Jrue Holiday, Andre Iguodala, Elton Brand, Lou Williams, Thaddeus Young, Nikola Vucevic… Pendant la saison 2011-2012, l’effectif des 76ers était très correct. Alors certes, ça ne joue pas le titre, mais ça bataille pour les playoffs et ça passe même un tour cette année-là (avec la sortie sur blessure de Derrick Rose). Bref, il y a du talent, de la jeunesse, et ça défendait. Le souci, c’est que pour certains, si une équipe ne joue pas le titre, cela n’a pas grand intérêt. Rappelons tout de même qu’il n’y a qu’un champion chaque année et que douze équipes n’ont jamais été championnes… Bref, pour gagner le titre, il faut un sacré alignement des planètes.
Au début des années 2010, les Sixers oscillent entre les bas-fonds de la conférence et dernières places pour les Playoffs. Après deux campagnes de Playoffs (2011 et 2012) Philly termine 9ème en 2013, Doug Collins démissionne du poste de Head coach et la franchise décide de prendre une autre direction, un certain Sam Hinkie est recruté au poste de General Manager et président des opérations basket.
Ce bon vieux Sam commence par échanger Jrue Holiday (All-Star à l’époque) aux Pelicans contre Nerlens Noel et un choix protégé top 5 de 2014. A la draft, Philadelphie sélectionne Michael Carter-Williams et Brett Brown, ancien assistant aux Spurs, est nommé coach en chef. Jusqu’ici, c’est plutôt cohérent, et MCW obtiendra même le titre de Rookie de l’année. Pendant l’année 2013-2014, l’équipe est accusée de tanker pour obtenir les meilleurs choix possibles à la draft, sont transférés : Evan Turner, Spencer Hawes, Lavoy Allen et Henry Sims, Thaddeus Young sera lui échangé à la fin de la saison.
Sam Hinkie accumule les choix de draft, c’est une stratégie que l’on peut comprendre, sauf que dans le même temps, l’équipe est totalement atroce et terminera avec un délicieux bilan de 19 victoires pour 63 défaites. Une saison auparavant, les Sixers terminaient 9ème à l’Est. Cela fait donc désormais quatre saisons que Philadelphie termine 14 ou 15ème. En 2015-2016, l’équipe a même commencé la saison part un magnifique 1-21, ce qui a poussé au remplacement d’Hinkie par Bryan et Jerry Colangelo, sauf qu’aujourd’hui, son œuvre prend forme.
Elle prend forme parce que l’an passé, Joël Embiid, bien que toujours fragile est sorti du bois, que Ben Simmons va revenir de blessures et est un des prospects les plus attendus de la décennie et que Markelle Fultz est attendu comme un des meneurs de la future génération. En plus des nombreuses pièces ajoutées entre temps, il y a un vivier de talent qui a de quoi impressionner.
1- Le roster/l’état des finances
La grosse différence avec les saisons précédentes, et c’est peut-être ce qui a manqué à Sam Hinkie, c’est le recrutement de vétérans intéressants qui pourront encadrer les jeunes et apporter un peu d’expérience. La jeunesse et le talent étaient là, mais ça se marchait légèrement sur les pieds, et notamment dans la peinture avec trois pivots à fort potentiel (Embiid, Okafor et Noel).
Par rapport aux Carl Landry et Isaiah Canaan des dernières années, l’équipe s’est vue renforcée par les arrivées de J.J Redick, Amir Johnson ou encore Jerryd Bayless. Un peu d’expérience et de solidité à l’arrière et au poste d’ailier fort qui viendront prêter main forte à toutes les jeunes pousses que compte l’effectif : Joel Embiid, Dario Saric, Ben Simmons, Markelle Fultz, Jahlil Okafor, Furkan Korkmaz et le français Timothe Luwawu-Cabarrot.
Meneurs : Markelle Fultz – T.J McConnell
Arrières : J.J Redick – Jerryd Bayless – Nik Stauskas – Furkan Korkmaz
Ailiers : Ben Simmons – Robert Covington – Justin Anderson
Aliers Forts : Dario Saric – Amir Johnson – Richaun Holmes
Pivots : Joel Embiid – Jahlil Okafor
L’effectif parait assez complet et si Ben Simmons se montre à la hauteur de la hype, cela peut faire très mal. Dario Saric n’a pas volé sa 3ème place au titre de Rookie de l’année, juste derrière son coéquipier principal n’était autre que Joel Embiid qui n’avait joué que 31 petits matchs, c’est dire s’il a impressionné. Si on ajoute à cela Markelle Fultz, J.J Redick et sa qualité de shooteur, il y a de quoi faire. Au niveau du roster, il n’y a pas grand-chose à dire si ce n’est que c’est prometteur et que les pièces ont été intelligemment assemblées. Le seul souci peut venir du poste de pivot puisque ce bon Jojo est plus que sujet aux blessures, un troisième pivot pourrait être le bienvenu puisqu’on connait assez peu de choses concernant Anzejs Pasecniks.
