Ils sont là, quasiment un an après leur Finale de conférence. Spurs et Warriors se retrouvent, cette fois-ci pour le premier tour des playoffs 2018, et c’est peu dire que depuis l’année dernière, il s’en est passé des choses.
A l’aube de la saison régulière, on attendait tous – ou quasiment- ces deux équipes en haut de tableau à l’Ouest. Les Warriors étaient déjà installés sur le fauteuil de la première place, tandis que chez les plus pessimistes, les Spurs terminaient aux alentours des spots 3, 4 ou 5. Six mois plus tard, alors que la saison régulière a rendu son verdict, les choses sont toute autre. Non, les Warriors ne sont pas premiers de conférence, détrônés par les Rockets. Non, les Spurs n’ont pas l’avantage du terrain, et ont bien failli passer à la trappe.
Le bilan des saisons
Les Warriors ont joué au chat et à la souris avec Houston pendant un moment en tête de la conférence Ouest. Gérant leur première partie de saison avec brio, les hommes de Steve Kerr se sont mis à monter en puissance en sortie de All Star Break. Mais le sort en a décidé autrement, et les gars de la Baie ont dû faire face à une avalanche de blessures, où les cadres les plus importants du jeu et vestiaire californien ont tous été touchés sans exception. Durant, Curry, Klay, Draymond, tout le monde y est allé de son petit bobo. Kerr et son staff n’ont pas pris de risque inconsidéré, et les mises au repos se sont succédées. Le mot d’ordre : mieux vaut prévenir que guérir. Si bien qu’en cette fin de saison, seul un soldat manque encore à l’appel, et pas n’importe lequel : chef Curry, gêné par une blessure au genou gauche. En conséquence, depuis quelques semaines la roue libre est de mise. Le bilan est peu reluisant sur les derniers matchs, Steve Kerr pousse quelques gueulantes, mais avec une deuxième place validée depuis un petit moment, les Warriors n’ont pas forcé les choses et attendaient leur heure calmement. Ils terminent avec un bilan de 58 victoires, la honte.
Côté Spurs, eux qui avaient l’habitude de voir la qualification en playoffs acquise en avance sur la fin du calendrier, on peut dire que les choses ont été bien différentes cette année. Et pour cause, il a fallu attendre les ultimes rencontres pour que le billet soit validé. A l’issue du match entre Nuggets et Wolves, les Spurs ont enfin connu leur sort définitif : spot 7, et les Warriors en gros lot. Une saison inhabituelle pour les texans, alimentée par les blessures en cascade tout au long de l’année, mais aussi et surtout par le feuilleton qui a tenu en haleine tout fan des Spurs : le cas Kawhi Leonard. Saison blanche ou presque pour l’ailier texan, qui ne s’est toujours pas remis de sa blessure. Autre changement majeur chez les Spurs : un passage de témoin à la mène, intervenu à la mi-saison, qui a vu Dejounte Murray prendre la gestion de la baraque. Mais le vrai patron cette année, c’est LaMarcus Aldridge : énorme de bout en bout, l’intérieur a dû se surpasser pour pouvoir mener à bout de bras les Spurs en playoffs. On notera aussi le fait que Manu Ginobili est éternel. Solides à domicile, fébriles à l’extérieur, avalanches de blessures tout au long de la saison, et tout ça fait que San Antonio boucle la saison avec… 47 victoires quand même. Ils mettent tout de même fin à la série de saisons consécutives à 50 victoires minimum qui tenait depuis 20 ans – la honte.
Les match-up clés
Kevin Durant vs Kawhi Leonard :
Lol, non. Non, on aurait bien aimé nous aussi, mais a priori on y aura pas droit cette année. A moins d’un retour surprise de The Klaw, il faudra patienter les ami(e)s. Et alors s’il revient vraiment… Je réponds plus de rien.
Steph Curry vs l’infirmerie :
Steve Kerr avait décrété que son gourou en chef louperait sans aucun doute l’entièreté du premier tour des playoffs. Quelques heures plus tard, Curry lui emboîtait le pas pour affirmer qu’il ferait tout pour revenir le plus vite possible. Aujourd’hui, la rééducation de Curry avance bien, mais il ne semble pas prêt à un retour à la compétition immédiat. Sans lui, les Warriors ont largement les moyens de passer l’obstacle, et alors avec lui… c’est même pas drôle. On n’est pas à l’abri d’un retour du Chef en fin de série, histoire de reprendre un peu de cardio, wait and see.
LaMarcus Aldridge vs Kevin Durant :
Pour exister, les Spurs devront s’appuyer sur leur poste 4 de A à Z. Auteur d’une saison magnifique, LMA va devoir s’employer face aux défenseurs, parfois très collants, des Warriors. S’il hérite de Draymond au marquage, il faudra qu’il use de son arme favorite au poste bas pour pouvoir passer au-dessus de l’obstacle Dray. LMA sera attendu par les fans mais aussi par les Warriors : à lui de prouver qu’il peut malgré tout performer. Côté Warriors, c’est à Kevin Durant que reviendra, sans nul doute, la charge de mener la révolte. Après avoir laissé les doutes planer en fin de saison, Golden State se doit de taper du poing sur la table, et ce sans pitié. En l’absence de Curry, KD sera forcément attendu. On peut faire confiance au garçon pour être au rendez-vous, sans compter qu’il n’y a personne côté texan pour contenir l’animal, sauf si Kawhi revient et lui rappelle qui est le patron. A lui d’en profiter.
