Le Wisconsin vous sourit. Après une saison 2015-2016 sans post-season et sans saveur, la saison 2016-2017 voit le retour des Milwaukee Bucks en playoffs après une très honorable saison régulière. Mieux, les daims de la Conférence Est ont séduit en Avril en résistant face aux Toronto Raptors grâce à leur jeunesse, à leur fougue et à leur leader, “le Greek Freak” Giannis Antetokounmpo, qui fut récompensé du trophée de Most Improved Player sans qu’il n’y ait la moindre discussion possible quant à sa nomination. Néanmoins, l’été fut calme avec la renouvellement du contrat de Tony Snell, la player option activée par Greg Monroe, la resignature du vétéran Jason Terry et le départ de Michael Beasley, parti voir à New York si l’herbe n’est pas plus verte que dans le Wisconsin. Et si le départ de John Hammond du poste de General Manager fut un coup dur (remplacé par John Horst), l’effectif reste quasiment identique à celui de l’année passée mis à part l’arrivée de rookies comme D.J Wilson ou Sterling Brown.
Après une très belle saison l’année passée, les Bucks seront sous les feux des projecteurs dans la Conférence Est cette année. Et qui dit “saison prometteuse” demande forcément une confirmation pour les hommes du coach Jason Kidd et le head-coach des Bucks en est bien conscient. À l’aube d’une nouvelle campagne, essayons d’imaginer ce que la franchise du Wisconsin peut faire dans sa conférence cette saison.
1- Revue d’effectif
PG : Malcolm Brogdon – Matthew Dellavedova – Gary Payton II
SG : Khris Middleton – Rashad Vaughn – Jason Terry – Sterling Brown
SF : Giannis Antetokounmpo – Tony Snell
PF : Jabari Parker- Mirza Teletovic – D.J Wilson
C : Thon Maker – John Henson – Greg Monroe
À Milwaukee, l’ossature est déjà en place avec un Giannis Antetokounmpo comme visage de la franchise. Clairement le meilleur joueur de sa classe de draft (2013), le grec ne cesse de s’améliorer d’année en année et cette constante progression a été récompensée la saison précédente par le trophée de Most Improved Player ainsi qu’une place de titulaire au All-Star Game, tout ça à l’âge de… 22 ans. Accompagné de bons coéquipiers comme Khris Middleton qui peut enfiler les perles à trois points et défendre très dur, Jabari Parker qui est un des meilleurs perforateurs de la ligue, mais aussi d’une belle colonie de jeunes joueurs avec Malcolm Brogdon, Rookie of the Year en titre ou encore Thon Maker, choisi en 10e position en 2016. 7ème à l’Est la saison passée, on savait qu’il n’y avait pas grand chose à faire cet été pour améliorer l’équipe, mais qu’il y avait des améliorations à faire dans le jeu en général de l’équipe. Cette équipe a beaucoup de qualités à mettre en avant et la plus évidente est que Giannis Antetokounmpo est un mutant. Avoir un franchise player de cette qualité ne peut que tirer l’équipe vers le haut. C’est simple, le jeune grec est un joueur très polyvalent et extrêmement compliqué à défendre. Il suffit de regarder ses mixtapes pour comprendre qu’on à affaire à un véritable phénomène et ambitieux qui plus est, car le jeune Giannis rêve déjà du trophée de Most Valuable Player. S’il a encore des progrès à faire dans le tir longue-distance, le grec a déjà une palette offensive impressionnante qui en fait un joueur indéfendable et aussi talentueux que ses bras sont longs, forcément ça aide. Autre point positif de la franchise c’est sa dangerosité en contre-attaque. Dans une NBA où le jeu est de plus en plus rapide, savoir contre-attaquer est primordial, ça tombe bien il s’agit d’une des armes les plus efficaces des Bucks vu que l’effectif est un des plus jeunes de la ligue. C’est simple, tout le monde peut galoper, Giannis le premier évidemment mais aussi Thon Maker ou encore Jabari Parker sont des joueurs dangereux quand ils sont lancés en contre pour martyriser le panier adverse.
