VICTOIRE !
Bravo les Bleus ! Un sans-faute remarquable, avec du jeu et la manière, quelques difficultés surmontées avec le bon mental, et nous voilà définitivement premiers de notre poule de qualification pour le mondial de Basket en 2019 !
Suivant l’équipe de France depuis le début de ces éliminatoires pour le moins atypiques (mode d’emploi ici) je ne vais cette fois-ci pas vous proposer un résumé de notre victoire contre la Russie, mais plutôt un état des lieux des qualifications à cette heure-ci. Autant vous dire que dans les 8 groupes européens de pré-qualification aux groupes de qualification pour le mondial, les trois premiers passants (sur quatre), on n’a pas eu énormément de surprises.
Mais avant de savoir où on se trouve dans tout ce bazar, félicitons encore la France et Vincent Collet pour leurs 6 victoires et aucune défaite dans cette poule E qui n’annonçait rien d’aisé. Les Russes et la Bosnie étaient des adversaires plus que sérieux et la Belgique était à l’affût. Face à une équipe de France largement remaniée et sans ses stars, le risque était fort. Une élimination ? Peut-être pas, mais un parcours difficile, comme nous en sommes habitués hélas, qui aurait pu menacer le mental des français. Mais non, il n’en fut rien, et pour notre plus grand plaisir. Les nouvelles têtes ont tenu le choc, emmenés par un Boris Diaw patriote et dévoué, qui a su apporter le leadership et le clutch à des joueurs qui n’avaient quasiment jamais joué ensemble. On a eu des belles surprises : Edwin Jackson, Paul Lacombe par exemple, mais surtout, surtout, nos intérieurs : Moustapha Fall et Vincent Poirier, qui ont tout simplement été parfaits.
Donc un grand bravo, meilleure attaque et meilleure défense de notre groupe, nos 6 victoires sont autant de travail qui doit payer pour la suite des éliminatoires. Mais prenons garde, le plus dur est en réalité devant nous.
En Europe : peu de surprises, mais un champion plus que secoué
Effectivement, les slovènes ont eu chaud ! Privés de Dragic et de la plupart de leurs stars, les blancs et verts qui nous ont fait rêvé pendant l’Eurobasket n’ont pas hérité d’un groupe A très sympathique. Tout a commencé par une victoire laborieuse face au Bélarus, avant de perdre face aux espagnols, puis de rater le match retour en Biélorussie ! Terminant à 2-4, il s’en est fallu de peu de voir les champions d’Europe se faire sortir dès le premier round de qualifications. Les espagnols eux, ont assuré le travail correctement, tandis que le Monténégro prend la deuxième place. Le petit souci, on y reviendra, c’est que la formule des qualifications fait que les slovènes sont très mal placés pour se qualifier pour le mondial désormais, puisqu’ils vont débuter bon derniers de leur nouveau groupe !
Pas de surprise non plus dans le groupe B où les turcs sortent victorieux mais avec deux défaites malgré tout. Ils sont suivis par les lettons qui ont avancé sans Porzingis évidemment, et les ukrainiens qui comptent autant de victoires que de défaites. Les suédois sont éliminés ! Les lituaniens se refont une santé dans le groupe C en faisant, comme nos Bleus, un 6-0 net et propre. Ils devancent la Pologne et la Hongrie qui terminent à 50% de victoires. La jeune équipe kosovare sort de la compétition avec 6 défaites et presque 600 points encaissé au total. Le groupe D permet à l’Italie, les Pays-Bas et la Croatie d’avancer également, la Roumanie passant à la trappe dans un groupe très serré puisque les ces derniers, bien partis avec 2 victoires, ont terminé sur un 0-4 qui leur a coûté leur place à la dernière journée. Le groupe E a été dominé par nos français, qui seront accompagnés logiquement des russes et des bosniens, la malheureuse Belgique devra quant à elle attendre longtemps avant de revoir une compétition internationale. Le groupe G lui aussi respecte la hiérarchie avec un 6-0 allemand, suivis des serbes et des géorgiens, trois équipes de l’Eurobasket donc, qui sortent des autrichiens anonymes terminant à 0-6.
