Comme chaque début de saison, nous avons notre lot de surprises. Équipes inattendues qui crèvent le plafond, favoris qui toussent, ou franchises idéalisées qui se montrent bien en deçà des prévisions. De fait, on peut souvent chercher, si, à la manière des Suns d’Earl Watson, il n’y a pas des raisons cachées derrière ces débuts d’exercices tronqués, ou si comme les Lakers de l’an passé, il ne va pas y avoir implosion après un départ canon. Voici ici quelques matières à réfléchir, quelques explications plausibles sur ce début de saison en dents de scie.
Les Cavaliers lâchent leur coach ?
Certes, les blessures n’aident pas le début de saison des Cavaliers. Entre Isaiah Thomas qui n’est pas prêt de revenir, son back-up qui se fait une cheville pour démarrer la saison ou Tristan Thompson absent pour 1 bon mois, ce n’est pas la situation idéale alors qu’il y a eu beaucoup de changements dans la rotation entre arrivées de Wade, Crowder, Thomas et départ d’Irving. Toutefois, la franchise a enchaîné 3 finales consécutives et était attendue à un tout autre niveau, surtout quand elle perd contre des équipes pas franchement redoutables, ou arrache des victoires en bout de rencontre contre des équipes promises au tanking.
Dans ces conditions, une piste est tout de même à envisager : le vestiaire pourrait bien avoir lâché son coach. Ok, Lue n’a jamais été un grand tacticien, mais le manque d’envie est parfois criant sur le terrain, notamment en défense où l’équipe pratique un jeu indigne, avec un minimum d’efforts. Parfois apathiques, les joueurs, y compris LeBron James apparaissent peu concernés sur les parquets, et ce manque de sérieux pourrait bien cacher, non un effectif fragile, non un manque d’envie, mais le besoin de mettre un nouveau coach à la tête de cette équipe. Après un peu moins de 2 ans avec Tyronn à la tête de l’équipe, plusieurs joueurs ont peut être décidé qu’il était temps de passer à autre chose, notamment James en quête de toutes armes susceptibles de l’aider à vaincre les Warriors, ou Kevin Love qu’on peut imaginer peu enclin à jouer les pivots.
Le coaching de Milwaukee idéalisé ?
Les Bucks réalisent un admirable début de saison, porté sur les épaules d’un immense Giannis Antetokoumpo. Dans ce contexte, les louanges tombent sur Jason Kidd qui apparaît souvent comme le fin tacticien qui a su mettre en branle sa troupe. Pourtant, sa position de “bon coach” ne tient qu’à un fil, dont lui-même semble bien conscient. Ce dernier se plaignait l’autre jour que les stars ne jouent plus 40min/match, comme si ce dernier était conscient que tout son système repose sur l’omnipotence de son franchise player.
Faisons attention avec Milwaukee, Jason Kidd n’est qu’à une série de défaite de se trouver dans une situation houleuse, et pour beaucoup, insoupçonnée. Le Kidd est un excellent meneur d’homme, pour le reste, il y a encore beaucoup à prouver.
Frank Ntilikina, déjà essentiel ?
Depuis le retour du Français, on n’arrête plus les Knicks ! Si ses statistiques sont faméliques offensivement 4,2pts, 3,6asts pour 30% au tir, toujours est-il que depuis qu’il est revenu de blessure, c’est un nouveau visage que New-York affiche. Défensivement déjà très présent, il contribue déjà derrière un Kristaps Porzingis énorme. Encore très jeune, parfois encore perdu en attaque, il n’en reste pas moins que ce dernier pourrait réussir à s’imposer très rapidement au Garden, avec Ramon Sessions comme principal concurrent. Une situation qui permettrait alors à ce dernier d’engranger très vite de l’expérience, et peut être de verrouiller une place de titulaire dans le nouveau projet des Knicks.
Une parenthèse nécessaire, alors que les espoirs autour du frenchie sont très élevés.
Le Magic en surrégime ?
La franchise floridienne n’a connu que les bas fonds de la ligue depuis le départ de D12. Un état de fait qui leur a construit une image de franchise facilement disposable. Pourtant en ce début de saison, Orlando gagne, et peut battre tout le monde, semble-t-il. Avec des adresses insolentes et une belle solidarité défensive, le Magic trône tout en haut de la conférence Est, probablement la surprise du chef de ce début de saison 2017/2018.
Toutefois, est-ce le nouveau niveau de l’équipe, ou sont-ils aidés par ce statut d’outsider et une adresse bien au-dessus de leurs standards ? Le premier aspect devrait encore perdurer, puisqu’Orlando restera encore quelques temps dans l’esprit de la ligue une mauvaise équipe, et probablement qu’ils pourront profiter encore un moment d’une certaine condescendance à leur égard. En revanche, si l’équipe conservait ce niveau, et qu’on les prenait plus au sérieux, alors la seconde partie de saison pourrait s’avérer moins évidente. Toutefois, avant de parler de tenir une demi-saison à ce rythme, il faut déjà prendre en compte les %, notamment à 3pts impressionnants de la troupe de Frank Vogel, qui laisse supposer que le plus compliqué, sera de continuer à gagner lorsque celle-ci rentrera dans le rang.
Les Kings, pire équipe de la ligue ?
Durant l’été, l’enthousiasme était présent autour du recrutement de Sacramento, pourtant, en ce début de saison il apparaît que la bande de Joerger est bien courte en talent malgré plusieurs vétérans de renom. Complètement improductifs en attaque, souvent absents à défense, la jeune garde mise en place entre la dernière trade deadline et un été très actif ne semble pas assez talentueuse, et si d’autres équipes comme les Bulls sont sur le papier également bien faiblardes, il se pourrait bien que les Kings soient les favoris pour la course au tanking 2018. Avec un des pires offensive ratings de l’histoire d’une franchise déjà moribonde, il y a de quoi s’inquiéter pour la production que l’équipe risque de nous infliger cette saison.
Courage.