Depuis le début du mois de juillet, la NBA a légèrement repris ses droits avec la Summer League de Sacramento puis de Las Vegas. Les plus forcenés en manque de basket ont donc pu voir quelques matchs pour les aider à patienter jusqu’à la reprise d’octobre. C’était surtout l’occasion pour les nouveaux joueurs issus de la Draft 2018 de se montrer et aux autres d’accrocher un place dans le roster ou un two-way contract.
C’est aussi l’occasion pour nous d’analyser les rookies draftés dans le top 10.
DeAndre AYTON
Stats :
- 26,5 min
- 14,5 points
- 10,5 rebonds
- 1 contre
- 1 interception
- 59,5% au shoot
- 3,2 ballons perdus
Meilleur match : 21pts à 8/11 au shoot, 8 Reb, 1 contre, 0 ballon perdu en 29 minutes.
Pire match : 10 pts à 4/10 au shoot, 9 Reb, 3 interceptions, 1 contre et 6 ballons perdus en 30 min.
First pick de cette Draft et donc forcément très attendu par tout le monde et surtout à Phoenix où tout l’Arizona le voit comme le futur de la franchise. Les Suns, privés de playoffs depuis 2010 se mettent à rêver de recréer le duo Shaq et Kobe grâce à Devin Booker et DeAndre Ayton. Sur le terrain, la supériorité physique d’Ayton a tout de suite sauté aux yeux, y compris contre Marvin Bagley contre qui son duel était attendu. Son corps d’athlète a permis de faire de Phoenix le nouveau lob-city de cette Summer League tant le pivot est capable de récupérer n’importe quel ballon jeté en l’air. Il a aussi réussi à museler totalement Mo Bamba pendant leur duel montrant qu’il pouvait aussi utiliser ses aptitudes pour défendre. Cependant, sa motivation et son leadership ont été remis en cause pour le premier match à élimination où il n’affrontait aucun top pick. Ses 6 pertes de balle ont contribué à la défaite de son équipe sans qu’il ne montre un sursaut d’orgueil.
Marvin BAGLEY III
Stats :
- 27,8 minutes
- 10,3 points
- 5,8 rebonds
- 1,8 contres
- 33,3% au shoot
- 10% à 3 point
- 1,5 ballons perdus
Meilleur match : 18 pts, 6/11 au shoot donc 1/2 à 3 pts, 6 Reb, 3 contres et 1 ballon perdu en 24 min.
Pire match : 1 pt, 0/2 au shoot donc 0/1 à 3 points, 3 Reb, 1 contre et 2 ballons perdus en 29 min.
Peut-être le rookie du top 10 de cette Draft qui a le moins convaincu pendant les Summer League (il a participé à celles de Sacramento et de Las Vegas). Malgré quelques fulgurances offensives intéressantes qui viennent alimenter ses highlights, la réalité du terrain est beaucoup moins enthousiasmante. En plus des lacunes défensives qui se sont confirmées, on a aussi vu les limites de ses aptitudes offensives. En effet il rencontre beaucoup de difficultés dès qu’il est un peu éloigné du cercle. Il s’est notamment fait éteindre par Jordan Bell et par la défense de Miami. Il va donc devoir mettre toute son énergie à disposition des coachs pour être apte à jouer dès la reprise car les fans des Kings comptent sur lui, et sont au bord de la crise de nerfs depuis trop longtemps.
Luka DONCIĆ
Drafté en 3ème position par les Hawks puis échangé à Dallas contre Trae Young et un tour de Draft, il n’a pas participé à la Summer League, les Mavs préfèrent le voir se reposer. Son actualité est donc essentiellement marquée par son buy-out finalisé avec le Real Madrid et son contrat enfin finalisé à Dallas.
Jaren JACKSON Jr.
Stats :
- 24 minutes
- 13 points
- 6,7 rebonds
- 2,6 contres
- 44% au shoot
- 52% à 3 points
- 1,6 ballons perdus
Meilleur match : 29 pts, 9/15 au shoot dont 8/13 à 3 pts, 3 Reb, 3 contres et 0 ballon perdu en 23 min.
Pire match : 8 pts, 1/7 au shoot dont 0/1 à 3 pts, 4 Reb, 3 contres et 0 ballon perdu en 26 min.
Le pick #4 de cette Draft était annoncé comme un prospect à très fort potentiel et il en a déjà montré une petite partie au cours de certains matchs du mois de juillet, à Sacramento comme à Las Vegas. Après son premier carton dès son premier match, il est vite devenu l’attraction principale des Grizzlies pendant cette Summer League. Et même si offensivement, il a été moins en vue que pour le premier match, il a montré une très grande concentration et une très grande envie pour la défense. Ça tombe bien puisqu’il est comparé à un ancien DPOY, Draymond Green, pour sa défense mais aussi sa capacité à sanctionner de loin. Et même si d’après ce qu’il a montré il ne deviendra jamais un leader offensif, il peut néanmoins être le pilier défensif d’une très bonne équipe.
