Ça y est, la grande messe est passée ! Après des semaines de stress et de spéculations, la Draft NBA a rendu son verdict pour cette édition 2018. Comme chaque année, des dizaines de jeunes prospects ont rejoint les rangs de la Grande Ligue, plus ou moins aux places auxquelles ils étaient attendus. Certains sont montés dans l’échelle de la Draft, d’autres sont descendus, d’autres encore ont été transférés dès les premières minutes suivant leur sélection. Alors, quelles équipes ont marqué la cérémonie, quels joueurs, quels mouvements ? Petit retour sur les moments-forts des lottery pick.
Un podium attendu, et confirmé
Cela faisait plusieurs jours que la chose semblait une évidence et les Suns n’ont pas osé déjouer les pronostics : Deandre Ayton, le pivot dominant d’Arizona est choisi d’entrée. Venant combler les lacunes intérieures de Phoenix, Ayton reste proche de la maison, comme si c’était écrit. L’armoire à glace Ayton aura du pain sur la planche dès sa première saison NBA, où il sera très attendu et forcément observé par les fans. La casquette vicée sur la tête, il est déjà le meilleur pivot de l’histoire des Suns – désolé Tyson.
En suivant, ce sont les Kings qui filent sur Marvin Bagley. Le flou était total ces derniers jours quant au choix final de Sacramento : entre les bruits insistants sur Bagley, mais le nom de Doncic qui revenait à petite dose, rien n’était sûr du côté de la Californie. Si Doncic semblait logique il y a quelques semaines, surtout vu les noms présents dans le front-office – messieurs Divac et Stojakovic -, c’est l’intérieur de Duke qui a eu leurs faveurs ! D’aucuns ont des doutes très prononcés sur la réussite de Marvin Bagley, quand d’autres sont tout à fait confiants et croient son potentiel. A l’image du pick : flou.
Pour compléter le podium, les Hawks ne se sont pas fait prier : Luka Doncic montait sur l’estrade, casquette d’Atlanta sur la tête. Oui, sauf que l’image était juste là par défaut, car en coulisses on savait déjà que le slovène ne ferait pas carrière en Géorgie. C’est l’un des temps-forts de la soirée : Hawks et Mavericks ont passé un accord, et échangeront le pick #3 contre le pick #5 une fois les sélections faites (Dallas met également dans le lot un TDD protégé pour 2019). Le temps d’un instant, Doncic a été un membre des Hawks, mais fidèle à l’emblème de la franchise il s’est rapidement envolé vers d’autres cieux. En rejoignant Dennis Smith Jr, Dirk Nowitkzi et Rick Carlisle, il semble que Luka pouvait difficilement mieux tomber.
Pour le top 5, la logique continue
Avec le 4ème choix de la Draft, logiquement les Grizzlies se penchent sur le dossier Jaren Jackson Jr. Les rumeurs indiquaient ces derniers jours des tentatives pour se débarrasser du contrat pesant de Chandler Parsons en l’agrémentant de ce pick #4, mais force est de constater que Memphis n’a pas trouvé preneur. Avec Jackson Jr, les Oursons s’assurent un jeune joueur qui peut déjà impacter l’équipe défensivement, et qui ne demande qu’à se développer de l’autre côté du terrain.
Dans la logique du pick #3, Dallas sélectionne le prodige Trae Young avec son pick #5, et ce pour l’envoyer directement en direction d’Atlanta ! Le deal est annoncé par Adam Silver environ 5h15 après que l’annonce ait fuitée sur Twitter, mais c’est désormais officilel : Doncic va à Dallas, Young à Atlanta. Si le choix a pu surprendre certains, Young était coché depuis pas mal de jours sur le board des Hawks en coulisses. Young est un sacré pari pour Atlanta : seul à bord du navire, le petit Trae peut potentiellement s’y éclater. Et accessoirement remplir la salle.
