La bombe a donc fini par exploser, et dire qu’elle a fait de l’effet est un euphémisme. Jimmy Butler veut quitter les Minnesota Timberwolves et l’a fait savoir à la franchise. On le savait, le joueur et Thibodeau devaient se rencontrer en début de semaine. Initialement annoncé lundi, puis mardi, l’entretien s’est tenu à Los Angeles. Dès son issue, le verdict était clair : l’ancien Bull demande officiellement son transfert. Une bombe, oui et non. Mais une bombe prévisible. Car c’est une nouvelle superstar qui réclame son départ, et parce que cette annonce vient conclure des semaines de rumeurs et de spéculations. Conclure, mais pas clore. Dans la foulée de cette annonce, le grand bal des bruits de couloir a ouvert ses portes.
Vous vous en doutez, il m’est difficile de parler de cet événement en toute objectivité. Nous allons donc essayer de l’aborder sous différents angles et points de vue, tentant d’apporter des éléments clairs. Car au milieu de ces innombrables rumeurs, presque aucune information n’a été réellement validée. En une heure, tel insider peut donner sa version avant qu’un autre le contredise.
Les raisons d’un départ prévisible
A l’heure actuelle, personne ne s’accorde vraiment sur ce point. Qu’est-ce qui a poussé Butler à franchir le cap et demander d’être tradé ? Avec toutes les informations (après tout ce temps et la quantité de sources allant dans ce sens, ce ne sont plus des rumeurs) écoulées ces dernières semaines, il est évident que de lourdes tensions internes gangrènent le vestiaire des Wolves. On le sait, Jimmy reprochait depuis longtemps son attitude dilettante à Andrew Wiggins. De même, l’entente avec l’autre star de l’équipe, Karl-Anthony Towns, s’est dégradée au fil des semaines. Au milieu de ces tensions, un management et surtout un coach qui ont semblé impuissants, et qui ne seraient pas totalement soutenus par l’ensemble de l’effectif.
Vous l’aurez compris, le conditionnel sera de mise dans cet article, car aucune certitude ne peut être avancée. Pour résumer, il y aurait des tensions entre Butler et Wiggins ; Butler et Towns ; Thibodeau et Towns ; Thibodeau et le management. Au minimum hein, ce n’est que ce qui a été révélé. Dans ce joyeux bordel, difficile d’y voir clair et de définir les responsabilités de chacun. Alors prenons les cas les uns après les autres.
Butler, une mauvaise réputation grandissante
Commençons par le principal protagoniste, Jimmy Butler. Soyons très clairs, il est l’homme qui a ramené Minnesota en Playoffs, après 14 ans de disette. Personne ne pourra lui enlever cela. Il a défendu les couleurs des Wolves, s’est battu sur le terrain pour la franchise comme à son habitude, et a toujours été irréprochable sur le parquet. Beaucoup estiment qu’il “ne doit rien” à la franchise, et c’est en grande partie vrai. Buckets a été transféré depuis les Bulls, il n’a donc techniquement pas demandé à rejoindre Minny. On rappellera cependant que le garçon était bien content de retrouver son mentor Thibodeau, et surtout de quitter Chicago. Mais nous y reviendrons vite. Sur le plan sportif donc, difficile d’en vouloir à Butler. Très performant la saison dernière, sa blessure a coûté plusieurs places aux Timberwolves dans la course aux Playoffs. Qui sait ce qui serait arriver sans ce pépin physique? Un meilleur spot, probablement, et donc un adversaire différent, plus à la portée des Wolves? Avec à la clé, peut-être une série plus disputée, sans aller jusqu’à parler de qualification au second tour. Ce scénario aurait-il calmé les ardeurs de Jimmy? Pas sûr, et nous sommes ici dans le domaine du What If, spécialité attitrée d’un de nos rédacteurs ” bien mais pas top “.
