Durant un premier tour de playoffs absolument fou, un tas de performances incroyables ont eu lieu. Par huit fois, un joueur a marqué plus de 40 points. Et pourtant, ces prouesses ne sont pour la plupart pas rentrées dans l’histoire, car des mammouths sont déjà passés par là. Mais alors, qui sont ces joueurs qui sont gravés dans l’histoire de leur franchise pour avoir planté le plus de points dans un match ? Vous le saurez en lisant ces quelques lignes. Moment nostalgie pour les uns, découverte pour les autres, voire même arrogance pour certains qui le savaient déjà. Dans tous les cas, ce sont encore 2 papiers sympas en perspective qui vous attendent, dans l’ordre anté-chronologique, et avec les highlights à chaque fois, on fait les choses bien.
Miami Heat : LeBron James – 61 pts – 03/03/2014
Quoi ? Encore lui ? Bah oui. Qui d’autre que King James pour être tout en haut dans l’histoire du Heat ? Dwyane Wade peut-être, mais lui s’est contenté de 55pts, le reléguant troisième au scoring sur un match. Devant, Glen Rice, et donc LeBron James, bien sûr. C’est d’ailleurs sans Dwyane Wade mais avec Chris Bosh que le Heat accueille les Charlotte Bobcats. Ce match, LeBron James le joua masqué, mais pas affaibli. Diesel en début de partie, LeBron est tout de même monstrueux, prenant de vitesse tous ses adversaires. Il est à 24pts à la mi-temps, synonymes de cinq points d’avance pour le Heat. Et c’est dans ce troisième quart-temps que l’histoire fut écrite. Tous ceux qui ont vu ce match se rappellent des “KABOOM !” lancés par le commentateur de Fox Sports à chaque 3-pts rentrés par le King. Et Dieu sait qu’il y’en a eu, puisqu’il en a planté cinq dans ce troisième acte, sans en rater aucun (il finira à 8/10). Ajouter à cela deux ou trois pénétrations dont il a le secret, et vous obtenez un LeBron tout fâché à 25pts en un quart-temps, qui met Miami sur orbite. Evidemment, Charlotte n’inquiètera plus les Floridiens, mais histoire d’être sûr, il termine ses 41 minutes par douze derniers points. Le panier du record ? Un spin-move improbable avec trois bras sur le nez, dont celui d’Al Jefferson (réalisant un 38-19 au passage). Un record, une ovation : pas de “Miami, this is for you“, mais le coeur y était.
New York Knicks : Carmelo Anthony – 62 pts – 24/01/2014
Le saviez-vous ? Carmelo Anthony n’est pas qu’un role player en déliquescence à OKC. Il y a même une époque où il était absolument incroyable à New York. Plus sérieusement, Melo est rentré ce 24 janvier 2014 dans l’histoire des Knicks, et du Madison Square Garden, en effaçant deux records. Tout d’abord les 60pts de Bernard King, puis les 61pts de Kobe Bryant, inscrits contre les Knicks chez eux. Et si cette soirée était la fête de Carmelo Anthony, ce fut aussi celle d’Anthony Tolliver. Le pauvre a ramassé une bonne trentaine de points sur les 37 marqués par Melo en première mi-temps. Cross, pénétration, jabstep, feintes, Tonio a pris pour deux, et c’était pas beau à voir. Le reste du match restait sur le même rythme, c’est à dire un Melo qui dégaine rapidement derrière l’arc, ou alors qui force au poste, toujours avec toucher. Le résultat est souvent le même : ficelle (23/35 tout de même). Du coup, le match est un blowout en faveur des New-Yorkais, qui l’emporteront largement 125-96, fastoche quand son franchise player est en 62-13 !
Brooklyn Nets : Deron Williams – 57 pts – 04/03/2012
Bienvenue en mars 2012, où les Charlotte Bobcats accueillent les New Jersey Nets. Une fois le choc thermique passé, on peut aborder le match, celui où Deron Williams a mis 57pts pour rentrer dans l’histoire des Nets. Une fois de plus, les Bobcats sont les victimes. En réalité, ce n’est pas un hasard s’ils encaissent beaucoup de points. En plus de ne pas être très performante, leur défense est extrêmement lente, et ce à l’intérieur comme à l’extérieur. Du coup, ce fut facile pour Deron, qui était encore très fit à l’époque, de se faufiler dans la défense de Charlotte. Comme un symbole, D-Will a provoqué neuf fautes, dont un and-one à 3-pts, pour un total de 21/21 à la ligne des lancers. Malgré cela, le match fut serré, et ce n’est qu’en seconde période, où il inscrit 40pts, que les Nets ont repris l’avantage. Ses 23pts dans le troisième quart-temps (soit plus que l’équipe entière des Bobcats) ont été un vrai coup de massue pour Charlotte, qui ne s’en est pas relevé, victoire 104-101 des Nets, avec un record en prime pour Deron Williams.
