Toutes les semaines, plusieurs Top 25 des meilleurs équipes sont publiés, notamment le classement de référence, celui d’Associated Press. Aujourd’hui, petit classement un peu spécial, avec le Top 25 des joueurs aux deux tiers de la saison.
25. Caleb Martin
. Nevada Wolf Pack
. Junior
. Ailier
. Né le 28 septembre 1995
Après un passage par la prestigieuse Oak Hill Academy, Caleb Martin a rejoint avec son frère jumeau Cody l’université de North Carolina State, au sein de laquelle les deux frères joueront deux saisons au service du coach Mark Gottfried. Deux saisons correctes sans plus, au terme desquelles ils décident de demander un transfert, pour rejoindre Nevada. Après une année redshirt, Caleb Martin a finalement pu enfiler le maillot du Wolf Pack, et s’est rapidement mué en go-to-guy de l’équipe qui domine encore sa conférence, la Mountain West. A presque 20 points par match avec des pourcentages impressionnants (50% au tir, 46% à 3pts), il est le principal motif du départ à 18 victoires pour 4 défaites de son équipe, et les 28 points qu’il a inscrit face à Boise State il y a quelques jours nous l’ont encore une fois rappelé.
24. Moritz Wagner
. Michigan Wolverines
. Junior
. Intérieur
. Né le 26 avril 1997
L’allemand s’est révélé auprès des fans de basket en mars dernier quand il a surfé sur la vague victorieuse de son équipe au tournoi de la conférence Big Ten puis lors de la March Madness. Avec le départ de joueurs cadres comme Derrick Walton, Zak Irvin ou encore de son prometteur partenaire DJ Wilson, Wagner allait automatiquement être désigné comme le leader de ces Wolverines new look. Dans ce collectif toujours bien huilé grâce au coach John Beilein, « Moe » répond parfaitement aux attentes, en atteste les bons résultats de son équipe, et sa superbe performance lors du « rivalry game » face à Michigan State, avec 27 points pour donner aux siens une énorme victoire en déplacement. Wagner est un arrière dans le corps d’un intérieur, c’est un excellent shooter extérieur, qui se déplace très bien, notamment après un écran, lui donnant un profil qui répond parfaitement aux attentes du basket moderne.
23. Ethan Happ
. Wisconsin Badgers
. Junior
. Intérieur
. Né le 7 mai 1996
Si Happ était arrivé sur la pointe des pieds à Wisconsin, dans une équipe qui sortait de deux participations au Final Four et était encore bourrée de talent malgré la perte de joueurs majeurs comme Sam Dekker et surtout Frank Kaminsky, la situation a bien changé aujourd’hui. La série en cours de 19 participations à la March Madness va prendre fin cette année pour les Badgers, la faute a un effectif trop faible, rien à voir avec les dernières saisons. Happ est le seul titulaire de la saison dernière à faire son retour, et il doit donc porter sur ses épaules un groupe jeune, et pas assez talentueux, d’où le bilan médiocre de son équipe. Mais le Badger reste toujours l’un des meilleurs joueurs du pays, il sait à peu près tout faire, sauf shooter. Avec ses appuis et son toucher, il possède un catalogue de moves impressionnants au poste bas, est un passeur au dessus de la moyenne, peut mener une contre-attaque, et est un formidable défenseur capable de switcher sur tout type de joueur. Devrait-il revenir la saison prochaine dans le marasme de son programme, ou passer pro dès cet été ?