Ce qui gêne profondément dans la bombe envoyée par Butler, c’est bien le timing. Les tensions ne sont pas nouvelles, et le joueur fait part de ses envies d’ailleurs 5 jours seulement avant le début du training camp? Très étrange, et d’autres informations pourraient bien être révélées (et l’ont été pendant l’écriture de cet article, vous le verrez plus bas) car une telle décision à ce moment de l’été pose question. Certains diront que le timing n’est pas bon pour le joueur non plus, car peu d’équipes peuvent proposer un échange avec les effectifs et contrats désormais en place. Cependant, c’est bien la franchise qui se retrouve le plus en difficultés, avec de très maigres espoirs d’obtenir une contrepartie décente. Même s’il est en fin de contrat, lâcher un All-Star parmi les meilleurs joueurs all-around de la ligue, ça pique vraiment.
Parmi les raisons évoquées donc, la mésentente avec Wiggins et Towns, celle avec l’ailier étant la plus marquée. On passera sur les échanges ridicules entre le frère de Wiggins, le joueur lui-même, Butler et Stephen Jackson. Honnêtement, ça ne vaut pas plus que les chamailleries d’une cour d’école maternelle, mais cela a au moins le mérite de prouver que le point de non-retour a été atteint entre les deux hommes. Finalement, chacun a ses torts, certainement, et il n’est pas nouveau que Wiggins alterne entre envie et dilettante selon les jours. Cela, Butler a du le lui faire savoir, à sa manière. Idem pour Towns, que Jimmy a plusieurs fois provoqué, estimant qu’il a pu être “soft” par moment. Pourtant, difficile d’en vouloir à un jeune pivot pour ses premiers Playoffs face à un autre bon pivot et une équipe largement supérieure. Oui, KAT et Wiggins ont des torts, c’est évident, et leur cas sera abordé plus loin. Mais Butler commence à se forger une image de tête brûlée au sein de la ligue.
En effet, rappelons nous que le garçon a été transféré des Bulls sur fond de mésentente avec Fred Hoiberg et le management de la franchise. Butler voulait que Chicago soit SA franchise, et les déclarations supposées d’un GM resté anonyme vont dans ce sens : le joueur serait déterminé à être considéré comme le numéro un de son équipe, avec le salaire qui va avec. Pour ce qui est de l’argent, il pourra prétendre plus que légitimement à ces émoluments l’été prochain. En revanche, côté leadership… On émettait déjà des doutes à son arrivée, ils se confirment après les événements récents. Butler n’est pas fait pour jouer avec des jeunes à développer, et affiche une mentalité très particulière qui ne collent pas à tous les vestiaires. On apprend d’ailleurs que dans le cinq de départ des Wolves, seul Taj Gibson appréciait Buckets, ce qui signifie que Jeff Teague ne s’entendait guère avec lui.
Butler est donc loin d’être irréprochable, entre timing douteux et intransigeance inadaptée à de jeunes coéquipiers. D’ailleurs, pour ceux qui avancent que Jimmy n’a pas demandé à venir à Minnesota et donc ne leur doit rien, ce n’est qu’en partie vrai. En grande délicatesse du côté de Chicago, il était alors bien heureux de retrouver son mentor et de quitter une franchise dans laquelle il devenait finalement indésirable.
Comprenez moi bien, ce n’est pas une mise à mort publique du joueur que je souhaite réaliser. Comme évoqué plus haut, Minnesota lui doit un retour inespéré en Playoffs, des fins de matchs magiques, et la joie de voir une équipe être en mesure de lutter avec les meilleurs. Mais son attitude le rend en partie responsable de la situation actuelle, son passif et les bruits de vestiaire allant dans ce sens. Butler n’est pas facile à vivre, cela semble évident. Et lorsque vous avez un Front Office incapable de gérer quoique ce soit…
Le management de plus en plus pointé du doigt
Ce n’est pas une nouveauté à Minny, les dirigeants des Wolves sont rarement inspirés. Pourtant, lorsque le trade avec les Bulls eut lieu, peu étaient ceux qui critiquaient l’initiative. Clairement, je suis de ceux qui considèrent encore aujourd’hui que ce transfert était nécessaire et allait dans le sens d’un développement de la franchise. Ramener un All-Star dans le Minnesota, c’était du jamais vu ou presque pour les Timberwolves. Le joueur a apporté beaucoup, comme évoqué plus haut, mais force est de constater qu’aujourd’hui, il va falloir tirer un trait sur Butler chez les Timberwolves.
