La saison 2017-2018, on peut le dire, a comblé les fans de la franchise puisqu’elle termine avec un bilan de 48 victoires pour 34 défaites, à la sixième place de la conférence Ouest. Retour en Playoffs donc pour la bande à AD, une première depuis la saison 2014-2015, mais aussi et surtout un sweep face aux Blazers lors de ce premier tour pour atteindre les demies finales des Playoffs. Une première dans l’histoire des Pelicans (en 2008, la franchise se nommait encore les Hornets de New Orléans) qui a forcément élevé le niveau d’attente des fans pour la saison à venir.
Au niveau individuel, pas la peine de vous fatiguer à chercher l’idole locale. Anthony Davis a encore une fois été monstrueux et même s’il n’y avait aucun suspense pour le trophée du MVP de la saison régulière, avoir son franchise player dans le top 3 de cette course fait toujours plaisir. Cerise sur le gâteau, Unibrow était également nominé dans la catégorie du défenseur de l’année bien que là encore, la concurrence fut trop forte pour qu’il ne l’emporte.
Avec un bilan pareil, il serait normal d’être ambitieux du coté de New Orléans. Après une demie finale de Playoffs, l’appétit de victoire a normalement été bien aiguisé. Du coté du front office il fallait donc aborder cette intersaison de façon à préserver les chances de réitérer les mêmes performances et, pourquoi pas, améliorer le roster.
Malheureusement, les plans théoriques résistent rarement à la réalité des faits et la free agency ne s’est pas forcément déroulée comme prévue. On peut légitimement penser que les plans ont été partiellement chamboulés par les désirs d’ailleurs de certains des membres de l’équipe.
Résumé de l’été
Le moins que l’on puisse dire est que la free agency a été mouvementée du coté de la Louisiane. Loin des remous médiatiques des départs de LeBron et de Kawhi, le départ de DMC du coté des champions en titre a tout même fait grincer quelques dents du coté des observateurs. Il semble néanmoins avéré qu’il s’agisse d’un choix des Pels de ne pas retenir leur pivot All Star coûte que coûte.
Amputés de deux membres de leur cinq majeur, bien que Boogie ait passé une grosse partie de la saison à l’infirmerie et que cela n’ait pas tant impacté les résultats de la bande d’Unibrow, la franchise de Louisiane a du réagir pour renforcer son effectif et espérer continuer sur une lancée prometteuse, malgré le renforcement conséquent de la conférence Ouest où devrait régner cette année plus que jamais une concurrence féroce pour les places en Playoffs.
Le moins que l’on puisse dire c’est que les Pelicans n’ont pas eu l’air de paniquer plus que ça devant la fuite de deux de leurs titulaires. Mieux, ils ont fait le travail sur ce marché de la free agency, en signant Julius Randle et Elfrid Payton notamment, pour palier les départs de DeMarcus Cousins et Rajon Rondo. En somme, il s’agit d’un rajeunissement d’effectif. Tendance confirmée par les arrivées mentionnées et celle d’Okafor.
Si la perte réelle en talent peut être soulignée, notamment sur le court terme, il ne faut pas sous-estimer la faculté de la franchise de News Orléans à sélectionner avec soin les lieutenants qui viendront entourer son franchise player. L’arrivée de Mirotic la saison dernière en est un parfait exemple. Le front office espère donc réaliser le même type d’opérations avec l’arrivée de ces jeunes joueurs, avec cerise sur le gâteau, la possibilité de guider leur évolution et leur progression, impossible avec des joueurs de l’âge de Mirotic par exemple.
Julius Randle tout d’abord, a été la première signature estivale de la franchise. 7ème pick de la draft 2014, le Lakers est monté progressivement en puissance, accumulant temps de jeu et expérience. Sa dernière saison a montré de belles perspectives et un potentiel intéressant, où il a compilé en 27 minutes de jeu 16.1 points de moyenne. Lors d’une série où le jeune ailier fort a pris feu, il est monté sur une dizaine de matchs à 21 pts de moyenne, 10 rebonds, et 4 passes avec une précision frôlant les 60%. Il va pouvoir apporter une polyvalence appréciable, une appétence pour les rebonds et un bien sur des points qui risquent de manquer cruellement avec les départs de Cousins et de Rondo. Il se murmure d’ailleurs que cette arrivée a été encouragée par le franchise player des Pelicans. Peut être ce dernier avait entrevu la possibilité d’une belle association dans la raquette ?