La chute de Michael Porter Jr, événement de ce début de draft
Il était annoncé en first pick il y a un an. Blessure et saison blanche oblige, il a forcément reculer dans les différents mock draft tout au long de l’année. On l’annonçait en pick #7 depuis quelques semaines, pour rejoindre les Bulls. Des bruits ont même laissé penser qu’il pourrait glisser à Dallas, ou reculer jusqu’à Cleveland. Au fur et à mesure des spoils envoyés par Woj’, Shams, Stein et compagnie, il n’y avait toujours aucun signe pour Michael Porter Jr. Les Bulls prennent Wendell Carter Jr, les Cavaliers choisissent le meneur Colin Sexton… On se dit que forcément, les Knicks vont profiter de l’occasion. L’histoire serait belle : celui qu’on annonçait en #1, puis en #7, qui prend sa revanche dans la mythique franchise des Knicks. Et puis non, toujours pas. Les Knicks jettent leur dévolu sur Kevin Knox.
Puis ça continue, encore et encore. On entendait des rumeurs sur le fait que les Sixers souhaitaient monter dans la draft pour récupérer Michael Porter Jr, et il était libre, sans trade, en pick #10 ! Et puis non, Bridges. Puis s’en suit un cafouillage entre Hornets et Clippers, qui s’échangent des politesses et des tours de draft pour au final passer sur celui qui devient le grand perdant de la soirée.
La lumière viendra de Denver pour Michael Porter Jr. Le soulagement se lit sur le visage du jeune joueur à l’annonce de son nom par Adam Silver. On se dit “enfin!”, et on est à la limite du soulagement. C’est que ça commençait à faire vraiment de la peine de voir le gamin chuter comme ça. Le dossier médical a dû en effrayer plus d’un, mais finalement Denver tente le coup. Si le pari passe, c’est un coup de maître pour les Nuggets, tant MPJ a du talent plein les mains. Il ne faudrait juste pas que le dos s’en mêle.
Du coup, qui est gagnant ?
On peut citer dans cette catégorie assez aisément les Suns, les Mavs… et les Hawks, oui oui.
Les Suns se renforcent indéniablement avec Ayton. La raquette, c’était le gros point noir de la franchise, et la voilà renforcée par l’arrivée d’un mutant. Ayton va avoir du temps de jeu, de la liberté, et va bénéficier d’un énorme soutien des fans. Booker peut souffler un coup, il vient de voir un poids lourd arriver dans la raquette. Si le potentiel se confirme, attention les dégâts… Les Suns ont quasiment réussi la draft parfaite : en plus d’Ayton, il récupère Bridges, drafté en pick #10 par Philadelphie. Pourtant enfant du pays – maman travaille en plus dans les bureaux des 76ers -, le joueur de Villanova s’en va en direction des Suns en échange du pick #16, Zhaire Smith. Un 3&D qui peut directement apporté aux Suns. La mauvaise nouvelle de ce point de vue-là ? Elle est à chercher du côté de TJ Warren, qui pourrait faire ses bagages avec cette nouvelle arrivée.
Dallas et Atlanta sont gagnants tous les deux, oui. Tout simplement car les deux franchises ont eu le joueur qu’elles souhaitaient.
Doncic à Dallas, c’est tout une fanbase qui est en ébullition. Dans un backcourt avec Dennis Smith Jr, le slovène peut potentiellement s’éclater. Si certains ont douter des qualités physiques du garçon, son compère sur le poste 1 en connait un rayon en la matière. Dirk Nowitzki-Luka Doncic, voilà aussi une association qui fait rêver, notamment pour le passage de relais qu’elle fait miroiter. Les plus grands adorateurs de Doncic avaient peur de le voir tomber dans une franchise pouvant le brider et le gâcher : pas de panique, Rick Carlisle va bien s’amuser avec sa nouvelle pépite.
Coté Hawks, le pari Trae Young est assumé jusqu’au bout. Oui, le meneur a des défauts assez importants, notamment inhérents à sa défense et son physique, mais il peut faire une boucherie dans la NBA actuelle. Bénéficiant sûrement de l’une des plus grosses hype de la Draft, Young aura le mérite de rendre Atlanta intriguant l’an prochain. S’il explose, les Hawks peuvent se frotter les mains. Et en Géorgie, tout semble aligner pour que le meneur réussisse : on ne devrait pas tarder à voir Dennis Schröder se diriger vers la sortie notamment, pour laisser la place à Young. Avec toutes les cartes en main l’an prochain, dans une équipe qui n’aura pas réellement de but à atteindre, Trae Young peut s’éclater, et éclater du monde.