Pourtant, il semblerait que le cas aurait pu, et aurait dû être mieux géré par la franchise. Les tensions entre joueurs existent ailleurs qu’à Minnesota, et il n’est pas rare qu’elles se règlent avant même d’être révélées au grand jour. Pourtant, rien ne semble avoir été fait pour tenter de les apaiser, et elles n’ont fait que s’envenimer au fil des mois. Les responsables sont au nombre de trois : le propriétaire Glen Taylor, le GM Scott Layden, et bien évidemment le coach et président Tom Thibodeau. Mauvaise gestion des hommes et du vestiaire, et surtout manque d’anticipation criant, voilà les charges retenues contre les décisionnaires de Minnesota. On peut bien évidemment aller plus loin en reprochant l’embauche de Thibodeau et la volonté de lui laisser les pouvoirs sur le recrutement, mais ce serait trop facile de le dire après coup. Enfin, certains souhaitent voir le pingouin quitter le navire depuis un moment déjà. Problème, le coach est l’homme le plus têtu à avoir jamais foulé cette Terre.
Et lorsque l’on apprend que le joueur a déjà fait part de ses envies d’ailleurs au début de l’été… Ça fait tâche. Et si cela ne remet pas en cause l’attitude critiquable de Butler, le timing moisi devient bien plus imputable aux dirigeants désormais. Quand vous proposez une extension à Buckets, qu’il refuse en prétextant qu’il pourra gagner plus en allant au terme de son contrat, vous comprenez. Mais si au passage il vous explique – selon les informations actuelles – qu’il ne souhaite pas rester à long terme et qu’il indique déjà qu’un départ immédiat est plus qu’envisageable… Vous agissez. Au lieu de cela, le Front Office a laissé couler, sans essayer de régler les problèmes ou de chercher une issue qui aurait garanti une contrepartie bien plus alléchante pour les Wolves, à l’image de Kawhi Leonard ou de Paul Georges. Encore une fois, les informations actuelles ne le disent pas, même s’il parait insensé que des décisionnaires puissent agir de la sorte. Sauf à Minny, bien sûr.
A priori, Butler aurait donc signifié à plusieurs reprises à Thibodeau son envie de quitter l’équipe. Le joueur n’a peut-être pas été assez clair, ou le coach a fait la sourde oreille, nul ne le sait. Qu’importe, le pingouin ne sort pas du tout grandi de cette affaire. En cause, sa volonté farouche de conserver Jimmy coûte que coûte, avis semble-t-il partagé par Scott Layden. Impensable au vu de l’état des relations entre le joueur et certains de ses coéquipiers. D’ailleurs, le propriétaire Glen Taylor a été très clair sur le sujet, invitant les autres franchises à passer par lui et non par Thibodeau et Layden pour proposer un trade. Ambiance… Désormais, il aurait laissé jusqu’à mardi aux deux hommes pour trouver une issue au dossier Butler. Plusieurs équipes sont intéressées, et même si le joueur a fait part de sa préférence pour trois d’entre elles, certaines franchises ne seraient pas rebutées à l’idée de ne l’avoir que pour une saison. Nous proposons plusieurs pistes quelques lignes plus bas.
Avant cela, la dernière information tombée à Minnesota est capitale pour l’avenir de la franchise. Alors que le trade de Butler n’est pas encore réglé, Karl-Anthony Towns a enfin prolongé son contrat. Durée maximale de 5 ans, sans option, au salaire max évidemment (190M). Une excellente nouvelle, dont le timing révèle les tensions avec Butler. Éligible à cette prolongation qui semblait évidente depuis le début de l’été, Towns attendait tout simplement de voir si Butler resterait au sein de la franchise. Dès la garantie de le voir partir, il signe son contrat des deux mains.
