Fin janvier, une succession d’événements a transformé l’avenir de quatre équipes, dans l’immédiat mais aussi sur le long terme. Plus d’un mois après, il est temps de revenir sur ce qui a changé pour les Pelicans, OKC, Detroit et les Clippers.
Tout peut rapidement changer en NBA. Et parfois, les changements surgissent en rafale, emportant les destinées de plusieurs équipes. C’est ce qui s’est passé fin janvier : en l’espace de quatre jours, quatre franchises ont connu des bouleversements mémorables, qui feront parler jusqu’à la fin de saison, et sans doute davantage.
Vendredi 26 janvier : DeMarcus Cousins s’écroule en fin de match face aux Rockets. Verdict : saison terminée suite à la rupture du tendon d’Achille de son pied gauche.
Samedi 27 janvier : Andre Roberson doit sortir sur blessure après 22 minutes de jeu. Le tendon patellaire de son genou gauche a rompu. Sa saison est terminée.
Lundi 29 janvier : Les Clippers choquent l’univers de la NBA en envoyant leur star Blake Griffin aux Pistons. En retour, les Clippers reçoivent Tobias Harris, Avery Bradley, Boban Marjanovic et le premier tour de draft de Detroit en 2018 (protégé top 4).
Une poignée de semaines se sont écoulées depuis, laissant le temps à chaque équipe de s’habituer à leur nouvelle réalité. La saison des transferts s’est achevée et ces concurrents pour une place en Playoffs ne peuvent plus se renforcer davantage à l’aide d’un joueur laissé libre par le rachat de son contrat.
Il est temps d’analyser de plus près ce qui a changé pour chaque franchise.
Stats et classements arrêtés au 9 mars
New Orleans Pelicans
La chute de Cousins a marqué la NBA à plus d’un titre. Le pivot, en train de réaliser la meilleure saison de sa carrière, allait jouer le All Star Game en tant que titulaire pour la première fois quelques jours plus tard. Plus important encore, il devait enfin goûter aux Playoffs avant de devenir agent libre cet été et de signer un nouveau contrat des plus lucratifs.
Pour les Pelicans, la blessure de Boogie, c’était la catastrophe. En manque de profondeur d’effectif, New Orleans reposait tous ses espoirs sur son duo avec Anthony Davis. Epaulés par Jrue Holiday et une poignée de role players solides mais peu renommés, ils devaient porter l’équipe vers les Playoffs à bout de bras. Pour beaucoup, l’absence forcée de Cousins signait la fin des espoirs des Pelicans dans une conférence Ouest extrêmement serrée. Un pronostic validé dans un premier temps par les cinq défaites en six matchs concédées juste après la blessure.
Un mois plus tard, les fans ont séché leurs larmes et retrouvé le sourire. Forts d’une série de dix victoires consécutives, New Orleans se situe en quatrième place à l’Ouest. Si l’écart est toujours aussi réduit entre la troisième et dixième place, les Pelicans ont su éviter la chute, en partie grâce à un calendrier favorable. Parmi les dix rencontres, ils ont affronté les Nets, Lakers, Suns, Kings et Mavericks (à deux reprises), soit cinq des dix équipes les plus mal classées au moment du match (les Lakers sont repartis de l’avant depuis). Ils ont également joué quatre équipes actuellement qualifiées pour les Playoffs (Bucks, Heat, Spurs et Clippers) ainsi que des Pistons en chute libre.
Cette précision n’enlève rien au mérite des Pelicans. Portés par Davis et Holiday, ils ont élevé leur jeu à un niveau supérieur à celui observé avec Cousins. Jusqu’au 26 janvier, New Orleans affichait une évaluation globale positive de 1,4 point sur 100 possessions d’après NBA.com, bon pour la 11ème place de la ligue. L’attaque était particulièrement efficace (6ème meilleure évaluation à 108,3 points) tandis que la défense laissait à désirer (22ème évaluation à 106,9). Sur la série de victoires qui les a propulsés, les Pelicans enregistrent une évaluation globale de +7,7 (6ème) grâce à une attaque plus prolifique (112,1 points sur 100 possessions) et une défense plus hermétique (104,4 points sur 100 possessions).