Trae YOUNG
Stats :
- 26,6 minutes
- 15,1 points
- 2,1 rebonds
- 5,7 passes décisives
- 1,3 interceptions
- 30,3% au shoot
- 27,3% à 3 points
- 4 ballons perdus
Meilleur match : 24 pts, 7/19 au shoot donc 7/13 à 3pts 1 Reb, 5 PD, 2 int et 4 ballons perdus en 33 min.
Pire match : 10 pts, 5/16 au tir dont 1/5 à 3pts, 4 Reb, 7 PD, 1 int et 6 ballons perdus en 30 min.
Drafté en 5ème position par les Mavs puis arrivé chez les Hawks, il est attendu là-bas comme le nouveau leader offensif. Et plusieurs axes montrés pendant la compétition vont dans ce sens. En effet, Trae Young s’est rapidement mis en évidence grâce à sa vision du jeu et son côté créateur, qui a fait des merveilles pendant la compétition, lui qui permet à ses coéquipiers de recevoir un grand nombre de bons ballons. Ensuite son jeu sans ballon lui permet de se créer des espaces pour pouvoir être dangereux en catch and shoot. Cependant, son tir qui était sa plus grande arme en NCAA, s’est révélé extrêmement instable avec un 6/35 au cours des 4 premiers matchs. Il a rassuré sur le 5ème et a fait admirer sa vitesse de déclenchement de sa mécanique de tir. En revanche, sa défense qui était la plus grosse question que l’on se posait sur lui n’a pas pu être totalement mise à l’épreuve tant la Summer League peut parfois être brouillonne et chaotique.
Mo BAMBA
Stats :
- 19,3 minutes
- 8,6 points
- 5,6 rebonds
- 0,8 passes décisives
- 2,3 contres
- 60% au shoot
- 50% à 3 pts (pour 2 tirs)
- 1 ballon perdu
Meilleur match : 11 pts, 5/8 au shoot dont 1/2 à 3pts, 7 Reb, 2PD, 1 contre et 2 ballons perdus en 21 min.
Pire match : 4 pts à 2/4 au shoot, 5 Reb ; 5 contres et 1 ballon perdu en 22 min
S’il est difficile de distinguer un bon et un mauvais match de la part du freak 2.0 de cette Draft c’est parce qu’il a toujours apporté la même chose ou presque au cours de ses matchs : de la défense du rebond, de la présence dans la raquette et de la protection de cercle, et finalement assez peu en attaque. Comme on pouvait s’en douter, ses bras immenses font des merveilles en défense, tout comme son association à Jonathan Isaac. En effet, lorsqu’ils sont à côté les deux peuvent en même temps se toucher les mains et avec l’autre main toucher la ligne de touche. Autant dire que l’approche du cercle en est tout de suite beaucoup plus compliquée. Mais alors que sa capacité à mettre des contres et prendre des rebonds ne fait plus aucun doute c’est celle de mettre des paniers qui interroge. Peut-il devenir une version un peu plus offensive d’un Capela ou d’un Gobert ? Alors qu’il a voulu montrer que oui au premier match, en essayant de shooter à 3 points il s’est ensuite ravisé en attaquant toujours près du cercle. Voilà un des aspects que devra développer Mo Bamba, pour qu’il marque la ligue de façon plus impressionnante que ce qu’il a fait sur cette summer league.
Wendell CARTER Jr.
Stats :
- 27,7 minutes
- 16,8 points
- 7,8 rebonds
- 1,5 passes décisives
- 2,8 contres
- 63% au shoot
- 50% à 3 pts (pour 6 tirs)
- 2 ballons perdus
Meilleur match : 16 pts, 6/12 au shoot dont 2/3 à 3 pts, 9 Reb, 1 PD, 2 int, 5 contres et 1 ballon perdu en 29 min.
Pire match : 9 pts, 2/5 au shoot dont 0/2 à 3 pts, 7 Reb, 1 PD, 4 contres et 1 ballon perdu en 25 min.
Le rookie des taureaux a profité de cette Summer League pour montrer toute l’envie qu’il avait de jouer en NBA et l’énergie qu’il avait à offrir à sa franchise. Le résultat a été assez impressionnant tant le garçon était motivé pour ses premiers matchs. Il est probablement le top pick qui a le plus brillé pendant ce mois de juillet avec un arsenal offensif assez impressionnant entre les Pick n Rol/Pick n Pop, sa capacité à sanctionner loin du cercle et à l’attaquer, voire sa capacité à ressortir sur un partenaire seul. Les Bulls et leurs supporters peuvent sourire en se disant que la raquette des 10 prochaines années est peut-être sécurisée entre la présence de Markanen et l’arrivée du jeune qui devrait être assez complémentaire l’un avec l’autre. En effet, Carter Jr a imposé sa polyvalence défensive qui devrait faire merveille dans la NBA moderne.
