Après une longue et belle saison régulière et des non moins spectaculaires tournois de conférence, la plus belle période de la saison universitaire est enfin là : le NCAA Tournament, la March Madness, qu’on ne présente plus, lance ce soir son édition 2018, avec le First Four, qui va opposer les formations des plus petites conférences mais aussi des équipes repêchées de justesse par le comité de sélection, pour entrer définitivement dans le tableau des 64 équipes qui disputeront le premier tour, qui commence jeudi après-midi.
Nuit de mardi à mercredi
23:40 LIU Brooklyn Blackbirds (18-16) v Radford Highlanders (22-12)
Il y aura forcément une page d’histoire qui s’écrira pour ce tout premier acte de la « Big Dance » puisqu’aucun de ces deux programmes n’a encore jamais gagné un match lors du tournoi NCAA.
Ces deux équipes ont remporté leur tournoi de conférence, bénéficiant du fameux « automatic bid » pour se qualifier, avec une part d’incroyable pour l’un comme pour l’autre, car LIU Brooklyn a réalisé l’upset en finale dans la NEC en battant le champion de la saison régulière Wagner, tandis que Radford est venu à bout de Liberty après un tir à trois points au buzzer de Carlik Jones qui a fait exploser la salle.
Pas d’euphorie toutefois, ces deux équipes ont eu le temps de bien se reposer et reprendre leurs esprits, et seront donc pleinement concentrées sur leur entrée en lice dans la compétition.
Dans sa dernière année d’éligibilité, Joel Hernandez a porté ses Blackbird avec 32 points en finale du tournoi de conférence, et il tentera de récidiver ce soir pour prolonger encore un peu sa carrière universitaire. En face, avec 13,5 points par match, Ed Polite Jr. est le meilleur scoreur de son équipe où la marque est partagée essentiellement entre six joueurs, dont le freshman Carlik Jones, qui sera certainement encore en confiance après son tir héroïque d’il y a quelques jours.
Players to watch :
Joel Hernandez (LIU) – 20,9 points ; 5,9 rebonds ; 2,6 passes
Carlik Jones (RAD) – 11,8 points ; 3,7 rebonds ; 3,0 passes
02:10 St. Bonaventure Bonnies (25-7) v UCLA Bruins (21-11)
Très belle affiche pour cette première soirée et un choc entre deux des meilleurs meneurs du pays avec Jaylen Adams côté Bonnies qui sera opposé à Aaron Holiday côté Bruins. Les deux joueurs ont des statistiques quasi identiques, mais leurs équipes respectives ne sont pas des « one man gang » puisque tous deux ont de quoi faire à leurs côtés, Adams forme avec son compère Matt Mobley l’un des meilleurs backcourts du championnat universitaire et Holiday dispose d’un excellent big man en la personne de Thomas Welsh, ainsi que deux freshmen prometteurs, Jaylen Hands et Kris Wilkes, qui peuvent suppléer le petit frère de Jrue et Justin en apportant eux aussi des points.
Retenus de justesse, les californiens joueront le premier « First Four » de leur histoire et ont bien terminé la saison en battant pour la deuxième fois leur rival de South California en fin de saison régulière, puis ont battu Stanford lors du tournoi de la conférence PAC-12 avant de s’incliner en demi-finale contre Arizona, après prolongation.
Mais les Bonnies font encore mieux, puisqu’avant de perdre en demi-finale du tournoi de l’Atlantic-10 face à Davidson, l’équipe restait sur une série de 13 victoires de suite, de quoi aborder cette post-season avec confiance.
Attention à la fin de match serrée, les Bruins ne les négocient pas toujours bien, avec une tendance à laisser Holiday faire du « hero ball », alors que les Bonnies ont quelques références dans la gestion des fins de match, notamment ce buzzer beater face à Vermont ou bien la grosse victoire acquise au Carrier Dome face à Syracuse en prolongation, après avoir fermé tous les verrous en défense.