Jahlil Okafor a également signé chez les Pélicans. Top trois de la draft de 2015, le pivot de 2.11 mètres possédait à son arrivée dans la grande ligue un arsenal offensif qui a fait saliver les franchises du haut de la draft. Malheureusement toute médaille a son revers et le jeune de Duke ne fait pas exception : aussi séduisant offensivement que perméable défensivement, il réalisera cependant une saison rookie correcte. La suite de sa carrière sera néanmoins plus mouvementée puisque des Sixers il atterrira aux Nets puis sera agent libre non restreint durant la free agency de cette année. Les Pelicans réalisent un pari peu risqué. Dans le pire des cas, Randle sera déjà là pour le poste 4 permettant de décaler Anthony Davis en 5, et si Okafor finit par exploser, ce sera alors un bon renfort pour un investissement finalement bien mince. Nous avons pu voir sa préparation physique par le biais des réseaux sociaux et le moins que l’on puisse dire c’est que le troisième pick de 2015 a travaillé pendant l’été. Affuté, il semble l’être également sur le plan mental et tous les espoirs sont permis concernant un éventuel lancement du jeune pivot.
Trevon Bluiett quant à lui s’est vu offrir un two way contract suite à ses performances à 3 pts appréciées du coté du front office.
Enfin, Elfrid Payton, en provenance des Suns de Phoenix, pour palier le départ aux Lakers de Rajon Rondo, nous y reviendrons.
En ce qui concerne la draft 2018, rien de bien palpitant, un seul pick durant cette dernière, situé à la 52ème position, le jeune Tony Carr, meneur, qui a directement rejoint un club italien pour l’intégralité de la saison à venir.
Effectif 2018-2019
Meneurs : Jrue Holiday, Franck Jackson, Elfrid Payton,
Arrières : Trevon Bluiett, Ian Clark, E’twaun Moore
Ailiers : Solomon Hill, Darius Miller, Troy Williams, Kenrich Williams, Garlon Gree
Ailiers fort : Anthony Davis, Nikola Mirotic, Julius Randle, , Cheick Diallo
Pivot : Alexis Ajinça, Jahlil Okafor, Emeka Okafor
Jeu et Coaching
Centré autour de la raquette avec un joueur dominant comme l’est Anthony Davis, la franchise de Louisiane devrait encore pêcher derrière l’arc. Faibles au poste 3, les Pelicans risquent de souffrir de la comparaison avec leurs concurrents directs tant les snipers sont présent à l’Ouest.
Encore une fois l’équipe devrait favoriser le jeu en transition. Avec le PACE la plus élevée de la ligue, et des joueurs athlétiques ne rechignant pas à courir, comme Randle ou Holiday, nous ne devrions pas voir beaucoup de jeu sur demi-terrain du côté de la franchise de Louisiane. Il s’agira d’appliquer un jeu rapide et offensif sans laisser le temps à la défense adverse de se mettre en place. Style de jeu qui correspond très bien au tandem coach-assistant coach formé par Alvin Gentry et Chris Finch.
L’équipe possédait l’an passé l’un des plus hauts pourcentages de passes décisives de la ligue. Si ce taux devrait fatalement baisser suite au départ de Rondo, mais aussi d’un intérieur-créateur comme DeMarcus Cousins, il n’est pas impossible que le groupe trouve d’autres options, notamment avec Payton.
Quel 5 majeur ?
Autour des deux indéboulonnables que sont Davis et Holiday, Mirotic devrait prendre place au poste 4. Selon les premières tendance pour le poste 3, Solomon Hill devrait être le titulaire. La question sera alors de savoir si Payton sera placé à la mène et Holiday décalé une nouvelle fois aux postes 2-3 comme c’était le cas l’an dernier. Cela va dépendre la faculté de la nouvelle recrue à assumer les responsabilités autrefois supportées par le néo-Laker.
Elfird Payton – Jrue Holiday – Solomon Hill – Nikola Mirotic – Anthony Davis
Enfin, il nous faut évaluer l’impact de l’arrivée d’Okafor. Comme nous l’avons mentionné le pari n’est pas excessivement risqué tant la rotation à l’intérieur est riche. Les possibilités que le pick 3 de 2015 finisse par prendre de l’ampleur sont minces, tant il semble inadapté à la NBA moderne. S’il parvient à franchir un cap tant mental que sportif, la perspective de le voir prendre le poste 5 afin de consolider une raquette de feu offensivement au relais d’Unibrow reste alléchante. Du coté des intérieurs, finalement, la flexibilité du roster offre plusieurs options intéressantes, car il ne faut pas oublier Mirotic, auteur d’une demie saison honorable sous le maillot des Pels. C’est plutôt du coté du back court que les doutes sont présents. Qui épaulera Jrue Holiday en octobre ? Payton a-t-il l’étoffe d’un titulaire chez une franchise qui vient de faire une demie finale de conférence ?
