Ainsi les Lakers sont de retour. Qui l’eût cru après tant d’années de galère ?
Qui eût cru que les fans angelinos n’attendraient que deux ans pour qu’un champion encore plus grand que celui qui s’en est allé s’installe à Hollywood ? Pas grand monde. Et pourtant, Magic l’a fait. Pour réaliser à quel point ce que le roi du showtime est parvenu à réaliser est dingue, il faut regarder ce qu’étaient les Lakers l’an dernier: une défense moyenne (13e) et une mauvaise attaque (22e). Leur tour de draft étant promis aux 76ers ou aux Celtics s’il était placé entre 2 et 5 et les playoffs étant inaccessibles, l’enjeu de la saison était de développer les jeunes joueurs de l’effectif, développer une identité de jeu, poser les fondations d’une défense solide et faire bonne figure à domicile.
Le moins qu’on puisse dire c’est que le résultat a été assez mitigé. Josh Hart, Brandon Ingram et Lonzo Ball ont eu des soucis physiques (20, 23 et 30 matchs ratés) et si le premier a été la bonne surprise de la saison, le deuxième laisse toujours aussi sceptique et le troisième a vécu un véritable cauchemar. Le rayon de soleil est finalement venu de là où les fans s’y attendaient le moins. Kyle Kuzma, sélectionné en 27è position l’an dernier, a sorti une saison rookie de très belle facture et ranimé la flamme dans le cœur des fans.
Les Lakers terminent donc 11ème, avec un bilan de 37 victoires pour 45 défaites. Une saison moyenne, ni plus, ni moins. Pour autant, ils devaient se renforcer pour viser plus haut. Comment ont-ils procédé ?
Le résumé de l’été : le miracle californien.
Du côté de la draft, les Lakers ont été parmi les plus grosses déceptions. Eclairage sur des choix a priori peu pertinents.
Ce soir-là, Magic Johnson et compagnie disposaient des choix 25, 39 et 47 qui sont devenus respectivement Mo Wagner, Isaac Bonga et Sviatoslav Mykhailiuk. Vu les éléments encore disponibles à ces différents niveaux, le moins qu’on puisse dire est que le résultat est assez calamiteux.
Prenons les éléments un par un.
En 25e position, le front office de LA a choisi un ailier fort avec une réussite sur le college 3 plutôt correcte (39,4%), une bonne efficacité globale (61%) et qui est un très bon rebondeur défensif (24,7%).. mais il semblerait qu’ils aient uniquement regardé ces statistiques sans les contextualiser. Wagner a certes un profil d’intérieur fuyant qui peut devenir intéressant mais il apparaît très clairement que physiquement il n’est pas prêt du tout à tenir le choc et à faire face aux athlètes présents en NBA. De plus, rien ne garantit qu’il puisse être efficace sur un volume réduit, lui qui touchait énormément la balle cette année (25,9 U%).
Pourquoi ce choix est-il mauvais ?
Tout simplement parce qu’à la 25e position, au vu des besoins des Lakers, il y avait bien mieux à faire. Les Lakers avaient désespérément besoin d’un pivot qui protège l’arceau. Robert Williams était assez miraculeusement disponible. Ils avaient besoin d’un meneur back-up. S’ils voulaient un shooteur, Landry Shamet était sur les boards. Trop petit ? Gary Trent Jr eut été parfait dans ce cas. Si à l’inverse ils avaient plus envie d’un pitbull, Jevon Carter pouvait lui aussi être sélectionné. S’ils ne voulaient pas drafter, ils auraient également pu descendre leur choix contre deux seconds tours (Philadelphie étant vendeur par exemple) et récupérer un joueur intéressant de plus (NDLR: le second tour de la draft de cette année était assez incroyablement riche en potentiels role players de grande qualité).
On en arrive au 39e choix. Isaac Bonga est un meneur qui évoluait du côté de Francfort cette année mais qui ne verra pas le parquet cette année et devra faire ses preuves en G-League. Clairement, c’est un joueur qu’il faut absolument polir s’il veut avoir sa chance un jour. Point positif : il est très jeune (18 ans). On comprend très difficilement l’intérêt de choisir un joueur comme ça quand des joueurs comme De’Anthony Melton et Keita Bates-Diop (bien plus talentueux et en adéquation avec leurs besoins) étaient encore sur les boards.
