Les saisons s’enchaînent et se ressemblent comme deux gouttes d’eau pour le Magic d’Orlando. En effet, depuis la saison 2011-2012 et le départ de Dwight Howard, Orlando sombre dans les bas fonds de la conférence Est. Et la saison dernière ne fit pas exception à la règle. En terminant 13ème avec un maigre bilan de 29 victoires et 53 défaites, le Magic n’a, une nouvelle fois, pas réussi à sortir la tête de l’eau. Pourtant, sur le papier, quelques éléments nous laissaient croire à une potentielle saison correcte : Un nouveau coach Franck Vogel, l’arrivée de Serge Ibaka et de Bismack Biyombo et une base de joueurs de qualité toujours présente (Fournier, Vucevic…). Mais malheureusement pour les fans floridiens, la mayonnaise n’a pas pris, mais alors pas du tout. Le jeu a été très pauvre tout au long de la saison, Franck Vogel a eu du mal à imposer son style de jeu rapidement, les blessures ont été trop fréquentes pour un bon nombre de joueurs, et Ibaka s’en est allé pendant l’hiver en échange de Terrence Ross, en provenance de Toronto. Bref, la saison 2016-2017 est à oublier, vite. Place à cette nouvelle saison. Cependant, elle risque d’être dans la continuité des précédentes.
1 – Le Roster & l’état des finances
Le Magic n’a pas été l’un des acteurs principaux de l’intersaison, mais n’est pas resté totalement muet non plus. Tout d’abord, le Magic s’est renforcé via la draft. Avec le 6ème choix, Orlando a sélectionné Jonathan Isaac. L’ailier de 19 ans en provenance de Florida State est un bon choix pour le Magic. Il compile 12 points et 7.8 rebonds de moyenne lors de sa saison universitaire. C’est un très fort potentiel. Il a un physique surprenant, rappelant Kevin Durant a ses débuts (2M11 pour seulement 93 kilos) et possède de vraies qualités athlétiques. Sa taille lui permettra de jouer sur les postes 3 et 4, voire 5 dans un futur proche s’il prend de la masse. Réel bon défenseur mais limité encore en attaque, il a tout le temps d’évoluer dans cette grande ligue. C’est un joueur qui devrait clairement faire parler de lui dans les années à venir. Le Magic a également drafté et signé Wesley Iwundu. L’ailier originaire du Texas a passé quatre ans à Kansas State, un cursus complet, ce qui est devenu rare de nos jours. A 22 ans, il est donc déjà mature et pourra apporter rapidement à l’équipe. Derrière Ross et Simmons, il pourra être utile quand le calendrier sera chargé, ou en cas de blessure.
Puis, du côté de la free agency et des transferts, on compte d’abord quatre départs : Celui de Jeff Green, direction les Cavs de LeBron et maintenant Isaiah Thomas, Jodie Meeks qui a rejoint les Washington Wizards, CJ Wilcox en partance pour les Trail-Blazers, Stephen Zimmermann qui s’en va en Californie chez les Lakers, et Arinze Onaku, libéré. Si les départs d’Onaku, C.J Wilcox et Zimmermann sont insignifiants, ceux de Jeff Green et Jodie Meeks ne sont pas négligeables pour diverses raisons. Concernant Jeff Green, même s’il tournait à près de 9 points en 22 minutes de jeu et apportait son énergie et son expérience, son départ est un soulagement pour le trésorier du Magic. En effet, avec un salaire de 15M de dollars, son départ est finalement une bonne nouvelle pour Orlando, au vu de son rendement peu conséquent. Quant à Meeks, son adresse à trois points était toujours un gage de qualité et scorait également 9 points par match. Pour palier numériquement ces départs, le Magic a su attirer quelques joueurs intéressants. Tout d’abord, on retrouve Arron Afflalo. L’arrière shooteur de 31 ans (32 ans le 15 Octobre) a connu une saison compliquée avec les Kings avec seulement 8.4 points de moyenne. Il revient au Magic, là où il a connu sa plus belle saison statistique (18.2 points). Espérons pour lui et Orlando que ce retour en Floride lui fera le plus grand bien. Il va également être un atout pour Evan Fournier. Son expérience pourra permettre à Evan de progresser sur son tir longue distance.