Néanmoins, cette franchise à ses défauts avec notamment des problèmes d’infirmerie trop récurrent. C’était flagrant l’année dernière avec l’absence de Khris Middleton en première partie de saison puis de Jabari Parker durant la seconde partie de la régulière puis durant le premier tour de Playoffs. C’est simple, il y a eu très peu de matchs où le trio Middleton/Giannis/Parker a joué ensemble, ce qui est évidemment préjudiciable pour l’équipe. Ce n’est pas la première fois puisque Jabari Parker avait déjà été absent pour une longue durée lors de son année rookie en se faisant les ligaments une première fois… Autre point négatif de la franchise, la capacité à attaquer. Ce fut criant en Playoffs où l’équipe des Bucks avait des gros passages à vides offensivement face aux Raptors. Ceci s’explique par le fait qu’il n’y ait que très peu de shooteurs fiables (Middleton et Tony Snell) mais aussi par la jeunesse du roster, ce qui peut être à double tranchant. Néanmoins, cette franchise à le potentiel pour s’améliorer dans ce secteur cette saison par rapport à l’année dernière. L’expérience accumulée en Playoffs ne sera que bénéfique pour les jeunes joueurs de l’équipe, certains joueurs au fort potentiel ont pu travailler cet été pour être prêt dés le début de la saison. En parlant de potentiel, cette équipe en dispose énormément. Évidemment, Giannis Antetokounmpo en est le meilleur exemple, mais Jabari Parker, s’il n’est plus gêné par les blessures, peu devenir un des meilleurs poste 4 de la Conférence Est et Thon Maker, qui a travaillé tout l’été pour prendre du muscle, est très intéressant dans le système de Jason Kidd. Ce n’est pas pour rien qu’on considère les Bucks comme étant une des franchises avec l’avenir le plus brillant de la ligue. Dés cette saison, Milwaukee peut jouer un gros coup dans une conférence de plus en plus faible d’année en année. Pour peu que l’équipe soit enfin au complet, que des joueurs comme Antetokounmpo ou Maker développe leur tirs longue-distance et que, défensivement, l’équipe tient la route, et il faudra faire une place de choix aux daims parmi les meilleurs équipes de l’Est.
2- Le coaching / style de jeu
J’aurais pu le rajouter dans les points positifs de la franchise, mais le travail de Jason Kidd méritait bien une partie dédiée. Déjà très bon à Brooklyn malgré son départ discutable de la franchise new-yorkaise, son travail dans la franchise du Wisconsin est impressionnant. Arrivé en 2014, l’ancien meneur mythique des New Jersey Nets est parvenu à faire de la triste équipe des Bucks de l’époque une équipe capable de rivaliser avec n’importe qui à l’Est. Ainsi, sur trois saisons, c’est deux campagnes de Playoffs – deux premiers tours – que Jason Kidd a donné aux fans de la franchise du Wisconsin, et on n’a pas l’impression qu’il compte s’arrêter là. Amateur de jeunes mutants, J-Kidd a ouvert un laboratoire aussi impressionnant qu’effrayant dans Cream City avec en tête de file (encore et toujours) l’ailier grec mais il a aussi en construisant une identité autour de Giannis Antetokounmpo et de la jeunesse de l’effectif. Encore cette année, Kidd pourra compter sur un effectif avec pléthore d’opportunité. Si on s’attend à un cinq majeur Brogdon-Middleton-Antetokounmpo-Parker-Maker, il pourra facilement s’adapter aux diverses situations qu’un match de basket peut apporter. Un manque de rebond? Une raquette Thon Maker-Greg Monroe est possible. Du small ball? Giannis peut facilement jouer au poste 4 (voire 5 si ça amuse Jason) afin que tu puisses faire jouer Middleton, Snell et Maker ensemble pour bombarder depuis le parking. Besoin de mettre une pression défensive importante sur les guards adverses? Brogdon peut se décaler au poste 2 afin de faire rentrer Dellavedova sur le parquet. Vous l’aurez compris, les rotations et alignements des Bucks sont nombreuses et Jason Kidd pourra s’amuser de cela. Surtout que le head-coach des Bucks est un amateur des coups de poker en plein match. Très bon meneur de troupe, capable de s’adapter que ce soit dans ses rotations ou dans les coups dur comme les blessures de ses joueurs vedettes, J-Kidd s’est fait une place parmi les très bons coachs de la ligue et aura l’occasion de le prouver à nouveau l’année prochaine en mettant en place une équipe qui peut être dangereuse que ce soit en jeu placé ou dans les contre-attaques.