Enfin, Sviatoslav Mykhailiuk est une idée qui se défend très bien car, malgré son irrégularité chronique, il dispose de beaux atouts : outre son énorme qualité de tir (44% derrière l’arc à la fac) il est assez grand (2″03). Là pour le coup les Lakers tiennent un joueur qui peut leur servir et qui pourrait/devrait assez rapidement dégager Lance Stephenson de la rotation.
Cette mauvaise draft est assez dommageable : cette cuvée comportait une flopée de joueurs pouvant leur être d’une aide précieuse, notamment dans l’optique des playoffs. Attention tout de même la draft n’est en aucun cas une science exacte. Malgré tout, difficile de le nier, il y avait beaucoup, beaucoup mieux à faire.
On en arrive au sujet le plus brûlant : la free agency.
Ainsi, les Lakers ont enfin réussi à séduire un gros free agent. Il faut bien le reconnaître, Magic Johnson mérite que l’on s’incline devant une réussite de cette ampleur. Faire venir le meilleur joueur de la ligue avec une équipe extrêmement médiocre, de faibles chances d’amélioration et quasiment aucune chance d’aller au bout relève de l’exploit pour un GM.
Il n’y a pas grand chose sur ce sujet qui n’ait déjà été dit ou écrit, si ce n’est que pour permettre l’arrivée du King, les Lakers ont fait un grand ménage dans leur effectif, effaçant les cap-holds de tous leurs free agents et réalisé salary dump trade sur salary dump trade. Passons donc à comment le front office des Lakers a choisi d’entourer sa star.
Comme nous l’avions souligné avec humour, après Jordan et les Monstars, l’ami Magic a monté son projet à lui : LeBron et les Mongols.
Pauvre LeBron. En plus de devoir faire la baby sitter avec les jeunes de l’effectif il va à nouveau devoir gérer une cohorte de cas sociaux. Sachez-le chers lecteurs, QI Basket votera pour sa canonisation après sa mort. Il pensait avoir tout vu et tout connu en se coltinant JR Smith, Jae Crowder, Isaiah Thomas, Tristan Thompson et Jeff Green ? Fou qu’il était.
Voici donc les élus de Magic pour épauler LeBron James lors de la saison des Los Angeles Lakers 2018-2019 : Rajon Rondo, Lance Stephenson, Kentavious Caldwell-Pope, Michael Beasley et Javale McGee. De là à donner aux Lakers un côté Jail Blazers ? On se calme.
Premier constat : ce sont tous des joueurs expérimentés. Tous ne seront pas des modèles pour les jeunes joueurs de l’effectif mais passons. Au moins ils ne feront pas de “rookie mistakes” et auront un niveau de jeu moyen qui sera suffisant en saison régulière.
De plus, certains ont largement mérité d’être réhabilités : Rajon Rondo était apprécié des jeunes joueurs partout où il est passé. Pour le coup, on ne peut qu’envier Lonzo Ball de pouvoir bénéficier des conseils de deux des trois plus grands QI basket de toute la NBA avec le champion 2008 et LeBron James. Michael Beasley, lui, apporte une qualité de shoot vraiment intéressante même si marquée par l’irrégularité. Quant à KCP et McGee, c’est un véritable luxe que d’avoir des jokers aussi bons en sortie de banc. Le premier amènera sa défense collective et sa qualité de shoot quand le second va offrir de la verticalité, de l’impact physique et une relative protection de cercle. On voit en revanche bien mal ce que va bien pouvoir apporter Lance Stephenson qui est un véritable fléau des deux côtés du terrain. Espérons que Luke Walton face assez vite confiance à son rookie pour pallier à ce léger problème.
En résumé, si tout se passe bien, le King sera passé de cas sociaux handicapants pour le 5 majeur à cas sociaux productifs en sortie de banc, ce qui fait une énorme différence.
Une chose cependant : tous ces joueurs n’ont été signés que pour une année. Le core principal des Lakers étant très difficile à analyser, l’intérêt de cette saison est sans doute bien plus de tester différents profils de joueurs pour voir ce qui colle que de construire une vraie dynamique de groupe. De plus, en utilisant la stretch provision sur Luol Deng, les Lakers ont clairement affiché (si c’était encore nécessaire) leurs ambitions pour la free agency 2019.
