Nouvelle saison dans l’Arizona et nouvelle plongée dans les nappes phréatiques de la ligue, avec le pire bilan de la conférence Ouest pour la deuxième saison consécutive, sanctionnant le deuxième pire exercice de l’histoire de la franchise (21-61). Et en plus, Phoenix y a mis la manière : pire défaite all-time à domicile dès l’ouverture de la saison, licenciement d’Earl Watson au bout de 3 petits matchs au profit de Jay Triano, transfert d’Eric Bledsoe qui ne voulait plus rien avoir à faire avec l’équipe, pire attaque et pire défense de la ligue… Bref, le placard à casseroles est bien rempli et les Suns ont encore bien fait rire la majorité des fans de NBA cette saison – sauf les leurs, évidemment.
Il y a heureusement quelques embryons de satisfactions. Devin Booker a confirmé qu’il savait scorer à la pelle (19 rencontres à 30 points ou plus, 3 à 40 points ou plus), et sa crédibilité dans la ligue se fait grandissante. À ses côtés, après une première moitié de saison délicate, Josh Jackson a réalisé une fin d’exercice en boulet de canon – 18.7 pts et 5.9 rbds après le All-Star Break, assortis d’une activité défensive des plus intéressantes. L’arrière/ailier est en bonne voie pour prouver aux Suns qu’ils ont fait le bon choix en le sélectionnant en 2017, même s’il reste encore du travail.
Mais la meilleure nouvelle à l’issue de la saison fut bien sûr l’obtention du premier choix de la draft, venant “récompenser” les atrocités commises dans l’Arizona durant 82 matchs. Avec celui-ci, les Suns avaient l’opportunité d’ajouter un talent extrêmement prometteur à un effectif qui ne demande qu’à progresser et s’étoffer. L’intersaison était donc attendue avec impatience.
Résumé de l’été
Avoir le premier choix, c’est bien, mais savoir dans quelle direction on veut aller, c’est mieux. C’est ainsi que pendant que Twitter s’enflammait sur le dilemme Ayton/Doncic, les Suns se penchaient sur la question du coach. Jay Triano a mené la mission tanking à bien, mais pour passer un palier, Phoenix voulait autre chose. Un vent de fraîcheur, une vision du jeu différente, de la nouveauté. À ce titre, le recrutement d’Igor Kokoskov s’inscrit parfaitement dans cette optique puisqu’il est le premier entraîneur né sur le sol européen à entraîner une équipe NBA. Mais le natif de Belgrade présente également un CV fourni, avec 18 ans de carrière comme assistant coach en NBA – les 3 derniers du côté du Jazz, l’une des équipes les plus surprenantes de la saison passée. Si l’on ajoute à cela le titre européen acquis aux commandes de la Slovénie en 2017, on peut considérer Kokoskov comme un entraîneur solide, qui manque d’expérience en tant que head coach mais qui a l’occasion de faire ses armes dans un contexte qui n’exige pas de résultats immédiats.
Si le recrutement du coach de la Slovénie a pu conduire certains à penser que les Suns choisiraient Luka Doncic en n°1, il n’en a rien été. Le 21 juin, c’est bien DeAndre Ayton qui a été appelé en premier par Adam Silver, comme prévu. Il faut dire que le pivot avait tout du choix évident : potentiel offensif affolant, physique monstrueux, enfant du pays, star de la fac locale d’Arizona, les arguments ne manquaient pas.
Phoenix a donc assuré le coup en n°1, mais disposait également des 16e, 31e et 59e choix.
En 16e choix, les Suns ont sélectionné Zhaire Smith et l’ont échangé dans la foulée à Philadelphie en compagnie d’un premier tour 2021, leur permettant ainsi d’intégrer le prometteur Mikal Bridges dans leurs rangs. S’il n’est pas pressenti comme un futur dieu de la balle orange, le joueur de Villanova a tout pour devenir un excellent shooteur doublé d’un défenseur performant. Le profil de joueur utile à toutes les équipes.
Au deuxième tour, Phoenix a misé sur Elie Okobo et George King. Le français sort d’une saison pleine du côté de Pau-Lacq-Orthez (13.9 pts et 5.1 ast à 49% et 42% à 3 points) et pourrait profiter d’une hiérarchie loin d’être évidente au poste de meneur de jeu pour créer la surprise. Quant à King, drafté en toute fin de 2e tour, il devrait être surtout utile pour secouer sa serviette lors des actions d’éclat de ses coéquipiers, quand il ne jouera pas en G-League.
