Durant un premier tour de playoffs absolument fou, un tas de performance incroyable ont eu lieu. Par huit fois, un joueur a marqué plus de 40 points. Et pourtant, ces prouesses ne sont pour la plupart pas rentrées dans l’histoire, car des mammouths sont déjà passés par là. Mais alors, qui sont ces joueurs qui sont gravés dans l’histoire de leur franchise pour avoir planté le plus de points dans un match ? Vous le saurez en lisant ces quelques lignes. Moment nostalgie pour les uns, découverte pour les autres, voire même arrogance pour certains qui le savaient déjà. Dans tous les cas, ce sont 3 papiers sympas en perspective qui vous attendent, dans l’ordre anté-chronologique, et avec les highlights à chaque fois, on fait les choses bien.
Minnesota Timberwolves : Karl-Anthony Towns – 56 pts – 28/03/2018
C’est le record le plus récent, donc c’est logiquement celui qu’on a le plus en tête. D’autant plus que ce record a un contexte extraordinaire. Dans la course aux playoffs, Minnesota se devait de perdre le moins de match possible. Seulement voilà, Jimmy Butler est absent, et c’est le KAT qui doit prendre les choses en mains. Malheureusement, deux matchs plus tôt il se fait laver par Joël Embiid, avant de perdre contre les Grizzlies, pourtant au fond du gouffre. Du coup, Minny est au plus mal avant de jouer Atlanta, sachant qu’une défaite pourrait mettre en danger leur huitième place. Mais la veille du coup d’envoi, Towns jouait à PUBG avec Ben Simmons, qui lui lâche le légendaire “Tu joues les Hawks demain ? Oh bah c’est bon, tu peux faire encore quelques parties !“. Bien lui en a pris, puisqu’il a fait la totale aux pigeons d’Atlanta. Du 3pts, du hook et du dunk, il culmine à 26pts à la mi-temps. En deuxième période c’est la même histoire : la raquette des Hawks en prend plein la tête, et encaisse un paquet de lancers-francs (15 pour le pivot). Sur un ultime tir primé à 1’16 minute de la fin, KAT efface les 52 points de Mo Williams. Il marquera même deux lancers pour finalement pointer à 56 points et 15 rebonds, à 59% aux tirs, dont 75% derrière l’arc. Une performance gravée dans l’histoire qui aura permis (entre autres) d’emmener les Wolves en playoffs. Et tout ça avec seulement 3 ans de NBA dans les pattes, chapeau monsieur.
Houston Rockets : James Harden – 60 pts – 30/01/2018
Déjà auteur d’une performance à 56 points en début d’année contre le Jazz, James Harden a récidivé cette saison pour écrire l’histoire cette fois-ci, et pas qu’une fois. Alors que Calvin Murphy, précédent détenteur du record, était à Houston pour voir le Magic se faire battre, il a aussi pu voir son record sauter. Avec les absences cumulées de Chris Paul et Trevor Ariza, James Harden partageait la gonfle avec Eric Gordon. Avec la blessure du second en première période, il a précipité ses tirs, pour être à 24pts à la mi-temps, avec un joli 0/7 derrière l’arc. Finalement, l’arrière a pris la mesure du Magic, et à base de changements de rythme comme il sait si bien le faire, il a fait d’Orlando son quatre-heure. Ses 17pts du troisième quart-temps n’auront été qu’une mise en bouche d’une performance colossale. Les 10 passes sont déjà dans la poche, et il ne reste plus qu’à mettre les Rockets sur orbite, puisqu’ils ne mènent que de deux points. Aussitôt dit, aussitôt fait : el Barbudo signe à nouveau 17 points dans le dernier quart grâce à trois énorme tirs longue distance. La cerise sur le gâteau ? A 38 secondes de la fin, il gobe un dixième rebond, élevant sa ligne statistique à un énorme 60-11-10, le tout à 63% aux tirs, bref, du jamais vu. Meilleur scoreur des Rockets sur un match, et meilleur scoreur de l’histoire en triple-double, énormissime.
Toronto Raptors : DeMar DeRozan – 52 pts – 01/01/2018
Vous vous souvenez du DeMar DeRozan qui ne prenait même pas 30 tirs à 3pts par an ? Il a disparu en 2018. Dès le premier soir de la nouvelle année, le bougre a pris neuf shoots longue distance contre les Bucks, pour en transformer cinq. Vous l’aurez compris, ce soir là, DMDR était tout simplement en état de grâce. Dans un match important à la maison pour conforter la seconde place des siens (menacée à l’époque par les Cavs), DeRozan a pris les choses en main face à des Bucks solides. Un franchise player à 21 points en un quart-temps, c’est le genre de chose dont rêvent toutes les franchises NBA. DMDR a poursuivi la rencontre avec une agressivité monstre (13 lancers-francs au total). Au final, c’est lui qui arracha la prolongation sur deux lancers, prolongation durant laquelle il va scorer huit points, les deux derniers étant sur des lancers à 6 secondes de la fin. Six secondes qu’il a savouré, puisqu’avec 52 points, il effaçait l’ancien record de Vince Carter et Terrence Ross.