Arrivées notables : LeBron James (F), Rajon Rondo (G), Lance Stephenson (G), Javale McGee (C), Michael Beasley
Re-signatures : Kentavious Caldwell-Pope
Draft: Moritz Wagner (F/C), Isaac Bonga (G), Sviatoslav Mykhailiuk (G)
Pertes notables: Julius Randle (F/C), Brook Lopez (C), Luol Deng (F), Larry Nance Jr (F/C), Isaiah Thomas (G), Thomas Bryant (C), Channing Frye (F), Jordan Clarkson (G)
Le roster 2018-2019 :
Meneurs : Lonzo Ball, Rajon Rondo, Joel Berry, Alex Caruso (Two way contracts)
Arrières : Lance Stephenson, Josh Hart, Kentavious Cadwell-Pope, Isaac Bonga
Ailiers : LeBron James, Brandon Ingram, Jeffrey Carroll, Sviatoslav Mykhauiliuk
Ailiers forts : Michael Beasley, Kyle Kuzma, Jonathan Williams, Travis Wear
Pivots : JaVale McGee, Moritz Wagner, Ivaca Zubac
Le jeu des Lakers version 2018-19 : vers un LeBron James pivot ?
Bien malin sera celui qui pourra prédire ce que l’ancien assistant de Steve Kerr a à l’esprit pour cette première année à la tête d’une grosse cylindrée. Une question est particulièrement brûlante ces derniers temps : LeBron James aura-t-il véritablement moins la balle en main ?
L’expérience a déjà été tentée – et a tourné court – du côté de Cleveland. Kyrie Irving étant un profil diamétralement opposé à celui de Lonzo Ball, on peut se dire qu’après tout pourquoi pas. Cependant dans les faits, acceptera-t-il vraiment de le faire ? On peut en douter.
En fait, il n’y a qu’un seul scénario où cela peut vraiment marcher : avec LeBron James aligné au poste de pivot. L’idée a fait son chemin, y compris parmi les journalistes les plus sérieux. Si certains s’enflamment carrément (Eric Pincus pour ne pas le citer) en comparant le futur rôle de James à celui d’un Draymond Green +++, d’autres ont une approche plus pragmatique et après tout, on se dit pourquoi pas.
Quel serait le résultat en attaque ? Bien malin qui pourra le savoir… Mais il faut bien le reconnaître, de ce côté du ballon, le potentiel est énorme. Trois énormes playmakers, LeBron qui aurait une efficacité absolument terrifiante et dépenserait beaucoup moins d’énergie pour scorer, des shooteurs corrects qui peuvent tous progresser, de la polyvalence, du jeu off ball, bref tout y est.
Pour que ça marche, il faut de toute évidence jouer à fond la carte de l’outscoring avec une lineup composée de joueurs qui peuvent galoper et qui savent très bien shooter. Cela peut offrir une marge très intéressante contre les équipes faibles (qu’il faudra dégommer à tout prix vu la Conférence Ouest de cette année) et des options intéressantes contre les équipes prétendantes aux playoffs. Le challenge est de taille pour Luke Walton, mais il peut lui rapporter très gros.
Tout cela est bien beau mais comment défendre avec une lineup pareille ?
Défensivement les Lakers étaient déjà honnêtes l’an dernier (13e défense NBA) malgré une profondeur d’effectif très limitée et des rookies pas franchement attendus de ce côté du ballon… Mais ils avaient un protecteur d’arceau élite en la personne de Brook Lopez, parti à Milwaukee.
Ce problème de la protection d’arceau peut se poser en playoffs, mais moins qu’en saison régulière, où la drop coverage (comprenez le fait que le pivot attende le drive dans la raquette, derrière l’écran, plutôt que de sortir) est largement préférée à la défense en switch car bien moins coûteuse en énergie et demandant beaucoup moins de discipline.
Problème : le nouveau Roi de LA ne peut pas à la fois supporter 80% de la création en attaque, contrôler la raquette et protéger l’arceau. Pour que ça marche, il faut qu’il porte moins le ballon. Comprenez bien, chers lecteurs, que se créer soi-même 20-25 tirs par match + au moins autant pour ses coéquipiers demande une énergie phénoménale… et donc un effort défensif forcément réduit au minimum.
Voici qu’on en revient à notre idée de départ : si James joue plus comme catch and finisher, il pourra augmenter ses efforts en défense, et ainsi équilibrer l’équation.