22. Tres Tinkle
. Oregon State Beavers
. Sophomore
. Intérieur
. Né le 3 juin 1996
La plupart des coachs NCAA, au basketball ou ailleurs, doivent avant même de coacher se lancer dans la course au recrutement, en faisant des ponts d’or aux recrues du Top 100, ou en cherchant la petite pépite là où personne n’aurait eu l’idée de chercher. Puis il y a Wayne Tinkle, le coach d’Oregon State, qui a trouvé le meilleur joueur de son équipe et l’un des meilleurs de la PAC-12 à la maison. Tres Tinkle, le fils de Wayne, est un intérieur ultra versatile actuellement dans sa troisième saison universitaire. Si son potentiel était déjà visible lors de ses deux premières années, les blessures l’ont empêché de le faire fructifier. Enfin débarrassé de ces pépins, Tinkle peut jouer son basket tranquillement, et porter son équipe sur son dos. Jamais en dessous des 10 points cette saison, sa polyvalence est donc égale à sa régularité. Scoreur, passeur, rebondeur, Tres Tinkle est le main man de cette équipe, qu’il mènera difficilement vers la March Madness, mais qui pourrait quand même faire bonne figure au NIT.
21. Tra Holder
. Arizona State Sun Devils
. Senior
. Arrière
. Né le 27 septembre 1995
Si Arizona State est l’équivalent NCAA des Houston Rockets, alors Tra Holder est le James Harden de son équipe (Harden, un ancien Sun Devil justement). Comme ses partenaires Shannon Evans et Remy Martin, ou encore… James Harden, Holder est un arrière californien typique, flashy, à l’aise balle en main et bon shooteur, capable de prendre feu comme avec ses 40 points face à Xavier. Pour sa dernière saison, il mène le show à Tempe, et s’affirme comme un All-American, un pari difficile à réaliser avant la saison. Mais Holder a travaillé dur pour surprendre, avec notamment un régime alimentaire spécifique pour revenir en forme, une recette qui paye, même si Arizona State connait quelques difficultés, Holder en tête, depuis quelques matchs. Avec quelques ajustement défensifs, et une réussite qui devrait revenir, les Sun Devils de Tra Holder seront un coupeur de tête à surveiller en mars.
20. Markus Howard
. Marquette Golden Eagles
. Sophomore
. Arrière
. Né le 3 mars 1999
Les attentes placées en Markus Howard étaient grandes à l’entrée de cette saison 2017-2018, et pour cause, à seulement 17 ans, le joueur alors freshman a établit des stats incroyables, comme son 55% de réussite à 3 pts avec presque 5 tentatives par match. Avec un volume plus conséquent, son pourcentage a baissé, mais il dépasse les 21 points par match, 8 de plus que l’an dernier, et a pris les rênes de l’équipe avec l’autre arrière Andrew Rowsey. Il se rapproche également de son grand frère Jordan, joueur de Central Arkansas, qui est l’un des meilleurs scoreurs de NCAA Division I avec près de 25 points par match. Markus a aussi établit le record de points inscrits par un joueur cette saison, avec ses 52 unités face à Providence. L’enjeu est maintenant d’acquérir des aptitudes de meneur de jeu, car avec son physique et surtout sa taille (moins d’1m80), il lui sera difficile de s’affirmer au niveau supérieur.
19. Yante Maten
. Georgia Bulldogs
. Senior
. Intérieur
. Né le 14 août 1996
Il y a quelques années, Yante Maten ne savait probablement pas de quoi serait fait son avenir. Peut être deviendrait-il un joueur NBA ? Ou bien peut être ouvrirait-il un refuge pour animaux ? Aujourd’hui, il semble bien parti pour faire les deux, s’épanouir dans ses deux passions. Yante Maten adore les bêtes, il n’est pas un homme comme tous les autres, et surtout pas un basketteur comme les autres. Celui qui est l’un des meilleurs joueurs de la SEC a bien failli faire le saut vers la NBA l’été dernier, mais sa blessure en fin de saison face à Kentucky l’a coupé dans son élan, et l’a empêché d’être assez performant lors de ses workouts. De retour sur le campus pour une dernière saison, il est devenu le leader incontesté de son équipe, avec le départ de l’arrière JJ Frazier. Tournant presque à 20 points et 10 rebonds, Maten déçoit néanmoins dans son adresse de loin, un facteur providentiel pour cet intérieur considéré comme un « tweener » par les scouts et GMs. Il n’en reste pas moins l’un des meilleurs joueurs du pays, redoutable au niveau College avec l’énergie qu’il déploie dans les raquettes adverses.
