On a tant cru, tant espéré, tant fantasmé. Lorsqu’on a vu cette équipe assemblée, on a vu un monstre se dresser à l’Ouest. Pas encore au niveau des meilleurs, mais susceptible de les tutoyer. On a promis de grandes choses à cette équipe d’OKC, et ils ont promis en retour. Parce qu’on l’a tous pensé, il y avait du talent, pas encore dans l’effectif complet, mais il y en avait assez pour viser un titre, à un moment. Paul George ne s’en cachait pas, un sourrire au lèvre, en voyant Carmelo Anthony débarquer à ses côtés, sur les terres de la paire Westbrook-Adams. Ils ont promis de grand chose, et on va pas se mentir, plus que leur parole, on a cru notre instinct. Ils nous en réservaient.
Puis vint la saison, cette étrange déception, l’amertume, le goût d’une trahison. C’était trop fort pour… ça. Le potentiel était trop grand pour le baffouer ainsi. Et pourtant. Pourtant, nous y sommes, après 82 matchs, des stars préservées par les pépins physiques, cette équipe arrive cependant en Playoffs avec un avantage du terrain bien mal acquis.
Mais on a continué à y croire, un peu. Ils avaient et ont mieux pour les Playoffs. Oui le Jazz est une bonne équipe, mais eux ont des stars. Des joueurs de premier plan, ceux dont on vend les maillots, dont on attend les exploits dans les moments qui font l’histoire de la ligue. Sauf que la petite voix, elle nous le disait, “ne les croit plus, ne te laisser pas berner”. Mais comme durant la saison, l’équipe nous a réservé un de ses grands matchs. Ceux qui nous faisaient dire “regarde, ils sont présents quand il y a de l’enjeu”. Derrière une performance XXL de Paul George, le Thunder a pris la première rencontre. Moi-même qui avait annoncé un PG trop fort pour les ailiers du Jazz, je me disais qu’on y était.
Puis la nuit dernière vint. Malmenés par leurs opposants, maintenus en vie par un Westbrook au four et au moulin, OKC a réservé son autre visage. Un 0/14 au tir pour le trio Westbrook – George – Anthony, qui chutait dans les abysses, pendant qu’ils se faisaient martyriser par Donovan Mitchell. Auteur de 13pts dans ce même quart temps.
Et nous y revenons donc. Le problème de cette équipe, cette terrible inconstance, cette instabilité. Pleine de promesse, mais incapable de maîtriser sur la durée. Pourtant hier, si l’un d’eux avait émergé, ils auraient probablement pu conserver l’avantage du terrain, pour débarquer à Utah avec un confortable 2-0.
Jekyll & Mr.Hyde
Cette comparaison a souvent été utilisée entre le personnage du roman éponyme et le meneur du Thunder. Mais c’est aujourd’hui toute l’équipe qui est atteinte par le syndrome.
Après avoir mené de 10pts à la fin du 3eme QT, l’équipe a explosé dans le dernier acte. Et c’est inacceptable, parce qu’on a cru à leurs promesses. Pire, c’est inacceptable car ils sont tout simplement trop forts pour ne pas maîtriser leurs rencontres.
D’ailleurs, si Westbrook a souvent été en première ligne des critiques, celui qui est le plus frustrant est très certainement Paul George. Toute sa saison a été marquée par son incapacité à prendre sa place, à prendre ses tirs de manière régulière. Ces 2 premiers matchs à domicile en sont la preuve. Brillant avec ses 38pts à 8/11 de loin dans le premier match, il redevient celui qu’on a trop souvent vu cette année. Maladroit, peinant à peser dans le dernier QT – cherchant l’isolation, dans laquelle il n’excelle pas.
Mais s’il y a bien un autre coupable, c’est l’homme à la tête de cette mascarade, de ce mensonge. Billy Donovan est à nouveau décevant, et si on sait qu’il n’a pas une équipe facile à coacher, la pauvreté du jeu de son équipe exaspère. Si nos attentes étaient beaucoup moins élevées le concernant, il faudra bien un coupable.
Alors oui, il n’est pas encore l’heure de s’affoler. Mais désillusion après désillusion, on a continué à croire que cette équipe nous réservait de grandes choses. Alors il est temps de transformer vos, et, nos paroles en acte. Le destin de cette équipe n’était pas de sortir en trébuchant au 1er tour.
Ah, l'éternel débat de l'assemblage de stars qui ne fonctionne pas…
Du Matra Racing foot dans les années 80 (désolé, va probablement falloir que tu fouilles dans les archives d'internet mais steup, fais-le avec autre chose que Google) aux Cavs de ce début d'année (ou encore les Lakers qui ont fait venir des Payton, Malone ou Nash vieillissants) ça ne fonctionne pas souvent.
Hormis Miami façon 3 amigos, les Big 3 e se construisent pas en kit, ils naissent.
C'est à mon sens la dimension supérieure du coach face au GM : l'alchimie, le partage du jeu, le "vivre ensemble" sur un terrain ne se décrètent pas, ils se construisent.
Avec des talents bien moindre, le Jazz est en train de le démontrer.