Memphis Grizzlies : Mike Miller – 45 pts – 21/02/2007
Le voici le record le moins élevé de l’histoire. Il n’y a rien d’étonnant au fait que ce soit les Grizzlies qui le détiennent, puisque c’est une des franchises les plus récentes. Mike Miller, ce n’est pas un franchise player, ni même un joueur très iconique, mais c’est une gâchette de premier rang. Le sixième homme 2005-2006 et numéro 33 avant l’ère Marc Gasol, a littéralement pris feu en ce soir de février. Etre à 16/27 aux tirs, il y a bon nombre de joueurs qui en rêvent. Quand en plus il est à 9/17 derrière l’arc, là ça devient très sérieux. En fait, c’est une performance extraordinaire, réalisée par une poignée de joueurs auparavant. Son adresse au catch-&-shoot a totalement détruit les Warriors, qui faisaient quasi-systématiquement prise à deux sur Pau Gasol à l’intérieur. Un schéma, simple, classique, mais qui fait mal quand le sniper derrière est en feu. Malheureusement pour les oursons, Mike Miller rata un game winner, qui poussa la rencontre en prolongations. L’occasion pour l’arrière de rajouter neuf points à son total, mais à son équipe de perdre 118-115 contre les Warriors.
Washington Wizards : Gilbert Arenas – 60 pts – 17/12/2006
Vous en connaissez beaucoup des joueurs capables de tenir la dragée haute à Kobe Bryant quand il met 45 points ? Gilbert Arenas était de ceux-là. Non pas qu’il n’est plus de ce monde, rassurez-vous, mais sa carrière s’est malheureusement achevée prématurément à cause des blessures. Cette rencontre contre les Lakers résume assez bien ce qu’était Gilbert : un feu follet, capable d’être inarrêtable à 3-pts comme en pénétration, tout en étant doté d’une très bonne vision du jeu. Du coup, les huit rebonds et huit passes, c’est dans la poche. En ce qui concerne le scoring, il y va crescendo. 17 points dans la première mi-temps, 27 dans la seconde. Et malgré leur avance, les Wizards laissent filer dix points pour aller en prolongation (grâce notamment à un contre de Kobe en contre-attaque sur l’Agent Zéro.) Pas grave, Arenas plante 16 points en overtime pour sécuriser, et la victoire (147-141), le record de points en un match de sa franchise, et le record de points en prolongation (battu entre temps par Curry.) 60 points, la victoire, deux records, et Kobe dans la poche, une soirée normale pour Gilbert Arenas.
Milwaukee Bucks : Michael Redd – 57 pts – 11/11/2006
Hey, c’est qui le numéro 22 qui arrête pas de faire filoche à Milwaukee ? Khris Middleton ? Non jeune padawan, c’est Michael Redd, qui, en ce soir du 11 novembre 2006, était chaud comme du piment. Dans une équipe de Milwaukee un peu faiblarde, Michael Redd démarre doucement, avec 15 points en première mi-temps. Au vestiaire justement, les joueurs du Wisconsin ont 24 points de retard, la faute à une équipe du Jazz en forme. L’avantage de se prendre une telle déculottée, c’est que ça décomplexe. On prend des tirs, on tente des choses, on joue crânement sa chance. C’est exactement ce qu’a fait Mike, et bien lui en a pris, puisqu’il marqua pas moins de 42 points dans la seconde mi-temps (une perf’ même pas all-time, mais on verra ça plus tard…). Grâce à lui, Milwaukee remonte son déficit, et se met à espérer une victoire. Avec trois points de retard et moins de sept secondes restantes, les Bucks semblent fichus, mais Redd sort de sa boîte, et plante un catch-and-shoot énormissime. Un tir qui emmène Milwaukee en overtime ? Malheureusement non, à cause d’une défense façon gruyère qui laisse un layup ouvert à Utah. Malgré cela, avec 57 points, Michael Redd efface Lew Alcindor (aka Kareem Abdul-Jabbar) des tablettes des Bucks, rien que ça.
