Au termes d’une saison régulière de très bonne augure pour l’avenir, les Sixers sont passés de lanterne rouge récurrente de la NBA, à top équipe de la conférence Est. Un bond incroyable porté par des renforts d’expérience : JJ Redick, Ersan Ilyasova, ou Marco Belinelli, mais surtout par la jeune garde qui débarque enfin à plein temps. La paire Ben Simmons-Joël Embiid a littéralement explosée aux yeux de la NBA, montrant le potentiel illimité de cette équipe, à fortiori lors de la belle entrée en matière de Markelle Fultz, qui s’est longtemps fait attendre avant de débuter sa saison.
De fait, dès la première saison où “The Process” est passé à sa seconde étape, la franchise s’est hissée dans le top 3 pour obtenir l’avantage du terrain en Playoffs. Le grand test arrivé, et une équipe portée par des jeunes joueurs a souvent tendance à se casser les dents en post-saison. Néanmoins, cette équipe est très forte et a, je pense, trouvé dans cette équipe de Miami la parfaite initiation pour se lancer dans la cours des grands.
Le rapport basket
Philadelphie aurait pu tomber sur les Wizards (8eme), grand habitués des Playoffs et présents dans les rendez-vous. Ils auraient pu croiser les Bucks (7eme), très denses en talent malgré un coaching caduque, mais ils sont tombés sur une équipe du Heat. Une équipe du Heat construite autour de la paire Dragic-Whiteside, mais qui a plus ou moins perdu le second dans les méandres des saisons NBA. Une équipe dense, mais qui en dépit d’un retour d’un vieux (36 ans) Dwyane Wade, manque de talent brut. Beaucoup de bons joueurs composent l’effectif, mais aucun All-Star naturel et incontestable dans le roster.
En face, les Sixers ont un groupe riche mais peuvent surtout compter sur un All-Star déjà implanté, avec Joël Embiid qui ne joue que depuis le Game 3, mais aussi un futur joueur majeur de la NBA avec Ben Simmons. Bien entourés de vétérans en verve, Philly est donc arrivé dans ces Playoffs avec un véritable luxe : une grosse marge sur leurs opposants sur le plan du talent. Et on l’a vu en ce début de série, notamment dans le Game 4, même dominée pendant l’essentiel du match, cette équipe est capable de gagner en faisant des actions décisives en fin de rencontre. Et c’est aussi la preuve, qu’elle est supérieure, ce qui dans une série contre les Wizards ou les Bucks, n’aurait pas nécessairement été le cas.
Sur le plan basket, Miami était effectivement l’adversaire idéal, à l’instar de ce qu’auraient pu être les Pacers.
Une véritable initiation
Si le Heat n’a pas le talent individuel, c’est en revanche une formation très solide depuis maintenant plus d’un an et demi. Pour s’imposer comme une franchise qui compte, les joueurs de Miami ont su développer un beau collectif capable de jouer dur des 2 côtés du terrain. Si pour eux aussi, c’est une première expérience en Playoffs ensemble, ils ont, je pense, jusqu’ici joué un jeu en post-saison parfait pour comprendre l’engagement physique d’une série à ce niveau.
Ainsi, depuis maintenant 4 matchs, les 2 équipes multiplient les échanges physiques, lees accrochages, les renversements en démontrant de véritables disciplines collectives. James Johnson, par son engagement a par exemple poussé la série à un autre niveau – et si les Sixers sont très bien partis pour l’emporter (73% lorsqu’on mène 3-1), il sera néanmoins hardi d’aller chercher un 4eme succès contre cette équipe qui a montré depuis son assemblage un haut degré de combativité.
Si les Sixers apparaissent plus que jamais favoris, ils ont trouvé en cette équipe du Heat un formidable sparring partner pour préparer l’avenir. En imaginant qu’un retournement ne fasse pas, ils pourront se préparer en vu d’une première demi-finale de conférence. Reste désormais à déterminer qui sera l’adversaire ?
Prêts pour Boston ?
Si les Celtics se qualifiaient, ils devraient cette fois commencer sans l’avantage du terrain. Sauf qu’en face, arriverait une équipe privée de 2 stars : Kyrie Irving et Gordon Hayward. Mais cela voudrait aussi dire pour Brett Brown qu’il devrait se frotter à l’un des grands techniciens du moment, qui aurait trouvé les solutions pour écarter les Bucks.
Les Sixers se trouveraient alors dans la même situation que face au Heat : supérieurs en talent. Ils devraient donc trouver les ressources collectives pour se montrer digne du statut de favoris, face à une équipe avec une caractéristique commune : beaucoup de jeunesse. Un défi qui semble désormais tout à fait à leur portée et pourrait mener l’équipe à la finale de conférence. Une ascension qui serait alors fulgurante.
Prêt pour Milwaukee ?
L’autre possibilité, c’est Milwaukee. Autre équipe jeune et à fort potentiel de l’Est. Cette série serait alors très différente de celle face au Heat, ou de l’autre qui se profilait, à savoir Boston. En effet, ils affronteraient une équipe avec beaucoup de talent individuel : Giannis Antetokoumpo, Khris Middleton, Jabari Parker, Eric Bledsoe, mais beaucoup moins forte collectivement et au coaching.
Bien que les Sixers auraient l’avantage du terrain, ils devraient monter leur niveau d’intensité pour limiter les gros talents dont dispose la franchise du Wisconsin. Côté fan, nous aurions là un des grands match-up du futur entre le Grec et Ben Simmons. Ce serait aussi un combat de style avec des Sixers qui pourraient s’appuyer sur la domination de Joël Embiid à l’intérieur, tandis que la paire Bledsoe-Middleton pourrait faire très mal sur les lignes extérieures. Une bataille dantesque en perspective.