À côté de cette draft riche, les Suns y sont également allés de bon coeur au niveau des arrivées et départs. Dès le premier jour de la free agency, on apprenait la signature de Trevor Ariza, pour un an et 15 millions de dollars – si vous arrivez à négocier une augmentation pareille de votre côté, chapeau bas. Soldat aguerri et champion avec les Lakers en 2009, l’ailier peut constituer une réelle plus-value pour l’équipe, surtout que lorsque vous demandiez un 3&D expérimenté à Phoenix l’an dernier, c’est Jared Dudley qui pointait sa tronche (Jared on t’aime). Vous en conviendrez, on passe plusieurs paliers d’un coup. À l’image de JJ Redick à Philadelphie, Ariza peut aider les jeunes à progresser mais possède encore suffisamment de jambes pour contribuer directement sur le parquet. Dans une équipe réputée pour son manque de dureté défensive, sa présence ne peut qu’être positive.
L’autre chantier de l’intersaison concernait l’extension de contrat de Devin Booker. Principal remède contre la dépression depuis son arrivée dans l’Arizona en 2015, l’arrière pouvait logiquement prétendre à un contrat maximum au regard des services rendus. Contrat que la direction lui a offert sans vraiment de discussion, confirmant sa confiance absolue en Booker pour être le visage de la franchise. Avec 158 millions de dollars sur les 5 prochaines années, ce-dernier aura en tout cas de quoi mettre du beurre dans les épinards en quantité industrielle.
Côté départs, Alan Williams, Alec Peters et Alex Len paient directement l’arrivée d’Ayton dans une raquette déjà garnie. Le passage de l’ukrainien ne restera pas dans les annales, et sa sélection en 5e position en 2013 paraît aujourd’hui bien excessive. Tyler Ulis, Danuel House et Elfrid Payton font également leurs bagages, tout comme Jared Dudley, envoyé à Brooklyn contre Darrell Arthur.
On croyait l’effectif bouclé après la resignature d’Isaiah Canaan et l’acquisition de Richaun Holmes, mais c’était sans compter ce trade de dernière minute impliquant Brandon Knight, pourtant pressenti comme meneur titulaire pour la saison à venir. C’est pourtant à Houston que celui-ci tentera de faire un retour en force après une saison blanche. Il part pour le Texas accompagné de Marquese Chriss, en échange de Ryan Anderson et De’Anthony Melton. Un échange de contrats foireux et d’incertitudes, qui nous donne l’effectif suivant pour la saison 2018-2019 :
Meneurs de jeu : Shaquille Harrison, Elie Okobo, Isaiah Canaan
Arrières : Devin Booker, Mikal Bridges, Troy Daniels, De’Anthony Melton
Ailiers : TJ Warren, Josh Jackson, Davon Reed, Trevor Ariza, George King
Ailiers forts : Ryan Anderson, Dragan Bender, Richaun Holmes, Darrell Arthur
Pivots : DeAndre Ayton, Tyson Chandler
L’effectif est encore déséquilibré, avec 3 meneurs et 4 ailiers forts mais pas un seul titulaire en puissance, ainsi que des ailes surchargées. Au delà des intouchables que sont Devin Booker, Josh Jackson et DeAndre Ayton, nul ne semble être à l’abri d’un transfert en cours de saison. Surtout que le besoin d’un meneur solide risque de se faire de plus en plus fort au cours de la saison. Mais niveau jeunesse et talent, il y a de quoi nourrir des espoirs, comme chaque année avec les Suns…
Jeu et Coaching
Le point positif pour Kokoskov, et qui devrait contribuer à lui enlever un peu de pression, c’est qu’il ne pourra pas faire pire que la saison dernière. C’est l’avantage d’arriver aux commandes de la pire attaque et de la pire défense de la ligue en 2017-2018. Les chantiers sont donc nombreux mais on pourrait résumer la mission pour la saison suivante en ces termes : développer les jeunes et bâtir les fondations d’un projet de jeu. Malgré quelques fulgurances, on s’ennuyait ferme devant le jeu peu inspiré de Phoenix l’an passé et, si le nombre de victoires ne risque pas de doubler du jour au lendemain, on aimerait au moins pouvoir s’enflammer régulièrement.