Forces du roster
L’effectif a été rajeuni avec les arrivées de Payton et de Randle. Les Pelicans auront ainsi une base solide sur laquelle ils pourront bâtir les prochaines saisons. Ils pourront se focaliser sur les derniers éléments à renforcer afin de devenir une force à prendre en compte dans une conférence Ouest toujours plus compétitive. La course à l’armement est lancée.
Autre point fort, bien entendu, celui qui est peut être le meilleur pivot de la ligue, Monsieur Anthony Davis. En progression constante depuis ses premières années, il ne cesse d’impressionner tous les observateurs. Trop mobile pour être défendu par les autres postes 5, il détonne dans la raquette adverse et sa palette offensive semble s’étoffer d’année en année. Peu friand de tir à trois points, il semble néanmoins avoir progressé dans l’exercice, malgré un faible volume de tentatives.
La raquette des Pels peut également être mentionnée comme un avantage majeur. Randle et Davis formeront une paire qui donnera des sueurs froides à beaucoup d’équipes et qui semble capable d’infliger de sévères corrections à pas mal de défenses, notamment en prenant possession du rebond offensif.
Offensivement, les arrivées de Payton et Randle viennent compenser les pertes. A voir cependant si les Pelicans vont progresser dans ce domaine car l’apport de DeMarcus Cousins perdu, pourrait réduire le plafond de cette équipe, sans compter les connexions qui existaient entre Rondo et Davis. Point encourageant, la récente montée en puissance de Randle lors de la saison précédente place son partenariat avec Unibrow sous les meilleurs auspices.
Par ailleurs, lorsque l’on compare les statistiques on peut s’apercevoir que les Pelicans ne sont pas l’équipe la plus aggressive à 3pts, seulement en 18ème position des équipes qui tentent le plus alors qu’ils sont 13ème au pourcentage de réussite dans l’exercice. Néanmoins, compte tenu des lacunes de l’effectif et du manque de spécialistes, ce pourcentage était très satisfaisant. L’avenir nous le dira mais rares sont les franchises qui peuvent espérer faire un bon parcours en Playoffs sans être préssentis comment de véritables menaces pour créer les espaces dans la raquette. Or les joueurs des Pelicans ne peuvent être ignorés car ils sont de véritables dangers. Une belle surprise à réitérer.
Défensivement, avec Davis, Holiday, et avec le retour de Solomon Hill et l’arrivée de Payton, New-Orleans va certainement améliorer son imperméabilité dans leur moitié de terrain, eux qui étaient déjà dans la 14ème défense de la ligue. Boogie n’était pas spécialement reconnu pour être un défenseur d’élite là où les nouvelles recrues devraient montrer de bien meilleures aptitudes à protéger leur cercle.
Faiblesses du roster
Le poste 3 semble être une carence destinée à durer du coté de New Orleans. Un poste majeur dans la NBA moderne qui devrait revenir à Solomon Hill cette année. Le point à améliorer à n’en pas douter lors des prochaines free agency et draft à venir.
Défensivement, il faudra certainement resserrer un peu les vis afin de rapprocher l’équipe du haut du tableau en ce qui concerne le defensive rating. Encaissant près de 105.6 points pour 100 possessions, l’équipe est plus proche à ce niveau-là du bas de classement que des leaders que sont les Celtics ou le Jazz. Lorsque l’on voit le beau parcours de ces derniers, on se dit qu’il y aura un effort à faire pour tenter de les imiter.
Les rebonds sont également une faiblesse de la franchise de Louisiane puisqu’elle n’est que 21ème dans ce domaine. Une forme d’outrage lorsque l’on voit les athlètes présents sous les panneaux. L’apport de Randle sera déterminant en la matière, du moins on l’espère. Il faudra alors travailler la protection du cercle pour s’améliorer. Le travail des joueurs extérieurs sera prépondérant pour aller dans ce sens.