18. Mike Daum
. South Dakota State Jackrabbits
. Junior
. Intérieur
. Né le 30 octobre 1995
Mike Daum est l’une des si ce n’est la plus grande attraction des « mid-majors », les programmes les moins médiatisés du paysage NCAA. Ce grand gaillard n’a attiré l’attention d’aucune powerhouse lorsqu’il était au lycée, ce qui n’est plus le cas maintenant, puisque son futur statut de potentiel « grad transfer », qui lui permettrait de changer de fac et être éligible automatiquement grâce à l’obtention de son diplôme, va attirer bon nombre de gros programmes. Mais le « Dauminator » compte terminer sa carrière universitaire à SDSU, et toujours donner ses près de 25 par match, sa production habituelle depuis sa saison sophomore. Un peu moins en feu cette saison avec notamment l’arrivée du freshman David Jenkins Jr. qui consomme un peu plus de scoring mais qui retire aussi un peu de poids des épaules de son coéquipier, Daum reste l’un des attaquants les plus complets et les plus en vue du championnat. Il peut scorer de n’importe où, aussi bien capable de dégainer de loin comme d’aller travailler son vis-à-vis au poste bas. Véritable légende vivante à South Dakota State, il tentera de mener comme l’an dernier ses Jackrabbits vers la « Big Dance ».
17. Ky Bowman
. Boston College Eagles
. Sophomore
. Meneur
. Né le 17 juin 1997
S’il fait aujourd’hui les beaux jours de Boston College, Ky Bowman s’était pourtant d’abord engagé pour porter les couleurs de North Carolina, lorsqu’il était au lycée. Oui, il avait donné son accord verbal pour être un Tar Heel, dans l’équipe de… football. Car comme d’autres athlètes, Bowman a excellé au lycée dans deux sports, au point de devenir un prospect de calibre au basket comme au foot. Il a finalement suivi son coeur, qui l’a guidé vers le jeu qu’il aime le plus, le basket. Cet ancien defensive end et wide receiver a pris la mène à BC dès sa saison freshman, et aux côtés de Jerome Robinson, malgré les difficultés, il a formé l’un des duos les plus funs et les plus talentueux du paysage NCAA. Cette saison, les Eagles font un bond en avant, peuvent carrément prétendre à un ticket pour la March Madness, eux qui d’habitude servent surtout de paillasson aux autres équipes de l’ACC, et ils le doivent en grande partie à leur meneur aux cheveux colorés. En témoigne sa performance immense lors de l’incroyable upset face à Duke, avec un quasi triple-double de haut vol. En dessous des 10 points à une seule reprise cette saison, face au casse tête défensif de Virginia, que personne cette saison ne semble capable de résoudre, il fait preuve de régularité, et son côté complet se ressent dans ses stats, puisqu’il est adroit à 3pts, bon passeur, mais aussi excellent rebondeur, avec près de 7 prises par match, un luxe pour un meneur pas spécialement grand.
16. Shake Milton
. SMU Mustangs
. Junior
. Meneur
. Né le 26 septembre 1996
Meneur de grande taille au sang froid, Shake Milton a assumé ses responsabilités lors de ses deux première saisons, complétant un 5 de départ de grande qualité, comportant des joueurs comme Semi Ojeleye ou Sterling Brown. Avec le départ de ces derniers, Malik, de son vrai prénom (son père Myrion, ancien joueur de Texas A&M, était surnommé le « Milkman », son fils est donc devenu le « Milkshake »), a vu ces responsabilités se multiplier, et il doit désormais mener cette équipe en étant Shake Milton le pragmatique, mais aussi Shake Milton le go-to-guy. Et il s’agit pour le moment d’une franche réussite, puisque son scoring s’est amélioré, sans s’en faire ressentir dans ses pourcentages qui sont eux aussi à la hausse. Avec 33 points face à Wichita State, il a réussit il y a quelques jours son meilleur match en carrière, en donnant au passage la victoire aux siens, face à l’un des favoris pour le titre, et dans l’une des salles les plus hostiles du pays. Avec une possible place au 1er tour de la Draft, Milton dispute probablement sa dernière saison avec SMU, raison de plus pour terminer fort dans les deux prochains mois.
