Pendant 82 matchs, l’essentiel des équipes NBA ont lutté pour arracher leur place en Playoffs. De manière à aller le plus loin possible, elles ont combattu dans l’optique de posséder l’avantage du terrain en cas d’un 7eme match décisif. Mais après seulement 1 tour, la moitié d’entre elles ont déjà mordu la poussière. Alors quel bilan tirer pour les 8 équipes tombées avant le dernier carré ?
Tombés au premier tour
Portland Trail Blazers (0-4)
Les Blazers, 3eme à l’Ouest ont subi l’une des plus grosses déconvenues de ces Playoffs 2018. Partis avec le spot de favoris, ils se sont littéralement fait balayés par les Pelicans. Là où le bas blesse, c’est que leurs adveraires, privés d’un de leurs meilleurs joueurs, les ont complètement mis hors jeu dans la plupart des rencontres, sans DeMarcus Cousins, en se contentant d’isoler la paire Lillard-McCollum. Une simple pression défensive sur leurs extérieurs à suffit à démontrer l’absence de menaces de poids à Portland.
Bref, cette éliminiation est un immense échec pour la franchise de l’Oregon, et avec de nombreux contrats élevés qui courrent encore pour deux ans, il va désormais falloir faire face aux décisions. Difficile d’imaginer la franchise se restructurer – même s’il est évident que l’avenir du duo des Blazers risque d’être discuté en privé. Dans une impasse financière, il est complexe d’imaginer comment cette équipe peut se remodeler pour franchir un cap. Solides en saison régulière, ils n’en restent pas moins trop peu armés pour inquiéter des rosters au complet en Playoffs.
Minnesota Timberwolves (1-4)
Les Blazers ont du se battre jusqu’au dernier jour pour retrouver les Playoffs. Après avoir écarté les Denver Nuggets, ils héritaient d’un terrible match-up pour eux : les Rockets. A l’image de leur leader Karl Anthony Towns, les loups ont connu des débuts difficile face aux Texans. Après des performances indigestes à l’extérieur, ils se sont remobilisés pour proposer une seconde partie de série disputée, sans jamais vraiment inquiéter. La belle surprise Derrick Rose et une montée en puissance de Butler & KAT ont permis de sauver l’honneur, dans une série où l’on n’espérait pas grand chose côté Minnesota.
Le retour en Playoffs est validé, il faut maintenant assurer une continuité et une progression. L’apport de Butler et de Gibson ont permis à cette équipe de progresser, mais la paire Wiggins-Towns se doit de franchir un cap dans l’envie et dans le jeu. Encore trop dépendants des anciens Bulls, il va également falloir développer l’apport du banc. Certes un peu trop pauvre, il faudra aussi faire des trouvailles et oser les responsabiliser. Si le starting five ne devrait pas bouger, il y a en revanche beaucoup de travail côté Wolves pour construire des rotations qui conviendront à Tom Thibodeau. En l’état, la moindre défection est fatale, et le fond de jeu ne fait pas rêver. Toujours est-il que la progression interne sera probablement le plus gros renfort à espérer.
San Antonio Spurs (1-4)
Sans surprises, les Spurs privés toute la saison de Kawhi Leonard se sont fait écarter par les Warriors. Face à une formation archi-dominante, il n’y avait rien à espérer pour San Antonio. La qualification en Playoffs était déjà une belle performance, et si il eut été possible d’espérer un second tour avec un tirage favorable, rien d’autre n’était envisageable face à Golden State.
On pourrait se dire que les Spurs n’ont qu’à attendre le retour de Kawhi Leonard pour retrouver de leur allant, et, au vu du bilan sans ce dernier, et ce ne serait pas forcément faux. Toujours est-il que cette saison a aussi révélé une crainte quant à leur roster : un manque de densité athlétique. La perte de Dedmon était bel et bien un problème, et l’âge avancé de Parker, Gasol et Ginobili ne va forcément pas aider leurs affaires. A fortiori quand le dernier, encore performant, va à nouveau devoir se poser la question de la retraite. Si les finances des Spurs ne seront pas bien larges, cette année doit permettre de commencer une transition vers l’avenir. A noter qu’évidemment, la question du cas Leonard va sûrement alimenter cet été, après un long silence concernant les désaccords entre ce dernier et la franchise sur sa blessure.
Oklahoma City Thunder (2-4)
Second upset de l’Ouest, il va sans dire que cette équipe du Thunder a achevé une saison bien terne en se faisant sortir par l’outsider, plus discipliné, plus collectif, plus combattif. Carmelo Anthony ne se trouve pas dans son nouveau rôle, Paul George alterne le très bon et le mauvais, Westbrook peine toujours à gérer le tempo d’un match, lancer ses coéquipiers. Globalement, cette équipe du Thunder ne joue pas ensemble, le fond de jeu est misérable, au point qu’on puisse se demander sur cette série s’il y a bel et bien un coach derrière le roster. Les joueurs ne savent pas se sacrifier, et la balle tourne peu. Vaincu par un rookie qui a démantelé leur défense dans les fins de matchs, l’armada de star est la plus grande déception de cette saison, sans aucun doute.
