Pour la draft 2018, QIBasket sort les grands moyens ! Chaque jour, un choix de la future draft vous sera présenté avec une présentation de l’équipe, le choix le plus adéquat selon nous, et les autres possibilités envisageables. Et cela pour le maximum de choix possibles, tout dépendra de ma cadence d’écriture et de ma motivation mais je m’y donne à fond, croyez moi.
Rappel nécessaire : évidemment, la sélection définitive qui aura lieu le 22 juin 2018 sera forcément différente de cette mock draft made in QiBasket, pour la simple et bonne raison que nous n’avons pas encore accès aux cerveaux des différents dirigeants NBA. Cette simulation de draft est avant tout écrite afin de vous apporter des informations sur les prospects de cette cuvée 2018. De plus, beaucoup d’éléments sont susceptibles de modifier la côte des joueurs, on pense notamment aux workouts, auxquels, petits fans NBA lambda, avons du mal à avoir accès. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
L’heure du bilan
A l’aube de la saison, les Hawks, se rendant compte de l’impasse dans laquelle ils se trouvaient, ont décidé de tout bazarder pour repartir de plus belle et reconstruire la franchise de fond en comble. La saison s’annonçait alors très difficile, mais l’objectif était clair : perdre le maximum de matches pour avoir le plus de chances possibles à la loterie.
Dans cette optique-là, démarrer la saison avec un cinq Schröder-Bazemore-Prince-Illyasova-Dedmon était un très bon point. Néanmoins, ça ne suffisait apparemment pas du point de vue des dirigeants qui décidèrent de libérer Illyasova via un buy-out en février. Technique habile pour insérer le vrai franchise player de l’équipe dans le cinq majeur, Miles Plumlee.
Trêve de plaisanterie : quand on jette un coup d’œil au classement 2017/2018, le résultat est sans appel, les Hawks ont clairement réussi leur mission même s’ils auraient pu faire encore mieux s’il n’existait pas des champions intercontinentaux de tanking. Avec seulement 24 victoires, les Hawks terminent la saison avec le troisième pire bilan de la ligue, à égalité avec les Mavericks, leur offrant ainsi 13,7% de chances d’avoir un des trois premiers choix lors de la loterie. Et la chance leur a à moitié sourit leur offrant le troisième choix de la prochaine draft. Outre ce lottery pick, les Hawks détiennent le 19ème et le 30ème choix.
Le choix de QiBasket : Trae Young
19 ans – 1m88 – 81kg
Meneur – Oklahoma Sooners (Freshman)
35.4 min, 27.4 pts, 42.2% FG, 36% 3P, 86.1% FT, 3.9 reb, 8.7 ast, 1.7 stl, 5.2 to
Alors que beaucoup de fans voient les Hawks sélectionner un intérieur, la possibilité de voir Trae Young être sur le podium de la draft est à prendre en compte. Le meneur des Sooners sort d’une saison historique pour un freshman affichant des statistiques impressionnantes, un peu plus de 27 points et 8 assists par match, le tout avec près de quatre tirs à 3 points réussis par rencontre. Cette année, Young a bien fait attention à ce que l’on parle de lui. Qui n’a pas été admirablement surpris par ses multiples matchs à plus de 40 points ? Ou de son match à 22 assists égalant alors le record all-time de passes décisives dans un match en NCAA ?
La hype entourant le meneur fut énorme cette saison et cela n’a pas forcément eu que des répercussions positives pour le principal concerné. Sa côte est montée en flèche, mais sans surprise son nombre de haters a également grandement augmenté. Si on faisait un classement des joueurs les plus détestés de la draft 2018, Trae Young serait à coup sûr sur le podium (peut-être pas encore assez pour détrôner Grayson Allen néanmoins). Il peut sembler arrogant, et son jeu présente de gros défauts qui font que certaines personnes ne comprennent pas sa hype et le trouvent alors surcôté. Alors certes, ses défauts sont alarmants mais il possède un tel potentiel et un tel talent qu’ils peuvent devenir négligeables.
