Après une saison régulière catastrophique sauvée par de magnifiques playoffs qui, malgré le sweep, ont fait apparaître une équipe et ont une fois de plus démontré tout le talent de Paul George, les Indiana Pacers ont vécu un été apocalyptique.
Sentant l’odeur de cramé de plus en plus forte dans l’Indiana, Larry Bird décida dès le 1er mai de démissionner de son poste de président des Pacers.
Cet événement ne fut, malheureusement pour les Pacers, que le premier domino qui allait en faire tomber beaucoup d’autres…
D’abord, malgré la belle série contre les Cavaliers de LeBron James et le magnifique duel entre le King et Paul George, le fait qu’il s’agisse quand même d’un sweep a achevé de réduire à néant la patience du franchise player des Pacers, déjà bien entamée par la présence d’un coach au mieux incompétent qui en plus remplaçait celui qui l’a amené là où il en est aujourd’hui: Frank Vogel.
Peu après, PG13 annonçait vouloir quitter les Pacers et rejoindre les Lakers à l’expiration de son contrat. Partant de là, la valeur marchande du joueur en prenait une claque monumentale: Il ne reste qu’un an de contrat à George. Donc toute équipe voulant en faire l’acquisition aura à l’esprit le fait qu’il risque grandement de ne rester qu’un an et de filer aux Lakers juste après, donc il y a un gros risque d’avoir sacrifié des assets pour quasi rien; une location d’un an. Ensuite, côté Pacers, avec cette annonce, impossible d’obtenir une contrepartie honorable ! Aux alentours de la deadline, les Celtics proposaient un package avec deux hauts choix de draft + Bradley et Crowder pour la star, du moins de ce qui a filtré. Quand bien même ce serait faux ou le package serait moins important, ce sera toujours mieux que ce qu’Indiana a obtenu au final.
Suite à cette annonce, le front office des Pacers a engagé des tractations afin d’échanger la star contre la contrepartie la moins mauvaise possible. Dès le coup d’envoi de la free agency donné, peu après le séisme qu’a été le transfert de Chris Paul aux Rockets, la planète orange apprenait avec stupeur le trade de Paul George.. au Thunder !
Suite à cet échange pour le moins inattendu, les défections se sont enchaînées côté Pacers: Jeff Teague et CJ Miles ont quitté le navire, Monta Ellis a été coupé et Kevin Séraphin n’a pas été reconduit.
Du côté des arrivées, en plus d’Oladipo et Sabonis, Kevin Pritchard, le GM des Pacers, a choisi TJ Leaf en 17e position, sélectionné Ike Anigbogu avec le 47e choix et fait venir Cory Joseph (via trade), Darren Collison et Bojan Bogdanovic.
On en vient donc au principal élément: le matériel à disposition de Nate McMillan.
1- Un roster finalement pas si faible ?
L’effectif d’Indiana a été largement chamboulé cet été avec toutes les allées et venues. Néanmoins, si on regarde le 5 majeur, il y a clairement plus mal loti dans la ligue et s’il n’y a aucun joueur supérieur, nombreux sont les joueurs solides pouvant devenir d’honnêtes titulaires NBA.
Voici le lineup probable des Indiana Pacers version 2017-2018:
Collison (25) – Joseph (25)
Oladipo (35) – Robinson III (15)
Stephenson (20) – Bogdanovic (25)
Young (30) – Sabonis/Leaf (20)
Turner (35) – Jefferson/Allen (15)
Bon, clairement ce n’est pas la folie, niveau talent c’est un roster quand même assez pauvre. Cependant, comme dit plus haut, il y a peut-être quelque chose à faire. En effet, défensivement cette équipe peut être vraiment pas mal, le seul poste faible étant celui de meneur. De plus, Larry Bird n’est peut-être plus là, mais clairement si cette équipe veut avoir une chance, il faut qu’elle coure au maximum, qu’elle joue la carte de l’attaque à fond en espérant que ça rentre et que derrière la défense soit suffisamment bien en place.