Après cet échec, il va convenir de traiter tous les cas. Sam Presti a déjà annoncé qu’il voulait conserver Paul George et Billy Donovan, tout en entendant déjà que Melo n’aurait pas plus de responsabilité. Take it or leave it. Probablement que l’équipe aimerait se délester de son année à 28M, afin de promettre plus de role player autour du trio Westbrook – George – Adams. Il y a un véritable chantier pour construire un banc et des rotations plus nombreuses, surtout qu’on ne sait pas quel André Roberson reviendra après cette lourde blessure.
Miami Heat (1-4)
La franchise floridienne a réalisé une saison courageuse, ainsi qu’une série pleine de combat face aux Sixers, plus talentueux. Incapables de trouver des solutions pour stopper leurs adversaires, ils ont néamoins donné vie à une série physique et plaisante. C’est néanmoins une fin attendue que cette équipe a connu. Avec une flanquée de bons joueurs, mais aucune star, difficile d’être en lice. Surtout lorsque vous avez perdu Dion Waiters dans la saison, et que vous évoluez avec le fantôme d’Hassan Whiteside dans l’équipe. On aurait imaginé plus de victoires pour le Heat, mais cette défaite n’a rien d’une déconvenue pour Miami.
La suite est difficile. L’équipe est attachante, mais n’a aucune avenir en l’état. Ses finances sont saines mais faibles. Elle doit tenter de se débarasser d’Hassan Whiteside avec qui le contact ne passe plus. Si elle y arrive, peut être aura-t-elle de la marge pour faire des ajustements, mais sans grands espoirs non plus. L’autre solution pour Pat Riley et à ne pas exclure, serait un démantelement partiel du roster. Avec beaucoup de pièces de valeur, ce n’est pas à exclure.
Washington Wizards (2-4)
Une saison marquée par les pépins de santé et une irrégularité chronique. Au final, les Wizards arrivent à une décevante 8eme place. Dans une série très intéressante, ils sont tombés contre des Raptors au-dessus, sans vraiment imprimer une domination sans partage. On sent que le potentiel de l’équipe est là, notamment le 5 de départ qui rivalise avec n’importe quelle équipe. Mais en étant parfaitement honnête, cette défaite face à Toronto rappelle que Washington à encore des caps à franchir s’ils veulent vraiment être plus qu’une équipe de demi-finale de conférence.
Le soucis c’est que les Wizards sont pris à la gorge sur le plan des finances. Il semble qu’il leur faudrait un 3eme gros joueur dans le secteur intérieur ou sur les ailes, mais le seul moyen de les obtenir est de réaliser des échanges bien sentis. Surtout, il faudra sacrifier des pièces importantes pour franchir un cap, sinon… Le plus probable est de voir le roster inchangé d’ici l’an prochain.
Milwaukee Bucks (3-4)
Les Bucks ont fait une sortie décevante. Décevante dans le sens où, face à des Celtics privés d’Hayward et Irving, il y avait une véritable place pour s’imposer grâce à leur surplus de talent. Mal coachés, ils n’en restaient pas moins, sur le papier, supérieur sur tous les postes extérieurs. Avec des Eric Bledsoe, Khris Middleton, Giannis Antetokoumpo, voire Jabari Parker, on pensait qu’ils pouvaient triompher. Et en tombant en 7 matchs, on peut dire qu’ils ont failli. Lorsque l’on voit la démonstration de Boston face aux Sixers, cette défaite est à relativiser. Toujours est-il qu’on attend avec impatience que ce roster talentueux avance dans le tableau des Playoffs.
Pour cet été, la clé sera de trouver le coach pour donner une discipline, une défense actualisée, et des systèmes à ce groupe. Quelques renforts sur le banc ne serait pas de trop, mais il y a, en soit, pléthore de talents en interne pour progresser. Reste à gérer le cas Jabari Parker, en fin de contrat rookie, et qui a connu 2 ruptures des ligaments croisés. Le montant du contrat risque, clairement, d’être un véritable casse-tête pour les dirigeants.
Indiana Pacers (3-4)
Que ce doit être satisfaisant et rude à la fois pour les Pacers. Attendus comme une équipe de tanking, les Pacers ont finalement atteint les Playoffs en 5eme position ! Face aux Cavaliers, ils ont bien fait mieux que de la figuration, ils ont poussé les triples finalistes NBA au match 7. Dans des rencontres accrochées toute la série, c’est finalement dans l’ultime rencontre que la bande d’un Victor Oladipo fantastique est tombée. Si la défaite doit laisser un goût amer, si proche d’être la grande surprise de cette saison, la saison est elle une brillante réussite.
Pour les Pacers, l’été s’annonce néanmoins complexe. Oui, la franchise a franchi un cap. Oui, Victor Oladipo est devenu un All-Star. L’équipe n’a pourtant pas le potentiel pour entrer chez les prétendants au titre. Avec un peu de salary cap disponible, l’erreur serait de tout mettre pour un joueur qui encombrerait les finances. Cette équipe doit être patiente, opportuniste, pour construire. Reste à savoir ce que feront les dirigeants de cette révélation.
Alors que les demi-finales touchent à leur fin, de nouvelles équipes vont rejoindre la liste des déçus. Toujours est-il, que comme le montre cet article, une défaite peut déguiser une réussite, tandis qu’elle est un drame pour les autres. Une série de Playoffs peut changer votre histoire, en bien ou en mal. C’est le jeu des Playoffs.