Malgré cela, même si après tout peu de pivots pourraient lui faire suffisamment mal pour obliger Luke Walton à mettre un big men sur le terrain pour limiter la casse, le problème concerne surtout les arrières : LeBron ne pourra jamais protéger l’arceau contre tous les finisseurs d’exception qui pullulent dans la ligue. Autant dire que l’expérience pourrait virer au massacre assez rapidement et que le mieux est de débuter avec McGee comme titulaire et de n’utiliser ce “death lineup” que si la situation le permet.
Malheureusement, la présence de “l’ex-souffre douleur” de Shaquille O’Neal n’épuise absolument pas cette problématique : admettons que la défense extérieure tienne bien et compense le manque de protection d’arceau face aux nombreux athlètes qui peuplent la NBA, que vont faire les Lakers contre les meilleurs pivots de la ligue ?
Bien souvent, ce type de réflexion ne pose pas réellement problème dans la mesure où les menaces sont limitées. Sauf que dans le cas d’espèce on ne parle pas que de Towns et Embiid. Combien d’intérieurs NBA sont capables de démolir Javale McGee ? Presque tous les titulaires. Et un nombre non négligeable de remplaçants.
De là à tenter de tout miser sur la défense extérieure ?
Pourquoi pas. Cette réflexion nous amène au fait qu’outre ces problèmes d’équilibre défensif, les limites de l’équipe de ce côté du terrain sont assez criantes.
Stephenson apporte de l’énergie mais est un véritable boulet défensif (et offensif, un boulet tout court en fait), sans parler de Rondo qui a la manie de tenter l’interception quasiment à chaque fois qu’il voit une passe fuser, ni de Beasley qui revendique ouvertement ne pas défendre. Les autres ? Ball et Hart sont de bons défenseurs tout comme Brandon Ingram et LeBron James s’il n’est pas obligé de s’épuiser de l’autre côté. Pour ce qui est de KCP… il s’agit d’un excellent défenseur mais il n’aura d’intérêt que s’il n’est pas en taule en compagnie de Jameis Winston avant l’ouverture de la saison, ce qui n’est pas garanti.
Quel 5 majeur ?
Épineuse question que celle-ci. La coïncidence entre le fait que Ball revient de blessure et les rumeurs que le poste de meneur titulaire est ouvert à la concurrence me font dire que c’est Rondo qui débutera. Bien meilleur shooteur, QI Basket beaucoup plus élevé (sans faire offense à Ball, loin de là), même s’il défend nettement moins bien, son expérience lui vaudra certainement de rafler la mise.
Pour le reste, outre l’évidente présence du King, il est possible que pour commencer Luke Walton décide de faire les réglages entre James et le futur banc tout en utilisant les automatismes de la saison passée pour avoir un banc très productif.
Un tel cheminement permettra de faire des tests sur la compatibilité entre chaque jeune et LeBron, pour savoir qui doit être titularisé, qui doit rester sur le banc et qui doit éventuellement être échangé.
Mesdames et messieurs, un 5 majeur probable des Los Angeles Lakers 2018-2019.
Rajon Rondo – Kentavious Caldwell-Pope – LeBron James – Michael Beasley – JaVale McGee
Forces du roster
Inutile d’aller par quatre chemins. Les Lakers disposent du meilleur joueur de la ligue et d’assez loin. Est-il encore besoin d’expliquer l’impact d’un joueur comme LeBron James sur un effectif ? Allez, quelques éléments quand même.
En tout premier lieu il est de très très loin le meilleur joueur de l’effectif. Plusieurs conséquences à cela. S’il se range du côté de Luke Walton, cela va débarrasser ce dernier de presque toutes les problématiques liées aux égos et à la gestion des hommes. Les vétérans respectent tous la légende qu’est James et les jeunes joueurs (phénomène très intéressant au passage) le vénèrent parce qu’eux ont grandi avec lui et pas avec Jordan.
Même si à première vue cette équipe ressemble surtout à un assemblage hétéroclite, on pourrait assister à la naissance d’un vrai groupe soudé autour de son leader. Et ça, mine de rien, c’est un facteur qu’il ne faut absolument pas sous-estimer : il suffit de regarder les résultats de groupes qui n’ont aucune cohésion pour s’en convaincre (les Wolves pour ne pas les citer).