15. Carsen Edwards
. Purdue Boilermakers
. Sophomore
. Meneur
. Né le 12 mars 1998
Purdue est l’une des équipes les plus impressionnantes de la saison, le grand favori pour remporter la Big Ten, et les Boilermakers doivent ce succès à un collectif huilé, grâce au superbe travail du coach Matt Painter, mais aussi à tout le talent que comporte ce roster. Dans ces conditions, difficile de faire sortir un joueur du lot, ils sont en effet plusieurs à briller. Dakota Mathias est un shooter hors pair et un joueur extrêmement complet. Même chose pour l’ailier Vincent Edwards. Mais c’est bien son homonyme, le jeune meneur Carsen Edwards, qui sort le plus du lot, ou qui attire le plus l’oeil quand on voit jouer cette équipe. Dans sa deuxième saison universitaire, il ne cesse d’engranger de la confiance, après une belle saison freshman, et un été durant lequel il a été le joueur le plus utilisé par John Calipari dans l’équipe U19 de Team USA lors du mondial en Egypte. Cette confiance se retranscrit aujourd’hui dans les performances du joueur, toujours plus efficace avec 17 points par match en 27 minutes, et un ratio passes/ballons perdu en nette amélioration.
14. Chandler Hutchison
. Boise State Broncos
. Senior
. Ailier
. Né le 26 avril 1996
Sa montée en puissance et son profil mènent déjà certains observateurs à s’imaginer son rôle au niveau supérieur, et à le considérer déjà comme le nouveau Kyle Kuzma. Car à l’instar du joueur des Lakers, Chandler Hutchison possède un profil qui semble facilement adaptable au jeu NBA, avec un physique intéressant, un profil versatile, très bon slasher, avec un shoot de qualité, qui peut éventuellement devenir très bon. En attendant, il continue de faire le bonheur des Broncos de Boise State, une des équipes les plus compétitives de la Moutain West Conference, et va tenter de les guider à la March Madness. Avec un bilan de 17 victoires pour 4 défaites, et un Hutchison qui noircit la feuille à chaque match, c’est pour le moment bien parti.
13. Miles Bridges
. Michigan State Spartans
. Sophomore
. Ailier
. Né le 21 mars 1998
C’est forcément une déception de retrouver Miles Bridges si bas dans ce classement, mais force est de constater que l’ailier des Spartans ne correspond pour le moment pas aux immenses attentes qu’ont suscité son surprenant retour sur le campus de East Lansing. Si sa production reste encore tout à fait honorable, voire très bonne, elle est à peine meilleure que celle de sa saison freshman, et pas suffisante pour un joueur censé prétendre au titre de joueur de l’année. Malgré tout, Miles Bridges nous fait du Miles Bridges, avec quelques dunks retentissants notamment. On l’attendait plus fort au poste 3, une place qu’il retrouve après avoir plus joué au poste 4 l’an dernier, mais son manque de ball handling, notamment, le limite quelque peu. Michigan State reste malgré tout l’un des favoris pour la victoire finale, et un long parcours en mars sera peut être le meilleur moyen pour Miles Bridges d’être certain d’avoir fait le bon choix, en disputant sa saison sophomore plutôt que de partir directement vers la NBA, là où une place de lottery pick semblait l’attendre.