Non moins important, le chantier défensif peut aussi être vu comme une urgence tant les Suns ont souffert dans ce secteur. Reste à savoir quelle hiérarchie de priorités sera présente dans l’esprit de Kokoskov, car il sera compliqué de doter les Suns d’un jeu flamboyant et d’une défense solide à la fois. Même si compte tenu des forces en présence, on pourrait se dire qu’il sera plus aisé de faire de bonnes choses en attaque, notamment au regard de la draft d’un DeAndre Ayton qui a emballé nombre de scouts avec ses prouesses offensives, et en a refroidi certains par sa relative nonchalance en défense. En couplant cela au talent de Devin Booker et aux multiples shooteurs présents sur les ailes, il y a certainement de quoi espérer.
Quel 5 majeur ?
Alors là, chers amis, c’est la foire. Beaucoup de questions se posent quant à la composition d’un 5 où seuls Devin Booker et DeAndre Ayton apparaissent comme des évidences. Qui prendra la mène ? TJ Warren conservera-t-il sa place alors qu’il est une monnaie d’échange en puissance ? Qui jouera en 4 ? Autant d’interrogations qui complexifient les choses mais on va tout de même se mouiller car nous sommes des gens courageux et intrépides :
Devin Booker – Josh Jackson – Trevor Ariza – Ryan Anderson – DeAndre Ayton
En se basant sur la tendance actuelle de favoriser la polyvalence sur les ailes et de ne jouer qu’avec un seul intérieur de métier, couplée à l’info de notre Woj national indiquant que les Suns espéraient faire démarrer Anderson en 4, on opte pour une titularisation de l’ex duo de Houston sur les postes 3 et 4 . Ce qui suggère également que TJ Warren n’entre pas vraiment dans les plans de Kokoskov. On peut évidemment se tromper. À la mène, l’absence totale de meneur digne de ce nom oblige à bricoler, et c’est donc Devin Booker que l’on titularise, comme ce fut le cas à plusieurs reprises la saison passée. Quant à Josh Jackson, il peut devenir un lieutenant très complémentaire du duo Booker – Ayton, et doit donc voir son temps de jeu augmenter pour continuer de le développer.
Forces du roster
Boosté par sa prolongation de contrat lucrative, Devin Booker devrait encore être le fer de lance de Phoenix pour la saison à venir. On commence à savoir de quoi l’arrière est capable, encore faut-il que le soliste sache se transformer en leader. Avec Josh Jackson et DeAndre Ayton à ses côtés, Phoenix dispose d’un trio excitant qui devrait aider à poser pas mal de popotins sur les sièges de la Talking Stick Resort Arena. Jackson a réalisé une fin de saison en boulet de canon et on est impatient de constater ses progrès, d’autant que sa solidité défensive fait de lui un complément idéal pour Devin Booker. Quant à Ayton, même s’il a encore tout à prouver, impossible de ne pas considérer le pivot comme une force majeure en théorie. Les Suns espèrent avoir enfin trouver la pièce centrale de leur raquette, après des années de recherche vaine entre la pré-retraite de Tyson Chandler, l’échec Alex Len et les promesses de Marquese Chriss et Dragan Bender qui tardent à se concrétiser – vous n’avez pas idée du nombre de calmants nécessaires à l’auteur pour ne pas s’étendre avec plus de cruauté sur le cas de Marquese Chriss.
Autour de ce trio, l’effectif présente une grosse polyvalence sur les ailes où tous les postes sont doublés voire triplés. L’arrivée de Trevor Ariza est un bon coup de la part de la direction, qui se dote d’un joueur expérimenté capable de chapeauter les jeunes et qui a tout pour être le leader défensif de cette escouade. Avec son contrat d’un an, il ne plombe pas les finances de la franchise et sa venue ne peut qu’être bénéfique.
Sur le banc, Mikal Bridges a le potentiel pour être le remplaçant 3&D attitré derrière Jackson et Ariza, mais il va devoir gagner sa place. Il y a beaucoup de shooteurs sur les ailes, avec des joueurs comme Davon Reed et Troy Daniels qui constituent une concurrence ni trop ridicule ni trop forte pour le rookie. Un contexte idéal pour amener ce dernier à se dépasser et se rendre indispensable à Kokoskov.
Faiblesses du roster
Comme pour beaucoup d’équipes jeunes en reconstruction, les faiblesses sont malheureusement plus criantes que les forces, même si les Suns ne sont pas les plus mal lotis.