Côté finances, la situation est plutôt bonne, la franchise possédant une belle souplesse financière (12M en l’état, à voir l’augmentation du cap l’année prochaine)
Oladipo bloque 21M pour 4 ans encore. Certes ça c’est vraiment un potentiel boulet, car s’il confirme son statut de bust (la malédiction des N2 de draft), il sera quasi impossible à échanger à moins d’y attacher un tour de draft sauf qu’Indiana en a cruellement besoin et ne s’en séparera pour rien au monde. Néanmoins pour le reste, le front office dispose d’une team option l’été prochain à hauteur de 11M pour Al Jefferson, ce qui constitue donc un asset intéressant dans l’optique d’un salary dump trade. Thad Young a une option à 13M qu’il devrait refuser pour partir dans une franchise lui offrant à la fois meilleur salaire et meilleur challenge. Pour finir, l’équipe a une option à hauteur de 4M sur l’année prochaine pour garder Lance Stephenson, qui devra cette année confirmer ses très bons playoffs.
Maintenant, que peut donner cet effectif dans le désert qu’est devenu l’Est ?
2- Un style de jeu enfin tourné vers la course ?
Non ce n’est pas le titre d’un article sur une équipe NFL. Cela dit, les Pacers feraient bien de s’inspirer des Colts, (Frank Gore est 12e au niveau des yards gagnés à la course l’an dernier).
En effet, vu le matériel à disposition, de toute manière Nate McMillan n’aura pas vraiment d’autre choix que de courir, sachant que pour continuer l’analogie avec le foot US, il ne dispose pas de véritable quarterback au poste de meneur et encore moins d’un nombre suffisant de bons passeurs au sein de l’équipe (en fait il n’en a aucun).
Défensivement l’équipe a un bon potentiel et si le coaching suit Indiana pourrait s’appuyer sur une défense hyper agressive sur l’homme. Cependant il y a un gros point faible: Prenons l’exemple du Heat: on a rarement vu une équipe aussi agressive sur les closeouts. Cette agressivité présuppose une condition physique impeccable mais aussi et surtout la présence d’un protecteur d’arceau de niveau élite, chose qu’a Miami en Hassan Whiteside, qui leur permet de faire ça sans trop subir au cas où le défenseur extérieur prenne la feinte.
Les Pacers ne peuvent absolument pas faire ça, Myles Turner n’est clairement pas un rim protector et n’a rien d’un golgoth comme Whiteside, Adams, Gobert, etc… La clé sera donc de concilier agressivité et relative prudence pour ne pas trop se faire ouvrir sur les drives.
Offensivement il y a un peu de matériel, l’effectif shoote plutôt bien et la présence de Bogdanovic sur le banc devrait faire le plus grand bien. Au niveau de la diversité des menaces c’est pas mal aussi, Jefferson s’il arrive enfin à avoir un vrai rôle de punisher en sortie de banc peut être intéressant… Mais… mais voilà, la perte de Paul George est énorme, offensivement l’équipe prend une claque terrible et se retrouve à devoir s’organiser autour de Victor Oladipo. Or passer de Paul George à Victor Oladipo en franchise player, c’est un peu mais c’est surtout autour d’Oladipo que l’attaque devra s’organiser, il y a clairement moyen d’en faire quelque chose, le garçon est très loin d’être sans qualités: hyper athlétique (Coucou Dwight), bon shooteur, un caractère plutôt discret, bref, ce serait vraiment du gâchis d’avoir lâché Paul George pour ne pas lui filer les clés de l’attaque.
3- Perspectives
Cette équipe est faible en termes de talent, c’est évident, cependant.. vu l’état de l’Est on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a peut-être un truc à faire. Pour autant, ce “manque de faiblesse” est aussi un problème puisque le tanking pur et simple perd beaucoup de son intérêt: en effet, comment battre les Hawks et les Bulls pour ne citer qu’eux à la course au pire bilan ?
Si tout va bien, on peut imaginer que cette équipe s’invite en playoffs et soit une vraie bonne surprise cette saison; qu’elle remplace une équipe qu’actuellement les observateurs voient en playoffs et qui décevrait en cours d’année.