Les deux seules surprises se trouvent dans les groupes F et H. En effet, la Bulgarie a réussi à sortir l’Islande à 23 points près ! Après avoir participé à l’Eurobasket également, les vikings se sont en effet fait avoir sur le goalaverage, bien qu’Hermannsson termine meilleur marqueur de la première phase européenne (22.5pts). Ils voient les finlandais seconder les tchèques. Quant au groupe H, la Grande-Bretagne déçoit fortement avec son 1-5 et laisse passer la Grèce, Israël et l’Estonie.
Au final, France, Allemagne, Espagne et Lituanie sont tous invaincus pour le moment.
En Afrique, Angola is in trouble, again
Le même système de groupe s’applique pour la zone Afrique, ils sont cependant 4 au lieu de 8.
Dans ces quatre groupes, la Guinée, l’Ouganda, le Mozambique et la République Démocratique du Congo sont out. Les autres équipes avancent toutes pour la seconde phase, avec seulement le Nigéria et la Tunisie comme équipes ayant fait un sans faute (6-0) dans leur parcours. On notera le groupe très équilibré de l’Angola qui termine en tête, mais avec seulement deux petits points d’avance sur le dernier, ce qui le fait commencer la seconde phase en bas de tableau. Cette phase de poules aura surtout vu une série de blowout assez impressionnante. Les poules pour la seconde phase sont très serrées et il est assez difficile de voir qui pourra passer pour le moment. Six spots sont à prendre pour le mondial, ils sont tous à la portée des équipes qualifiées.
Amériques : Les USA ont perdu… oui oui
Là encore, 4 poules de 4 équipes, les 3 premiers passent.
Que pouvait-il arriver aux américains dans un tel scénario ? Je vous rassure, rien de grave, mais la défaite face au Mexique 78-70 (bisous Donald!), fait une ch’tite tâche au tableau quand même, surtout quand les USA terminent loin devant tout le monde dans leur poule avec la meilleure différence, meilleure attaque et meilleure défense. Un petit moment de relâchement peut-être ?
Dans le groupe A, les argentins survolent, tandis que dans le groupe B, le Venezuela et le Brésil ont dominé à tel point que les deux nations terminent à 5-1 et le troisième qualifié, le Chili, à 1-5 ! Les USA seront accompagnés de Porto Rico (4-2) et du Mexique (3-3). Paix à l’âme de Cuba qui termine à 0-6. Dans le dernier groupe, le Canada, la République Dominicaine et les Iles Vierges (Miss you Timmy…) passent devant les Bahamas, qui ont eu l’honneur de gagner leur dernier match.
Asie : Jordan en tête, comme toujours
Même formule là-aussi qu’en Afrique et en Amérique, la qualification asiatique regroupe assez large : du Qatar à l’Australie, en passant par l’Inde ou le Kazakhstan…
Difficile de se faire une opinion sur de telles qualifications. Mais le Commonwealth est bien représenté puisque l’Australie et la Nouvelle Zélande terminent sans soucis en tête de leurs groupes. La Chine déçoit avec un bilan de 3-3. La belle surprise est la Syrie qui, peinant affreusement à être autre chose qu’un champ de ruines et un tout-juste-Etat morcelé, peut au moins se vanter d’avoir une équipe de basket qualifiée. Ce n’est cependant pas le cas de l’Irak, de l’Inde, de Hong Kong et de Taipei qui sortent tous les quatre.
La Jordanie termine au plus haut de son groupe et retrouvera le Liban et la Corée du Sud (sorry Kim, ton pays ne jouait même pas…) également qualifiés. Le Qatar a réussi à suffisamment mettre d’argent pour obtenir une troisième place qualificative… – tant qu’ils ne refont pas ce qu’ils font au handball, on reste sauvés. Au final, on s’est surtout bien marrés devant cette pitoyable baston de gangs que nous ont offert Andray Blache et les coéquipiers de Thon Maker pendant le match entre l’Australie et les Philippines qui a abouti à 13 expulsions et un match terminé à 5 contre 3…
Encore 60 survivants !
Donc, nous y voilà ! La seconde phase de qualifications est désormais connue. 60 équipes respirent encore, les autres se contenteront d’exister dans des petites rencontres anonymes pour quelques années. Les éliminés européens vont cependant déjà se remettre au travail pour les éliminatoires de l’Eurobasket… 2021. Quelques belles oppositions sont à prévoir cependant comme USA-Argentine, Espagne-Lettonie, Slovénie-Turquie ou Allemagne-Grèce dans un groupe où la Serbie est également dans la course. Mais hormis la Slovénie, la plupart des grosse têtes d’affiche devraient passer sans trop de soucis, notamment avec le système de transferts de points que je vous décris ci-dessous en conclusion.