Le poste de meneur est clairement le maillon faible du 5. On ne sait pas si Booker pourra assumer ce rôle sur la durée, ni s’il saura continuer à scorer tout en ne paralysant pas le jeu collectif. N’est pas Stephen Curry qui veut, surtout sans un Draymond Green à côté. Un trade est peut être dans les cartons, mais à l’heure d’écrire ces lignes, aucun mouvement n’a eu lieu, laissant Phoenix dans une situation des plus précaires à ce poste. Sur le banc, on retrouve deux jouvenceaux en les personne de Shaquille Harrison et Elie Okobo, qui ont montré de belles choses mais qui sont encore très loin de présenter une solution suffisamment robuste pour mener le jeu d’une équipe NBA. Même constat pour Isaiah Canaan, qui peut rendre des services sur séquences, mais pas plus. Sauf trade en cours de saison ou éclosion inattendue, la situation au poste 1 risque d’être un gros caillou dans la chaussure de Kokoskov.
Autre cas problématique : quid de TJ Warren ? L’ailier a clairement un profil de titulaire mais sa présence semble gênante pour l’épanouissement de Josh Jackson et Mikal Bridges, sur lesquels Phoenix a vraisemblablement choisi de miser une partie de son avenir. On pensait voir Warren servir de monnaie d’échange durant l’été, mais à l’heure actuelle, il fait toujours partie de l’effectif. On ne sait pas trop comment Kokoskov va gérer cette situation, ni l’impact que cela aura sur le vestiaire. Une sorte de problème de riche, mais qui ne doit pas brider la dynamique collective.
Quant à la raquette, elle a peut-être trouvé son leader en la personne d’Ayton, mais à côté, aucune hiérarchie n’est claire. Il y a du vétéran, du jeune, mais très peu de garanties. Les arrivées de Ryan Anderson, Darrell Arthur et Richaun Holmes vont donner du pain sur la planche à Dragan Bender, qui va vraiment devoir cravacher dans ce qui semble être la saison de sa dernière chance dans l’Arizona. Tyson Chandler peut être un très bon mentor pour Ayton, en particulier en défense, mais pour le reste, on y voit flou, surtout si Ryan Anderson affiche le même niveau que l’année dernière du côté de Houston.
Le joueur clé : DeAndre Ayton
Alors oui, faire d’un rookie un facteur X peut paraître ingrat. Mais c’est le prix à payer pour un n°1 de draft, car c’est principalement de lui que la progression de l’équipe doit provenir. La raquette de Phoenix était un sketch absolu depuis des années et celui qui doit faire comprendre que la plaisanterie a assez duré est arrivé. Cependant, la nonchalance défensive montrée par séquences à la fac peut faire craindre des rechutes. Bien sûr, on n’attend pas des miracles dès la première saison, mais un état d’esprit irréprochable serait la moindre des choses. En attaque, au vu de la production de la raquette des Suns dans ce secteur jusqu’à présent, on ne voit pas comment le rookie ne pourrait pas arriver à faire mieux.
De la réussite de la saison d’Ayton dépendra sans doute le nombre d’antidépresseurs consommés dans l’Arizona. S’il prouve que sa place n’est pas usurpée, de vrais motifs d’espoir peuvent naître pour l’avenir. Si sa saison est plus timide, les fans risquent de se retrouver dans une configuration similaire à l’an passé, avec Booker, Jackson, et leurs yeux pour pleurer en attendant mieux.
La problématique de l’équipe : a-t-on enfin trouvé une base sur laquelle construire les Phoenix Suns ?
Les Suns se sont renforcés, c’est bien. Comme à peu près toutes les équipes de la conférence Ouest. La course à l’armement a encore gagné en violence cette saison, et il faut bien reconnaître que malgré une intersaison plutôt réussie, l’effectif de Phoenix paraît encore très léger pour espérer quoi que ce soit de sérieux. Une absence de pression bénéfique pour un head coach débutant et des jeunes en quête d’expérience, mais qui ne doit pas laisser une fois de plus la situation dégénérer en une parodie de basket.
Depuis les espoirs déchus de la saison 2013-2014 – playoffs manqués malgré 48 victoires – Phoenix a tenté beaucoup de choses, a construit, détruit, reconstruit et re-détruit, sans jamais arriver à bon port. Un nouveau redémarrage à zéro serait un échec cuisant pour la direction. Il est donc temps de bâtir des fondations solides, avec des joueurs sur lesquels s’appuyer durablement et une identité de jeu propre. L’effectif tel qu’il est aujourd’hui semble en mesure d’apporter des satisfactions sur ces points, avec un trio de jeunes complémentaires au potentiel flamboyant. Si tout ce petit monde ne se perd pas en chemin, si Kokoskov parvient à faire tirer tout le monde dans la même direction, des progrès certains sont à venir dans l’Arizona.
