Après avoir lu le très bel article de @FrenchBullsFan sur 10 joueurs ayant porté les couleurs des Bulls pendant une seule saison, on ne peut qu’avoir envie de savoir ce que ça pourrait donner pour d’autres franchises. Voici donc l’équivalent de ce travail pour les Spurs, avec la particularité qu’on ne va se concentrer que sur l’histoire récente de la franchise (depuis les années 2000). Car même l’équipe la plus stable de la ligue voit des joueurs ne pas rester bien longtemps !
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Speedy Claxton
2002-03 : 30 matchs, 15,7 minutes, 5,8 points (46%, 0% à 3 points, 68% aux LF), 1,9 rebond, 2,5 passes décisives
En 2002, les Spurs ne parviennent pas à stopper les Lakers en route vers leur three-peat malgré les efforts de Tim Duncan. Peu de joueurs ont été satisfaisants à côté de lui. Au poste 1, Tony Parker a plutôt agréablement surpris mais n’a que tout juste 20 ans ! Et derrière lui, c’est faible avec Antonio Daniels et Terry Porter. Les Spurs décident donc de se renforcer sur ce poste et obtiennent en l’échange de John Salmons, Randy Holcomb (tous deux juste draftés) et Mark Bryant Speedy Claxton, en provenance des Sixers. Un transfert pas si bon marché que ça finalement.
Claxton a passé 4 ans à l’université et a manqué l’intégralité de sa première saison à cause d’une rupture d’un ligament au genou. Si bien qu’à 24 ans, il n’a joué qu’une seule saison avec les Sixers, avec qui il s’est mis en avant, notamment lorsque Allen Iverson s’est fracturé la main en fin de saison.
Son profil est assez similaire à celui de Tony Parker, très vif, très mauvais shooteur (bien pire que le Français). Toutefois, il est assez actif en défense, ce qui n’est pas pour déplaire à Gregg Popovich.
Sa saison débute bien et il se fait remarquer d’entrée de jeu en octobre. Malheureusement pour lui, le fête est de courte durée puisqu’il se disloque l’épaule en se battant pour un ballon non maîtrisé dès le 3e match… Il ne peut faire son retour qu’à la mi-février, soit 48 matchs ratés ! Et ce n’est pas sans accroc puisqu’il ne parvient pas à briller d’entrée de jeu.
Toutefois, la lumière vient à la fin mars puisqu’il signe un quasi triple double dans une victoire face aux Bucks (un rebond le prive de cet exploit statistique). Dès lors, il est lancé et s’affirme comme un remplaçant de qualité, apportant 20 minutes par match.
En PO, il est un peu moins régulier mais s’offre plusieurs belles parties au cours des 1ers tours. C’est surtout lors des finales que Claxton fait parler de lui. Tony Parker n’est pas des plus propres mais fait 3 bons premiers matchs, ce qui fait qu’il ne joue que peu (correctement cependant) en début de série. Mais à partir du match 4, perdu d’un point, Claxton voit ses minutes fortement augmenter ! Il faut dire qu’il fait le travail proprement et que l’équipe performe mieux lorsqu’il joue. Lors du match 6 décisif, il marque 13 points et fait 4 passes décisives, brille dans le dernier QT alors que Parker était à la dérive. Une belle conclusion à sa seule saison avec les Spurs.
En effet, en fin de contrat, il entre sur le marché avec la volonté de se trouver une place de titulaire que ne peuvent lui offrir les Spurs, qui veulent tout simplement s’offrir celui qui était peut-être le meilleur meneur de la ligue à ce moment : Jason Kidd. Rien ne ne passe comme prévu au final puisque s’il signe avec les Warriors pour être titulaire, ceux-ci récupèrent Nick van Exel juste après et donnent à ce dernier la place dans le 5 de départ. De leur côté, les Spurs se font planter à la dernière minute par Kidd et se retrouvent avec un grand vide derrière Tony Parker, qu’ils peineront à combler pendant toute la saison qui suit…
Hedo Turkoglu
2003-04 : 80 matchs, 25,9 minutes, 9,2 points (41%, 42% à 3 points, 71% aux LF), 4,5 rebonds, 1,9 passe décisive
Les Spurs sont champions en titre en 2003 avec une équipe très jeune autour de Tim Duncan qui domine la ligue. Stephen Jackson, arrière titulaire de la saison, est agent libre. La ligue s’attend à une prolongation mais les Spurs ne veulent pas surpayer, sachant que deux autres jeunes vont bientôt devoir être prolongés : Manu Ginobili et Tony Parker. Ils le laissent donc partir chez les Hawks et se mettent en quête d’un remplaçant.