Durant cette série, A.D a pris les choses, rappelant pourquoi il est considéré comme l’un des cinq meilleurs joueurs de la ligue. Ses stats sont juste phénoménales : 35,6 points et 13,6 rebonds par match, sur 53,7% de réussite au tir, 44,1% de succès à 3 points sur 3,4 tentatives par match et 9 lancers francs tentés par match. A cela s’ajoutent 3,1 contres et 2,9 interceptions par rencontre. Depuis la blessure de Cousins, il affiche le troisième plus haut taux d’usage de toute la ligue (33,6%) derrière James Harden et Joel Embiid.
Au-delà des chiffres, Davis joue le meilleur basket de sa carrière. « Il est concentré – alerte, engagé à chaque minute – d’une manière que nous n’avons pas vu auparavant. Nous voyons l’expérience et l’intelligence rattraper les qualités athlétiques », résumait récemment Zach Lowe d’Espn.com. En attaque comme en défense, les décisions sont les bonnes, prises au moment opportun, et témoignent d’un niveau de performance rarement atteint dans l’histoire de la NBA.
Pour soutenir le formidable A.D, Holiday a reprisé son rôle de moteur de l’attaque, un peu mis de côté en présence de Boogie. Son taux d’usage est remonté et cela se voit : l’arrière drafté par Philadelphia a inscrit 24,9 points par match (avec 8,5 passes décisives en prime) lors de la série de victoires, ce qui en fait le huitième meilleur marqueur de la ligue sur la période. Avant le 27 janvier, il n’enregistrait « que » 18,7 points par match, bon pour le 34ème rang de la NBA. Fait remarquable, cette montée en puissance ne s’est pas réalisée au détriment de son efficacité (52,1% de réussite au tir, 42,9% à 3 points) ou de son impact défensif indispensable et sous-estimé.
Les joueurs ne sont pas les seuls à s’être mobilisés pour mettre toutes les chances de leur côté. Le management des Pelicans est allé chercher des solutions à l’extérieur, orchestrant le transfert de Nikola Mirotic et signant Emeka Okafor. Jusqu’ici, le Serbe peine à retrouver l’efficacité qu’il avait montré sous le maillot des Bulls cette saison avec un temps de jeu plus important mais contribue davantage en défense et au rebond. Il apporte également un jeu offensif extérieur plus que nécessaire pour accompagner Davis lorsque la star occupe le poste 5. Okafor a le mérite de protéger la raquette et de jouer intelligemment en attaque, à base de cuts autour de Davis et de putbacks. Il joue peu (15,7 minutes par match) mais parvient à avoir un impact positif et certainement plus appréciable que l’alternative Asik, testée avant son transfert vers les Bulls.
Mais indéniablement, la solution est venue de l’intérieur et des deux meilleurs joueurs de l’équipe encore en mesure de fouler les parquets. Du point de vue de la franchise, il s’agit une bénédiction à confirmer avec une qualification en Playoffs. Atteindre le tableau final, et à plus forte raison se donner une chance de passer un tour en évitant les deux dernières places et une confrontation face aux Rockets ou Warriors, constituerait la meilleure des réponses aux bruits incessants d’un transfert de Davis.
L’hypothétique retour de Cousins sera difficile à négocier, compte tenu des conséquences désastreuses d’une rupture du tendon d’Achille et de la perspective de lui proposer un gros contrat. Les Pelicans ne bénéficieront pas non plus de leur premier tour de draft en juin prochain, une sélection qui aurait pu être utilisée pour renforcer la profondeur de banc. Mais dans le pire des cas, l’équipe sait qu’elle peut avancer avec A.D et Holiday.
Oklahoma City Thunder
Du 5 titulaire d’OKC, Roberson est sans doute le joueur le plus mésestimé. Coutumier des airballs à la ligne des lancers-francs et des briques à plus longue distance, l’arrière/ailier représente un point faible offensif incontestable. Mais sa défense s’avère plus que précieuse, comme son absence l’illustre.
Avant sa blessure, le Thunder commençait à sérieusement trouver son rythme. Forts d’un bilan de 29 victoires et 20 défaites, Russell Westbrook et compagnie s’étaient bien rattrapés après une mise en route compliquée. L’équipe s’appuyait sur une des meilleures défenses de la ligue (5ème meilleure évaluation selon NBA.com, 103,1 points concédés sur 100 possessions) et une attaque trouvant ses marques (10ème meilleure évaluation, 106,9). OKC affichait ainsi la cinquième meilleure évaluation globale de la ligue et se solidifiait dans un rôle d’outsider à l’Ouest face aux dominants Rockets et Warriors.