Pronostic
14eme à l’Ouest (Entre 29 et 35 victoires)
Si tout se goupille bien, les Suns pourraient enfin proposer un jeu excitant et montrer les prémices d’un avenir radieux. Le trio Booker-Jackson-Ayton a de sérieux arguments à faire valoir, sous les ordres d’un coach qui ne peut que surprendre. Bien sûr, atteindre les playoffs dès cette saison est un objectif bien trop ambitieux compte tenu du carnage absolu que sera la lutte pour les 8 places qualificatives à l’ouest, mais le simple fait de devenir autre chose qu’une blague ambulante serait à coup sûr appréciable pour les fans. Tout ne se fera pas du jour au lendemain mais même si les victoires ne suivent pas, il faut à tout prix que les Suns fassent un (ou plusieurs) pas en avant, après des années de pérégrinations qui ont abouti à très peu de résultats. Repartir pour une année de tanking serait un véritable échec, il est temps de sortir la tête de l’eau une bonne fois pour toutes.
L’avis du compte FR (@SunsFR)
Quel bilan tires-tu de la saison passée ?
Collectivement, la saison passée fut risible une fois de plus. Démarrer avec deux défaites de plus de 40 pts d’écart lors des trois premiers matchs a donné le ton. Certes Watson a vite été évincé mais malgré de bonnes choses sous Triano qui l’a remplacé… les Suns ont sombré assez rapidement à nouveau et ont préféré jouer la grande course au tanking de l’extrême. Donc ce fut catastrophique. Et individuellement, à part les cas Booker, Warren et la très convaincante 2e partie de saison de Josh Jackson, on ne gardera rien.
Que penses-tu de l’été de la franchise ?
L’été fut surprenant. On s’attendait assez peu à voir les Suns accueillir 4 rookies dans son roster déjà très jeune. On pensait que les dirigeants allaient échanger quelques picks pour plus tard ou chasser du vétéran. Il n’en fut rien, ils ont certes tradé deux choix de draft mais pour obtenir Bridges. Ce qui a fini de surprendre fut évidemment la signature d’Ariza, musclant encore plus des ailes ultra fournies avec Warren, Jackson et donc Bridges. La ligne de conduite est assze claire cependant. PLUS DE SHOOTEURS dans une équipe qui en manquait
Quelles sont les attentes pour la saison prochaine ? Quel scénario te convient pour l’équipe actuelle ?
Bien sûr, on est ravi d’avoir obtenu le 1er choix de draft car en Ayton tu as un point d’encrage quasiment jamais vu dans la vallée du soleil. La bonne surprise fut la draft d’Okobo. Le poste de meneur était recherché mais on ne pensait pas qu’il nous tomberait dans les bras avec le 31e choix. Avoir un frenchy dans l’équipe que tu aimes suivre est un vrai plus. Surtout que ses chances d’avoir du temps de jeu sont réelles.
Les attentes sont relativement simples. Progresser sereinement. La conférence Ouest reste étouffante avec un niveau général bien trop élevé pour des Suns aux dents de lait. Il faut être réaliste. L’effectif est plaisant sur le papier, assez cohérent aussi et plutôt bien fourni mais l’arrivée de Kokoskov aux manettes redistribue les cartes. Il va falloir apprendre de nouveaux systèmes de jeu et une philosophie différente. Cela prendra du temps, et il faudra lui en laisser. Le but n’est pas de viser les PO dès cette année. C’est encore trop ambitieux actuellement. Mais, rien n’empêche d’avoir un beau rendu sur le parquet. On souhaite (veut) donc une équipe structurée, bien hiérarchisée, avec des joueurs qui évoluent le mieux possible ensemble. Cela fait très longtemps qu’on n’a pas vu des Suns soudés, solidaires et pratiquant un basket appréciable pour les yeux. On ne cache pas qu’être la risée de la ligue devient pesant pour les fans comme nous. Phoenix était une place forte dans la ligue. Elle doit le redevenir progressivement.
S’il fallait donner une fourchette, être entre 30 et 35 wins cette saison en ayant une équipe qui fait des coups et dégage un vrai style : On signe.