3- Les perspectives pour la saison régulière 2017/2018
Si tout va bien
Malgré un début de calendrier difficile avec les deux premiers matchs contre les Celtics et les Cavaliers, Milwaukee surfe sur son excellente fin de saison dernière et se place comme une top team de l’Est dés le mois d’octobre. Jason Kidd arrive à bonifier cette équipe et des joueurs comme Thon Maker et Malcolm Brogdon se développent dans le plan de jeu proposé par le coach. Qui plus est, le rookie D.J Wilson étonne et s’impose comme une honnête rotation pour J-Kidd grâce à la menace extérieur qu’il peut apporter. Antetokounmpo fait toujours aussi peur et continue ses mixtapes que ce soit face à des équipes à l’Ouest, à l’Est, à domicile ou à l’extérieur. Le grec vit une nouvelle saison pleine et confirme son trophée de meilleur progression de l’année dernière. Mieux, il se place comme un candidat très crédible au trophée de MVP grâce à une ligne de stat’ monstrueuse mais aussi au bon bilan de son équipe cette saison. Khris Middleton devient la troisième option offensive de l’équipe, ce qui est une bonne nouvelle pour les joueurs du Wisconsin selon le théorème Middleton: moins Khris est une option offensive de premier plan, mieux c’est car ça voudrait dire que l’équipe se porte au mieux du côté du scoring. Middleton réalise une bonne saison dans un rôle de sniper qui lui va à merveille, capable de hausser son niveau de jeu quand Antetokounmpo se retrouve sur le banc ou gêné par les fautes. Pour une fois, l’arrière des Bucks ne se retrouve pas arrêté par les blessures, tout comme Jabari Parker qui, après sa rupture des ligaments, revient en force sur le parquet du Bradley Center. Son duo avec Thon Maker est très intéressant et ça fonctionne puisque Jabari Parker devient la deuxième option offensive de l’équipe. Déterminé après ses blessures à répétition, son corps le laisse tranquille et le numéro 2 de la Draft 2014 réalise enfin une saison pleine où il aura montré qu’il est une menace importante sur le poste 4 pour les adversaires. Les Bucks sont représentés, une nouvelle fois, par Antetokounmpo au All-Star Game, où il devient un titulaire indiscutable dans le match des étoiles à l’Est. Grâce à un effectif complet, grâce à l’apport de chaque joueur mais aussi grâce à la faiblesse de la Conférence Est, les Bucks arrivent à se hisser dans les premières places du classement de la conférence Est avec un bilan très honorable. Les Bucks seront en Playoffs une nouvelle fois et seront une menace des plus dangereuses dans le tableau de la Eastern Conference.