Sont donc encore en vie :
Europe :
Espagne – Turquie – Lettonie – Monténégro – Ukraine – Slovénie – Lituanie – Italie – Pologne – Pays-Bas – Croatie – Hongrie – France – République Tchèque – Russie – Finlande – Bulgarie – Bosnie – Allemagne – Grèce – Serbie – Israël – Géorgie et Estonie
Afrique :
Tunisie – Cameroun – Angola – Egypte – Maroc – Tchad – Nigéria – Sénégal – Centrafrique – Rwanda – Côte d’Ivoire – Mali
Amérique :
Argentine – Etats-Unis – Porto Rico – Uruguay – Panama – Mexique – Venezuela – Brésil – Canada – République Dominicaine – Iles Vierges – Chili
Asie :
Jordanie – Liban -Nouvelle-Zélande – Corée du Sud – Chine – Syrie – Australie – Iran – Philippines – Kazakhstan – Japon – Qatar
Sur ces 60équipes, seules 32 iront en Chine en 2019 pour la FIBA World Cup. Les prochaines échéances arriveront en septembre, puis novembre 2018 et février 2019.
La suite pour la France
J’avais expliqué dans mon défouloir… pardon, mon article sur les éliminatoires – si bien organisés – de la FIBA World Cup que la seconde phase de groupe allait se composer comme suit pour la zone européenne : 4 groupes de 6 équipes, avec un modèle similaire à celui de l’Eurobasket 2013. Autrement dit pas de tirage au sort, mais un placement déterminé des qualifiés par poules qui aboutira à 4 poules chacune composée de 2 poules de la phase précédente avec leurs 3 équipes qualifiées. Six équipes se retrouveront donc dans cette nouvelle poule. Cependant, il n’y aura que six matchs à jouer, puisque les résultats des poules précédentes seront importés dans le classement de départ.
Vous n’y comprenez rien ? C’est normal, parce que c’est stupide à souhait.
Mais pour vous rendre la chose plus claire : la France dans son groupe E est arrivée en tête avec 6 victoires et aucune défaite, la Russie termine à 3-3 et la Bosnie à 2-4. Les trois qualifiés du groupe E devraient se retrouver ensuite dans le groupe K, où il y retrouveront également les trois qualifiés du groupe F : Tchéquie, Finlande et Bulgarie. Ok ? Poursuivons.
La France ayant déjà affronté ses deux adversaires du groupe E que sont Russie et Bosnie, elle n’affrontera que ceux du groupe K. Mais attention, ces résultats seront cumulés avec ceux déjà obtenus dans le groupe E.
Donc si vous y voyez clair, vous comprendrez que la France est d’ores-et-déjà en tête du groupe K, puis qu’on débarque avec un bilan de 6-0, et donc 12 points, devant la République Tchèque qui a terminé à 5-1 dans son groupe. A la fin des qualifications, les 6 victoires obtenues dans le groupe E et les nouveaux résultats obtenus se cumuleront pour donner le bilan final. Et c’est fini.
Nous sommes donc en bonne posture. Mais il faudra très vite se remettre en marche pour la prochaine fenêtre de qualifications en rejouant les matchs avec de nouveau un effectif modifié. Notre objectif est donc d’une part d’assurer notre place parmi les 3 premiers de cette poule qui seront qualifiés définitivement pour le mondial, d’autres part, de continuer le travail et renforcer notre mental pour avoir la meilleure préparation possible.
Il faut y croire car notre avance sur le 4è du groupe (la Finlande) nous permet d’envisager sereinement cette nouvelle phase de qualification. Méfiance cependant, car il n’y a pas si longtemps, De Colo, Fournier et Lauvergne n’avaient pas su faire tomber la bande de Markannen …
Bref, comme je l’expliquais il y a quelques mois en vous présentant ce labyrinthe d’éliminatoires, le plus simple c’est de tout gagner ! Et les Bleus ont parfaitement absorbé ce principe !
ALLEZ LES BLEUS !
Source image : FIBA