Les Phoenix Suns ont terminé 1er de la course au Tanking à l’Ouest. Malgré quelques joueurs d’expérience dans leurs rangs, la franchise d’Arizona a à nouveau touché les bas fonds pour l’exercice 2017/2018. Côté fans pas grand chose à retenir à part que Devin Booker pourrait bientôt faire parti des meilleurs scoreurs de la NBA, comme il l’a démontré par plusieurs grosses performances, notamment un match à 70pts dans une défaite contre Boston. Malgré cette place de lanterne rouge à l’Ouest, la lottery a été désastreuse, les Suns ne sélectionnant qu’en 4eme position. Une situation qui aurait pu faire grincer les dents du Front Office mais dont la fin fut plutôt heureuse pour les hommes en violet, puisque leur cible, Josh Jackson, passait entre les mailles du filet des équipes du dessus pour finir à Phoenix.
1- Le roster/l’état des finances
La draft était le grand rendez-vous pour Phoenix. Bien que détenteurs d’une enveloppe honorable, il n’était pas question de recruter à tour de bras, la progression de l’équipe, outre l’arrivée d’un ailier de formation capable de défendre en la personne de Josh Jackson en 4eme position de la draft, doit se faire en interne avec le panier garni de jeunes talents que la franchise s’est construit saison après saison. Avec Tyler Ullis, Devin Booker, Josh Jackson, T.J Warren, Derrick Jones, Marquese Chriss, Dragan Bender et probablement Alex Len, il y a beaucoup de joueurs capables de prendre du galon l’année prochaine. Cette saison sera à nouveau l’occasion de leur donner plus de responsabilités puisqu’une fois de plus, la franchise devrait débuter l’exercice sans grandes ambitions.
A priori, aucun recrutement ne devrait s’ajouter à la liste de la franchise, dont l’effectif semble bouclé, le tout en gardant quelques millions sous le salary cap. Néanmoins, les Suns font parti des équipes encore évoquées dans un éventuel échange, et s’il est peu probable de le voir se monter, il faut tout de même l’évoquer. Phoenix a en effet un temps été dans la discussion pour hériter de Kyrie Irving avant que ce dernier n’atterrisse finalement à Boston.
Finalement, il devrait donc y avoir peu de changements dans la rotation des Suns à l’exception de Brandon Knight, victime d’une rupture des ligaments croisés – qui devrait l’écarter des terrains NBA pour toute la saison. Une mauvaise nouvelle pour le joueur en perdition depuis son transfert des Bucks à Phoenix, et qui aurait pu chercher à se relancer. Pour l’équipe, la perte est négligeable tant le joueur peine à confirmer sa bonne saison sous les ordres de Jason Kidd.
PG : Eric Bledsoe – Tyler Ulis – Brandon Knight (blessé) – Ronnie Price
SG : Devin Booker – Elijah Millsap – Davon Reed
SF : Josh Jackson – T.J Warren – Derrick Jones Jr. – Jared Dudley
PF : Marquese Chriss – Dragan Bender – Alan Williams – Alec Peter
C : Tyson Chandler – Alex Len
2- Le coaching/style de jeu
On ne peut pas dire que le jeu des Suns ait soulevé les foules l’an passé. En conservant Earl Watson à son poste, les dirigeants confirment que l’on ne devrait pas voir un tacticien arriver pour cadrer le roster. Une mauvaise nouvelle pour les jeunes ouailles qui n’auront encore pas droit à un vrai cadre à leur tête, mais pourront se repaître d’un temps de jeu important puisqu’il semblerait que coach Watson assurera l’intérim jusqu’à ce que le groupe soit assez mature pour se lancer à nouveau à l’attaque des hauteurs du classement.
De ce fait, on risque de voir les mêmes qualités et les mêmes défauts dans le jeu des Suns l’an prochain. A savoir, une équipe capable de marquer beaucoup à l’intérieur, agressive, capable de jouer vite en transition. En dépit de cette présence offensive, on devrait toujours voir des problèmes de spacing vu que le roster tournait à 33% de moyenne derrière l’arc. Néanmoins, on peut espérer voir du travail cet été de ce côté là, mais aussi plus de discipline avec des joueurs qui auront gagné en expérience. Quoi qu’il en soit, si jouer plus proprement et prendre moins de tirs compliqués demeurera une priorité, marquer des points sera un objectif affiché cette année, sachant que Phoenix est une équipe qui plantait déjà 107pts/match cette année.
La vraie difficulté de l’équipe se situait surtout en défense, puisqu’elle autorisait plus de 113pts/match à l’adversaire. Evidemment, cet aspect n’est pas allé en s’arrangeant alors que l’équipe ne courait après rien d’autre que la 15eme place, et après que P.J Tucker, col bleu de l’équipe ait été transféré aux Raptors. Josh Jackson fraîchement drafté a été sélectionné pour ses qualités de défenseur, mais il risque d’être encore tendre de ce côté du terrain.
Néanmoins, il ne faut pas oublier que la défense est souvent l’affaire de communication et de détermination (bon et de qualités athlétiques aussi), et les Suns pourraient arriver avec de meilleures intentions pour débuter l’exercice. D’autant qu’avec Bledsoe, Chriss, Jackson, voire même Booker, il y a de quoi se défoncer pour protéger une raquette aux mains de Tyson Chandler et Alex Len, dont les envergures sont capables de gêner en aide. Earl Watson présent pour jouer la figure paternelle auprès des Suns, aura sûrement à cœur d’affûter les joueurs de ce côté du terrain pour inculquer la victoire à ses troupes.
