L’ère DeMarcus Cousins, jalonnée de défaites, s’est arrêtée à la trade deadline 2017. Si l’échange avait laissé de nombreux perplexes, les dirigeants avaient en revanche surpris leur monde en réalisant un été 2017 unanimement salué. Si ce constat peut paraître étonnant pour une franchise faisant parti de la prestigieuse NBA, il faut bien comprendre que les Sacramento Kings ne nous avaient pas habitués à faire des choix cohérents et à réaliser des bons paris. S’il faut leur accorder qu’elle a toujours su prendre des risques, les voir prendre des décisions “évidentes” rassurait les observateurs et les fans quant à l’avenir. Entourant un jeune groupe avec des vétérans comme George Hill, Zach Randolph ou Vince Carter particulièrement loué pour son comportement avec les nouveaux venus en NBA, on se prêtait même à croire que les progrès pourraient être accélérés pour les jeunes pousses de Sacramento, De’Aron Fox en tête.
Il n’en fut pourtant rien. A peine plus victorieux que les Suns, la saison des Kings fut un total désastre et on doit bien reconnaître que regarder l’équipe évoluer fut véritablement pénible. Peu inspirés en attaque, l’équipe n’avait pas non plus la structure défensive que l’on attendait d’un coach comme Dave Joerger – si ce fut à une place promise que les Kings finirent et qu’il n’y a donc pas eu “déception”, c’est sans la manière qu’on espérait pour eux, malheureusement.
Pour cause, George Hill extrêmement décevant et démotivé par sa situation fut échangé aux Cavaliers à la fin de la période des échanges, quittant une équipe qui continua à couler jusqu’à la fin de l’exercice. Les jeunes se montrèrent quant à eux en deçà des attentes – y compris Fox qui à défaut de réaliser une mauvaise saison peine encore à peser dans un effectif à la dérive. En fait, à l’inverse d’autres équipes dans une saison communément appelée de “tanking”, on aurait aimé voir quelques matchs marquants dans l’oraison funèbre que fut cette traversée 2017-2018. Il n’en fut hélas rien, tuant dans l’œuf les attentes suscitées par un été précédant qui semblait réussi.
A noter toutefois dans cette saison une forme d’amélioration en seconde partie de saison. Si l’ensemble ne fut pas brillant, la prise de pouvoir accordée à la jeunesse après le All-Star week-end a permis de voir un peu plus s’exprimer les débutants qui ont su montrer de l’envie, à défaut de gagner. De quoi gagner le coeur du fan des Kings à défaut de conquérir celui du fan NBA.
Résumé de l’été
Contrairement à certaines équipes en reconstruction, l’été fut plutôt calme à Sacramento. Après avoir laissé libres plusieurs joueurs de bout de banc, et avoir renoncé à prolonger Vince Carter pour ce qui devrait être sa dernière saison en carrière, les Kings se présentaient à la draft avec une belle surprise : un choix de draft top 2 – soit plus que ce qu’elle était censée obtenir le soir de la lottery draft. Si l’ensemble des observateurs voyaient Sacramento obtenir Luka Doncic, les avis ont rapidement évolué au point qu’un certain flou existait à l’orée de la draft.
Finalement, la franchise opta pour Marvin Bagley III. Si le choix a laissé une part importante de l’univers NBA perplexe, on peut arguer sans difficulté que la motivation de l’intérieur à jouer pour Sacramento a clairement influencé la décision de la franchise, puisqu’il était le seul “top prospect” à avoir pleinement joué le jeu des workouts et à avoir rassuré la franchise en transmettant son dossier médical. Ce surplus de motivation face à d’autres prospects défiants a sûrement convaincu les dirigeants que la bonne volonté du joueur serait un plus certain dans leur reconstruction.
Le reste de l’été fut plutôt calme, jusqu’à à la mi-juillet où la franchise décida soudain d’entrer en action. C’est d’abord Garett Temple, vétéran très impliqué dans la franchise et chouchou du public qui fut envoyé aux Grizzlies contre Deyonta Davis, Ben Mclemore – de retour sur les terres de ses premiers échecs – et un second tour de draft 2021.
Une fois l’échange effectué, la franchise pouvait enfin recruter pour compenser ses pertes de l’été. C’est dans un premier temps Nemanja Bjelica qui s’engagea avec les Kings. Puis ce fut le tour de Yogi Ferrell de rejoindre Sacramento, suivi par 2 noms moins connus du circuit NBA : Wenyen Gabriel et Jamel Artis (two way contracts).