En fait, le principal enjeu pour les franchises de l’Est sera de défoncer toutes les équipes les plus mauvaises de leur conférence, y compris.. les Pacers. Sauf que parmi les équipes les plus démunies de la conférence, Indiana est très loin d’avoir le pire effectif. A ce jeu là, pourquoi pas envisager 35 victoires voire 40 au grand maximum, en pariant sur le fait qu’ils arriveront à défoncer les mauvaises équipes en n’ayant que peu de ratés tout en sortant plus d’une jolie perf’ contre les gros.
Si tout va mal en revanche, d’une part il est clair que Kevin Pritchard ne va pas mettre longtemps à sortir le tank. Les Pacers n’ont aucune véritable ambition pour la saison prochaine, ils ont tous leurs tours de draft pour les prochaines années et n’ont pas l’effectif pour aller bien loin. En conséquence l’option tanking risque fort d’être vite choisie si l’équipe n’a pas de résultats. D’autre part, sur le terrain uniquement cette fois, si tout va mal l’impression visuelle risque d’être très très sale avec une défense qui si elle ne communique pas et n’est pas agressive va prendre des valises de points, surtout dans la raquette où l’absence de rim protector va leur coûter très cher et en attaque l’absence de meneur ayant le niveau titulaire NBA et la pauvreté en termes de talent risque de faire des Pacers une équipe qui vit et meurt par son adresse. Le genre d’équipe très pénible à jouer qui peut vous bousiller votre soirée mais qui pour un match comme ça va en perdre 10 derrière.
Courage aux fans des Pacers pour cette première saison sans Paul George qui s’annonce particulièrement difficile. Alors les Pacers, playoffs ou course au 1er choix ? Faites vos jeux !
Pronostic : 12ème place (28-33 victoires) : La première saison sans Paul George sera probablement très compliquée pour les Pacers de Nate McMillan. L’effectif est certes faible, toutefois, les Pacers devraient réussir à accrocher quelques victoires et éviter les tréfonds du classement.
L’avis de @PacersFRA
Quelles étaient vos attentes cet été ?
Alors en ce qui concerne les attentes que j’avais pour cet été… Bon ben ça me semble évident, je voulais qu’on entoure Paul George dignement, ou qu’on parvienne à bien le trade contre des bons TDD pour entamer la reconstruction, autant dire que je suis déçu hein… Cet été fut un sketch, et quand on pensait avoir atteint le summum du ridicule, voilà qu’on tente d’attaquer les Lakers pour le cas Paul George alors que ce dernier est déjà bien loin. Néanmoins on pourra retenir une bonne chose cet été, Monta Ellis n’est plus là, et ça, c’est bon.
Qu’attendez-vous pour la saison prochaine ?
Pour la saison prochaine, j’ai envie qu’on joue libéré (non je ne ferais pas cette blague musicale), qu’on s’amuse avec un Born Ready au sommet de son art, un Myles Turner qui passe enfin un cap, et pourquoi pas quelques highlights d’Oladipo ! En revanche en terme de résultats, je veux que l’on sorte le tank, tout simplement. J’ose espérer qu’on est pas assez con pour viser les playoffs pour au final terminer 8/9 ème et se retrouver avec un mauvais pick de draft, on verra, nos dirigeants en sont capable alors je vais trembler des genoux… En résumé j’ai envie que l’on s’amuse, que Myles Turner passe un cap, et que l’on termine 12/13 ème (vu la faiblesse de la conférence Est je vois pas comment aller plus bas) pour pouvoir espérer avoir un bon pick à la draft, tout simplement !
Où pensez-vous vous situer dans votre conférence ?
Alors, ou nous situer dans la conférence… Sachant qu’on est à l’Est, sommes-nous mauvais, très mauvais ou juste bon… ? Question difficile, on a un roster pas si dégueulasse que ça pour la conf Est, mais il faut ajouter le facteur X McMillan, donc d’un coup on perd quelques points… Honnêtement ? C’est très difficile à dire, mais allez on va dire qu’on est dans le ventre mou de la conférence Est avec les Knicks, les Bulls, … Oui, c’est ce qu’on appelle ne pas se mouiller !