Le All Star Break est là et c’est le bon moment de s’échauffer pour cet événement qui, bien qu’ayant perdu de son intérêt, reste un moment de détente en dehors de la grande compétition du quotidien. La NBA est parfaite dans son concept de sport business lors de cet événement, car tout y est : spectacle, divertissement, guest stars. Mais peut-être au fil du temps, au détriment du match et du jeu.
Mais même avec tout ce show qui prend de plus en plus de place (une tribune entière pour être exact), on ne peut détourner du regard ce qu’il y a sur le parquet : une belle ribambelle de talents, d’athlétisme et de capacités basketballistiques hors du commun, qui, libérées de la pression du résultat, décident de se faire un peu plaisir…et on ne s’en plaindra pas puisque le résultat est toujours spectaculaire !
Le principe du All Star Game a changé au fil du temps et pour cette année, pour la toute première fois, nous n’aurons pas une opposition Est-West, grande innovation de l’ami Silver qui continue son travail de « reshaping » de la ligue, et du All Star Game aussi puisque l’opposition du Rookie Challenge a elle aussi évolué en opposition World vs US qui est assez intéressante et moderne.
La question qui reste à poser, c’est est-ce que ce All Star Game va rester dans les mémoires ? Possible vu le format ! Mais en attendant, je vous en ai trouvé dix à se mater pour parfaire vos connaissances de jeunes basketos !
1988 – No place like home
On commence par un classique : le All Star Game de Chicago en 1988. Evidemment, on fait dans le Jordan ce week end là. Jordan ici, Jordan là, Jordan devant, et derrière toi, sur le côté, et très probablement au dessus de toi. Ce All Star game mérite le détour pour son style très différent de celui que l’on retrouve et connait aujourd’hui. On se mettrait presque à rire en voyant la sobriété des intro, le sérieux du jeu. Mais il va de soi que ce All Star week end reste dans les mémoire aussi pour son concours de dunk entre Dominique Wilkins et Michael Jordan, pionnier du style et longtemps considéré comme l’un sinon LE meilleurs concours de dunk de l’histoire. Côté roster on a du bon : Jordan, Wilkins donc, mais aussi et bien sur Bird, Thomas, Moses Malone, Doc Rivers, Pat Ewing, Brad Daughterty ou bien entendu Charles Barkley. L’Ouest nous régale avec Magic Johnson, Fat Lever, Akeem Olajuwon (sans le H à l’époque) mais aussi Abdul-Jabbar, Worthy ou Drexler. Jordan terminera trrrrrannquille avec un modeste 40 points.
https://www.youtube.com/watch?v=-3A16NwXIHg
1992 – Le moment Magic
En 2012, le All Star Game revint à Orlando et beaucoup de gens se sont mis en perspective du premier All Star Game qui avait eu lieu dans la ville de DisneyWorld. En effet, les fans n’ont pu oublier cette émotion lorsque Magic Johnson, appelé par le vote du public, remettait ses sneakers pour retrouver sa juste place parmi les stars, alors que le Hall of Famer avait du annoncer sa retraite pour cause de séropositivité. Mais l’histoire fut encore plus belle lorsque Magic, porté par le public, donnera tout sur le terrain pour non seulement rafler le trophée de MVP, mais aussi montrer qu’il n’a rien perdu de sa clutchitude. Ce match est aussi un avant goût de ce que la dream team va nous réserver, alors que la NBA est déjà devenu le royaume de Jordan.
1995 – No MJ, no problem
Je me permets de mettre le All Star Game de Phoenix de 1995. Beaucoup se remémorent celui de 1996 quand Jordan revient à l’Alamodome en bon déconneur et confiant sur sa saison. Mais ce match est spécial pour moi. J’avais 7 ans, et enfin, ENFIN, on avait un décodeur Canal avec magnétoscope enregistreur, ce qui voulait dire qu’on pouvait enfin revoir nos matchs favoris plutôt que de prier les 16 lunes de Saturne pour un créneau canal en phase avec le goûter. Sachez qu’à cette époque, Mondial Basket nous donnait des pages à découper pour avoir une couverture spéciale du match pour le mettre sur votre boitier cassette ! Ce match est celui d’une NBA sans Jojo. Elle s’y est habituée à cette époque mais MJ reviendra officiellement quelques temps après. Tout est nineties dans ce All Star Game : les maillots, l’ambiance, le jeu, plutôt physique. Et surtout nous avons ces maillots tellement funky, un Sir Charles au top, Olajuwon, O’Neal qui est déjà un géant. Mais nous avons aussi Grant Hill qui obtient sa place dans le 5 dès sa saison rookie ! Ce All Star Game c’est aussi la première fois que je vois un jeune de Dallas : Jason Kidd, qui se distinguera au rookie challenge. Ce All Star Game verra, comme en 1997, voir plutôt se faire couronner un « second couteau » dans l’armurerie des superstars, à savoir le génial Mitch Richmond qui à l’époque, opérait chez les Kings.
1998 – The alley hoop of god
C’est le dernier All Star Game de Jordan (lol), et c’est dans sa ville natale que ça va se passer. La jeune garde est présente avec le trio magique : Kobe, Garnett, Duncan. Mais on a aussi et surtout la génération nineties dignement représentée, et même un peu plus puisque Larry Legend Bird, alors coach de la superbe équipe des Pacers est sur le banc de l’Est. On retrouve Payton, Malone, Stockton, Tim et Penny Hardaway, Mutombo, Reggie Miller, Shaq, l’Amiral Robison, ou encore Kidd…et même Donald Trump dans les tribunes.Très vite ce match va montrer qu’il vaut son pesant de noix de cajou puisque très vite le gamin Kobe souhaite se mesurer à Jojo. Le jeune veut montrer toute son envie et son talent. Un moment marquant, un des premier du numéro 8, sera notamment ce alley-hoop de Garnett vers Bryant que l’intéressé appella le Alley-Hoop of God, car selon Garnett, seul dieu pouvait chercher le ballon qu’il avait envoyé si haut. Petit cadeau, je vous mets la version avec King George Eddy aux commentaires.