Les Kings se sont montrés plutôt calme et n’ont pas montré de réelles ambitions. Les principaux renforts seront des vétérans à l’impact certainement limité. Les attractions majeures de la saison seront donc les progrès de Fox, ainsi que les débuts de Marvin Bagley après une summer league décevante, ainsi que ceux d’Harry Giles qui devrait débuter sa carrière 1 an après sa draft.
Meneurs : De’Aron Fox, Yogi Ferrell, Frank Mason
Arrières : Buddy Hield, Bogdan Bogdanovic, Ben McLemore
Ailiers : Justin Jackson, Iman Shumpert, Jamel Artis
Ailiers Forts : Marvin Bagley III, Nemanja Bjelica, Zach Randolph , Skal Labissiere, Wenyen Gabriels
Pivots : Willie Cauley Stein, Harry Giles, Deyonta Davis, Kosta Koufos
Il ressort de cet effectif un véritable déséquilibre entre un contingent d’arrières correct, et une raquette absolument surchargée. Au milieu, peu voire pas de véritables ailiers au niveau attendu en NBA – ce qui inquiète forcément quant à la saison à venir.
Jeu & Coaching
Comment classer une équipe lorsque vous touchez au pire de chaque côté du terrain ? L’an passé, les Kings étaient la 29eme attaque de la ligue à l’offensive rating, ainsi que le 27eme défensive rating. La raison de cette difficulté à placer le jeu de l’équipe provient de plusieurs problématiques – quelles forces possèdent ce groupe ? Tout d’abord, il ne possède que très peu de shooteurs longue distance dans une NBA où cette arme fait loi. Leur meneur de jeu n’est pas bon dans l’exercice, ils disposent de beaucoup d’intérieurs à l’ancienne qui n’utilisent pas cette arme et donc toute leur force de frappe sur cet aspect du jeu ne se concentre que sur quelques postes et noms.
Face à cette difficulté à créer de l’espace, Sacramento est donc une équipe à l’ancienne, qui doit plus souvent faire appel à du jeu placé, et pour cause : c’est l’équipe la plus lente de la NBA (30eme PACE) – et ce alors qu’elle dispose d’un meneur supersonique qui pourrait faire merveille pour mettre ses coéquipiers sur orbite… Si ses coéquipiers étaient taillés pour cela.
Cette saison, Sacramento ne devrait pourtant pas prendre un virage majeur dans son jeu. Dave Joërger, à la tête de l’effectif, n’aura pas plus d’armes pour transformer le jeu de son équipe. Marvin Bagley est un véritable athlète de première catégorie, néanmoins c’est un intérieur de plus qui va venir s’ajouter dans un roster déjà réellement surchargé. Les lignes extérieures elles semblent encore plus dépourvues que l’an passé, notamment avec les pertes successives de George Hill et Vince Carter qui pouvaient tout deux apporter de l’espace sur le parquet. L’idéal pour cette équipe serait de mettre en place un jeu très lent et très rugueux pour pouvoir, lorsque l’équipe tient le rythme toute la soirée, faire déjouer certains adversaires. Là encore, le problème étant que l’effectif manque de qualités de ce côté du terrain. Si à l’extérieur, Fox et Hield sont des joueurs très physiques, il y a peu d’autres défenseurs de haut niveau à aligner à leurs côtés. Iman Shumpert n’est plus que l’ombre de lui-même en enchaînant les blessures et aucun des ailiers forts ne semble être un bon défenseur. Les pivots de l’effectif peuvent intimider, sans être des défenseurs d’élite – à l’exception peut être de Giles dont on attend encore de connaître le niveau. En outre, les intérieurs sont pour la majorité lents latéralement et ne sont pas taillés pour suivre des extérieurs en pratiquant le switch comme de nombreuses défenses d’élite en NBA.
Le trou au poste d’ailier pose de toute façon problème, et les line-up défensives correctes que peut afficher le roster risquerait grandement de peiner à scorer.
En somme, si le jeu devrait encore être lent pour limiter l’impact du déséquilibre offensif de l’équipe, difficile d’imaginer ce roster trouver une véritable identité lui permettant de pratiquer un jeu satisfaisant et propice à enchaîner quelques victoires.
Quel 5 majeur ?
