chaud pour la saison à venir. Mais on a quand même tourné une sacrée page en échangeant DeMar, c’est encore en travers de la gorge mais on fera avec ! Dans l’ensemble, on peut avoir un 5 efficace, un banc presque inchangé, et des possibilités de rotation assez folles, il faut passer au-délà de l’aspect émotionnel et voir le potentiel sportif du trade.
Quelles sont les attentes pour la saison prochaine ? Quel scénario te convient pour l’équipe actuelle ?
Mes attentes pour cette saison sont assez simples, je veux un Kawhi en forme comme le joueur qu’il est, un banc aussi efficace que l’an passé, Lowry en leader mental et un Valanciunas enfin utilisé de la bonne façon. Faut pas oublier que Nick Nurse sera le patron à bord et qu’il devra montrer qu’il peut coacher l’équipe au niveau qu’elle doit être, mes attentes sont simples mais multiples.
Stats prises sur stats.nba.com et https://www.basketball-reference.com