Ce dossier réglé, le chantier est encore immense pour les Wolves. D’abord trouver une issue rapide et “profitable” dans l’affaire Butler, en le tradant au plus offrant. Ensuite… Le dossier du coach et du GM. Pour le moment, rien d’officiel n’a filtré, mais les rumeurs autour d’un licenciement de Thibs (ou même un départ volontaire car l’homme ne voudrait pas reconstruire sans Butler, mais cela est moins probable) se font grandissantes. Le nom de Ryan Saunders, assistant coach et surtout fils de l’icône Flip Saudners, revient avec insistance. D’ailleurs, dans son communiqué concernant sa prolongation de contrat, KAT dit vouloir poursuivre le projet lancé par Flip, sans jamais mentionner Thibodeau… S’il est donc clair que la franchise veut construire autour du chat, reste à définir la stratégie pour développer de nouveau l’équipe. Le dossier Thibodeau sera donc capital, même s’il semble compliqué de changer les choses aussi proche du début de saison. L’autre indicateur sera la contrepartie dans le trade de Butler, et c’est Jérémy qui se pose là-dessus. Objectivité oblige!
Et maintenant ?
C’est le moment où nous effectuons un changement d’auteur pour essayer d’apporter une autre vision sur le sujet. Dans cette section, nous allons essayer de traiter les options à disposition pour les Wolves dans le but d’obtenir la meilleure contre partie possible. Pour trouver un partenaire de trade, je pense que Minnesota a 3 options, ou tout du moins 3 catégories d’options parmi lesquelles ils vont devoir choisir.
Avant de les aborder, parlons un peu de la situation. A quelques jours du traning camp, Butler fait une demande d’échange, dans une NBA qui est dans une situation relativement complexe. Les salary caps sont pleins et il y a ainsi très peu d’équipe qui possèdent la marge suffisante pour absorber des contrats ou des parts importantes de ces derniers. Cela signifie donc qu’il est plus difficile de monter un échange, mais également que le nombre de partenaires d’échanges est restreint.
En outre, nous rappelons que Butler a fait une shortlist de 3 équipes avec lesquelles il est prêt à s’engager et pour lesquelles il serait prêt à prolonger immédiatement. Avant d’observer de plus prêt ce que Minnesota peut faire, il faut aussi faire un point. Ceci est personnel mais il faut comprendre que les Wolves, en récupérant Butler ont abandonné 2 jeunes talents et un tour de draft devenu Markkanen. En faisant ce choix, la franchise a ainsi décidé d’accélérer son développement pour devenir une équipe de Playoffs. Plutôt que de faire émerger une génération de joueurs en prenant le temps, elle a ramené un arrière All-Star, basant sa construction autour de Wiggins et Karl Anthony Towns.
En perdant Butler, elle perd ce joueur-leader qu’elle cherchait, mais aussi le vétéran sur lequel elle a parié. En contre-partie, il existe donc deux scénarios : récupérer des vétérans et éventuellement un jeune à développer – ou chercher des tours de drafts, un jeune et éventuellement un vétéran avec un contrat pour faire l’équilibre. Or étant donné le délai, la période et le mouvement qu’a réalisé la franchise en faisant l’acquisition de l’ex-Bull, elle s’est plutôt mise dans une situation où l’option 1 est de loin la plus probable.
Bref, ne nous protégeons plus et entrons dans le sujet.
L’évidence, les Clippers
L’équipe qui semble être numéro 1 sur la liste de Jimmy Butler est donc la seconde franchise de Los Angeles. Si transférer Butler aux Clippers signifie renforcer un concurrent, il faut aussi bien dire que c’est le partenaire idéal pour un échange pour Minnesota. Même si la plupart des joueurs ne seront plus sous contrat l’année prochaine, il y a une énorme profondeur d’effectif et donc de scénarios à envisager.
Selon moi, la recherche principale de l’effectif doit être : d’obtenir un titulaire à l’arrière, de trouver un stretch-4 et de se donner de la profondeur d’effectif. Pour ce faire, la franchise peut jeter son dévolu sur des joueurs comme Tobias Harris, Patrick Beverley, Lou Williams, Wesley Johnson, Danilo Gallinari, Mike Scott ou encore le rookie Jerôme Robinson. Idéalement, les Wolves récupèreraient Avery Bradley, mais il faudrait alors débuter la saison avec Jimmy Butler jusqu’à le joueur soit échangeable (mi-décembre, impensable donc).