Mais depuis le 27 janvier, le soufflé est retombé. Oklahoma City compte autant de défaites que de victoires (9-9), un bilan qui masque les succès arrachés contre les Kings, les Mavs ou les Suns. La défense a plongé au 16ème rang de la ligue (107,5 points) sur cette période tandis que l’attaque a stagné, engendrant ainsi une évaluation globale négative (-0,5 point). L’idée que les pertes défensives liées à l’absence de Roberson seraient contrebalancées par des gains offensifs a fait long feu.
Pour les passionnés bien informés, ce n’est pas forcément une surprise. D’après Cleaningtheglass.com, OKC gagne 8,5 points de plus sur 100 possessions avec Roberson sur le parquet cette saison, ce qui le classe dans le 89ème percentile de la ligue. L’attaque ralentit significativement (-4,1 points) mais la défense prend une ampleur toute autre, concédant 12,5 points de moins (99ème percentile). Le Thunder a perdu un joueur dédié à la défense capable de limiter la casse sur les phases de contre-attaque et de contenir les pénétrations des adversaires.
Pour pallier son absence, OKC a opté pour des solutions internes mais aucune n’a donné véritablement satisfaction. Le rookie Terrance Ferguson a obtenu du temps de jeu dans un premier temps, sans guère de succès. Alex Abrines possède un profil de shooteur intéressant sur le papier mais peine à confirmer individuellement et constitue un point faible de plus dans une défense déjà handicapée par Carmelo Anthony et, dans une autre mesure, Westbrook.
Josh Huestis et Jerami Grant ont été davantage utilisés, sans doute à raison : l’équipe enregistre ses meilleures évaluations globales avec ces deux joueurs aux côtés des titulaires habituels. Raymond Felton fait aussi partie de cette conversation. Mais les échantillons sont limités en termes de temps de jeu avec les titulaires (107, 79 et 19 minutes) et trop instables pour en tirer des conclusions claires. OKC et Billy Donovan sont encore en recherche, au plus mauvais moment de la saison, et aucune solution ne sera parfaite.
Malheureusement pour le coach, le Front Office ne lui a pas apporté l’aide attendue. Suite à la blessure de Roberson, les rumeurs indiquaient qu’OKC était sur la piste d’Avery Bradley. Connu pour sa défense, Bradley aurait pu tenter de répliquer l’impact de Roberson en défense, au moins en partie, tout en apportant une meilleure capacité à punir les défenses à distance. Mais l’opportunité a filé. Et Joe Johnson, Marco Belinelli ou encore Tony Allen après elle. Résultat, le Thunder se retrouve avec Corey Brewer, un joueur loin de ses meilleures années. Si une surprise peut toujours arriver, il est fort peu probable que Brewer produise un impact appréciable d’ici la fin de la saison ou en Playoffs.
L’absence de Roberson et l’incapacité d’OKC à lui trouver un remplaçant vont certainement coûter cher. Les espoirs de créer la sensation face à Golden State ou Houston ont essentiellement disparu. A la place, le Thunder doit désormais batailler ferme pour assurer sa place en Playoffs, loin d’être garantie. Oklahoma City se tient en 7ème position à l’Ouest, avec deux match d’avance sur les Clippers, Nuggets et Jazz. Et doit composer avec le sixième calendrier le plus difficile jusqu’à la fin de saison d’après NBAStuffer.com. Ses poursuivants comptent également davantage de matchs à jouer d’ici la fin de saison (4 pour les Clippers, 2 pour les Nuggets et Jazz).
A un peu plus d’un mois de la fin de la saison régulière, le scénario catastrophe ne peut pas être écarté. Et s’il devait se réaliser, ses conséquences, au premier rang desquelles la réaction de Paul George au moment de choisir sa prochaine équipe en juillet, pourraient hanter la franchise pendant des années.