12. Luke Maye
. North Carolina Tar Heels
. Junior
. Ailier
. Né le 7 mars 1997
Lorsqu’il inscrit le tir de la gagne lors de l’énorme match de l’Elite 8 qui opposait Kentucky à ses Tar Heels de North Carolina, Luke Maye devenait le héros d’un soir, un rêve éveillé pour l’ancien walk-on, quelque chose d’énorme pour un joueur qui avait passé la quasi intégralité de la saison sur le banc de touche. Mais par la force des évènements, et notamment le surprenant départ de Tony Bradley vers la NBA, Luke Maye s’est retrouvé projeté sur le devant de la scène, en devenant titulaire chez ces nouveaux Tar Heels, qui doivent défendre le titre acquis la saison dernière. Et dans une équipe qui comporte toujours Joel Berry II, mais qui a perdu Justin Jackson, c’est Luke Maye qui prend les devants, qui passe de 5 à 18 points de moyenne, et devient ainsi le meilleur marqueur de l’équipe ainsi que le joueur le plus utilisé. Avec aussi 10 rebonds de moyennes, et des superbes pourcentages au tir, Luke Maye n’est plus juste l’un des meilleurs joueurs à l’entrainement, ou le meilleur dans son équipe, non, il est tout simplement devenu l’un des meilleurs joueurs du pays.
11. DeAndre Ayton
. Arizona Wildcats
. Freshman
. Intérieur
. Né le 23 juillet 1998
Dans une équipe d’Arizona qui souffle le chaud et le froid, à l’image d’Allonzo Trier, pressenti pour être joueur de l’année, mais qui après un départ canon a sérieusement ralenti par la suite, le freshman star, DeAndre Ayton, n’a lui pas déçu, se montrant ultra dominant dans les raquettes universitaires, avec un physique déjà « NBA ready ». Le bahaméen est bien trop costaud pour ses adversaires, et il est aussi capable de s’écarter pour tirer à mi-distance, voire à 3pts (8 sur 25 cette saison, un axe de progression donc). Les Wildcats tentent de retrouver leur rythme d’ici mars, et un gros tournoi national permettrait à Ayton de laisser sa trace dans un programme où les one&done sont de plus en plus nombreux, sans jamais vraiment laisser un souvenir marquant. Après cela, un bon combine et des bons workouts devraient le guider vers le Top 3 de la Draft NBA.
10. Bonzie Colson
. Notre Dame Fighting Irish
. Senior
. Intérieur
. Né le 12 janvier 1996
S’il ne s’était pas blessé il y a quelques semaines, laissant son équipe de Notre Dame orpheline de son meilleur joueur, Bonzie Colson serait plus haut dans ce classement, car cet intérieur au profil atypique, par sa taille, par son gabarit (moins de deux mètres mais un arrière-train qui prend de la place dans une raquette), s’était déjà mué la saison dernière en l’un des joueurs les plus retoudables de l’ACC et, forcément, du pays. Tournant toujours en double-double avec maintenant plus de 20 points de moyenne sur les 14 matchs qu’il a disputé cette saison. Bonzie devrait être de retour avant le mois de mars, et son coach Mike Brey va en avoir bien besoin, car Notre Dame est victime d’une avalanche de blessures cette saison, et si le bateau n’a étonnement pas encore coulé dans l’ACC, il commence à sérieusement tanguer ces derniers matchs avec quatre défaite de suite, série en cours.
9. Landry Shamet
. Wichita State Shockers
. Sophomore
. Meneur
. Né le 13 mars 1997
Les Shockers de Wichita State possèdent l’un des collectifs les plus intéressants du championnat, avec une rotation de dix joueurs offrant une contribution régulière et de qualité. L’équipe est dans le Top 15 national aux passes décisives, et dans ce contexte là, un joueur sort du lot, le meneur sophomore Landry Shamet. Celui qui s’était présenté au grand public en marquant 20 points face à Kentucky lors du dernier match de la saison dernière, lors de la March Madness, à répondu aux attentes, malgré une blessure à la main en pré-saison qui a fortement perturbé sa préparation. Meilleur marqueur de l’équipe, il sait laisser le jeu venir à lui ou créer pour lui même, et crée aussi pour les autres, puisqu’il est aussi le meilleur passeur des Shockers, avec un ratio passes/ballons perdus intéressant. Shamet est aussi intéressant physiquement, avec une bonne taille et une excellente vitesse latérale, des atouts qui, combinés au « Play Angry », la devise des Shockers, en fait un défenseur dévoué et efficace.