Côté terrain, James va augmenter drastiquement le plancher et le plafond de l’équipe mais aussi tirer tout ce beau monde vers le haut. L’équipe dispose de très belles armes qui ne demandent qu’à se développer. De plus, combien de vétérans à la dérive ont évité la Chine parce qu’ils ont joué avec LeBron ? Beaucoup. Et à chaque fois il en a tiré le meilleur. A voir s’il arrive à tirer le meilleur des jeunes joueurs, chose qu’il n’a jamais eu à faire dans toute sa carrière (NDLR : le Heat comme les Cavaliers échangeaient quasi systématiquement leur premier tour de draft, généralement contre un vétéran).
Ce qui fait tout le sel de cette équipe, c’est qu’elle n’a aucun point commun avec les anciens compagnons du King.
Il serait complètement illusoire de compter sur une défense aussi monstrueuse que celles des Cavs du premier passage de LeBron et du Heat ensuite. Il serait tout aussi fou d’espérer jouer en 5 out (les cinq joueurs sur le terrain à l’extérieur de la raquette) et de laisser James démolir l’opposition sur de l’isolation en attendant soit qu’il score lui-même soit qu’il offre un tir complètement ouvert à un coéquipier campé derrière la ligne. ll faudra innover, et il y a vraiment de quoi faire : des shooteurs très corrects, trois énormes playmakers, des défenseurs d’équipe intéressants, bref, cette attaque est très intrigante et peut faire des ravages si elle est bien orchestrée.
Pour terminer, outre un potentiel offensif aussi intriguant que monstrueux, ces Lakers peuvent parvenir à défendre très honorablement voire même à se hisser parmi les 8 meilleures défenses du pays.
Faiblesses du roster
Difficile de passer à côté : le talent brut manque cruellement autour de LeBron James. Les Lakers ont passé leur tour pour Kawhi Leonard en espérant le signer l’été prochain et n’ont signé personne pour une durée supérieure à un an.
Ce raisonnement est tout à fait pertinent du point de vue de la gestion de la franchise mais il implique que dans l’immédiat l’équipe est bien pauvre en talents confirmés. En fait, en dehors de James, peu de joueurs auraient pu jouer dans la dernière finale de Conférence Ouest. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il s’agit d’un sujet extrêmement préoccupant quand on tente d’analyser cette équipe des Lakers.
L’autre faiblesse marquante de cet effectif est son gros manque de richesse et de profondeur. Les intérieurs sont extrêmement faibles. McGee devait son temps de jeu principalement au dénuement des Warriors sur son poste. Kuzma va devoir cravacher pour montrer qu’il peut s’inscrire dans la durée avec cette équipe. Wagner n’est pas prêt pour la NBA et Zubac l’est à peine plus.
Les pourpre et or ont au final les défauts de leurs qualités : aussi intrigants qu’ils soient, ces Lakers offrent très très peu de garanties en dehors de LeBron James.
Le joueur clé : Lonzo Ball
Facile oui. Mais en vérité on trouvera difficilement joueur reflétant mieux son équipe que le n°2 de la draft 2017. Prospect intrigant à UCLA, les facéties de son père et sa mécanique de tir atroce lui ont très vite valu d’être le mal aimé de cette classe de draft.
Entre d’un côté un Markelle Fultz out toute la saison mais ultra flashy à Washington et de l’autre des Tatum et Mitchell qui ont explosé tous les compteurs durant leur saison rookie, sans oublier tous les Markkanen, Isaac, Ntilikina, Anunoby, Bell, Brooks et compagnie qui ont fait parler d’eux en bien, Ball a vu son énorme hype d’avant draft être complètement détruite. La saison rookie de Ball est extrêmement difficile à analyser.
Commençons par le négatif : il a explosé tous les records de nullité pour ce qui est du jumpshot et n’avait plus aucun impact sur le jeu dès lors que la balle quittait ses mains. Outre le fait que visuellement cette mécanique fait pleurer du sang à n’importe quel amateur de basket, elle n’était absolument pas efficace. Pour vous donner une idée du massacre, Lonzo Ball, cette saison, a tourné à 30% de réussite derrière l’arc, 63% sur la ligne de réparation et une efficacité globale à seulement 44%. Voyons le positif : on peut très difficilement faire pire et il ne pourra être que meilleur l’an prochain.