Si tout va mal
Voulant continuer sur la bonne lancée de la saison passée, les Bucks se font rattraper par les problèmes d’infirmerie. Jabari Parker ne revient pas au niveau voulu après sa deuxième rupture des ligaments et, pire encore, c’est Giannis Antetokounmpo qui se retrouve sur la touche pour une longue durée. L’effectif est désorganisé et Jason Kidd n’a pas de solution pour remplacer le jeune prodige grec dans son cinq majeur. Une série de défaite plombe le moral de l’équipe et Middleton ne peut pas tenir la baraque seul. À Noël, les Bucks ne sont pas dans les huit premiers de la Conférence Est et les doutes s’installent du côté du Wisconsin sur la possibilité pour Milwaukee de revenir une seconde fois de suite en Playoffs. On apprend que Giannis est blessé pour toute la saison et ne reviendra que la saison prochaine. Même si la question est évoqué en interne, le tank n’est pas dans la tête de Jason Kidd. Cependant, avec un Jabari Parker décevant, un Giannis Antetokounmpo absent et le duo Middleton et Brogdon trop esseulés pour pouvoir tenir tête aux autres équipes de la NBA, les défaites sont tout de même au rendez-vous malgré quelques succès accrochés au panache. Greg Monroe, lassé d’être sixième homme, tombe dans la rotation et ne sera plus utilisé en fin de saison au profit d’Henson. Bref, les Bucks vivent une année noire, loin de celle imaginée suite à la saison 2016-2017, et n’ira pas en Playoffs cette saison, même si elle restera dans la lutte près de la 10ème place, bien trop loin pour espérer quelque chose. L’absence du couteau grec qu’est Antetokounmpo aura plombé la saison dés l’annonce de sa blessure. Suite à cela, Milwaukee vivra un été surchargé avec notamment la question de la prolongation de Jabari Parker, mais aussi avec plusieurs mouvements pour refaire de Milwaukee un cheval de course compétitif à l’Est.
Pronostic : 5eme à l’Est. Autour des 42-47 victoires.
Néanmoins, ici à QiBasket, nous sommes confiants pour les Bucks. Avec un effectif qui reste plus ou moins semblable à l’année dernière, un franchise player ambitieux, une marge de progression très honnête pour les jeunes de la franchise ainsi qu’une Conférence Est qui a baissé de niveau comparé à la saison précédente, Milwaukee peut donc jouer un bon coup et, pourquoi pas, accrocher les meilleurs places de la Conférence près des 47-49 victoires cette saison, soit entre cinq et sept victoires de plus que l’année précédente. Dans tous les cas, les Bucks devront confirmer cette saison la très belle impression laissée l’année passée que ce soit durant la régulière ou durant les Playoffs. Capable d’embêter n’importe qui dans la ligue, Milwaukee aura un rôle d’épouvantail qui colle très bien avec la folie de Giannis Antetokounmpo dans son jeu, en espérant que l’infirmerie ne soit pas plus remplie que le Bradley Center un soir de playoffs…
Quelles étaient vos attentes cet été ?
Déjà, on ne voulait pas faire n’importe quoi, on a beaucoup parlé de Milwaukee dans les différents blockbuster trades. Au final, je pense qu’un joueur comme Middleton est vraiment sous-estimé, on l’a vu l’an passé où l’équipe s’est mise à cartonner à son retour alors qu’il a coïncidé avec la blessure de Jabari Parker. L’effectif est resté stable et avec tous ces jeunes qui ont une marge de progression, c’est une bonne chose. JET Terry n’a pas encore resigné et j’espère que l’on aura toujours dans l’effectif ce vétéran capable de faire ce qu’il a fait l’an passé, à savoir de la gestion et une présence dans les moments importants.
Qu’attendez-vous pour la saison prochaine ?
Il faut franchir un pallier ! On n’est pas passé si loin de ça du deuxième tour l’an passé et ça serait vraiment bien qu’on y arrive l’an prochain. Giannis doit continuer à progresser, je ne le vois pas MVP (j’espère me tromper !) mais le voir en 1st team et sur une des defensive team serait un vrai progrès. L’autre gros dossier sera Jabari Parker avec son retour et sa prolongation qui pourrait bien diriger notre avenir à court et à long terme. Enfin, j’espère qu’on aura les confirmations du talent de Malcolm Brogdon et surtout de Thon Maker qui semble avoir un énorme potentiel.
Où pensez-vous vous situer dans votre conférence ?
A l’Est, on ne va pas se mentir : les Cavs et les Celtics sont devant, je pense qu’on peut se trouver dans le deuxième groupe où je mets les Wizards, les Raptors et nous. On est dans le top 8 c’est une certitude. Je nous vois bien en 4ème position, pour enfin passer un tour en PO ce qui ne nous est pas arrivé depuis 2001.