2001 – Star Trek, generation
Très souvent le All Star Game se conclue sur une domination relative ou assumée d’une équipe sur l’autre, la tendance s’identifie rapidement et on ne se pose plus vraiment la question du score au bout d’un moment. En 2001 nous sommes à Washington et visiblement, tout se passait comme expliqué. Ce match croisait la génération 90 avec la 2000, les Mourning, Houston, Spreewell, Stackhouse, Mutombo,Webber, Payton, Malone et……Theo Ratliff…croisaient les Kidd, Bryant, T-Mac, Carter, Garnett…petit cocktail explosif. Et ce cocktail va exploser avec le dernier protagoniste : Allen Iverson, au sommet de son art. Alors que l’Est est loin derrière, AI prend feu et ramène son équipe dans le match. Soudain, tout l’enjeu du match se transforme, et en témoigne le score, les superstars ont joué le jeu cette fois-ci, pour le plus grand plaisir des fans !
Attendez…Theo Ratliff ????
2003 – Dernière étoile jordanesque
C’est le dernier All Star Game de Jordan (…….) et pour cet événement, Atlanta propose un All Star Week end en mode rétro. On honore les stars du passé, mais on remet aussi au goût du jour les maillots spéciaux All Star, en laissant tomber finalement le concept des maillots d’équipe. Le look est très « 80’s » et fait mouche. Ce match c’est aussi un cinq improbable de l’Ouest en cours de match : Francis-Duncan-Garnett-Shaq-Yao. Mais c’est bien évidemment l’issue de la partie qui reste dans les mémoires, avec un Jordan qui décide de prendre comme opposant un Shawn Marion très défensif pour nous offrir un dernier instant de clutchitude.
2009 – Les frères réunis
Après un All Star week end marqué par le concours de dunk entre Dwight Howard et Nate Robinson, tous le monde est chaud pour un bon match. Surtout que le Shaq, probablement persuadé d’être ici pour une dernière fois, a l’intention de marquer les esprits. L’ambiance est bonne, et O’Neal propose de nous montrer ce qu’il sait faire. Et avec Shaq, on n’a jamais été déçu. Tout y passe : le dance off avec Lebron, la chorégraphie géniale avec les Jabbawookees, et un match plein d’énergie ou le Big Diesel retrouve ses automatismes avec son frère Kobe qui lui au contraire est chaud bouillant pour conquérir des bagues. A la croisée de ces deux chemins, il y a ce match. Les deux hommes terminent co-MVP et l’accolade entre les légendes sera marquante.
2010 – Everything is bigger in Texas
Cette année, on innove sur les équipes, en 2010 on innovait en terme d’infrastructures ! Le nouveau Cow Boy Stadium de Dallas respire le neuf, et la grandeur ! Et ce All Star Game va être celui d’un record : plus de 105 000 personnes assistent au All Star Game ! Un écran de la taille d’un terrain de soccer (oui j’ai dit soccer, qu’est-ce qu’il y a ? T’es pas jouasse?). Dirk Nowitski, accueilli en héro sur le parquet, se fend d’une intro au micro conclue, non sans pertinence, par « everything is bigger in Texas ». Côté roster, c’est du pas mal ! D-Rose (en forme), Lebron, Wade, dont une étrange complicité sur le terrain se fait remarquer, mais aussi Nash et Stoudemire, Duncan, Billups, Roy, Durant, Paul, les invités surprises comme Gerald Wallade, ou…David Lee. Mais c’est aussi un vote énorme en faveur d’Allen Iverson qui touche les cœurs.
https://www.youtube.com/watch?v=nY5wu7Mo0yM
2016 – Du panier et du dunk !
Le All Star Game 2016 n’est pas forcément celui dont on va retenir nos plus grands souvenirs NBA. Mais à l’instar de celui de 1988, il se distingue par son concours de dunk absolument dingue avec cette finale interstellaire entre Aaron Gordon et Zach Lavine. Rien que pour ça, ce All Star Game en vaut le coup. Evidemment on ne peut pas oublier aussi que ce sont les adieux de Kobe à cette compétition, lui qui tint temporairement le record de points marqués dans l’histoire All Star, mais qui est aussi recordman, avec Bob Petit, du nombre de trophées de MVP obtenus (5). C’est aussi et encore un All Star Game qui nous fait entrer dans l’ère des « superscores » puisque nous dépassons les 300 points à la fin du troisième quart. C’est aussi et enfin le premier All Star Game à Toronto, qui fut accueilli très positivement par les fans qui ne cachent pas une certaine lassitude à revoir les All Star Week end dans les mêmes villes depuis 15-20 ans. N’oublions pas qu’un All Star Game est aussi une occasion de découvrir et valoriser une ville.
A vous de jouer ! Tout du moins de profiter de ces beaux spectacles à travers 3 générations de superstars. On voyage dans le temps et l’espace, et on témoigne des immenses talents qui ont rodé sur les parquets. Peut-être qu’une semaine ne suffira pas à tout regarder, mais ça permet en tout cas de s’en faire une bonne sélection !