Deux questions ici : est-ce que les Clippers ont intérêt à faire l’échange ? Qu’est-ce qui serait un bon trade pour les deux parties ?
En ce qui concerne l’intérêt de faire un échange, on pourrait être tenté de se dire que le camp Clippers devrait attendre l’été prochain où ils auront l’argent pour signer l’ex-Bull sans donner de contre-partie. En effet, sauf qu’il y a le risque qu’un autre échange se monte et qu’il accepte de prolonger dans la foulée. D’où l’intérêt de Butler à inclure les Knicks et les Nets. Surtout, le récupérer maintenant signifie sécuriser l’arrivée d’une star dès cet été pour attaquer l’été prochain avec un poids supplémentaire. Et je pense que cette assurance vaut plus que quelques role players à sacrifier.
Les Wolves ne voudront pas de Gallinari, et ne peuvent attendre Bradley. En revanche, obtenir Tobias Harris donnerait de nouvelles options pour utiliser Karl Anthony Towns. Le joueur est encore jeune et correspond parfaitement à ce que l’on recherche sur le poste 4 dans la NBA moderne. Même si son contrat est expirant, on sent que le joueur est prêt à s’engager avec l’équipe dans laquelle il se trouve, il ne représente de ce fait pas un risque énorme. Idéalement, les Wolves aimeraient bien Jerome Robinson pour avoir un contrat jeune à développer. Mais il ne sera sûrement pas proposé. Obtenir un joueur bon défenseur sur les lignes extérieurs est donc important, et pour équilibrer les contrats, je pense que Patrick Beverley est tout indiqué. Peut être essayer d’ajouter un TDD un peu lointain dans le lot. Mais même cela ne sera pas facile.
Le trade donc : Jimmy Butler Vs Tobias Harris + Patrick Beverley + éventuel TDD.
Les deux autres destinations : Knicks + Nets
Dans le cas où les Wolves se tournent vers les franchises New-Yorkaises, je pense que la situation se complique. Côté Nets, c’est simple, il n’y a pas grand chose à récupérer. Je ne vois pas l’intérêt d’un Rondae-Hollis Jefferson dans le roster de Minnesota. Le contrat d’Allen Crabbe est beaucoup trop cher pour ce qu’il apportera et aucun joueur à l’intérieur ne correspond aux besoins. Si on a va plus loin, Brooklyn peut encaisser du contrat, ce qui veut dire que cela facilite l’échange, mais quelle contre partie peut être appréciée ? Joe Harris, Caris LeVert, DeMarre Carroll ? Honnêtement, rien ne représente un minimum d’ambitions pour Minnesota. S’ils devaient dealer avec les Nets, cela serait vraiment dangereux pour la franchise.
Côté Knicks, que dire ? Il y a pas mal de vétérans chers payés, quelques jeunes qui semblent faire parti du projet et pas de réel entre-deux. Je doute que le management des Wolves aient envie d’un profil feu-follet à la Tim Hardaway Jr, qui par ailleurs gagne quasiment autant que Butler. Courtney Lee n’est pas tout jeune et New-York ne doit pas avoir envie de se séparer de Ntilikina ou Knox. Ensuite viennent les joueurs dont on est sûr qu’ils ne font pas sens : Enes Kanter & Joackim Noah. Vous avez fait le tour des options. Je vous laisse vous faire votre avis : mais cela semble une contre-partie irréaliste pour les Wolves car toxique. Ne vaut-il pas mieux ne rien avoir que des contrats du type de ceux d’Hardaway Jr ?
Vient un dernier scénario, est-ce que l’extrêmement impatiente franchise de New-York ne le serait-elle pas au point qu’elle serait prête à parier sur Butler et une signature l’an prochain. Auquel cas, est-ce que Porzingis serait disponible ? Le scénario paraît improbable, même si la NBA nous a habitué aux retournements les plus fous. Si cela n’arrive pas, néanmoins, je pense que les Wolves ont tout intérêt à rester loin des Knicks.