8. Keita Bates-Diop
. Ohio State Buckeyes
. Junior
. Ailier
. Né le 23 janvier 1996
Avec l’arrivée d’un nouveau coach, Chris Holtmann, les Buckeyes d’Ohio State sont une équipe complètement différente de celle de l’an dernier, et complètement différente de celle qu’on imaginait voir cette saison. L’autre motif de cette surprise s’appelle Keita Bates-Diop, l’ailier qui revenait de blessure cette saison, après n’avoir disputé que 210 minutes l’an dernier. Le Buckeye joue désormais le meilleur basket de sa vie, à tel point qu’il est l’immense favori pour remporter le titre de joueur de l’année dans la conférence Big Ten. Complètement irrésistible à mi-distance, Tom Crean, l’ex-coach d’Indiana, désormais consultant sur ESPN, l’appelle carrément le DeMar DeRozan du CBB. Avec son physique NBA, une bonne taille et une grande envergure, il semble immense face à l’adversité dans sa conférence. Lors du dernier match des Buckeyes, la défaite à domicile face à Penn State, il inscrit un énorme panier à 3pts pour égaliser à 5 secondes de la fin, et même si Tony Carr lui a répondu au buzzer dans la foulée, Keita Bates-Diop a montré qu’il n’avait pas peur de prendre la balle dans les moments chauds.
7. Devonte’ Graham
. Kansas Jayhawks
. Senior
. Meneur
. Né le 22 février 1995
S’il a testé les eaux de la Draft l’an dernier, et a longtemps hésité à se présenter, Devonte’ Graham a finalement pris la sage décision de finir son cursus à Kansas, avec la superbe possibilité de devenir le main man de cette équipe avec le départ de Frank Mason III, joueur de l’année la saison dernière. Dans ce contexte, Graham correspond aux attentes, en étant le maestro de son équipe, l’un des meilleurs du pays, sans donner l’impression de forcer. Il est aussi le meilleur marqueur de son équipe, avec toujours un très bon pourcentage à 3pts, malgré un gros volume. Sa défense reste aussi très bonne, Graham est une teigne, très actif sur le porteur du ballon notamment. Son retour sur le campus pour devenir le go-to-guy est donc une réussite, et même s’il y a parfois quelques hics comme ce 4 sur 19 au tir lors de la défaite à Oklahoma, il trouve toujours le moyen de peser sur un match (9 passes contre les Sooners) et de se rendre indispensable pour son coach Bill Self, qui aimerait bien le laisser jouer les 40 minutes de chaque match, comme il l’a fait lors des trois dernières parties.
6. Jock Landale
. St Mary’s Gaels
. Senior
. Pivot
. Né le 25 octobre 1995
Pour ceux qui l’avaient oublié, Jock Landale s’est chargé de rappeler, lors du gros match face à Gonzaga, qu’il était bel et bien l’un des meilleurs joueurs du circuit universitaire, avec un véritable clinic au poste bas en deuxième mi-temps, qui a donné la victoire à son équipe dans la salle du rival. Landale est l’un des nombreux australiens à évoluer dans la petite fac californienne de St Mary’s, et il est le point d’encrage de cette équipe, celui qui forme avec le meneur Emmett Naar, deuxième passeur du pays derrière Trae Young, et australien lui aussi, l’un des meilleurs duos des Etats-Unis. Avec ses sept pieds de haut et son toucher de balle soyeux des deux mains, Landale est complètement irrésistible au poste bas, il sait dégainer une panoplie de moves qui surprennent toujours son adversaire. Sa taille en fait aussi une présence défensive importante, et il ne reste donc pour lui qu’à élargir sa distance de tir, pourquoi pas jusqu’à la ligne des trois points. S’il est déjà efficace à mi-distance, il n’a pas encore montré son range derrière l’arc, en match, car son coach Randy Bennett dit pourtant qu’il les enchaine à l’entrainement, un bon signe pour lui donc.