Detroit Pistons
Stan Van Gundy a tenté le tout pour le tout. Il a misé sur une star fragile, Blake Griffin, payée comme une superstar pour renouer enfin avec les Playoffs et sauver sa place à la tête des Pistons. Après un bon début de saison (14 victoires et 6 défaites au 1er décembre), Detroit a tenu bon jusque fin décembre (18-14) avant de s’écrouler suite à la blessure de Reggie Jackson. En s’attirant les services de Griffin, James Ennis et Jameer Nelson, Van Gundy espérait reconstruire une équipe capable de jouer les Playoffs, cette saison et les suivantes.
Plus d’un mois après le transfert de l’année, les Pistons ont presque définitivement perdu leur pari. A moins d’un miracle, ils ne verront pas les Playoffs cette saison. Ils comptent cinq matches de retard sur la huitième place avec 17 rencontres encore à disputer. La franchise du Michigan n’a enregistré que deux succès sur les douze derniers matchs. Même en imaginant que le retour de Jackson booste l’équipe plus qu’attendu et que tout clique immédiatement entre le meneur et son nouveau partenaire, la tâche paraît insurmontable.
L’histoire aurait pu être différente mais l’intégration de Griffin se fait dans la douleur. Depuis ses débuts le 1er février, les Pistons ont engrangé six victoires et dix défaites. Un bilan négatif qui masque une réalité encore plus déprimante. Les six victoires ont été acquises face à des adversaires sur la fin d’un back-to-back tandis que les neuf revers ont été subis face à des équipes qui ont pu bénéficié d’au moins un jour de repos. Suivant la situation, Detroit s’est comporté comme deux équipes différentes, comme l’expliquait John Schumann de NBA.com sur Twitter le 4 mars dernier (après 14 matchs).
Pistons w/ Blake Griffin remain undefeated against opponents that played the night before & winless against opponents that did not. pic.twitter.com/VreYR4U84d
— John Schuhmann (@johnschuhmann) 4 mars 2018
https://platform.twitter.com/widgets.js
Forcément, l’attention se concentre sur Griffin et le tableau n’est pas plaisant. Il marque moins, prend moins de rebonds et se montre globalement moins efficace par rapport à sa première partie de saison aux Clippers. Il tente moins de lancers francs, prend plus d’un pull up de plus par match, avec une moindre efficacité (32,1% de réussite effective selon NBA.com), et son jeu offensif se situe plus loin de l’arceau. Sous le maillot de Detroit, il prend 44,3% de ses tirs à moins de trois mètres du cercle, contre 53,1% lorsqu’il était encore à Los Angeles.
Les Pistons ont besoin de leur star pour faire le jeu, en particulier sans Jackson, mais la formule ne fonctionne pas. Griffin tient désormais davantage la balle avant d’attaquer et se retrouve régulièrement contraint de forcer son jeu. L’attaque se résume trop souvent à lui donner la balle en espérant qu’il trouve un moyen de marquer dans un schéma offensif laissant peu d’espaces et lui donnant peu de solutions de repli. Résultat, on le voit davantage tenter sa chance après avoir eu la balle en main au moins six secondes mais sa réussite effective dans ce contexte moins qu’idéal a chuté de 43,2 à 34,3% d’un club à l’autre d’après NBA.com.
Même si le réflexe se comprend, pointer Griffin du doigt n’explique pas tout. Il n’est pas responsable du manque de joueurs sur l’aile capables de construire l’édifice offensif. Ennis, Reggie Bullock, Stanley Johnson et Luke Kennard sont des role players acceptables, avec des forces et faiblesses diverses, mais aucun n’est en mesure d’endosser des responsabilités de playmaking secondaire.
Les Pistons subissent également l’absence prolongée de Jackson. Sans lui, Ish Smith a dû assumer la place de titulaire mais ne présente pas les mêmes capacités en matière de tir extérieur et de pénétration après écran. L’expérience Nelson s’est révélée un désastre (évaluation globale de -25,1 en 73 minutes selon NBA.com) et le vétéran a fini par être mis de côté par Van Gundy. Jackson n’est pas un talent irremplaçable, loin s’en faut, mais reste un pion important dans le dispositif des Pistons. Sans lui, les limites de l’effectif éclatent d’autant plus.
Pour les fans des Pistons, il est encore possible de voir le verre à moitié plein. Après cette saison, le trio Griffin-Jackson-Andre Drummond pourrait porter Detroit en Playoffs, à condition de pouvoir compter sur eux durant toute la saison, ce qui n’a rien d’une certitude avec les deux premiers nommés. Detroit pourrait se refournir sur l’aile, bien que la perte du premier tour de draft 2018 fera mal et qu’il faudra composer avec des marges de manœuvre financière limitées (117,75 millions en contrats garantis pour 2018-19 d’après Basketball-reference.com).