Ceux qui pourraient s’inviter
Des équipes pourraient être tentées de s’inviter dans les discussions et ce même si Butler n’a pas affiché d’envie de s’engager avec, voire même d’y aller.
Pour moi, ces équipes, pour être crédibles doivent avoir une de ces trois caractéristiques :
- être dans une situation pré-reconstruction, avec un groupe qui a trouvé ses limites. Dans cette catégorie, je vois plusieurs franchises : Heat, Hornets, Grizzlies
- tenter le tout pour le tout sur une saison dans l’espoir de progresser ou de lancer une reconstruction en cas d’échec : Raptors
- être dans une situation où elles peuvent faire un pari, qui peut être gagnant dans tous les cas : Wizards
D’autres équipes pourraient bouger, mais il y a soit un manque d’assets, soit trop de risques étant donné les enjeux autour de leur saison et leur futur (une fois encore, ce n’est que ma lecture).
Equipes de pré-reconstruction
Dans la première catégorie, j’élimine immédiatement les Grizzlies. Leurs gros joueurs sont sur des postes où Minnesota n’a pas de besoins – et il n’y a nul espoir de conserver Butler, à priori.
Vient alors le Heat. C’est un partenaire sérieux pour monter un échange car il y a beaucoup de joueurs intéressants. Evidemment, récupérer des joueurs comme Josh Richardson, James Johnson, Kelly Olynyk ou Justise Winslow a de quoi susciter de l’intérêt. Gros marché, avec des vétérans solides, Miami a de quoi séduire Butler. Si la franchise croit encore à Whiteside, elle peut imaginer de nombreuses lineups qui feraient alors franchir un palier à cette équipe. En plus, si elle échoue, elle aura quand même sorti quelques salaires et économisé pour l’an prochain. Voici donc un échange qui me semble mesuré :
Jimmy Butler Vs James Johnson + Wayne Ellington + TDD.
Cela peut paraître maigre, mais obtenir Josh Richardson risque de ne pas être facile, et les Wolves manquent de temps. Johnson aurait un impact certain tout en étant plus polyvalent que Gibson. Ellington est une superbe gachette qui ne manquera pas de contribuer en sortie de banc pour Minnesota. Pas le deal du siècle, mais de quoi subsister.
Les Hornets peuvent aussi proposer quelque chose de cohérent. Lorsqu’on regarde les joueurs disponibles, ils peuvent obtenir du renfort sur les postes 2 et 4. Je doute néanmoins que Minnesota veuille s’encombrer de Marvin Williams. L’intérêt se portera alors vers Nicolas Batum. Le français est un arrière/ailier qui peut défendre sur plusieurs positions, créer, exister sans avoir beaucoup de tirs. Il est cher, mais il apporterait un supplément de tout dans l’équipe qui serait utile à court terme. D’autres joueurs peuvent intéresser Minnesota, comme Jeremy Lamb ou Malik Monk, mais il faudrait alors monter un échange autour de Marvin Williams ou Cody Zeller. Je doute que les posséder en pièce majeure de l’échange ne séduise Minnesota, aussi, je pense qu’un deal avec Charlotte sera compliqué. Car si Batum fait sens, son contrat pèse encore très lourd pour 2 voire 3 ans, et ce serait un poids trop important. Reste une ultime possibilité, celle que Minnesota tente de récupérer le duo Lamb/Michael Kidd-Gilchrist. L’un apporterait du tir et l’autre de la défense. Cela reste maigre, et les Hornets n’inclueront pas de TDD, surtout pour perdre Butler dans quelques mois.
Toronto Raptors
Après avoir cassé sa base pour récupérer Kawhi Leonard, on sait que Toronto est dans une saison charnière. Convaincre en progressant ou s’éteindre. Tel est le pari pour cette franchise. Dans cette optique, peut-être Masai Ujiri sera-t-il encore plus gourmand en obtenant un véritable duo de star de premier ordre. Mais est-ce réalisable ? En effet, le seul échange qui paraît naturel serait d’utiliser Serge Ibaka et un ou deux jeunes joueurs comme appâts. Alors quelle prosposition ?