Cleveland Cavaliers : LeBron James – 57 pts – 03/11/2017
Vous mettez combien de temps pour aller dans votre salle de bain vous ? Tout au plus 30 secondes, si vous avez un grand loft, on est d’accord ? LeBron lui, met plus d’une heure, le temps de prendre l’avion pour Washington. Vous aurez compris la métaphore, LeBron James a clairement souillé les Wizards début novembre. Alors que certains s’interrogeaient sur la condition physique du trentenaire, les Cavs étaient focus sur leur rencontre, et ça s’est vu. 42 points dans le premier quart-temps, dont 20 dans lesquels BronBron est impliqué. Rapidement, LeBron va se mettre la raquette dans la poche, en pénétration, au poste, en force ou en backdoor – Kelly Oubre en fait encore des cauchemars. Pour assurer la victoire, LeBron sera impliqué dans tous les points de son équipe dans le dernier quart-temps (hors lancers), avec 19 points et 2 passes. Pas de buzzer beater cette fois, mais 57 points bien fracassants, synonymes de record de points des Cavs, à égalité avec Kyrie Irving. Inutile de préciser que niveau physique, ça devrait aller pour LeBron.
Portland Trail Blazers : Damian Lillard – 59 pts – 08/04/2017
Dame Time version 2018, c’était pas fameux, mais en 2017, c’était une autre paire de manches et le Jazz en sait quelque chose. Déjà à la bataille pour les playoffs la saison dernière, les Blazers étaient alors huitièmes, avec les Nuggets collés à leurs chaussures. Du coup, l’accueil d’Utah devait être sale : il l’aura été. Dès le premier quart-temps, Portland prend 14 points d’avance (34-20), grâce à 26 points de Damian Lillard. Avec l’absence de Nurkic, seul le backcourt de Portland prend les shoots, mais surtout Rudy Gobert devait se frotter à des dragsters. Et on peut dire ça, Damian l’a bien compris, puisqu’il a fait tout son possible pour déborder le pivot. Gobzilla ne peut pas suivre, les pénétrations sont létales. Mais histoire de foutre le feu au Moda Center, il utilise aussi les écrans de ses coéquipiers pour tirer à 3pts : au final, il en plantera 9 sur 14 tentatives. 42 minutes d’une intensité incroyable, un record qui tombe, une douche de Gatorade, et la victoire 101-86 en prime, bref, tout ce qu’il faut pour faire de beaux rêves en Oregon.
Phoenix Suns : Devin Booker – 70 pts – 24/03/2017
Si vous ne le saviez pas, ça peut faire un choc. Ça peut faire un choc de voir que le record de points sur un match d’une franchise vieille de 50 ans soit détenu par un gamin de 20 ans. Et pourtant, il a bien planté 70 puntos sur la tête de Boston, qui se foutait royalement du match. Très rapidement, Boston s’est mis le game dans la poche, laissant donc place aux remplaçants et aux attaques de Phoenix (45 minutes de jeu pour Booker quand même). Rapidement, l’arrière a pris ses marques au TD Garden, et est devenu injouable. Prise à deux, voire même à trois, au milieu de grands intérieurs, peu importe, ça rentre. Du coup, il plante 51 points en seconde mi-temps (qui auraient même pu être 54, si un 3pts fait en même temps qu’une faute avait été comptabilisé) pour en compter 70. A chacun de ses shoots, le banc des Suns explose – ça fait pas beaucoup de monde, mais c’est déjà ça. Certains diront que c’était un garbage game, et que sa performance ne vaut rien : nous, on préfère féliciter un gamin qui est déjà dans l’histoire, et des Suns, et des Celtics. Oui, car jamais autant de points n’avaient été marqués au TD Garden, prends ça Larry Bird !
Oklahoma City Thunder : Russell Westbrook – 58 pts – 07/03/2017
Ça parait tellement banal d’associer le nom de Westbrook à des performances incroyables au scoring, et pourtant, marquer 58 points dans un match, ça relève de l’exceptionnel. Si cette année la défense de Portland s’est révélée être plutôt correcte (sauf en playoffs), l’an passé, c’était une autre limonade. De la lenteur, de la passivité, bref, tout ce qu’il faut pour que Russell se régale. Un paquet de pénétrations, beaucoup de dépassements en vitesse, et un peu de jumpshot, rajoutez à ça une pincée d’agressivité offensive, et vous obtenez 58 points, dont 13 obtenus sur la ligne des lancers. Malheureusement, sa performance n’aura pas permis à OKC de battre les Blazers ce soir-là. Bah oui, hormis Westbrook, personne n’a dépassé les 20 points, contrairement au collectif de Portland qui en avait trois. Comme trop souvent la saison dernière, seul Russell Westbrook marque, et malgré ses exploits de mammouth, son équipe perd. Idéal pour inscrire son nom dans l’histoire de la franchise à côté de Fred Brown, un peu moins pour gagner une bague.