Celui-ci s’appellera Hedo Turkoglu. Le Turc débarque avec Ron Mercer dans un transfert à trois équipes en provenance des Kings. Les Spurs font une superbe affaire car ils ne cèdent que le contrat de Danny Ferry qui part à la retraite. Il rejoint les Spurs qui l’ont voulu depuis son arrivée dans la ligue 3 ans plus tôt. Il sera donc en fin de contrat rookie en 2004.
Turkoglu démarre la saison en tant que remplaçant et ne fait pas de vagues, jouant une vingtaine de minutes par match. Toutefois, il voit sa situation s’améliorer lorsque Manu Ginobili se blesse en janvier. Il intègre alors le 5 de départ et commence à enchaîner les matchs de qualité, ce qui lui permet de jouer de grosses minutes. Au retour de l’Argentin, Popovich décide de conserver sa rotation en l’état, ce qui ne plaît pas plus que ça à celui qui va pourtant passer l’essentiel de sa carrière en tant que 6e homme des Spurs. Mais l’équipe est plus équilibrée avec un gros apport venant du banc.
Turkoglu démarre donc les PO en confiance. Son tir extérieur et sa créativité font grand bien à l’équipe et le voilà bien intégré. Toutefois, la belle histoire va s’arrêter là. Face aux Lakers version O’Neal Bryant Malone et consort, il s’écroule et les Spurs rendent les armes en 6 matchs, après avoir subi le fameux miracle en 0,4 secondes de Derek Fisher.
Agent libre restreint, les Spurs ont la main sur leur ailier. Toutefois, ils décident de le laisser partir au Magic qui lui a proposé 38M$ sur 5 saisons. À la place, ils recrutent Brent Barry pour un contrat un peu moins cher annuellement mais surtout bien plus court et prolongent Manu Ginobili, peu de temps avant Tony Parker.
Nick van Exel
2005-06 : 65 matchs, 15,2 minutes, 5,5 points (40%, 36% à 3 points, 68% aux LF), 1,4 rebond, 1,9 passe décisive
Les Spurs viennent de décrocher en 2005 leur 2e titre en 3 ans. Ils ont Duncan et Ginobili au top, Parker au début de ses grandes années. Les joueurs à côté sont solides et encore en jambes. Bref, tout va bien ! L’été qui suit le titre est aussi positif. Fabricio Oberto vient renforcer le poste 5. Quelques jours plus tard, Nick van Exel, à la recherche d’un titre NBA avant de raccrocher, arrive. Laissé libre par les Blazers, il signe au minimum, soit une perte de plus de 10 millions de dollars (s’il avait été conservé).
Les Spurs sont contents de recruter un vétéran après avoir souffert à trouver une rotation derrière Parker la saison précédente. Beno Udrih n’était qu’un rookie qui perdait trop de ballons. Ça a obligé Ginobili et Barry à tenir ce rôle pendant le repos de Français. Le vétéran de 34 ans semble donc combler un vrai manque. Le joueur et les fans sont heureux de cette décision.
Malheureusement, van Exel ne perce pas du tout. Malgré que Gregg Popovich lui donne les responsabilités de meneur remplaçant derrière Tony Parker au détriment de Beno Udrih, il ne trouve pas de rythme. S’il n’a jamais été efficace sur un volume important, il ne parvient pas non plus à l’être sur quelques minutes. Son coude le gêne pendant longtemps et le force à s’arrêter plusieurs semaines en mars. À son retour, les choses semblent même s’empirer alors que les PO approchent. Toutefois, il dit les attendre pour se montrer, faire comme Robert Horry la saison d’avant. Il annonce également qu’il se retirera à l’issue du parcours de son équipe.
