Hey jeune basketteur ! Tu es jeune ? Tu es basketteur ? Tu aimerais jouer la coupe du monde ? Alors la FIBA te propose d’aller te faire foutre ! Mais ne sois pas triste ! Car la FIBA te propose de jouer quelque chose de bien plus passionnant : les éliminatoires de la coupe du monde de la FIBA !
Wow !
Trop super !
Top musique top délire la FIBA te propose, grâce à son système super simple de qualification pour la coupe du monde de la FIBA 2019 chez les chinois communistes en une assemblée de sub-groupes divisés en 50 sous parties concentriques par un calendrier méga-élaboré en concordance avec un CAC 40 sinusoïdal en alignement avec les lunes de Jupiter et Saturne !
Tout commence ce soir, à Anvers, dans la douce Flandre
Nous y voilà ! Nos bleus affrontent ce soir la Belgique pour le tout début des éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA…pardon…la FIBA 2019 qui se déroulera à la fin de l’été 2019. Autant vous dire qu’on a le temps de la voir venir cette coupe…alors pourquoi commencer des éliminatoires si tôt ?
La formule 2019 de la Coupe du Monde pérennise justement la nomination « coupe du monde » plutôt que Championnat du Monde. La FIBA cherche à moderniser et singulariser son image en proposant par exemple des nominations nouvelles pour ses compétitions : l’Eurobasket, l’Afrobasket etc…La formule se fixe sur 32 équipes en quatre groupes, puis le schéma assez classique : huitièmes, quarts, demi et finale.
Le but ? La gloire, le kiff, le bonheur suprême…de perdre contre les USA en finale…
Petite analyse pré-game pour nos bleus :
La Belgique est un adversaire à notre portée que nous n’irions pas forcément craindre d’ordinaire…mais ça, on y reviendra. Et attention au manque de modestie qui nous a couté notre honneur l’été dernier.
Regardons un peu notre groupe, on trouve quelques cadres de TeamFrance : Babac, évidemment, qui semble bien s’amuser après avoir contenu LeBron en Finals, deux années de suite, les types de Boulazac, de Gravelines-Dunkerque ou Dijon…ça va…ça doit le faire. On retrouve aussi Edwin Jackson qui, je pense, à une revanche à prendre après l’Eurobasket. On va trouver mon nouveau chouchou : Louis Labeyrie ! Très heureux de revoir Louis dans le groupe pour voir si ses bonnes perfs en Septembre vont se répéter, à ceci près que son temps de jeu pourrait être plus long.
Autre retour qui me plait bien : Mam Jaiteh ! Il avait intégré le groupe de la France pendant l’Eurobasket 2015 et avait su confirmer le bien que l’on pensait de lui – à l’époque, il était sous la supervision de quelques scouts NBA. Alors que la place est laissée par Gobert, Lauvergne, Séraphin, Mam a là une occasion en or de faire son trou dans l’EDF. Pour le reste, j’admets que je vais découvrir quelques talents, je n’en doute pas, et en soit, je veux croire que cette équipe de France méconnaissable mais guidée par Boris Diaw et encadrée par Vincent Collet qui se retrouve alors plutôt entouré de profils de joueurs auxquels il est plus habitué peut s’avérer être un atout. La vraie différence et la vraie crainte, c’est de voir une équipe de France affaiblie, face à une équipe de Belgique qui ne l’est pas ! Nous avons moins de vécu, moins de cohésion d’équipe, mais nous avons des gars qui ont tout à prouver…aujourd’hui du moins.
Le superbe système de qualification pour la Coupe du Monde de la FIBA…ou pas…
Oui je dis aujourd’hui, parce que nous le savons tous : nos bleus, pour 90% d’entre eux, vont se battre pour que les VIP puissent s’amuser en 2019 en Chine. Pourquoi ? Parce que la FIBA, jamais en reste de bonnes idées pour essayer d’organiser des compétitions nous a pondu un parcours mêlant incohérence, incompréhension, imprécision et désalignement total avec le reste des compétitions dans le monde, pour nous offrir les tournois qualificatif de la coupe du monde de la FIBA 2019.
Le résultat ? Un calendrier fabuleusement placé là ou les équipes qui diffusent le meilleur du basket européen se retrouvent dans l’incapacité la plus totale de mettre en valeur ses meilleurs éléments, puisque ceux-ci évoluent désormais très souvent en NBA.
Mais il nous restait l’Euroleague ! Et…et bien non…puisque l’Euroleague qui devient de plus en plus proche d’un système NBA a elle-aussi fermée ses portes à la proposition de la FIBA ! Résultat, la fédération se retrouve avec un calendrier qui ne plait à personne, présente une affreuse et fortement inutile complexité et surtout, refroidit fortement ses relations avec les deux ligues majeures concernées, le tout en s’attirant les foudres des participants et rebattant énormément les cartes dans les rapports de forces entre équipes qui, pour certaines, doivent mettre tout leur processus de construction du collectif dans la plus grande incertitude.
Par ailleurs, les participants de ces qualification étant par nature des second couteaux, voire des 5e roues de carrosses, on se retrouve à demander à des joueurs de venir donner leur temps et leur énergie pour permettre aux plus gros de venir jouer une compétition dans deux ans.
Ce système est tout à fait convainquant !