La question du 5 qui va démarrer les matchs se pose nécessairement. A fortiori quand une franchise laisse entendre la rumeur un peu folle que leur intérieur fraîchement drafté pourrait commencer au poste 3. En pratique, néanmoins, nous osons espérer que quitte à posséder un roster plus faible, le coach ne fera pas cette erreur. En l’état et même si cela me semble compliqué, voici le 5 que je préconiserai :
De’Aron Fox – Buddy Hield – Iman Shumpert – Marvin Bagley III – Willie Cauley-Stein
Plusieurs choses dans ce 5. Tout d’abord, la présence surprenante d’Iman Shumpert. Le niveau du joueur l’an passé et sa fragilité n’en font pas l’élu le plus naturel. Néanmoins, il peut être une défenseur solide et apporte une envergure honorable pour ce poste. S’il me semble que les 4 joueurs sont en l’état les titulaires naturels : Fox, Hield sans l’ombre d’un doute – il me paraît que Bagley doit débuter en tant que second tour de draft, tandis que Cauley Stein est à ce jour le pivot numéro 1 dans la rotation des Kings.
Dernier point l’asbence de Bogdanovic. Un adage de coaching veut que vous ne mettiez pas vos 5 meilleurs joueurs ensemble sur le terrain pour débuter le match. Bogdanovic est clairement l’un des extérieurs les plus importants de l’équipe, mais par souci d’équilibre mais aussi pour mener le banc, il me semble un joueur idéal, tout du moins dans ce roster.
Forces du roster
Petit à petit, les Kings essaient de monter une équipe de super-athlètes. A la manière d’OKC, une part élevée de leurs derniers choix de draft sont des joueurs physiques, puissants, aériens. Que ce soit, Fox, Hield, Cauley Stein et plus récemment Marvin Bagley, il y a plusieurs joueurs qui peuvent s’imposer en dominant leurs vis à vis par ces qualités. A cette liste, on peut ajouter Harry Giles ou le revenant Ben McLemore.
La principale force de ce roster résidera dans cette faculté à prendre l’ascendant par la vitesse, l’énergie ou la verticalité. Un atout qui peut permettre de faire la décision. Au rebond, notamment, Sacramento devrait commencer à devenir usant pour leurs opposants. A condition évidemment, que la tête suive – car si les joueurs qui devraient enchaîner les défaites arrivent résignés, la débauche d’énergie nécessaire à l’utilisation de leurs capacités physiques devrait alors manquer.
A ce titre, il faut espérer que l’équipe saura utiliser ces physiques avantageux pour courrir et profiter de situations de supériorité numérique. C’est une transition que l’équipe doit opérer maintenant que Zach Randolph devrait moins jouer pour faire place à Bagley. L’équipe souvent freinée par l’isolation vers Randolph qui était clairement l’attaquant le plus chevronné du groupe allait à contre-temps, surtout en prenant un vétéran en fin de carrière. Il est temps de le mettre plus souvent de côté et d’user de cette jeunesse qui ne demande qu’à s’élancer.
Faiblesses du roster
Nous avons déjà abordé dans les grandes largeurs les principales faiblesses de ce roster : manque de véritables shooteurs, difficultés en défenses, manque de rythme dans une NBA faite de vitesse et d’espaces. L’une des clés de cette apparente faiblesse réside évidemment pour moi dans l’absence de véritables ailiers de formation qui soient dans les normes en termes de physique, de talent et de polyvalence de ce que la NBA rend nécessaire. Ce déséquilibre rend l’ensemble de l’effectif compliqué à manier pour le coaching staff.
Certes, des joueurs comme Hield ou Bogdanovic vont y passer quelques minutes, mais leur manque de taille et de puissance dans le cas du second complique la tâche. Particulièrement en défense.
En outre, il manque de joueurs capables de dominer en isolation pour attirer les défenses adverses. Et un joueur qui fasse de préférence parti du projet à long terme, à l’inverse de Z-Bo. Comme pour beaucoup d’équipes à ce stade de leur reconstruction, il n’y a pas de véritables star qui émerge, rendant le travail bien plus compliqué. En réalité, les Kings sont faibles dans de nombreux compartiments du jeu et il faudra recruter dans les années à venir pour donner un avenir à ce groupe.
Le joueur clé : Marvin Bagley III
Plusieurs joueurs seront le centre de l’attention des fans de Sacramento l’an prochain. Pour cause, on aimerait voir De’Aron Fox et Buddy Hield franchir un cap réel après des saisons intéressantes. On se penchera également sur le cas Harry Giles, en espérant que ses genoux tiennent le choc d’une saison NBA. Mais celui qui apparaît comme le joueur qui peut aider la franchise à franchir un cap, c’est bien le second choix de la draft 2018. Formidable athlète, on espère voir en lui un intérieur dominant avec une véritable capacité à faire un chantier dans les raquettes.