La résurrection n’arrivera pas. S’il défend un peu mieux qu’en saison (ce qui n’est pas très difficile toutefois), il s’écroule totalement en attaque. Les statistiques parlent d’elles même : 22% au tir, 30% à trois points pour 2,2 points de moyenne… Évidemment, son temps de jeu s’écroule et il prend même un DNP CD lors du match 4 face aux Kings au 1er tour. En demi-finale de conférence, face à son ancienne équipe, les Mavs, il est tout bonnement catastrophique. Il ne marque au maximum que 2 points sur chacun des 7 matchs et ne participe pas vraiment à la création. Une nouvelle fois, les Spurs sont à la peine à la mène derrière Tony Parker. Mais, contrairement à 2005, ils ne s’en sortiront pas. Manu Ginobili fait sa faute mythique sur Dirk Nowitzki, entraîne la perte du match 7 décisif, qui restera comme le dernier en carrière pour Nick van Exel. Ce dernier part, comme annoncé, à la retraite, après 13 saisons, sans la bague tant espérée, mais également sans une goutte d’essence restante dans le réservoir.
Francisco Elson
2006-07 : 70 matchs, 19,0 minutes, 5,0 points (51%, 78% aux LF), 4,8 rebond, 0,8 passe décisive
À l’été 2006, les Spurs doivent se remettre de l’élimination douloureuse subie face aux Mavs en demi-finale de conférence. Manu Ginobili a gaffé lors du match 7 à la maison et le doublé s’est révélé impossible une nouvelle fois. Il n’aura toutefois pas manqué grand chose aux Spurs pour soulever le trophée. Donc il n’est pas nécessaire de partir dans les grandes manœuvres estivales, surtout que la flexibilité est limitée.
Malgré tout, le poste de pivot n’a pas donné satisfaction avec Nazr Mohammed, Rasho Nesterovic et Fabricio Oberto. Les deux premiers quittent l’effectif à ce moment et sont remplacés par Jackie Butler et Francisco Elson.
Ce dernier signe avec une partie de la MLE : 6 millions de dollars sur deux ans. Les fans les plus connaisseurs sont très déçus car le Néerlandais n’a pas particulièrement brillé avec les Nuggets précédemment. Mais les Spurs sont intéressés par son physique longiligne (2,13m) et athlétique. De quoi régler les problèmes de rebonds rencontrés lors de la saison précédente.
Elson démarre la saison en tant que remplaçant et joue généralement une quinzaine de minutes. Il ne brille pas spécialement, pas très solide en défense à cause de son placement ni en attaque où il est peu technique. Ça ne l’empêche pas toutefois d’intégrer le cinq de départ un peu en décembre et définitivement en février. La raison ? Popovich est satisfait de l’apport d’Oberto et veut donner une chance à Elson de jouer à côté de Tim Duncan.
Ce changement de rôle ne va pas produire d’effets significatifs sur sa production, même s’il joue un peu plus. Toutefois, les Spurs finissent la saison en trombe avec cette configuration : 25-6 sur les 31 derniers matchs.
Les PO arrivent et Elson va montrer ses limites. Sa défense reste décevante malgré son apport au rebond. Son temps de jeu s’écroule et il redevient remplaçant au milieu de la série légendaire face aux Suns version D’Antoni en demi-finale de conférence. Dès lors, il ne retrouvera pas grâce dans l’esprit de Popovich, même s’il ne manque pas le moindre tir (sur 6) des finales victorieuses contre les Cavs.
Toujours sous contrat pour la saison suivante, il démarre avec les Spurs mais, malgré quelques bons matchs en novembre, il finit dans le collimateur de Gregg Popovich. La séparation est inéluctable et intervient à la mi-février. Il est alors envoyé aux Supersonics avec Brent Barry et le 1er TDD (qui deviendra Rodrigue Beaubois !) en l’échange de Kurt Thomas.
Keith Bogans
2009-10 : 79 matchs, 19,7 minutes, 4,4 points (40%, 36% à 3 points, 74% aux LF), 2,2 rebonds, 1,2 passe décisive
Pour tous ceux qui pensent encore que les Spurs sont une franchise magique, qui se renouvelle perpétuellement à partir de bons choix sortis de nulle part, voici une histoire intéressante.