Puis, on note l’arrivée du pivot canadien Khem Birch, âgé de 24 ans. Passé par l’Olympiakos, il jonglera surement entre le roster principal et la G-League (Nouveau nom de la D-League). Plus intéressant pour Orlando, l’arrivée de Mareese Speights en provenance des Clippers. A 30 ans, l’ancien intérieur de Phily et de Golden State est un bon apport pour le Magic. Même si ses stats à L.A ne nous font pas sauter au plafond (8.7 points, 4.5 rebonds), il reste un joueur expérimenté, qui apportera tout de suite à son équipe, lui qui est devenu au fil du temps capable de shooter à trois points. Enfin, la recrue qui a eu le plus de résonance pour le Magic cet été, c’est Jonathon Simmons. Il a longtemps évolué en G-League avant de s’imposer en NBA avec les Spurs. Popovich lui a trouvé un rôle de dynamiteur, ce qui lui convenait parfaitement. Il va apporter sa fougue dans cette équipe du Magic qui en a besoin. Il sera très certainement le back-up de Terrence Ross sur le poste 3, et pourra aider sur le poste 2 si besoin. Pour terminer, reste le cas de Damjan Rudez, restricted Free Agent, qui ne fait plus parti pour le moment des plans des Frank Vogel.
Concernant l’aspect financier, le Magic possède le 22ème salary cap de la ligue avec un total de 102,5M de dollars, sur un salary cap général de 99M de dollars. Les comptes sont quasiment à l’équilibre. Les gros contrats de Fournier et Biyombo (17M) sont compensés par des contrats plutôt raisonnable (Vucevic 12,5M, Terrences Ross 10,5M) et des petits contrats notamment rookies (Aaron Gordon 5,5M, Isaac 4,6M, Payton 3,3M). Dès lors, on comprend vite que l’intersaison n’a pas été synonyme de très gros bouleversements pour Orlando. En fin de compte, le cinq majeur reste intact avec les présences d’Elfrid Payton, Evan Fournier, Terrence Ross, Aaron Gordon et Nikola Vucevic. Seul le banc voit de nouveaux joueurs en son sein, des joueurs expérimentés qui auront pour rôle d’encadrer cette très jeune équipe d’Orlando. Un effectif intelligent bien qu’encore limité que Frank Vogel aura à cœur de consolider.
Effectif actuel :
MJ : Elfrid Payton, D.J. Augustin, Shelvin Mack
A : Evan Fournier, Arron Afflalo, Mario Hezonja
PA : Terrence Ross, Jonathon Simmons, Wesley Iwundu
AF : Aaron Gordon, Jonathan Isaac, Marreese Speights
P : Nikola Vucevic, Bismack Biyombo, Khem Birch
2 – Coaching
Frank Vogel aura du travail à faire cet été. Le Magic est une jeune équipe qui a encore besoin d’être guidée et encadrée. Pour cela, les nouveaux vétérans de l’équipe (Afflalo, Speights…) devront entourer les jeunes pour leur permettre de murir et d’avancer. En effet, la moyenne d’âge de l’équipe est extrêmement basse avec 23,4 ans, ce qui fait d’Orlando l’un des rosters les plus jeunes de la ligue.
Sur le plan du jeu, le plus gros des ballons seront dans les mains d’Evan Fournier sur les ailes, et Nikola Vucevic à l’intérieur. Ce sont les deux leaders de cette équipe, à la fois à travers leurs statistiques et leurs influences sur leurs coéquipiers. Dès lors, Vogel va continuer à faire confiance à Evan en lui proposant des systèmes de jeu personnels. Même si Evan a la capacité de se créer ses propres shoots et de provoquer de nombreuses pénétrations, l’importance d’avoir ses propres systèmes est d’être dans les meilleurs conditions et d’être considéré comme le véritable leader. Le talent offensif de Fournier n’étant plus à démontrer, ça sera à lui de prouver qu’on peut continuer sur lui et qu’il a les épaules pour être le patron de cette équipe, du moins offensivement. Elfrid Payton, encore jeune, doit progresser sur son shoot et sa vista. Avec 6,5 passes de moyenne l’an passé, il est sur la bonne voie. Terrence Ross va apporter son dynamisme et sa capacité à accélérer rapidement. Son irrégularité au shoot pourra être compensée par Fournier et Afflalo, plus solides.