De cette faculté pourrait naître un début d’équilibre entre secteur extérieur et raquette, en ajoutant un joueur spectaculaire qui se doit de montrer des premiers signes d’émergence en tant que star NBA, il y aurait ainsi moyen de ramener les spots sur la franchise – comme un Blake Griffin dans un style équivalent, mais bien plus puissant et abouti, l’avait fait pour les Clippers.
La problématique de l’équipe : Quelle base donner sans pick de draft ?
La situation des Sacramento Kings est des plus complexes cette saison. Mais si l’on devait la résumer du point de vue de l’effectif, on pourrait le dire ainsi : les picks de draft des Kings pour la saison prochaine ne leur appartiennent pas. Autrement dit, gagner ou perdre n’a aucune incidence sur la lotterie en ce qui les concernent. Ils n’ont donc contrairement à d’autres équipes en reconstruction, absolument aucun intérêt à ne pas engranger de victoires. Ce qui veut également dire que l’ensemble du front office soutiendra ce roster d’un bout à l’autre de la saison, que le coach ne sera pas contrarié dans son travail et que les joueurs ne verront pas leur temps de jeu diminuer s’ils apportent soudain trop sur le terrain.
Néanmoins , lorsque l’on s’arrête sur la concurrence des Kings, avec une conférence ouest pléthorique et le déséquilibre de l’effectif, une question se pose réellement : est-ce que cette équipe est capable de véritablement exister dans sa conférence ? Alors que quasiment toutes les équipes se sont renforcées, eux doivent faire avec un poste 3 exsangue, comme nous l’avons maintes fois mentionné, sur un poste crucial dans la NBA moderne. C’est surtout là que le bas blesse. Il y a des positions dans le basketball moderne où perdre la bataille sonne déjà comme un aveu d’abandon. Cela va forcément poser des problèmes au coaching staff : qui utiliser en 3 ? Faire cohabiter un pivot offensif aux côtés de Bagley ? Décaler Hield en 3 avec son mètre 93 ? Toutes ses questions engendreront des déséquilibres, et on peut quasiment certifier que toutes les combinaisons se paieront. Dans un effectif qui manque déjà de talent, imaginer les Kings exister dans cette conférence, même sans la motivation du tanking apparaît compliqué. Garder le vestiaire mobilisé n’en sera que plus difficile et sera un véritable défi pour l’homme qui devra répondre de tout : Dave Joërger.
Pronostic
15eme à l’Est (Entre 21 et 27 victoires)
Soit potentiellement moins que l’année passée. La raison est simple, les Kings ne se sont pas spécialement densifiés en termes d’effectif, possède un effectif lacunaire et c’est très certainement la seule équipe de l’Ouest qui n’a pas un effectif solide ou qui s’est amélioré durant l’intersaison. Ainsi, lorsque l’on regarde la progression de certaines franchises comme les Suns, les Mavericks, et surtout les Lakers avec qui ils partagent désormais la division, cela fait beaucoup de rencontres très dure à aller chercher qui s’ajoutent dans le calendrier. Quoi qu’il en soit, c’est une saison complexe qui s’annonce.
L’avis des comptes FR (@SacramentoFR / @SactoKingsFR)
Quel bilan tires-tu de la saison passée ?
@SactoKingsFR : La saison passée a été conforme aux attentes : peu de victoires mais une prise de pouvoir progressive des nombreux jeunes. Première vraie saison de reconstruction post DMC, les Kings comptaient 9 joueurs sous contrat rookie + Bogdanovic. Le staff a opté pour une stratégie que j’approuve : ne pas donner immédiatement les pleins pouvoirs et le temps de jeu aux jeunes mais d’abord les encadrer par un 5 vétéran certes peu talentueux mais hyper pro (Hill-Temple-Carter-Randolph-Koufos) pour fixer le cadre et l’état d’esprit. Une fois les bases assimilées, les jeunes ont eu plus de responsabilités en seconde moitié de saison où les vétérans ont été mis en retrait. Ce qui est très positif, c’est que Joërger a su tenir son vestiaire et les frustrations : super état d’esprit de l’équipe toute l’année dans un semi-tanking que je qualifierais d’intelligent.
@SacramentoFR : Cela se découpe en 3 parties selon moi :
- L’apprentissage des rookies et la forte utilisation des vétérans (Zach Randolph et George Hill) : ZR a clairement été le go-to-guy de la première moitié de saison avec une efficacité redoutable en attaque, au poste et en ISO. GH a globalement été décevant, il n’a pas endossé le rôle de mentor qui lui avait été attribué et ses performances étaient limitées.