Après le titre de 2007, l’effectif n’est pas renouvelé et vieillit mal (Bowen, Finley, Barry). Les bons coups à la draft ne sont pas conservés (Scola et Dragic sont échangés pour une bouchée de pain !!) ou ne paieront que plus tard (Splitter) si on excepte le magnifique coup avec Hill en 2008. Sur le terrain, les résultats restent solides mais se dégradent légèrement (58 victoires en 2007, 56 en 2008, 56 en 2009). En PO, c’est la galère en 2008 pour éliminer les Suns puis les Hornets avant de se faire sortir par les Lakers du duo Bryant – Gasol. En 2009, Manu Ginobili est blessé et les Mavs envoient leurs ennemis en congés avant même le mois de mai !
Il faut donc faire quelque chose ! Popovich tente un coup en recrutant notamment Richard Jefferson, qui sort de 2 saisons à plus de 20 points de moyenne, Antonio McDyess et Keith Bogans. Ce dernier arrive pour le salaire minimum et sans grandes attentes à son propos.
Cela se confirme en début de saison puisqu’il ne joue peu ou pas. Toutefois, la galère collective démarre très rapidement. Les défaites s’accumulent plus vite que d’habitude à cause des blessures des cadres, notamment Tony Parker qui connaît une saison compliquée, et les insuffisances d’autres joueurs comme Michael Finley (totalement cramé) ou Richard Jefferson (le début des difficultés).
Cela pousse Popovich à chercher des solutions. Il décide alors de responsabiliser Bogans, en qui il voit éventuellement le successeur de Bruce Bowen, tout juste retraité. En effet, il est un bon défenseur sur les ailes et travaille pour se doter d’un tir à trois points dans les coins.
Ce profil lui permet d’intégrer rapidement le 5 de départ et de jouer de plus en plus, une vingtaine de minutes par match en gros. Toutefois, l’histoire se complique au cours du mois de janvier 2010. Offensivement, Bogans ne perce pas et subit l’émergence de George Hill. Dès lors, il ne sera plus titulaire qu’avec les blessures de ce dernier, Tony Parker ou Richard Jefferson. Cela se ressent sur ses minutes, qui se réduisent. La tendance va s’empirer à l’approche des PO et au cours de ceux-ci puisqu’il ne jouera quasiment pas dans le naufrage face aux Suns en demi-finale de conférence.
Jugé trop peu rentable du fait de son jeu offensif limité malgré sa défense, les Spurs le laissent partir pour les Bulls sans regret.
Nando de Colo
2012-13 : 72 matchs, 12,8 minutes, 3,8 points (44%, 38% à 3 points, 80% aux LF), 1,9 rebond, 1,9 passe décisive
Drafté à la 53e place en 2009, Nando de Colo se demandera tous les étés qui suivent si c’est le bon moment de rejoindre la NBA. En 2012, cela semble être le cas. Les Spurs cherchent un meneur après avoir été bien justes en PO face au Thunder en rotation de Tony Parker. Gary Neal est avant tout un 2, Cory Joseph est trop juste et Patrick Mills (encore en surpoids) ne convainc pas. De plus, Manu Ginobili, qui sort de ce qui est censé être son dernier été olympique, est déjà en perte de vitesse et imagine une retraite à relativement court terme. De son côté, Nando de Colo est libre de tout contrat après un passage réussi avec Valence en Espagne. Le Nordiste signe donc pour deux saisons et 2,8M$ avec les Spurs qui lui donnent la biannual exception.
Les débuts sont plutôt intéressants. Nando fait rapidement sensation avec son sens de la passe et se fait une place dans la rotation. Il gagne même le surnom de mini Manu, ce qui n’arrange pas Gregg Popovich pour qui un seul Manu est suffisant. Ses statistiques ne sont pas mirobolantes mais il fait quelques performances de temps à autre. La première d’entre elle est faite fin novembre lors du fameux restgate, le match sur le parquet du Heat champion en titre perdu de justesse alors que les Spurs ont laissé au repos 4 cadres malgré que la diffusion télévisée soit assurée par TNT. Titulaire, il marque 15 points et participe grandement à ce quasi exploit.
Nando conserve un temps de jeu irrégulier mais réel jusqu’en mars, moment choisi par Popovich de faire de Cory Joseph le meneur remplaçant. Dès lors, les choses se compliquent, jusqu’aux PO durant lesquels il n’est même plus en tenue de match… Dommage quand on sait le parcours cette saison là jusqu’à cette terrible fin face au Heat.