Players to watch :
Jaylen Adams (SBON) – 19,8 points ; 3,6 rebonds ; 5,4 passes
Aaron Holiday (UCLA) – 20,3 points ; 3,6 rebonds ; 5,8 passes
Nuit de mercredi à jeudi
23:40 Texas Southern Tigers (15-19) v North Carolina Central Eagles (19-15)
Inutile de se le cacher, ce match n’attirera pas les foules à Dayton, car il va opposer deux des équipes les plus faibles du tournoi, avec North Carolina Central qui est présent à la surprise générale, après avoir remporté le tournoi de la MEAC alors que les Eagles avaient terminé dans le ventre mou de la conférence, l’une des plus faibles de NCAA Division I.
En face, Texas Southern a une nouvelle fois remporté le tournoi de sa conférence, la SWAC, après une première partie de saison controversée, durant laquelle les Tigers ont joué tous leurs matchs hors conférence à l’extérieur, n’affrontant que des gros programmes auxquels ils ont servi de simple sparring partner. Ce genre de méthode existe dans le basket NCAA, avec des programmes en manque de ressources qui décident de se vendre aux gros programmes à la recherche d’un match facile tandis que la victime expiatoire peut accumuler quelques fonds pour son financement. Durant ce road trip géant qui pose aussi des problèmes évidents au niveau académique, Texas Southern a terminé avec un bilan clair et net : treize défaites, aucune victoire. Et les voilà, encore une fois, présents en mars, la deuxième fois de suite, la quatrième en cinq ans.
Ce match sera une véritable opposition de style, entre les très offensifs Tigers, menés par leur petit phénomène de seulement 1m70, Demontrae Jefferson, et une équipe plus défensive, très forte au rebond comme l’est NC Central, avec en tête d’affiche l’intérieur transféré depuis Kent State, Raasean Davis.
Players to watch :
Demontrae Jefferson (TXSO) – 23,4 points ; 3,0 rebonds ; 4,5 passes
Raasean Davis (NCCU) – 15,0 points ; 8,0 rebonds ; 0,4 passes
02:10 Syracuse (20-13) v Arizona State (20-11)
Peut être l’affiche la plus excitante et la plus intrigante de ce First Four, avec deux équipes là aussi aux styles radicalement opposés, mais qui ont pour point commun d’être présents presque par hasard, après avoir présenté au comité de sélection des résumés pour le moins douteux.
Syracuse a gagné 20 matchs en évoluant dans l’ACC, l’une des deux conférences les plus compétitives du pays, mais n’a pas sorti de vrai match référence en battant un très gros, un critère pourtant essentiel aux yeux du comité. La surprise était clairement visible quand les joueurs et leur coach Jim Boeheim ont découvert qu’ils étaient repêchés.
Arizona State, de son côté, a connu une saison des plus étranges. Les Sun Devils ont été la dernière équipe invaincue en Division I, en remportant l’intégralité de leurs matchs hors conférence, l’anti Texas Southern en quelque sorte, et avec des victoires marquantes face à Xavier et surtout à Kansas, dans Phog Allen, la forteresse imprenable du basket universitaire américain. Les Sun Devils ont donc battu deux des seed #1 du tournoi.
Mais l’année 2018 est un véritable cauchemar pour les joueurs de Bobby Hurley, qui ont vu leurs lacunes défensives devenir de plus en plus criantes et ont finalement coulé à pic avec un 8-10 dans la PAC-12, et en perdant cinq de leurs dix derniers matchs, la seule victoire intervenant face au cancre de la côte ouest, California.
A l’instar de leurs futurs adversaires, les Sun Devils ont donc célébré comme il se doit cette qualification, finissant même dans la piscine de leur coach.
Dans leur style très offensif, avec des arrières très talentueux capables de créer pour eux même, les joueurs d’Arizona State tenteront de venir à bout de l’ultra défensif Syracuse et sa zone 2-3, plus efficace que jamais avec des joueurs à grande envergure comme le géant Paschal Chukwu. Mais le match se jouera d’abord à l’extérieur, avec des backcourts de très haut niveau, Frank Howard et Tyus Battle côté Orange, le premier plutôt gestionnaire, le second pur scoreur, et côté Sun Devils avec Tra Holder et Shannon Evans, mais aussi Kodi Justice et Remy Martin, des joueurs tous très talentueux, capables de prendre le match à leur compte.
Players to watch :
Tyus Battle (SYR) – 19,8 points ; 3,1 rebonds ; 1,9 passes
Tra Holder (ASU) – 18,4 points ; 4,1 rebonds ; 3,4 passes