Jimmy Butler + C.J. Williams Vs Serge Ibaka + OG Anunoby + Malachi Richardson
Alors oui, les Wolves récupèrent une légère contre-partie. Anunoby sera intéressant, Richardson peut produire quelques minutes et Ibaka entrer aux postes 4 et 5. Mais cela veut dire partir pour deux ans avec la naturalisé espagnol qui pèsera 23M l’an prochain. Je doute sincèrement que cette piste soit la plus séduisante qui soit pour une équipe ayant touché aux Playoffs et cherchant la compétitivité à court terme pour ne pas re-sombrer.
Washigton Wizards
Cette piste n’a pas encore été abordée. Pourtant, elle me parait être parmi les plus solides car elle fait sens pour les deux équipes.
D’un côté, Washington tente d’enfin passer le cap qu’elle espère passer depuis plusieurs saisons avec un autre All-Star dans le groupe. S’il reste, c’est tout benef, s’il part la franchise qui allait retrouver un peu de flexibilité est débarassée du contrat poison du joueur inclus dans le trade.
Car le joueur qui doit être au centre de l’échange est je pense Otto Porter. Il peut faire un excellent stretch-4 pour les Wolves et apparaît comme une solution qui permettrait de moderniser le jeu de Minnesota en faisant cohabiter deux ailiers en même temps. On sait que le joueur peut défendre plusieurs positions, s’il manque de régularité, il est encore jeune et permettrait de remettre un peu de sérénité chez les Wolves.
Jimmy Butler + contrat 2M Vs Otto Porter
C’est sûr, ce n’est pas le trade rêvé. Mais étant donné la situation, ce n’est clairement pas la pire contre-partie de celles évoquées ci-dessus. Il appartient à la même génération que Wiggins et Towns, peut progresser à leur côté et offre pas mal d’options sur les postes 3 & 4 aux côtés de Wiggins et Gibson.
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Voici donc quelques idées sur lesquelles échanger. Je comprends que cela puisse paraître plutôt pessimiste comparé à ce que l’équipe perd, mais ce sont des scénarios qui me semblent réalistes dans les conditions actuelles. Evidemment, nous reviendrons sur les Wolves une fois le trade acté, pour évoquer les différentes perspectives qui s’offrent à la franchise.
Bordel butler ce quetard qui veut que ville luxueuse genre LA et new york
purée… on pleure quand un mec veut rejoindre un contender, on pleure quand un mec veut jouer avec d'autres all-stars, et on pleure aussi quand le mec veut être le FP dans une franchise à reconstruire
je trouve au contraire que les équipes choisies dans sa short list par Butler donnent un nouvel éclairage sur sa mentalité ; un joueur à l'ancenne, qui hésitera pas à rentrer dans les jeunes dilettantes (on pleure aussi que les joueurs sont trop soft mais on aime pas non plus quand ils ouvrent leur gueule lol) et qui a du donner cet ultimatum en apprenant que la direction avait proposé le super max à KAT. Donc ok le timing est pas idéal et pas très pro mais après s'être cogné les bulls et leur bordel permanent et avoir quand même donné de sa personne, il a du être un peu blazé de se retrouver avec un co-FP qui joue à fortnite la veille d'un match et qui perds tous ses matchs quand il est absent
En revanche, on peut trouver bizzare de ne pas attendre un an pour partir.
Quand on voit qu'il cible Brooklyn et New-York, on peut se dire qu'une saison de plus chez les Wolves est quand même plus enviable que perdre sa saison dans une équipe de bas de tableau…
perso je préfère 10000 fois plus jouer dans une équipe de revanchards sous-estimés et les faire remonter que jouer le "haut" du tableau avec des soft guys surestimés (so far so gone)… butler c'est le mec qui ramène Minny en PO après quasi 15 ans d'absence faut pas tout inverser
C'est pas une question de tout inverser. Mais de se dire que le mec a presque 30 ans, et que les années comptent.
La rumeur du Heat fait déjà beaucoup plus sens. Sans jouer le titre, si le trade est bon il aura un bel effectif à son image !