Collin SEXTON
Stats :
- 28,6 minutes
- 19,5 points
- 3,6 rebonds
- 3,5 passes décisives
- 0,85 interception
- 42,9% au shoot
- 23,1% à 3 points
- 3,6 ballons perdus
Meilleur match : 25 pts, 9/15 au shoot dont 0/2 à 3 pts, 4 Reb, 7 PD, 1 int et 3 ballons perdus en 25 min.
Pire match : 15 pts, 4/12 au shoot dont 1/1 à 3 pts, 7 Reb, 1 int et 2 ballons perdus en 29 min.
Un finaliste NBA qui se retrouve avec un top pick c’est rare, mais c’est plutôt bienvenu pour les Cavs après le départ de LeBron James. Ce manque de talent évident, Collin Sexton est censé y remédier et c’est chose faite du moins en partie. Ce n’est pas le jeune le plus talentueux de cette Draft en témoigne son déchet au tir. Alors qu’il a connu un premier match assez compliqué, il s’est ensuite rattrapé en changeant son registre et en se basant sur ce qu’il fait de mieux à savoir jouer de manière agressive aussi bien en attaque qu’en défense. Il a donné vraiment un gros coup de boost au jeu en jouant toutes les contre-attaques à fond quitte à perdre le ballon ce qui explique en partie le déchet assez important dans son jeu. Joueur très intéressant en tant que porteur de balle sur Pick n Roll, il devra cependant progresser sur son tir et notamment à 3 points s’il veut pouvoir être un vrai leader.
Kevin KNOX
Stats :
- 31,8 minutes
- 21,3 points
- 6,5 rebonds
- 2,3 passes décisives
- 1 interceptions
- 35% au shoot
- 35,8% à 3 points
- 3,8 ballons perdus
Meilleur match : 29 pts, 9/22au shoot dont 5/7 à 3 pts, 9 Reb, 2 PD, 1 int et 7 ballons perdus en 33 min.
Pire match : 15 pts, 5/20 au shoot dont 2/7 à 3 pts, 4 Reb, 3 PD et 5 ballons perdus en 34 min
Il est arrivé à New York dans un contexte difficile, en étant sifflé à l’annonce d’Adam Silver, ce qui n’est pas sans rappeler Kristaps Porzingis il y a 3 ans. Mais cela n’a pas traumatisé le rookie et il a pu afficher son entente avec Frank Ntilikina dès son arrivée. Côté terrain, on a pu voir beaucoup de jeunesse et d’insouciance chez ce garçon bondissant, qui peut être auteur de quelques jolis dunks comme ce fut le cas sur le premier match. Même s’il est encore inconstant et que ses excès de gourmandise peuvent parfois être regrettables, on ne peut pas lui reprocher d’essayer et d’apporter ce qu’il peut, en attaque comme en défense. Il a de plus montré qu’il pouvait lutter contre plus grand et plus costaud que lui près du cercle, mais aussi sanctionner à 3 points, ce qui peut être d’un grand secours à l’équipe de la Grosse Pomme.
Mikal BRIDGES
Stats :
- 19,6 minutes
- 6,2 points
- 2,6 rebonds
- 0,6 passe décisive
- 0,8 interception
- 45,5% au shoot
- 43,8 à 3 points
- 1,6 ballons perdus
Meilleur match : 14 pts, 5/6 au shoot dont 4/5à 3 pts, 3 Reb, 1 contre et 1 ballon perdu en 18 min.
Pire match : 0 pts, 0/3 au shoot dont 0/1 à 3 pts, 4 Reb, 2 int et 2 ballons perdus en 27 min.
Annoncé comme un 3andD pour compléter l’effectif autour de l’axe Booker/Ayton, le 3 de l’appellation a très vite disparu au profit de la défense uniquement. Après un premier match prometteur, il s’est vite retrouvé à ne quasiment plus shooter et donc voir son rôle offensif diminuer voire disparaitre au cours de certains matchs. En revanche, il a parfaitement rempli son rôle défensif, dont aura besoin Phoenix au cours de la saison. La bonne nouvelle pour lui réside dans l’arrivée de Trevor Ariza dans l’équipe qui pourra l’encadrer grâce à son expérience et lui permettre dans prendre confiance dans son jeu et ses capacités offensives.
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Alors que Portland a remporté la Summer League de Vegas, il y a aussi des gagnants parmi les rookies. En effet, certains comme Wendell Carter Jr, Jaren Jackson Jr, ou Colin Sexton ont montré de belles aptitudes. Leurs franchises respectives peuvent être assez confiantes pour la saison suivante. D’autres comme Trae Young ou Marvin Bagley III ont amené la franchise à se poser quelques interrogations sur le futur et sur le choix fait 1 mois avant. Mais on sait que la vérité de la Summer League n’est pas toujours celle de la saison régulière et les vraies réponses seront apportées à partir d’octobre.
Contribution par Axel Winling