- L’éclosion des jeunes et la limite de l’iso-ZBo : malgré quelques passages à vide (notamment Bogdanovic et Fox) les jeunes ont commencé à bien se sentir fin 2017-début 2018 et ont montré de jolies choses. A coté de ça, le recours excessif à ZR poste bas a beaucoup limité le jeu de l’équipe et notamment la circulation de balle. Sa faible activité en défense (âge et physique) plus la fatigue accumulée l’ont conduit à de mauvaises performances qui ont parfois plombé l’équipe.
- L’après All-Star Break et la carte blanche aux jeunes : dans le système Joerger, tu dois mériter ton temps de jeu. Le coach n’a fait pleinement confiance à ses jeunes qu’après la pause de février. Les vétérans sont beaucoup moins utilisés et les jeunes sont responsabilisés, avec plus de minutes. Sans iso-Z-Bo, on a vu une très bonne circulation de balle, permise par la fin de l’ancrage systématique de ZR poste bas, et un jeu collectif intéressant. On a alors eu de très jolis matchs, avec des gamins qui refusent de perdre et qui par là même apprennent et progressent beaucoup.
Que penses-tu de l’été de la franchise ?
@SactoKingsFR : Au niveau individuel, les vraies déceptions sont George Hill, qui n’a jamais semblé adhérer au projet, et Skal Labissière qui n’a montré pour ainsi dire aucun progrès après une bonne saison rookie. Saison difficile mais tout de même prometteuse pour Fox. Peut-être moins NBA ready qu’espéré mais le potentiel reste énorme. Intelligent, clutch, athlète d’élite, il faut qu’il bosse son shoot et son physique pour résister aux contacts et profiter de sa vitesse. Comme pressenti, Bogdanovic s’est intégré à la NBA comme un poisson dans l’eau. Vrai joueur de basket. Dans l’indifférence générale, Buddy Hield a réalisé une belle saison sophomore. Shooteur d’élite, il a progressé sur tous ses points faibles (conduite de balle, passing, défense). Toujours frustrant dans son engagement, WCS reste une pièce défensive importante dans l’effectif et a montré des progrès étonnants en attaque. Frank Mason et Justin Jackson ont été des rookies peu spectaculaires mais intéressants. Ont montré par séquence qu’ils pouvaient être de vrais joueurs NBA. Z-Bo (vrai franchise player à 36 ans en première moitié de saison), Koufos, Temple et MONSIEUR Vince Carter ont été irréprochables dans l’état d’esprit. Super mentors pour les jeunes. Malachi Richardson et Papagiannis, bien que très jeunes, n’ont pas été conservés : ils ont fait les frais de cette saison qui servait aussi à déterminer le noyau dur futur des Kings.
@SacramentoFR : Concernant la draft, grosse déception tant on s’attendait à récupérer Doncic. Le FO en a décidé autrement. Bagley a beaucoup de talent et aura des minutes, c’est un gros bosseur, il va beaucoup apporter et progresser, mais il ne répond pas au besoin d’un pur poste 3. On a longtemps attendu les premières rumeurs concernant les Kings et les maigres pistes envisagées (Parker, Hood, Lavine) n’ont pas abouti. De plus, rien n’a été fait pour pour combler le vide sur le poste, alors que cela était évidement la priorité de l’équipe. Partant de ce constat, l’été n’est pas satisfaisant. Par ailleurs, les pertes de Temps et Carter peuvent faire mal à la cohésion d’équipe, tant ils tenaient bien le vestiaire et remplissaient avec brio leur rôle de mentor sur et hors du terrain. Cependant les signatures effectuées sont intéressantes car très rentables (Ferrel, Bjelica) et vont apporter du spacing au jeu de l’équipe. L’apport d’un meneur-shooter comme Ferrell sera très complémentaire avec Fox et Mason, et Bjelica pourra dépanner poste 3.
Quelles sont les attentes pour la saison prochaine ? Quel scénario te convient pour l’équipe actuelle ?