Enfin, faiblesse mentionnée par plusieurs observateurs, le coaching d’Alvin Gentry qui ne permet pas de tirer le meilleur parti de son effectif. Souvent décrié pour son manque d’impact, le coach aura fort à faire cette année pour prouver qu’il peut ramener son équipe en Playoffs. Un échec qui avait coûté sa place à son prédecesseur.
Le joueur clé : Anthony Davis, Who Else ?
Évidemment, il serait également tentant de parler de Jrue Holiday, tant le meneur, décalé en 2 pour faire de la place à Rondo, a pu briller la saison passée, plus particulièrement en deuxième partie de saison et durant les Playoffs. Mais qu’on ne s’y trompe pas, la clé de voûte de l’édifice en Louisiane tient sur les épaules d’un seul homme, celles d’Anthony Davis. Dominant des deux cotés du terrain, il devra une fois encore accomplir une énorme saison s’il veut hisser son équipe en post-season cette année. Sans l’apport initial conséquent d’un DeMarcus Cousins ayant mis 25 pts par match, Unibrow devra compiler des performances XXL. Et pourtant, c’est peu dire que la saison passée le franchise player a envoyé du lourd : face aux Suns notamment, sa feuille de stats parle d’elle-même 53 points, 18 rebonds, 3 passes et 5 contres. Trois jours plus tôt, face au Heat, il terminera la rencontre avec 45 points, 17 rebonds, 2 passes, 5 contres et 5 interceptions. Troisième homme de la course au MVP, il sera encore un prétendant sérieux cette année s’il parvient à rester sur sa lancée, et porter son équipe en post-saison malgré une concurrence qui s’annonce féroce. Sous contrat avec la franchise qui l’a drafté jusqu’en 2021, il est les fondations sur lesquelles le front office veut bâtir.
La problématique : Remplacer Rondo, le développement de Payton ?
La connexion qui avait lieu entre Rondo, Davis et Holiday a été brisée par cette free agency. Les observateurs doutent de la capacité de Payton a prendre le relais. En effet, tant sur le plan de l’expérience que sur celui du talent, la nouvelle recrue fait pâle figure en comparaison à la perte subie. Il ne faut néanmoins pas trop noircir le tableau car le jeune meneur a eu l’occasion de montrer de belles choses et n’a pas à rougir de ses statistiques lors des deux dernières saisons. Cependant, Rondo a sublimé son partenaire au poste 4 toute la saison et l’entente entre ces deux joueurs, alliée aux fulgurances d’un Holiday, a permis à la franchise de réaliser de belles performances lors de la régulière mais également en Playoffs. Les attentes légitimes des fans de New Orléans risquent donc d’être lourdes pour les jeunes épaules de Payton.
Pronostic
10eme à l’Ouest, entre 39 et 44 victoires.
Dans un monde idéal, après une saison ponctuée par une demie finale de conférence à l’Ouest, stoppée par les futurs vainqueurs, les Pelicans, portés offensivement par un Jrue Holiday de gala et un Anthony Davis encore plus monstrueux que l’an dernier, arrivent à être plus hermétiques défensivement qu’ils ne l’ont été l’an dernier et accrochent une place en Playoffs malgré une féroce compétition. Malheureusement, en fonction du classement final de la régulière, ils auront probablement fort à faire dès le premier tour et risque de rencontrer un ogre, notamment les Warriors ou les Rockets. Même en étant optimiste, il semble compliqué qu’ils réitèrent leur exploit de l’an dernier lorsqu’ils avaient sorti sèchement les Blazers au premier tour. Une qualification en Playoffs serait néanmoins positive même si le bilan semble voué à être moins bon que la saison passée. Il faudra faire preuve d’ambition pour les Pelicans et le front office devra donner des signes de cela car le contrat d’Anthony Davis approche de son terme et nul doute qu’il sera courtisé à ce moment là.
Les départs cumulés de Rondo et de Cousins ont fait mal à un effectif des Pelicans pas aidé par Alvin Gentry qui aura toutes les peines du monde à faire prendre la nouvelle mayonnaise en Louisiane. L’apport offensif de Payton et de Randle, s’il devait ne pas se montre à la hauteur des attentes risque d’enterrer les espoirs de post season du côté des Pels. Si s’ajoute à cela un Jrue Holiday qui n’arrive pas à être aussi décisif et régulier que l’an dernier, Anthony Davis va se retrouver trop esseulé pour, à lui seul, assurer les Playoffs.