A quoi s’attendre ?
Pour les Spurs, rien à perdre et rien de secret : tout le jeu, ou presque, doit passer par LaMarcus Aldridge. C’est à lui que reviendra le rôle de première menace offensive, sans aucun conteste possible. Sur pick’n’pop ou en isolation, il sera mis en avant sans cesse par le système texan. Mais les autres joueurs ne devront toutefois pas le laisser se débrouiller seul. Déjà, il faudra que certains augmentent leur niveau. On pense notamment à Dejounte Murray, qui en l’absence de Curry, doit gagner sa match-up face à Cook. Plus rapide, plus expérimenté, plus défensif, Murray doit profiter de cette série pour passer un autre niveau dans sa progression. On peut aussi penser à Rudy Gay, qui va vivre seulement ses deuxièmes playoffs en carrière, et qui devra lui épauler LMA au scoring. Dans les matchs où LMA s’est retrouvé bloqué ou gêné au poste par des prises à deux, les Spurs ont trop souvent laissé leur géant en galère, avec peu de mouvement ou de réussite aux tirs extérieurs. Dans le domaine, les shooteurs extérieurs que sont Mills et Green seront attendus, de même que Forbes, Bertans et Ginobili. A voir également si Pop’ décidera de jouer la majorité du temps avec les deux tours de contrôle que sont LMA et Gasol, afin de contrôler le rebond et de dissuader au maximum dans la peinture, ou s’il alternera avec des phases de small ball en installant Gay ou Anderson en poste 4 pour jouer sur la mobilité de ceux-ci.
Côté Warriors, la puissance offensive devrait parler d’elle-même. A eux de faire courir les texans, qui ont parfois eux du mal contre les équipes jouant up tempo. La défense de San Antonio est solide sur l’ensemble de la saison, mais parfois très irrégulière sur un même match. Si Golden State parvient à mettre en place son jeu de transition, attention aux dégâts provoqués par KD, Klay et compagnie. Sur demi-terrain, il leur faudra forcer les switchs sur pick’n’roll, afin de cibler Gasol et LMA, qui peuvent avoir du mal loin du cercle pour contester et suivre les joueurs adverses : la line-up avec Iggy-Green-KD pourrait faire des ravages dans le domaine. C’est en défense que les Warriors devraient avoir le plus à faire, notamment pour contrer LMA. Dans l’éventualité d’un 5 majeur texan alignant LMA et Gasol, Draymond Green devrait être en charge du poste 4. Que va décider Kerr ? Si les Warriors tentent les trappes au poste bas et parviennent à surgir pour couper les relations avec les autres joueurs, c’est tout bénéf’ pour exploiter le jeu rapide en suivant. Parfois en berne sur cette fin de saison, il faudra que Thompson, Durant et Green sonnent le réveil de la défense d’Oakland pour les playoffs.
Pronostic
Warriors 4 – Spurs 1 (mon cœur saigne)
On aurait aimé voir une série entre ces deux équipes au complet. Malheureusement, il faudra sûrement faire sans Kawhi et sans Curry. Dommage… pour les Spurs.
Beaucoup d’éléments jouent en faveur des Warriors. Déjà, les Spurs n’ont pas gagné un match à l’extérieur depuis le 25 février dernier. Même si on sait qu’en playoffs, tout est remis à zéro, il faut avouer que ça aide pas mal quand on a l’avantage du terrain. Surtout, Golden State devrait profiter de ce premier tour pour remettre les choses à leur place, et réaffirmer son statut de favori. S’ils parviennent à limiter l’impact de LMA et à développer leur jeu rapide, la série pourrait tourner court, très court. D’autant plus qu’ils n’ont pas intérêt à arriver la fleur au fusil contre les Spurs. Si c’est le cas, attention à la sanction pour Golden State, car les Spurs et Popovich ne se feront pas prier pour les cueillir, et ce dès le game 1. Les Spurs peuvent potentiellement prendre 1 ou 2 matchs, surtout en profitant de l’absence de Curry et avec un bon LMA bien épaulé. Le coeur dit victoire des Spurs 4-3 avec un buzzer beater de Ginobili, mais bon, il faut essayer d’être objectif.
Allez, bonne série à toutes et à tous !
Calendrier :
Samedi 14/04 @Golden State, 21h
Mardi 17/04 @Golden State, 4h30
Vendredi 20/04 @San Antonio, 3h30
Dimanche 22/04 @San Antonio, 21h30
Mardi 24/04 @Golden State
Jeudi 26/04 @San Antonio
Samedi 28/04 @Golden State