Los Angeles Lakers : Kobe Bryant – 81 pts – 22/01/2006
Il y a des joueurs qui sont bons à 3-pts. Il y en a d’autres qui ont un handle incroyable, qui ont une pénétration dévastatrice, qui sont des monstres au poste, au tir, ou bien encore qui font la différence en une seconde. Ce soir-là, Kobe Bryant avait tout ces talents. A cause de coéquipiers assez bancals (Kwame Brown, Smush Parker, Chris Mihm et Lamar Odom titulaires), Kobe doit porter le scoring de son équipe. Si parfois ça l’a poussé à croquer, cette soirée l’a fait rentrer dans la légende. Premier panier, un layup reverse, ça annonce la couleur. Ensuite ? Il a fait à peu près tout ce qui existe dans la basket : dunks, fadeaways, tirs au poste, layups, tirs à 3-pts (sept), et pénétration (18/20 aux lancers). Vous avez aimé les 42 points en une mi-temps de Michael Redd ? Accrochez-vous, Kobe en a mis 55 dans les 24 dernières minutes. Assez logiquement, la foule scande “MVP ! MVP ! MVP!” et se lève à chaque tir rentré par le mamba dans le dernier quart-temps. 77, 78, 79, 80, 81, Kobe inscrira ses derniers points sur la ligne des lancers, et s’en ira avec cette image désormais légendaire, le dos tourné, le doigt pointé vers le ciel.
Dallas Mavericks : Dirk Nowitzki – 53 pts – 02/12/2004
Un soir où Tracy McGrady plante 48 points, en principe, c’est synonyme de victoire. Oui mais voilà, en ce soir de novembre 2004, un certain Dirk Nowitzki s’est dressé sur sa route. Résultat, 53 points, et un derby texan mémorable qui s’est soldé en prolongation. Avec sa capacité à stretch et à tirer au large, l’intérieur allemand a fait beaucoup de mal à la raquette adverse composée, tout de même de Yao Ming. Au-delà de se faire balader en défense, il a été dominé dans la raquette, puisque Nowitzki a pris 16 rebonds. Malgré l’overtime arrachée par les Rockets, Dirk est resté dans son match, en marquant les dix premiers points de son équipe, synonyme de fin de match tranquille. Avec un gros 3-pts, l’Allemand met définitivement le feu à Dallas et rentre dans l’histoire. Il reste toutefois quelque chose de regrettable : rentrer dans l’histoire avec un maillot vert aussi moche, ça fait tache.
Orlando Magic : Tracy McGrady – 62 pts – 10/03/2004
Après McGrady-Nowitzki, c’est au tour du duel McGrady-Arenas de s’affronter dans un match. Cette fois ci, c’est bien Tracy qui aura le dernier mot. Entre deux franchises de fin fond de Conférence Est, le match n’a pas vraiment d’enjeu, et laisse donc libre court à l’imagination des joueurs. Et autant vous dire que laisser la carte blanche à Tracy McGrady, ça peut faire des dégâts. A coup de pull-up jumper et de shoots au poste, T-Mac a fait beaucoup trop de mal aux Wizards, qui n’arrivaient pas à ajuster leur défense. Du coup dès qu’une brèche se présentait, l’arrière fonçait jusqu’au cercle, et souvent à raison. C’est pas compliqué, quand ça ne rentrait pas, c’est qu’un intérieur l’en avait empêché, à coup de bras dans le visage (n’est-ce pas Christian Laettner ?). Quand il n’y avait pas faute et que son agilité ne lui permettait pas de jouer le putback, il allait sur la ligne des lancers. Au total, il y aura été 26 fois, pour n’en rentrer que 17. 62 points, 10 rebonds, et la victoire en poche, une belle performance qui survivra de la saison catastrophique du Magic.
Detroit Pistons : Jerry Stackhouse – 57 pts – 03/04/2001
Le dernier record de point sur un match du siècle est à mettre au crédit de Jerry Stackhouse. Tout de rouge vêtu, le Piston a commencé très fort au United Center de Chicago. Avec 24 points marqués dans le premier quart-temps, Jerry montrait sa supériorité dans cette rencontre de fond de Conférence Est, là encore. Bien aidé par Ben Wallace à l’intérieur (20 rebonds) et par…bah c’est tout en fait, Jerry Stackhouse a pris le match à son compte et montré l’étendue de sa palette technique : à trois points, au layup, il domine tout le monde. C’est surtout sa capacité à se projeter en contre-attaque qui l’a aidé, puisqu’à plusieurs reprises des ballons perdus par les Bulls ont conduits à des points en transition de Jerry. Au final, le match est un blowout (110-83), Jerry s’est régalé, et l’histoire des Pistons en ressort changée, de quoi faire de beaux rêves dans le Michigan.
Voilà, le second épisode est terminé, mais rassurez-vous, d’ici peu vous aurez la suite (et fin). En attendant, vous avez du highlight à mater, du box score à décortiquer, et des superlatifs à utiliser. Car oui, ces performances sont monstrueuses, même si plusieurs des bonhommes cités au-dessus sont coutumiers du fait. Appréciez tout cela, ce serait bête de banaliser des exploits historiques…