5. Jevon Carter
. West Virginia Mountaineers
. Senior
. Meneur
. Né le 14 septembre 1995
On peut le déduire à sa tête, Jevon Carter est un vétéran malgré ses 22 ans, et en bon vétéran, il est le leader incontesté de la troupe du légendaire coach Bob Huggins. Dans un système atypique, avec une défense en presse tout terrain sur la moitié des possessions adverses, Jevon Carter se sent comme un poisson dans l’eau, lui qui adore mettre la pression sur ses adversaires, comme il l’avait fait face au phénomène Trae Young, avec notamment une première mi-temps fantastique lors de laquelle il était rentré dans la tête du meneur d’Oklahoma, à l’occasion de l’un des matchs les plus attendus de la saison. Elu meilleur défenseur de l’année au niveau national la saison dernière, Jevon Carter a ça dans le sang, mais c’est aussi un très bon attaquant, avec un sens du jeu important, et une grande qualité sur le tir extérieur. Il est actuellement le meilleur marqueur et passeur de son équipe, et aussi le second rebondeur derrière le malien Sagaba Konate.
4. Marvin Bagley III
. Duke Blue Devils
. Freshman
. Intérieur
. Né le 14 mars 1999
Avec une floppée de freshmen 5 étoiles dans l’équipe, c’est pourtant sans surprise que Marvin Bagley III parvient finalement à sortir du lot. A même pas 19 ans, il s’affirme comme l’arme majeur d’une équipe candidate au titre national, et en posant des stats immenses pour n’importe quel joueur, avec plus de 20 points et 10 rebonds (21,6 points et 11,5 rebonds), grâce à une énergie débordante et contagieuse dans la raquette, qui associée à son physique dominant, le rend incontrôlable pour les raquettes adverses, qui plus est lorsqu’il est accompagné du très sous-estimé, freshman lui aussi, Wendell Carter Jr. Avec déjà plusieurs records de scoring pour un freshman à Duke, Marvin Bagley n’a plus qu’à terminer la saison sur cette lancée, mais les deux mois à venir seront les plus difficiles, car on attendra Duke au tournant, et au Final Four de San Antonio si possible.
3. Trevon Bluiett
. Xavier Musketeers
. Senior
. Ailier
. Né le 5 novembre 1994
La Big East est la conférence la plus sous-estimée du pays, pas diffusée sur ESPN notamment, et pourtant elle est ultra compétitive, ses matchs ultra physiques ressemblent parfois à une guerre des tranchées, et c’est dans ce contexte là que brille Trevon Bluiett, toujours accompagné de son lieutenant JP Macura, l’une des têtes à claques du championnat, ciblé maintenant par tous les publics à la manière d’un Grayson Allen. Bluiett, à l’image de son équipe, continue sur la lancée de sa saison passée, et notamment de leur superbe mois de mars, qui a vu les Musketeers se faufiler jusqu’à l’Elite 8, là où seul Gonzaga a pu leur barrer la route. Bluiett est un faux-lent, qui travaille d’ailleurs toujours sur son physique, et c’est surtout l’un des plus beaux attaquants du pays, avec un scoring qui stagne mais des pourcentages qui montent. Son équipe a, comme toutes les autres, ou presque, subi la loi de Villanova, et ne devrait donc pas remporter la Big East, qui va rester sous la domination des Wildcats, mais cela ne devrait pas les empêcher de récupérer un très bon seed lors de la March Madness, alors qu’ils avaient réussi à se hisser dans les 8 derniers en lice avec un seed #11 en 2017.