New Orleans Pelicans : Anthony Davis – 59 pts – 21/02/2016
Quel est le point commun entre Anthony Tolliver, Marcus Morris, Aron Baynes, Tobias Harris et Andre Drummond ? Ils ont tous pris le bouillon le 21 février 2016. Pour le coup, on ne peut pas vraiment en vouloir à Stan Van Gundy. Quand il a vu que sa raquette morflait en début de match, il a essayé de changer ses rotations pour mettre à peu près tout le monde sur lui. Alors oui, mais non. En fait, rien ne peut arrêter le Monosourcil quand il est lancé. Au poste, c’est un massacre, et à 3pts, ça peut être létal. Du coup, le laisser tout seul est la pire des solutions au regard du jumpshot et de la mobilité du bonhomme. Alors au final, non seulement AD a planté 59 points, mais il a surtout tiré à 24/34 aux tirs. Le tout avec 20 rebonds, voilà voilà. Le dernier a avoir réalisé cet exploit, c’est Wilt Chamberlain, rien que ça. Une telle performance mérite de rentrer dans l’histoire des Pels, mais aussi des Pistons, car personne n’avait mis autant de points au Palace d’Auburn Hills !
Sacramento Kings : DeMarcus Cousins – 56 pts – 25/01/2016
Avoir DeMarcus Cousins dans son équipe, c’est bien. Affronter une raquette composée de Marvin Williams, Spencer Hawes et P.J. Hairston, c’est très bien. Alors les deux en même temps, bonjour le carnage. Malgré un début de match timide, où il a plutôt laissé parler sa vision de jeu, Boogie s’est rapidement mis la raquette des Hornets dans la poche à coup de domination au poste ou d’accélérations détonantes grâce à sa mobilité. A la mi-temps, les Kings mènent de dix points, et Cousins n’en est “qu’à” 19 unités. Il prend la deuxième mi-temps à son compte, essayant de contrer à lui seul les runs de Charlotte, et ce même avec deux bras sur sa truffe. Finalement, Boogie obtient la faute à 5 secondes de la fin pour redonner l’avantage à Sacto : +1. Par la suite et par chance, Kemba rate son second lancer, et le match va en prolongation. Quoi de mieux pour entamer une prolong’ qu’un énorme poster ? Probablement rien. Il inscrit neuf points dans les deux prolongations, freiné par une sixième faute sortie d’on ne sait où encore aujourd’hui. A neuf secondes de la fin du match, Troy Daniels éteint les espoirs des Kings, mais peu importe : DeMarcus est rentré dans l’histoire côté Kings au côté d’Oscar Robertson. Battre son record en carrière deux fois en deux soirées, c’est une perf’ all-time.
Charlotte Hornets : Kemba Walker – 52 pts – 18/01/2016
Encore un autre match avec deux prolongations pour les Hornets, sauf que cette fois, c’est leur joueur qui est sous les projecteurs. Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agît de Kemba Walker, le meilleur marqueur de l’histoire de la franchise. Cette distinction, il ne l’avait pas encore à l’époque, et pourtant il avait déjà de la dynamite dans les pattes. En quelques possessions, ça s’est vu. Prenant à défaut la défense du Jazz grâce à sa vitesse, Kemba avait souvent deux possibilités : profiter des écrans de ses coéquipiers pour tirer au large, ou pénétrer en débordant Rudy Gobert. La sauce a pris dès le premier quart-temps, avec 18 points pour l’agent Walker, et le festival a continué pendant 35 minutes. Malgré un game-winner raté, il pointe à 35pts à la fin du temps réglementaire. Il foire même une seconde opportunité de donner la victoire finale aux siens en fin de première prolongation, où Utah a rattrapé cinq points en quinze secondes. Enfin, ses quatre derniers lancers mettront à l’abri les siens, tout en inscrivant son nom dans l’histoire de sa franchise : les 48 points de Glen Rice, c’est de l’eau.
Voilà, le premier épisode est terminé, mais rassurez-vous, d’ici peu vous aurez la suite. En attendant, vous avez du highlight à mater, du box score à décortiquer, et des superlatifs à utiliser. Car oui, ces performances sont monstrueuses, même si plusieurs des bonhommes cités au-dessus sont coutumiers du fait. Appréciez tout cela, ce serait bête de banaliser des exploits historiques…