A l’intérieur, le duo Vucevic-Biyombo est parfait sur le papier. Vucevic possède une belle palette offensive, et Biyombo est un fort défenseur. Duo complémentaire donc. Il ne manque juste qu’à trouver les automatismes lorsqu’ils jouent ensemble sur le terrain, en essayant d’écarter le jeu avec Vucevic, qui peut shooter. C’est à Vogel ensuite de s’adapter à la situation et savoir quand aligner Vucevic seul, Biyombo seul, ou les deux ensemble. De nos jours, le fait d’avoir deux pivots de qualité est une richesse en NBA et il est important de savoir profiter de cet atout. Utiliser le secteur intérieur plus souvent qu’à l’accoutumé serait potentiellement une idée de jeu pour cette saison afin de contrecarrer la mode du small-ball et du jeu très axé sur les shooteurs et le jeu longue distance. Le plus dur pour Vogel est donc de trouver un juste milieu entre l’utilisation d’Evan Fournier et les lignes extérieures, et le duo Vucevic-Biyombo à l’intérieur. De plus, là où cette saison peut être intéressante pour le Magic, en plus de la confirmation de Fournier, c’est l’apport de Jonathan Isaac. Ce jeune rookie semble bourré de talent. Si sa destinée s’apparente à celle d’un Durant ou d’un Antetokounmpo, le Magic pourra vite remonter dans la conférence Est. Mais, il ne faut pas précipiter les choses. Pour son année rookie, Isaac devra s’adapter rapidement au niveau NBA. Avec cet effectif homogène, il aura assez de temps de jeu pour prouver son réel niveau. Isaac sera l’un des facteurs qui rendra la saison du Magic bien plus excitante que l’an passé.
3 – Les perspectives
Si tout va bien
Soyons réaliste, il sera très difficile voire quasiment impossible pour Orlando d’espérer se qualifier en playoffs cette saison. Même si la conférence Est semble définitivement beaucoup plus ouverte que la conférence ouest, elle n’est reste pas moins très homogène quant au niveau des équipes qui se battent pour les dernières places qualificatives. Dès lors, la saison parfaite pour Orlando serait de jouer les trouble-fête et d’aller embêter les Pistons, les Sixers, ou les Pacers. Si la 8ème place semble trop juste, la 9ème ou la 10ème serait synonyme de saison réussie pour Orlando. Signe d’une année réussie également, la confirmation d’Evan Fournier comme leader offensif de cette équipe avec une moyenne d’au moins 18 points à 45%. Dans cette saison rêvée (mais réaliste), le rookie Isaac aurait montré tout son talent et aurait confirmé les attentes autour de lui. Drafté en 6ème choix, il se battrait parmi le top 3 des rookies de l’année. Au final, le Magic terminerait 9ème, à une poignée de victoires de la 8ème place qualificative. Inespéré direz-vous ? C’est bien là le but de cette perspective idéale. Voir Orlando terminer 9ème n’est pas dénué de sens mais cela serait une très très belle surprise.
Si tout va mal
A l’inverse, dans une hypothétique saison catastrophe, le Magic terminerait dans les dernières places de la conférence Est. Malgré une équipe qui possède quelques belles qualités sur le papier, le collectif ne fonctionne pas. Fournier n’a pas réussi à confirmer sa belle saison précédente et enchaîne les petites blessures l’écartant du terrain trop souvent pour être régulier, Jonathan Isaac est encore trop jeune pour pouvoir aider son équipe à gagner des matchs, et le reste de l’équipe patine. Les nouvelles arrivées qui devaient encadrer les jeunes et à faire du Magic une équipe correcte n’ont pas rempli leur objectif. En terminant 13ème de la conférence Est, Orlando continue sa traversée du désert.
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En somme, la saison 2017-2018 s’apparente semblablement à un mélange de ces deux cas de figure. Orlando possède des qualités suffisantes pour ne pas terminer dernier mais pas pour se qualifier en playoffs. Avec l’arrivée de Jonathan Isaac et des role players d’expérience, Orlando possède un effectif qui n’a pas à rougir. Si le Magic est encore trop jeune pour espérer de grandes choses, l’avenir est clairement devant lui.
Pronostic : 11ème place (30-35 victoires) : Encore une saison dans le ventre mou pour le Magic. Trop court pour les playoffs mais trop fort pour les top picks.
L’avis de @BasketMagicFr
Quelles étaient vos attentes cet été ?
J’attends plus de 38 victoires et les playoffs pour la saison prochaine et je pense que cela est possible surtout avec le déclin de plus en plus prononcé de la conf est.
Où pensez-vous vous situer dans votre conférence ?