Serait-ce parce qu’il a été verrouillé ultra férocement par tous les défenseurs désireux de se payer la tête de son paternel ? Que nenni. Sur ses tentatives derrière l’arc, Lonzo Ball n’a jamais été très contesté. Pas une seule fois en fait. Le défenseur était systématiquement entre 4-6 pieds et 6 pieds et plus. Donc soit ouvert soit complètement ouvert. Pour une réussite franchement pitoyable.
Démonstration en image ? Allez.
Allons.. après tout la réussite à distance ça se corrige, la mécanique aussi.. Oui mais non. Les Lakers ont indiqué (aussi invraisemblable que cela puisse paraître) qu’ils n’envisageaient pas de reconstruire le shoot de leur poulain.
Grands dieux.
Autre problématique : Lonzo Ball n’était pas non plus efficace près du cercle, la faute à un premier pas quelconque et à des mains pas franchement sûres.
Malgré tout, le n°2 de la draft 2017 a montré l’étendue de son talent, là n’est pas la question. Sa vision du jeu et son QI basket augurent d’une belle carrière et il a très agréablement surpris en ayant un véritable impact défensif, chose qu’il n’avait absolument pas à UCLA. Si ses plus fervents défenseurs le présentaient volontiers comme le futur Jason Kidd, personne ne l’attendait aussi bon défenseur tellement sa saison universitaire était embarrassante sur cet aspect là. Outre cette belle surprise, il a évidemment éclaboussé la ligue de toute sa classe avec des éclairs de génie à la passe mais là n’est pas l’essentiel.
Il est rarissime qu’un jeune meneur ait une compréhension aussi aiguë de la gestion des rythmes, du niveau de fatigue de ses coéquipiers et plus globalement du “flow” du match. De plus, le fait qu’il ne pesait pas quand la balle quittait ses mains comporte un signal positif qui n’est pas à oublier : Ball, contrairement à l’écrasante majorité des meneurs de jeu d’aujourd’hui, n’est absolument pas un bouffeur de ballons. Il fait partie du petit comité emmené par Stephen Curry qui n’a pas cette manie de monopoliser le cuir pendant de longues secondes, rendant l’attaque par trop prévisible.
Pourra-t-il confirmer ses belles dispositions et au moins être efficace près du cercle lors de sa saison sophomore ? Bien malin qui pourra le savoir, mais une certitude existe : les Lakers en auront grand besoin s’ils veulent retrouver la postseason.
La problématique de l’équipe : jusqu’où LeBron James arrivera-t-il à porter ces Lakers ?
Les limites de cette équipe sont visibles, mais on peut penser que sur la saison régulière cela devrait faire l’affaire. La division leur confère un avantage considérable et la death lineup avec LeBron en pivot peut leur permettre de démolir la plupart des petites équipes et d’accéder à la postseason… Même si on peut tout aussi bien imaginer un scénario totalement inverse.
Néanmoins, la question du plafond interroge : avec autant d’incertitudes sur l’apport de bon nombre de joueurs de la rotation et des limites criantes en talent individuel, jusqu’où peuvent-ils aller ? La question appelle à une réponse ayant trait aux playoffs.
Un constat froid s’impose : si les Lakers ont le malheur d’occuper le spot 7 ou 8, il n’y aura aucune surprise, une déflagration plein fer signée Golden State ou Houston et à l’année prochaine.
Si en revanche les angelinos allaient chercher les spots 5 ou 6 ? Dur dur quand même. Tomber sur Utah ou OKC qui seront probablement dans les 5 meilleures défenses de la ligue offrirait aux fans une affiche très alléchante… Et sans doute une déception au bout. S’ils auront incontestablement leur chance, peuvent-ils vraiment prétendre aller braconner une bête aussi grosse dès la première année ? Compliqué. Très compliqué.
Le pire dans tout ça ? Même avec une saison de rêve conclue avec une 3è ou 4è place à l’Ouest ils ne seraient pas pour autant tirés d’affaire car il y a beaucoup d’équipes qui, en l’état du moins, peuvent largement les tailler en pièces.
Pour terminer, la dernière interrogation au sujet de ces Lakers reflète à merveille la problématique générale autour de cette équipe: quel est le meilleur scénario et quel est le pire ?
Le scénario de rêve ? Une finale de conférence perdue face aux Warriors après avoir vaincu Denver puis Houston.