2- Le coaching/style de jeu
Juger Brett Brown, c’est un peu comme décider de se lancer dans les blind dates, difficile de savoir de quoi est capable le coach étant donné l’effectif qu’il a eu à sa disposition ces dernières années. Toutefois, on peut s’attendre pas mal de passes avec un J.J Redick shootant en sortie d’écran ou après une prise à deux sur Joel Embiid au poste. Si Brett Brown part sur un cinq composé de Markelle Fultz – J.J Redick – Ben Simmons – Dario Saric –Joel Embiid, il risque d’y avoir beaucoup de mouvement. Tous les joueurs peuvent créer des décalages alors que Ben Simmons et Dario Saric seront des mismatchs ambulants, offensivement, les 76ers ont de quoi faire plaisir à tous les fans de basket.
La saison dernière, Philadelphie a commencé un certain nombre de phases offensives par un écran de l’ailier fort pour le meneur en tête de raquette. Il n’est pas difficile d’imaginer toutes les solutions que cela pourrait amener avec un pop de Dario Saric, une pénétration de Markelle Fultz ou même un drive and kick pour un J.J Redick ouvert ou le décalage après l’aide du défenseur pour Embiid. Ce système appelé Knick par Brett Brown devrait être reconduit. Il faut savoir que, l’année dernière, Philadelphie figurait dans le top 5 en ce qui concerne les 3 points ouverts générés. On peut donc difficilement critiquer Brett Brown pour les résultats de Philadelphie et surtout aisément comprendre pourquoi un J.J Redick a choisi de poser ses valises là-bas. Il aura des curl à se mettre sous la dent.
Pour ce qui est du banc, il faut s’attendre à ce que Jahlil touche énormément de ballons au poste pour provoquer des prises à deux et ressortir notamment sur Covington et compagnie. C’est moins flashy, mais pour une second unit, il n’y a pas de quoi rougir.
De l’autre côté du terrain, c’est l’inconnu ; Embiid est une vraie force dans la peinture et est très mobile mais devra progresser tout en faisant attention aux fautes. Pour ce qui est de Ben Simmons, il risque de souffrir mais, et c’est aussi valable pour Markelle Fultz, le potentiel demeure là. Dario Saric aura probablement du mal face à des 4 plus grands ou plus athlétiques que lui et J.J Redick, malgré son activité, n’est pas Tony Allen. Au final, c’est assez redondant, l’équipe est jeune et perdra des matchs sur des erreurs, mais la courbe de progression est sans fin.
3- les perspectives
a) Si tout va bien
Si tout va bien, on peut espérer voir Joel Embiid jouer 82 matchs et Jahlil Okafor reprendre sur la bonne lancée de sa saison rookie. Le seul problème, c’est que le géant camerounais fait trembler le Wells Fargo Center sur chacune de ses réceptions et se jette sans considérations aucunes pour son physique sur certaines actions (à l’image de l’ancien Derrick Rose). Sans parler de la maladie des os de verre, le grand Jojo ne semble pas très solide. Mais si tout va bien, Markelle Fultz et Ben Simmons feront des merveilles balle en main, J.J Redick sera au-dessus des 40% à trois points avec un Embiid à 20 points, 10 rebonds et 2 contres de moyenne et un Dario Saric all around.
L’équipe peut être solide et accrocher les playoffs malgré le manque d’expérience ; si tout va bien, Philadelphie peut terminer autour de la 6ème place à l’Est.
b) Si tout va mal
Dans le cas contraire, on peut aisément imaginer que Joel Embiid, après un début de saison tonitruant, retourne à l’infirmerie pour une durée indéterminée, que Ben Simmons ne soit finalement pas aussi talentueux que prévu et que Markelle Fultz soit un croqueur qui a du mal à s’intégrer dans un collectif… Dans ces conditions, Philly pourrait bien à nouveau balancer la saison et repartir à la conquête de tous les choix de draft du monde en atteignant encore une fois le fond de la conférence avec des records de médiocrité.
Au final, ces deux scenarios sont assez peu probables même si malheureusement, une blessure d’Embiid serait loin d’être surprenante. L’équipe risque d’en surprendre plus d’un et l’ajout de joueurs comme J.J Redick risque d’amener une vraie bonne dynamique. Il reste à voir ce dont sont réellement capables Markelle Fultz et Ben Simmons mais, dans tous les cas, la saison de Philly sera intéressante et prometteuse pour le futur. L’équipe devrait être dans la course pour les Playoffs dans une conférence Est plutôt terne et terminer avec un nombre de victoires autrement plus conséquent que la saison passée (28).
Pronostic : 8ème place (37-42 victoires) : La conférence Est très faible, cela profitera certainement à quelques équipes, et on voit bien les Sixers se poser en candidat sérieux pour un spot playoffs.
L’avis de @Sixers_Fans