Comment expliquer cette déchéance alors quand on sait ce qu’il deviendra deux saisons plus tard avec Moscou ? Plusieurs choses. Comme souvent depuis le début de sa carrière, la question de son poste est posée. En 1, il souffre défensivement face aux joueurs très rapides. Son sens de la passe donne des résultats satisfaisants mais il souffre curieusement au niveau adresse extérieure. Une fois que les défenses se sont adaptées à son jeu, il a perdu en efficacité car les pertes de balle s’accumulent. En 2, il souffre de son association avec Tony Parker, comme souvent problématique. Et puisque l’adresse fuit, il n’est pas assez utile par rapport à d’autres joueurs comme Neal.
Nando de Colo démarre la saison suivante avec les Spurs mais ne joue que très peu et seulement aux postes 2 et 3. Peu convaincant, il semble se braquer et le divorce apparaît inévitable. Après seulement 26 matchs disputés en février, il demande son transfert et rejoint les Raptors en l’échange d’Austin Daye. Il quitte donc l’équipe qui va soulever le trophée ultime quatre mois plus tard.
Tracy McGrady
2012-13 (PO uniquement) : 6 matchs, 5,2 minutes, 0 point (0%, 0% à 3 points), 1,3 rebond, 1,2 passe décisive
12 avril 2013, Woj lâche une de ses bombes favorites :
Les Spurs coupent Stephen Jackson ! Incroyable ! Captain Jack est l’un des chouchous du public, ultra apprécié depuis ses exploits qui ont aidé la conquête du titre de 2003. Revenu un an plus tôt en l’échange du détesté Richard Jefferson, les Spurs avaient réussi leur coup. Dès lors, pourquoi couper un tel joueur à une semaine des PO ?
Gregg Popovich n’a pas apprécié son comportement. En effet, le joueur est venu le voir pour se plaindre de son temps de jeu, réclamant la place de titulaire de Danny Green, pourtant autrement plus performant que lui, bien vieillissant après de bons PO en 2012.
Il faut donc trouver un remplaçant à la dernière minute ! L’équipe n’a plus de rotation derrière Leonard. Toutefois, impossible de trouver la pièce rare à ce moment de la saison, ni de l’intégrer dans la rotation. Il faut donc un contrat d’assurance comme le dit Gregg Popovich, derrière Leonard, Green et Ginobili qui se partageront les minutes au poste 3. Curieusement, aucune rumeur ne filtre. Finalement, c’est Tracy McGrady qui débarque le 16 avril, à un jour de la fin de la saison régulière, que les Spurs finissent péniblement à cause des blessures et de la fatigue.
T-Mac revient de Chine, où il a été plutôt bon. Mais à 33 ans et le physique bien usé, c’est impossible d’attendre grand chose de lui, même si les fans se prennent à rêver à un retour au moins décent.
Il effectue ses débuts en PO au 1er tour face aux Lakers, qui sont en totale déconfiture après les blessures de Bryant puis Gasol. Inactif lors des 3 premiers matchs, il profite de la large victoire au match 4 pour jouer 5 minutes au Staples Center. Au passage, il brise sa malédiction en passant enfin un tour de PO après 8 échecs !
En tenue de match jusqu’à la fin de la saison, McGrady ne sera cependant jamais responsabilisé. Il ne rentre que dans le garbage time, ce qui donne un total de 6 apparitions sur 21 matchs pour 0 point en 7 tirs, 8 rebonds et 7 passes décisives.
Il rentre sur le parquet pour la dernière fois de sa carrière lors de la large victoire au match 3 face au Heat et assiste tristement à la fin de série cauchemar avec le tir légendaire de Ray Allen au match 6 et la courte défaite au match 7. Il ne sera donc jamais champion NBA…
Non conservé, il annonce prendre sa retraite à la fin août.
Boban Marjanovic
2015-16 : 54 matchs, 9,4 minutes, 5,5 points (60%, 76% aux LF), 3,6 rebond, 0,4 passe décisive
À l’été 2015, les Spurs viennent de recruter LaMarcus Aldridge. Pour cela, il a fallu faire des sacrifices. Aron Baynes n’est pas conservé, Tiago Splitter (le pivot titulaire jusqu’alors) envoyé aux Hawks. Il faut donc retrouver du monde à l’intérieur pour compléter l’effectif mais avec très peu d’argent.