Mais il y a plus. Non contente de se mettre en froid avec le reste du monde, les ligues, les équipes, les fédérations, les joueurs, les fans et probablement l’univers tout entier, la FIBA nous a donc pondu un PUTAIN DE LABYRINTHE pour accéder à la compétition.
Autrefois, les qualifications pour les compétitions futures, il était de coutume de permettre aux équipes éliminées d’une compétition de jouer des matchs de classements afin de distribuer d’ores et déjà en avance quelques spots, en complétant pour les équipes de secondes zones par des tournois de qualifications quasi-anonymes.
Ce système, bien que peu connu et pas forcément considéré comme le meilleur, semblait s’être cependant installé dans le temps, et permettant, il est vrai, de maintenir un enjeu dans les matchs de classement.
Puis nous arrivâmes au système de qualification pour les jeux de Rio qui déjà commençaient à proposer des formules de tournois qualificatifs pour les équipes qui n’avaient cette fois plus les matchs de classements. L’Eurobasket 2015 ne donnait que 2 spots, et le reste allait se jouer sur 3 tournois dans 3 pays dans le monde…et voila comment l’on s’est retrouvé entouré de 20 000 philippins, d’Andray Blache en franchise player et d’un président qui butte les criminel au sniper en hélico, pour finalement obtenir notre billet pour Rio dans la joie et la bonne humeur.
Mais là, non, ça n’était pas assez chiant comme ça pour la FIBA, il fallait plus !
Ce petit graphique fort sympathique vous laisserait penser que c’est simple la vie…
Que vous êtes naïfs !
Se qualifier pour la Coupe du Monde : Mode d’emploi
En gros, si tu gagnes tous les matchs, ça devrait le faire. (Merci c’est tout pour moi).
On commence par les éliminatoires qui ont en fait déjà eu lieu. Et oui ! Il faut savoir que plusieurs pays sont déjà OUT de cette compétitions. Car au préalable de ces éliminatoires qui débutent ce soir, il y a eu un premier tour à 4 groupes A, B, C et D, soit à 3 soit à 4 équipes, composées des équipes n’ayant pu se qualifier pour l’Eurobasket 2017 et qui se sont affrontées en matchs aller-retour pendant le mois d’Aout pour en déduire les premiers pré-pré-qualifiés pour le second tour de qualification (je reprends mon souffle).
ENSUITE, le second tour de qualification, suite à un tirage au sort du 10 décembre 2016, qui n’incluait donc par les premiers qualifiés qui ne s’étaient pas qualifiés pour l’Eurobasket 2017 permet aux équipes qualifiées pour l’Eurobasket 2017, peu importe leur classement, de se composer en huit groupes de 4 équipes de A à H, auxquelles l’on a ajouté les 2 qualifiés de chaque groupe du pré-tournois éliminatoire dont je viens de parler. Les équipes s’affrontent en allez-retour à partir de ce soir, et par séquences jusqu’au mois de Juin 2018. (C’est pourtant simple non ?)
ENSUITE, à la suite de ces 8 groupes et des classements qui en ressortent, nous obtenons les groupes I, J, K et L qui se composent des 3 premiers de chaque groupe. Contrairement aux groupes précédents qui relèvent d’un tirage au sort, ces groupes sont prédéfinis dans leurs compositions, ainsi, le groupe L, sera composé du G1, du H1, du G2, du H2, du G3 et donc du H3, ce qui veut dire que les groupes sont composés d’équipes qui se sont d’ores et déjà affrontées. Ces groupes s’affrontent durant la dernière période de qualification qui prend place sur les 4e, 5e et 6e fenêtres de 9 jours de compétitions qui se trouvent entre le 30 aout 2018 et le 26 février 2019. Ces groupes distribuent chacun 3 qualifiés qui sont (enfin !) les 12 heureux qualifiés pour la Coupe du Monde de la FIBA en Chine 2019 !
Le easter egg du siècle
MAIS ! Il ne s’agit en réalité pas que de la qualification pour la Coupe du Monde mais aussi pour l’Eurobasket 2021 ! CAR, les équipes n’ayant pu se pré-qualifier pour le tournoi de premier tour de qualification, sont automatiquement envoyées dans une pré-qualification pour les qualifications de l’Eurobasket 2021. En l’occurrence, la Macédoine, la Slovaquie ou les Pays-Bas par exemple, éliminés par le pré-tournoi de qualification pour le tournoi de qualification, sont déjà en train de s’affronter dans un tournoi de pré-qualification pour le tournoi de qualification de l’Eurobasket dont le prochain match aura lieu le 26 novembre prochain !
Ces équipes, réparties dans 4 groupes de trois, dont le premier est automatiquement qualifiés, plus 3 meilleurs troisièmes, composent alors le tournoi de qualification en rejoignant les équipes qui auront été éliminées durant le tournoi de qualification de la coupe du monde 2019 !
Elles composeront alors 4 groupes de 3 dont seul le premier sortira pour finalement rejoindre les qualifications suivantes auxquelles je vous avoue…que je n’ai rien compris…
Que faut-il retenir de ce système ? :
Le pire est donc que si nous échouons, nous pouvons nous bannir de toute compétition jusqu’en 2021…imaginez le désastre d’une génération post-Parker qui a besoin de se trouver, de s’affirmer, et qui se fait mettre au placard pour 4 années, et tout ça, parce que la FIBA, depuis 50 années, ne parvient toujours pas à trouver une formule cohérente pour ses compétitions.
Bref…le plus simple est encore de tout gagner.
Allez les bleus !