Mais dans l’immédiat, le risque est grand de voir Van Gundy prendre la porte, approfondissant encore un peu plus les incertitudes qui entourent la franchise. Et à plus long terme, il faudra décider quoi faire de Griffin, dont le contrat se termine en 2021 au plus tôt, avec une option à près de 39 millions de dollars pour une saison supplémentaire. Cette pilule difficile à digérer devait être plus facile à avaler avec un succès immédiat après le transfert. Pari raté.
Los Angeles Clippers
De l’autre côté de l’échange de Blake Griffin, les Clippers peuvent se féliciter. Non seulement ils ont réussi à se soustraire à un contrat monstrueux qui aurait pu hanter leur franchise jusqu’au début de la prochaine décennie mais ils n’ont pas eu à dire adieu à leurs chances de Playoffs dans l’immédiat. D’après les projections de FiveThirtyEight.com, ils ont 45% de chances d’atteindre le tableau final. Cela ne les classe qu’au dixième rang de la conférence Ouest mais l’écart entre Playoffs et vacances ne tient qu’à un ou deux matchs.
Depuis le départ de Griffin, le management des Clippers a mené sa barque sans trop de remous. Certes, DeAndre Jordan n’a pas été échangé et cela pourrait coûter cher s’il décide de partir sans contrepartie cet été. Par ailleurs, le nouveau venu Avery Bradley s’est blessé et ne contribuera modestement qu’à la charge finale pour accrocher les Playoffs. Mais Los Angeles a signé un beau coup en prolongeant Lou Williams, son meilleur marqueur, au prix de 24 millions de dollars sur trois ans.
Sur le parquet, LA a enregistré neuf victoires et cinq défaites depuis l’exil de Blake. Sur ce laps de temps, les Clippers détiennent la neuvième meilleure évaluation globale d’après NBA.com (+2,9 points sur 100 possessions) grâce à une attaque efficace (110,5 points, 6ème rang de la ligue) et une défense moyenne (107,5 points, 16ème rang). L’équipe de Doc Rivers a profité d’un calendrier plutôt clément, affrontant notamment les Bulls, Mavericks, Suns, Knicks et Nets par deux fois. Un plus non négligeable qui leur a permis d’améliorer leur évaluation offensive par rapport à la première partie de saison avec Griffin dans l’effectif.
La suite s’annonce plus compliquée puisque NBAStuffer.com leur donne le cinquième calendrier le plus difficile d’ici la fin de saison. Pour achever le cycle de 82 matchs, les Clippers s’appuieront sans doute sur les mêmes forces et faiblesses que durant la saison, avec Tobias Harris à la place de Griffin essentiellement. Bien que l’équipe joue mieux lorsqu’il est sur le banc d’après Cleaningtheglass.com, Harris affiche des stats tout à fait correctes, légèrement meilleures qu’à Detroit sur ce court laps de temps et relativement comparables à celles de Griffin, sans toutefois posséder le même plafond en termes de performances potentielles. Bradley et Gallinari manqueront certainement d’ici le 12 avril mais l’équipe a l’habitude de jouer sans eux.
Pour le reste, Los Angeles devrait pouvoir compter sur la magie de Williams en attaque, ainsi qu’une grosse tendance collective à attaquer le cercle et à obtenir des lancers francs. En défense, ils s’appuient sur Jordan dans la raquette et une poignée de défenseurs durs au mal menés par un Doc Rivers qui a retrouvé de sa superbe cette saison. La formule ne change pas : une équipe accrocheuse, souvent surprenante, qui parvient à gratter des victoires là où on ne l’attend pas forcément.
A plus long terme, et quoi qu’il advienne avec Jordan et Bradley cet été, les Clippers ont un horizon plus dégagé pour reconstruire l’équipe sans Griffin. Le tour de draft chipé aux Pistons n’est pas à négliger non plus, d’autant que sa destinée tient désormais à Lawrence Frank et Jerry West plutôt que Doc Rivers. La franchise cherche encore son chemin et le processus est loin d’être achevé. Mais une nouvelle ère a véritablement commencé.