@SactoKingsFR : La vraie bonne surprise de cet été a été le second choix à la draft. Enfin un peu de chance à la lottery après 12 ans sans playoffs ! Le dernier pick top 3 pour les Kings remontait à 1991 !!! La plupart des fans ont été déçus par la sélection de Marvin Bagley car ils espéraient Doncic mais Bagley reste un potentiel très intéressant, top 3 unanime dans toutes les mock drafts et qui a réalisé une grosse saison NCAA avec Duke. Harry Giles, 20ème pick 2017, peut également être considéré comme une recrue rookie puisque, convalescent, il n’a pas joué la saison dernière. Très gros prospect au lycée, il a montré de très belles choses en summer league. La free agency des Kings a été sage : pas un grand été mais pas de bêtise non plus. Marché peu intéressant, saison à venir sans grande espérance, les Kings n’ont pas fait péter la banque et ont préféré continuer à miser sur la progression des jeunes tout en gardant leur grande flexibilité financière pour le futur. Yogi Ferrell et Bjelica sont plutôt des bonnes pioches : bons role players, acquis peu chers, et qui peuvent accompagner/intégrer le noyau de jeunes, tout en comblant des besoins (shooting à la mène, stretch 4). Le trade Temple contre McLemore et Deyonta Davis est anecdotique : je ne pense pas que les joueurs seront conservés, il s’agissait avant tout d’offrir du temps de jeu à Temple dans une autre équipe. Reste toutefois un problème dans le roster qui n’a pas été résolu : l’absence de vrai poste 3 en dehors de Justin Jackson et une surabondance de joueurs à l’intérieur (Bjelica, Giles, Bagley, Skal, Randolph, WCS, Koufos). Au final, des petites améliorations par ajouts, mais un roster qui reste déséquilibré. Trades probables à venir d’ici Février prochain…
J’attends donc – stabilité de l’effectif et du staff, des jeunes un peu plus expérimentés, on pouvait espérer une progression des Kings pour la saison prochaine. Malheureusement, la conférence Ouest est plus terrible que jamais. Si progression il y a, elle ne se verra pas dans le nombre de victoires. On se dirige donc vers une 13ème saison consécutive sans playoffs et il faudra encore juger la saison sur d’autres critères. Mon espoir est donc de voir une progression des jeunes, le super état d’esprit de l’année dernière conservé et surtout un jeu plus rapide. Joerger l’a annoncé mais il doit absolument le faire: adapter le rythme et le style aux dragsters de l’effectif. Après une saison et demie de nettoyage/reconstruction, la saison prochaine doit être celle des premières réponses aux questions : – Fox peut-il devenir un meneur d’élite ? – WCS a-t-il l’étoffe d’un pivot titulaire ? (si réponse négative, il faudra le trader en février) – Bagley et Giles sont-ils aussi prometteurs et talentueux qu’annoncé ? – Buddy Hield va-t-il de nouveau franchir un palier ? – Justin Jackson sera-t-il plus régulier au shoot ? – Doit-on garder de l’espoir en Skal Labissière ? Et surtout : ce roster possède-t-il en son sein un joueur susceptible de devenir un franchise player autour duquel bâtir une équipe ? Question primordiale et cruciale car les Kings n’auront pas de draft pick en 2019. Il faut donc qu’une vraie hiérarchie s’établisse cette année en vue de la construction future. Scenario rêvé : Fox explose et forme avec Bagley/Giles un trio talentueux. La colonne vertébrale est établie, les Kings pourront progresser d’année en année. Scenario cauchemar : Pas de vrai révélation/confirmation chez les jeunes. Les Kings restent une équipe au talent homogène mais sans élite et s’enlisent dans la fin de tableau de la conf ouest pour encore plusieurs saisons.
@SacramentoFR : En termes de classement et de bilan, aucune. L’équipe manque trop d’expérience. Ce que je veux voir ce sont des jeunes qui donnent leur max chaque soir, qui cherchent à progresser et tirent des leçons de leurs expériences. Je ne leur demande pas de gagner (même si ça ferait du bien au moral) mais de montrer de l’envie et d’arriver à une bonne cohésion. On a rien à perdre cette année, et chaque jeune à des choses à prouver. On a un jeune effectif intéressant et plein de potentiel, j’ai hâte de les voir à l’oeuvre.
Quant au scénario qui me conviendrait, Fox et Bogdan confirment leur bonne saison rookie Giles et Bagley dévoilent leur potentiel Hield s’impose comme une grosse option offensive WCS et Labissière prennent leur responsabilités, s’imposent dans la peinture comme on l’attend depuis trop longtemps, et montrent enfin de gros progrès Je veux que l’on soit considérés comme une équipe jeune pleine de potentiel et d’avenir, plus comme la risée de la ligue. Y’a du boulot, mais on peut commencer à évoluer.