Trae Young est un high risk/high reward prospect, c’est-à-dire que le risque qu’il n’atteigne jamais un niveau justifiant sa place dans la draft est fort mais s’il l’atteint, je vous laisse imaginer les dégâts et le bonheur des dirigeants géorgiens. Il possède clairement le potentiel pour devenir rapidement le go-to-guy de son équipe, capable de porter l’équipe sur ses épaules.
Ce qui saute en premier lieu aux yeux dans son jeu c’est son incroyable maîtrise du ballon. Son handle est impressionnant et lui permet de se défaire de son vis-à-vis assez facilement. Il manque certes d’explosivité mais sa vitesse en balle en main lui rend la tâche facile quand il s’agit de déborder son défenseur. Trae Young possède une conduite de balle très développée lui permettant de s’extirper de situations compliquées et de se frayer un chemin au cercle.
Vous l’aurez compris, son dribble a peu d’équivalent dans cette draft, et Young l’utilise parfaitement pour se défaire de son adversaire et se libérer l’espace nécessaire pour déclencher son tir. C’est tout simplement l’un des meilleurs prospects cette année en termes de shoot en sortie de dribble. La comparaison avec Stephen Curry n’est pas si erronée. Effectivement, Young et Curry sont ce genre de joueurs capables de déclencher une banderille après n’importe quel type de dribble et à une vitesse incroyable. C’est ce qui les différencie des simples bons shooters en sortie de dribble. Très peu de défenseurs sont capables de défendre sur ce type de joueurs, on le voit bien en NBA quand Curry semble tout simplement inarrêtable par moment.
Il possède cette qualité rare et très recherchée qui est de pouvoir se créer son propre shoot avec une facilité déconcertante. La grande majorité de ses paniers réussis ne sont pas précédés d’une assist – 80% pour être précis pour ses tirs à 3 pts.
Trae Young possède, en plus d’un excellent handle, une qualité de shoot exceptionnelle. La comparaison avec le meneur de Golden State continue sur ce point. Comme Curry, Trae déclenche très rapidement son tir, ce qui lui permet de pouvoir shooter dès qu’un petit espace se libère. Toutefois, sa mécanique manque encore de fluidité et il relâche le ballon assez bas par rapport à la normale. Mais il compense cela avec sa rapidité d’exécution.
Néanmoins, sa sélection de tirs est encore à parfaire, il a souvent fait preuve d’un manque de discernement cette saison en déclenchant un 3 pts compliqué alors que l’horloge indiquait encore beaucoup de temps restant. Alors certes, quand ça rentre c’est magnifique et plein d’insolence… Mais si le tir ne rentre pas, c’est une possession clairement gâchée. Il n’était pas rare de le voir s’arrêter à 3 pts en contre-attaque cette année alors qu’il pouvait servir un de ses coéquipiers pour obtenir un panier facile.
Revenons-en à sa rapidité balle en main : cette dernière est impressionnante et l’avantage grandement pour mener les contre-attaques à la vitesse de la lumière. Le jeune meneur est tout bonnement inarrêtable en transition, et c’est également dû à son centre de gravité très bas.
En ce qui concerne sa capacité à attaquer le cercle, elle est encore à améliorer. Toutefois, le jeune Sooner peut être très performant dans ce secteur de jeu. Souvent critiqué pour forcer un peu ses pénétrations sans forcément faire attention à ses coéquipiers ouverts, Young s’est amélioré au fil de la saison en faisant de plus en plus confiance à ses coéquipiers.
Concernant son touché de balle, il possède un floater correct, mais il ne s’en sert pas encore assez fréquemment. Ses qualités de finisseur, il les doit notamment à son contrôle du corps dans les airs. De plus, Trae Young n’hésite pas à aller chercher le contact dans la raquette. Tout au long de la saison, il a fait preuve d’une faculté impressionnante à absorber le contact face aux bigs pour finir par un circus shot ou un lay-up classique. Young est un joueur capable d’aller chercher ses points sur la ligne des lancers. Cette saison, il en obtenait près de neufs par match. En fait, il n’a pas froid aux yeux quand il s’agit de provoquer le contact et d’aller chercher la faute malgré son physique plutôt léger.