Sortant d’une très solide saison en Euroleague avec Belgrade, Boban Marjanovic manifeste l’envie de rejoindre la NBA. Les Spurs sautent sur l’occasion et proposent un contrat d’un an à 1,2 million de dollars au pivot serbe.
Avec ses 2,21m, Marjanovic ne passe pas inaperçu. Il devient très vite la coqueluche des fans, qui apprécient sa technique surprenante pour un joueur de cette taille. En effet, il dispose de mains de velours pour finir près du cercle et possède même un petit tir dans le périmètre.
Cette popularité vient aussi de son rôle dans l’équipe. Popovich n’est jamais très généreux en temps de jeu pour les rookies et Marjanovic en fait les frais. Il rentre principalement dans le garbage time et donc les larges victoires qui s’accumulent (67 victoires cette saison !).
Ce rôle lui permet de jouer contre des adversaires peu référencés. Résultat : il domine ! PER de 27,7, net rating de +34 !
Mais pourquoi le cantonner dans ce rôle alors ? Pour Popovich, le Serbe est plus qu’un phénomène de foire mais n’est pas assez solide pour le faire jouer régulièrement de vraies minutes. S’il protège bien le cercle avec sa taille, il ne défend pas bien dans le périmètre du fait de sa vitesse. De plus, Popovich se montre très têtu et se borne à faire jouer la paire Diaw – West tout au long de la saison, malgré la crainte (qui se vérifiera) que celle-ci s’écroule en PO du fait du manque de taille.
Les performances de Marjanovic ne sont pas passées inaperçues dans la ligue. Agent libre restreint en 2016, les Pistons lui proposent un énorme contrat de 21 millions sur 3 ans, profitant de la hausse soudaine du plafond salarial pour dépenser sans compter. Les Spurs décident de ne pas s’aligner pour garder une flexibilité et s’offrir Pau Gasol en remplacement de Tim Duncan. Marjanovic hésite malgré tout, reconnaissant aux Spurs de lui avoir donné sa chance en NBA. Mais c’est Gregg Popovich qui coupe le cordon en lui disant : “Casse toi d’ici, tu dois le faire !”.
David West
2015-16 : 78 matchs, 18,0 minutes, 7,1 points (55%, 43% à 3 points, 79% aux LF), 4,0 rebonds, 1,8 passe décisive
Les Spurs viennent de recruter LaMarcus Aldridge, un agent libre de gros calibre. C’est du jamais vu pour cette franchise. Conséquence : il faut compléter l’effectif à bas coût. De son côté, David West sort de 4 saisons de qualité avec les Pacers. Il a une option de 12 millions sur son contrat. Mais ces derniers sont en fin de cycle et le joueur souhaite viser le titre. De manière assez surprenante, il décide de faire un énorme sacrifice financier pour rejoindre les Spurs au minimum (10M$ laissés sur la table !), une franchise qu’il dit soutenir depuis sa jeunesse.
Derrière le duo Aldridge – Duncan, West joue très souvent avec Boris Diaw en sortie de banc. Changement total de rôle pour lui puisqu’il n’avait plus démarré un match assis depuis 10 ans !
Malgré ce nouveau rôle, West est bon. Même si son duo avec Diaw manque de taille, les deux sont solides grâce à leur jeu de passe dans un deuxième cinq très collectif en attaque qui compense les faiblesses au rebond et en défense.
Toutefois, ces faiblesses vont s’avérer rédhibitoires en PO, comme on pouvait s’y attendre. Face au Thunder ultra athlétique, les deux vétérans souffrent. West perd de son adresse de métronome à mi distance et devient improductif. Cela force Popovich à réduire son temps de jeu dans ce qui resteront ses dernières apparitions avec la franchise.
En effet, à l’été 2016, ni lui ni la direction des Spurs ne semblent vouloir vraiment continuer ensemble. Il décide donc de rejoindre les Warriors (toujours au minimum) qui, renforcés par Durant, vont lui permettre d’obtenir une précieuse bague un an plus tard.