2. Jalen Brunson
. Villanova Wildcats
. Junior
. Meneur
. Né le 31 août 1996
Si le CBB ne connaissait pas cette saison un phénomène complètement hors-normes, Jalen Brunson serait très facilement en tête de ce classement. D’abord, parce qu’il est le meilleur joueur de la meilleure équipe du pays, mais aussi parce que son rendement statistique d’un point de vue individuel est surréaliste. Avec 18,8 points par match, il est le meilleur marqueur de son équipe, en tirant à 56%, dont 48% de loin. Il est le meilleur passeur de son équipe, avec un ratio passes/ballons perdus superbe. Il contrôle le tempo d’un match tel un maestro, donne une impression de contrôle absolu complètement bluffante. Car Jalen Brunson est préparé depuis longtemps. Son père Rick, assistant coach en NBA (à Minnesota) a eu une longue carrière de joueurs dans la grande ligue, et a préparé son fils depuis tout petit pour les grands moments. Parmi ces grands moments, il y a les fois où Villanova visite Temple, l’ancienne fac de Rick, dont les fans attendaient forcément de voir arriver le fils Jalen. L’histoire s’est déroulé autrement, et c’est donc face à un public incroyablement hostile que Jalen Brunson a inscrit 31 points, sa meilleure marque de la saison, en ne perdant aucun ballon. Meneur des générations dorées de Team USA depuis de nombreuses années, il a déjà un vécu énorme pour un joueur de son âge, mais ne vous inquiétez pas, malgré sa froideur sur le terrain, il reste cool en dehors, un peu de musique dans la voiture ou bien un marathon Star Wars, et Jalen est un homme heureux.
1. Trae Young
. Oklahoma Sooners
. Freshman
. Meneur
. Né le 19 septembre 1998
Pas de surprise, Trae Young prend la tête de ce classement sans contestations possibles. Tout a déjà été dit sur le jeune meneur des Sooners, mais s’il faut rappeler les faits, les voici : meilleur marqueur du pays avec 30 points par match (45% au tir, 40% à 3pts), meilleur passeur avec 9,6 passes par match, un fait inédit dans la riche histoire du college basketball. Ces stats ne sont pas produites dans la vide, puisque son équipe d’Oklahoma compte 15 victoires pour 4 défaites seulement, et est déjà montée jusqu’au 4ème rang du Top 25 d’Associated Press, des accomplissements que personne n’attendait à l’intersaison. Mais tout n’est pas parfait chez Trae Young, il a notamment pris une fâcheuse tendance à vouloir trop en faire, avec beaucoup de mauvais choix en attaque, qui se traduisent en partie dans ses plus de 5 pertes de balle par match, avec notamment 12 face à Kansas State, record dans l’histoire de la conférence Big 12, et beaucoup de tirs forcés, même si, comme avec un Steph Curry, auquel il est sans cesse comparé, ce genre de joueur force à relativiser la notion de bon ou mauvais tir. Sa dernière sortir face à Kansas est pourtant encourageante, car Young a sorti un véritable récital, jouant constamment dans le sens du jeu, attendant la deuxième mi-temps pour prendre son premier tir à 3pts, une anomalie pour un joueur qui en prend 10 par match. Il terminera avec 26 points en seulement 9 tirs tentés, et donnera la victoire à son équipe face à l’une des équipes les plus redoutables du pays. Trae Young nous éblouit depuis le début de la saison, et pourtant, son évolution ne fait que commencer. Le Trae Young d’aujourd’hui ne sera plus le même dans quelques mois, car le Trae Young qui sera appelé par Adam Silver sur le podium de la Draft NBA en juin prochain aura énormément appris, en plus d’avoir, sans doute, ajouté pas mal de récompenses à sa vitrine à trophées.