En outre, s’il fallait mettre en avant trois qualités chez Young, il y aurait donc son handle ainsi que son shoot, mais il y aurait surtout son incroyable vision de jeu. Vous devez sans doute être au courant à la suite de ses incroyables performances à la passe cette saison, mais Trae Young est tout simplement un régal à voir jouer. No-look passes, passes avec rebond, à une ou deux mains, passes tout-terrain, il sait tout faire et est un adepte du showtime. Le plus impressionnant réside dans la précision millimétrée de ses passes. Quand on le regarde jouer, on a cette incroyable impression qu’il voit tout avec un temps d’avance. A peine a-t-il récupéré le ballon qu’il l’envoie de l’autre côté du terrain pour trouver un coéquipier seul sous le cercle, sans que la défense adverse n’ait eu le temps de se replier. En plus de cela, le meneur d’Oklahoma garde la tête relevée tout en dribblant pour voir la moindre faille dans la défense adverse. Trae Young est impressionnant de facilité.
Malgré tout, son jeu nécessite encore de la réflexion, il est trop fréquent de le voir vouloir faire des passes parfois trop flashy et qui s’avèrent bien trop difficiles se terminant souvent par des pertes de balle évitables. Ses cinq pertes de balle par match sont inquiétantes et il devra apprendre à plus laisser le jeu venir à lui. Sur certains matchs cette saison on l’a vu bien arriver à fluidifier le jeu et être patient.
Trae Young est un joueur exceptionnel offensivement parlant, mais il possède un jeu sans ballon inexistant. Fréquemment cette saison, on a vu Young donner le ballon à un coéquipier et être complètement déconnecté de l’action, à tel point qu’il disparaît parfois de l’écran, à se demander ce qu’il peut bien faire de plus intéressant. Cela représente vraiment un poids pour son équipe, il pourrait proposer une solution supplémentaire ou participer à l’action en étirant la défense. Preuve de son jeu sans ballon il score très peu en catch & shoot. Certes, ce point faible n’était pas très flagrant cette saison car il possédait un usage rate de fou du fait que son coach lui laisse le monopole du ballon. Mais une fois arrivé en NBA, il n’aura clairement pas un tel monopole et devra partager le terrain avec d’autres créateurs. D’où la nécessité pour lui de se pencher sur ce domaine de jeu, sous peine de faire face à quelques difficultés une fois arrivé dans la grande ligue.
Concernant l’autre côté du terrain ce n’est pas tant sa taille, assez moyenne pour un meneur (1m88), qui le pénalise en défense, c’est surtout son envergure très limitée (1m93). Elle l’empêche notamment de contester correctement les tirs adverses. Rajoutez à cela un manque d’explosivité, il est assez dur pour lui de tenir des meneurs athlétiques et explosifs comme le sont, par exemple, Dennis Smith Jr ou Russell Westbrook en NBA. Trae Young est, comme c’est le cas de nombreux jeunes joueurs, atteint du syndrome du « je saute partout tel un enragé ». C’est pourquoi il doit apprendre à se contrôler et ne pas mordre à la moindre feinte adverse
Un autre défaut qui se corrige avec l’âge, celui du « je ne regarde que le ballon, peu importe le reste ». Dans ce domaine-là encore, le jeune Sooners a grandement besoin de faire un effort. Il a tendance à se focaliser uniquement sur le ballon, perdant carrément son vis-à-vis de vue par séquence, et offrant un tir ouvert à l’équipe adverse. Enfin, Young a cette fâcheuse tendance à apporter des aides défensives inutiles en défense.
En somme, Trae Young est un pari qui présente beaucoup d’incertitudes et de risques mais qui peut se révéler très, très payant. Les Hawks ont Schröder dans l’effectif déjà au poste de meneur mais il est fort probable que l’allemand ne soit pas très chaud pour une reconstruction qui s’annonce assez longue. C’est pourquoi drafter Young n’est pas si illogique, lui qui a un talent inné et qui pourrait faire du très, très sale.
Autres choix possibles : Marvin Bagley, Jaren Jackson Jr, Mohamed Bamba