Dewayne Dedmon
2016-17 : 76 matchs, 17,5 minutes, 5,1 points (62%, 70% aux LF), 6,5 rebonds, 0,6 passe décisive
Début juillet 2016, les Spurs voient leur secteur intérieur décimé. La légende Tim Duncan tire sa révérence, Boban Marjanovic part pour les Pistons avec un gros chèque, David West part aux Warriors en rêvant d’un titre, Matt Bonner n’est pas conservé. De la saison qui vient de s’écouler, il ne reste que LaMarcus Aldridge puisque Boris Diaw est débarqué au Jazz pour faire de la place à celui qui doit remplacer Tim Duncan : Pau Gasol. Pour compléter le secteur intérieur, l’Espagnol est accompagné du vétéran David Lee (signé au minimum), du rookie letton Davis Bertans et de Dewayne Dedmon. Ce dernier est signé à bas prix après un début de carrière assez anonyme aux Warriors, Sixers et Magic. La room exception de 3 millions de dollars, avec une option pour l’année suivante semble, en effet, assez avantageuse pour les Spurs. En 2016, suite à une hausse exceptionnelle du plafond salarial, l’argent coule à flot et Joakim Noah, Timofey Mozgov ou encore Bismack Biyombo, d’autres pivots défensifs, partent à plus de 15 millions la saison sur du long terme…
Dedmon constitue une recrue intéressante pour les Spurs, qui n’avaient plus eu de pivot aussi athlétique depuis Francisco Elson, 10 ans plus tôt. Jusqu’ici, il n’a pas eu l’occasion de s’exprimer dans de bons contextes. Quelques flashs au Magic ont été perçus mais il est tout sauf une valeur sûre à son arrivée. Il va donc falloir le développer.
Placé en rotation de Pau Gasol en début de saison, Dedmon se montre rapidement efficace au sein du 5 des remplaçants. Sa défense est solide, comme sa tenue du rebond, et il permet aux Spurs d’exploser leurs records de alley oops en attaque. S’il est un peu irrégulier, d’où un temps de jeu fluctuant, la satisfaction est présente.
Le tournant de la saison au poste 5 intervient à la mi janvier. Pau Gasol se fracture la main gauche à l’échauffement d’un match face aux Nuggets et va devoir être reposé un mois. Dans un premier temps, c’est David Lee et Davis Bertans qui sont appelés à démarrer les matchs. Mais les résultats ne sont pas satisfaisants en défense. Popovich décide alors de titulariser Dedmon. Avec celui-ci, les Spurs trouvent un rythme intéressant notamment lors du Rodeo Road Trip annuel. Si bien que lorsque Pau Gasol revient après la pause du All Star Game, le coach décide d’inclure l’Espagnol avec les remplaçants.
Toutefois, tout n’est pas rose. Alors que certains l’imaginent exploser au point d’aller chercher un superbe contrat l’été suivant, Dedmon commence à montrer des limites. En défense, il fait trop de fautes et perd un peu de sa grinta en attaque. Le bilan n’est pas catastrophique mais il ne confirme pas entièrement les espoirs entrevus au cœur de l’hiver. Si bien que Popovich ne semble plus lui faire de cadeau à l’approche des PO.
Lors de ces derniers, Dedmon va beaucoup souffrir. Toujours titulaire, il perd ce statut après trois performances insipides face aux Grizzlies et un match 4 manqué pour cause de maladie. Et non seulement il ne démarre plus, mais il se trouve aussi carrément en dehors de la rotation ! Des DNP CD suivent son nom dans les stats pour la première fois de la saison au pire des moments.
Ce printemps compliqué crée de l’incertitude au niveau de sa situation contractuelle. S’il se désengage de sa dernière année de contrat, certain de voir une grosse augmentation arriver, il est très difficile de voir pour qui et combien il va signer. Finalement, les Spurs ne semblent pas intéressés par une prolongation qui serait trop onéreuse et éventuellement gênante en termes de flexibilité. Dedmon décide donc de rejoindre les Hawks pour 14 millions garantis sur deux ans. C’est bien mais sa fin de saison semble lui avoir coûté cher. Il part quand même avec une bonne image dans la tête des fans.
Quelques autres joueurs qui auraient pu être cités : Derek Anderson, Charles Smith, David Lee…
Article par @SASpursFrance