Cette saison sera également, l’occasion de voir si Dragan Bender commence à s’imposer. En compétition avec le jeune Chriss pour le poste d’Ailier fort, il est moins athlétique mais possède des qualités de basketteur bien supérieures à son cadet. Il va devoir montrer qu’il arrive à exprimer son potentiel dans l’environnement NBA.
A la mène, on devrait retrouver Eric Bledsoe, toujours excellent à son poste. A la fois présent au scoring, à la distribution et clairement au dessus de la moyenne en défense sur son poste, ce sont surtout deux autres aspects qui inquiètent pour ce dernier. Tout d’abord, la liste de blessures qui s’accroit d’année en année et le prive régulièrement d’un morceau d’exercice. L’autre problème, c’est que même s’il chérit son rôle de leader, Bledsoe pourrait en avoir marre de perdre et demander son transfert à un moment ou un autre. La rumeur autour d’Irving a forcément du le pousser à se projeter dans un rôle dans une équipe qui lutte pour le classement et le titre – le poussant éventuellement à exiger un transfert si l’accumulation de défaites et une nouvelle saison sans objectif venait à se faire trop lourde.
Cette saison sera pleine d’enjeux à Phoenix, et on devrait avoir du spectacle et de la jeunesse. Toutefois, difficile d’imaginer cette équipe terminer l’exercice avec une forte identité.
3- les perspectives
a) Si tout va bien
Si tout va bien, les Suns pourront jouer les poils à gratter dans beaucoup de rencontres. Pour ça, il faudra prendre la saison par le bon bout, et arriver avec une attitude conquérante. Ils n’ont rien à perdre, aucune attente, et le sachant, ils profitent des sautes de concentration de leurs adversaires pour arracher des rencontres. Encore trop bas pour espérer jouer quoi que ce soit à l’Ouest, ils devancent d’autres jeunes équipes et accrochent des troupes plus expérimentées avant de marquer le pas et qu’on demande de changer les rotations pour pouvoir drafter un peu plus haut.
b) Si tout va mal
Si tout va mal, les Suns entrent dans la saison sans la moindre ambition. Les jeunes font des stats mais n’accrochent jamais les matchs, et ne tirent aucune motivation capable d’endiguer l’usure de la défaite. Eric Bledsoe et Tyson Chandler s’impatientent de vivre saisons compliquées après saisons compliquées. Ils demandent leur échange pendant que Devin Booker continue de poser des statistiques en vain. Le rookie est un peintre en attaque et souffre en défense tandis que ni Chriss, ni Bender ne semblent posséder le potentiel pour s’imposer en NBA.
La franchise est bas et à la lutte pour le top pick, mais doit revoir toute sa structure autour de Booker, tout en gérant le cas Brandon Knight qui n’a plus aucune valeur.
Dans tous les cas, il semble que les Suns seront à la bataille avec les équipes de l’Est pour s’adjuger un nouveau top pick. De quoi ajouter encore un futur gros potentiel. Même une bonne saison se terminera dans les bas fonds, et se battre pour une douzième place aura sûrement peu de sens du point de vue des dirigeants qui feront tout pour que les jeunes accumulent du temps de jeu, prennent quelques victoires mais ne développent pas d’ambitions trop importantes trop rapidement.
Pronostic : 15ème place (20-25 victoires) : Les fans de la franchise de l’Arizona devront encore être patients. Phoenix devrait, comme l’an passé, se placer pour la lutte au first pick.
L’avis de @SunsFr
Quelles étaient vos attentes cet été ?
Les attentes étaient assez simples et réalistes. On souhaitait vraiment pouvoir récupérer Josh Jackson à la draft. Quand la lottery est tombée ce fut la déception totale parce qu’on le pensait hors de portée. Finalement tout s’est bien déroulé, Josh Jackson est le profil parfait qui nous manquait, à savoir un jeune ailier avec de bonnes qualités de scoreur malgré un shoot à travailler mais surtout un joueur prêt à relever le challenge défensif tous les soirs. Et il aura du pain sur la planche à Phoenix…Ensuite, on apprécie beaucoup le GM McDonough et sa vision globale, ce fut plus qu’un soulagement d’apprendre sa prolongation de contrat jusqu’en 2020. L’ajoute de James Jones est la cerise sur le gâteau. C’est un homme intelligent, proche des joueurs et qui aime la franchise par dessus tout. Il faut être lucide, on espérait simplement que la construction de l’équipe continue en gardant nos jeunes éléments prometteurs. C’est chose faite.
Qu’attendez-vous pour la saison prochaine ?
Où pensez-vous vous situer dans votre conférence ?
Et notre place dans la conférence est évidemment bien au chaud en lanterne rouge. Ce serait utopique d’attendre mieux vu les renforts monumentaux effectués au dessus de nous. On va se battre avec des franchises de notre catégorie, à savoir les Lakers et les Kings comme l’année précédente sans doute. Mais je me répète, l’essentiel est ailleurs. Il faut dorénavant avancer avec tous ces jeunes et commencer à construire une vraie base de jeu sur laquelle s’appuyer à l’avenir. C’est une saison charnière de ce point de vue là.