Le nightmare scenario ? LeBron seul au monde, les jeunes pas au niveau, les vétérans en taule, les Lakers subissent une humiliation retentissante en ratant encore le wagon pour les playoffs. Conséquence directe de cet échec, Leonard, Butler et Irving leur passent sous le nez à la free agency 2019.
Pronostic
6eme à l’Ouest, entre 45 et 50 victoires.
On peut pronostiquer quasiment tout et n’importe quoi pour ces Lakers.
10e de l’Ouest après une saison mi figue mi raisin ? Pourquoi pas. 3e après une saison MVP de LeBron James et des jeunes qui répondent plus que présent ? Éventuellement.
L’auteur incline vers une place entre 4 et 6 avec entre 45 et 48 victoires à la clé. La rédaction est partagée elle aussi et penche vers une 6e place. Dans les deux cas, est notamment pris en compte le phénomène d’écrasement qui risque de toucher les équipes prétendantes aux playoffs. Notez bien, chers lecteurs, qu’il est probable que ces équipes s’infligent beaucoup de défaites entre elles et qu’il est finalement tout à fait possible qu’aucune de ces équipes excepté les Warriors n’arrive à s’en sortir sans trop de dommages.
L’enjeu de la saison pour les Lakers comme pour tous les autres prétendants aux playoffs à l’Ouest ? Faire un véritable bain de sang à l’Est. Or à ce jeu là, les purple & gold disposent d’un avantage considérable avec la présence de LeBron James dans leur équipe et c’est pour cela que nous les voyons retrouver la post-season.
Avis du Compte FR : @LALakersFR
Quel bilan tires-tu de la saison passée ?
Un bilan forcément positif. La saison dernière a permis aux jeunes joueurs d’emmagasiner de l’expérience et du temps de jeu. Beaucoup ont su saisir leur chance (dont 3 des 4 rookies) et les Lakers affichaient un visage séduisant, notamment défensivement. Les blessures ont impacté notre bilan (notamment celles de ‘Zo, Ingram et Lopez) et on a fait un mois de décembre horrible (3-17 entre le 22 Novembre et le 5 Janvier) mais après, la machine repart et on tourne plutôt bien (25-20 après le 5 Janvier). 35 victoires avec tous ces jeunes , c’est une satisfaction.
Que penses-tu de l’été de la franchise ?
Magic et Pelinka ont essayé de surfer sur cette vague de jeunesse en rajoutant 3 recrues via la draft, aux profils intéressants. Bonga ne devrait pas jouer avec la franchise-mère mais Moe Wagner et Sviatoslav Mykhailiuk ont des arguments pour gratter des minutes. Un petit goût d’amertume en voyant certains joueurs partir (Randle et Lopez notamment), un peu de perplexité en voyant Rondo, Stephenson, Beasley et McGee débarquer à LA. Ce sont dans l’ensemble de bons joueurs (enfin 3 sur 4) mais pas convaincu qu’ils fit parfaitement avec le reste du roster. En somme, on aurait peut-être pu espérer mieux. Mais bon, ce n’est qu’un détail, comment ne pourrait-on pas être hyper enthousiaste de notre été, après avoir signé Lebron James sur 4 ans et avec un cap space conséquent l’été prochain.
Quelles sont les attentes pour la saison prochaine ? Quel scénario te convient pour l’équipe actuelle ?
Du coup, ce mélange entre la fougue de nos jeunes et le génie du King devrait faire bon ménage et on s’attend à retrouver les PO. On est assez impatient, le temps commence à être long. L’hypothétique suite du parcours dépendra de notre jeu et de la place acquise en SR. En termes de jeu, on espère voir les jeunes (Lonzo et Ingram) s’exprimer pleinement, au milieu de ces vétérans. Ils sont la base du projet. On aimerait que la défense soit aussi efficace que l’an passé, malgré les arrivées de vétérans qu’on qualifiera gentiment de laxistes, dans le domaine. On souhaite aussi voir Kuzma s’améliorer en défense, Josh Hart confirmer nos espoirs et Sviatoslav Mykhailiuk enchainer des stepback Trey dans tous les sens parce que c’est le futur GOAT.
Article franchement incohérent je pense même que tu as une dent contre les Lakers
Aucune dent contre les Lakers, bien au contraire, simplement je ne crois absolument pas en l’effectif actuel dont les limites sont beaucoup trop grosses (surtout défensivement) pour prétendre à plus qu’un 1er tour.