Il y a quelques années, on avait l’impression que le Magic était une franchise d’avenir. Vers 2013/2014, on pouvait quand même les imaginer devenir une équipe de Playoffs, avec beaucoup de jeunes prospects, de potentiels, on se disait que ça finirait par éclore. On ne voyait pas un Franchise Player en puissance, mais sur le papier, il y avait quelque chose à faire. Comme l’ascension se faisait attendre, ils ont décidé l’été dernier de passer à la vitesse supérieure. En montant un échange pour Serge Ibaka, en recrutant Bismack Biyombo, et surtout en récupérant Frank Vogel considéré comme un coach très solide à la tête de l’équipe. L’ambition cette année était un véritable retour au premier plan, qui se faisait attendre depuis le départ de Dwight Howard aux Lakers.
Le problème, c’est que d’entrée, ça paraissait bancal. Ok, Ibaka et Biyombo pouvaient être compatibles, mais Bismack n’avait jamais vraiment tenu la baraque toute une saison. Et puis le vrai taulier au poste 5, c’était Vucevic, malgré un profil de pivot offensif lent sur ses appuis en défense qui ne fait plus recette, cela reste compliqué de l’évincer. Alors on s’est imaginé un échange, mais il n’en fut rien. Le groupe semblait manquer de tir longue distance, et avec Aaron Gordon replacé au poste 3 qui n’apportait aucun stretching on avait de quoi douter. Surtout que hé, c’est pas Elfrid Payton qui allait régler le problème. Au final, seul Evan Fournier pouvait dégainer à 3 points dans le 5 de départ, et même si son début de saison a été excellent, il est vite devenu une cible pour les défenses adverses. Au final, Orlando a affiché un niveau de jeu souvent médiocre, et malgré quelques bonnes périodes, ils n’ont pas existé sur l’ensemble de la saison.Forme de désaveu total quant à la stratégie menée jusque là, Ibaka fraîchement arrivé est parti contre Terrence Ross, et la franchise a fini sa saison dans un relatif anonymat.
Détenteurs du 6eme choix de la draft cette année, ils ont sélectionné Jonathan Isaac. Une nouvelle fois, ils ont opté pour un athlète, qui peut devenir un excellent défenseur, très grand et à la fois très explosif. En revanche, il va être difficile d’articuler l’équipe avec les paires Aaron Gordon/Jonathan Isaac et Vucevic/Biyombo. Nous pourrions bien attendre un échange, mais difficile à construire après une saison pareille qui n’a pas mis les joueurs spécifiquement en avant, et ici, monter un échange c’est un peu comme donner le bâton pour se faire cogner. Après, on peut éventuellement regarder dans les ressources internes, après tout, un mec comme Mario Hezonja, ça peut aider non ? Bah comment dire, pour le moment… Pas trop. Bref, la situation n’est pas idéale, et si vous pensez que la free agency est la solution, jetons-y un coup d’œil.
Le recrutement…
Le Magic est dans une situation délicate. Comme susmentionné, le roster est extrêmement déséquilibré. Pourtant, la franchise ne semble pas en position d’effectuer un transfert pour changer la situation de manière drastique, et donc, la franchise ne possède que 9M sous le salary cap ainsi que sa MLE (4,3M) et sa BAE (3,2M). Alors oui, avec cette somme, ils peuvent faire quelque chose, on ne va pas le nier. Mais y a plusieurs questions qui se posent selon moi.
Tout d’abord, si on devait recruter, où est la priorité ? La franchise a passé son tour le soir de la draft sur les meneurs. Pourtant Frank Ntilikina et Dennis Smith Jr. étaient disponibles au moment ou la franchise devait prendre un pick. Alors hors coup de coeur pour Isaac, on peut en déduire qu’Elfrid Payton titulaire leur convient ? Franchement, bien qu’il soit correct, son absence de shoot et l’ensemble de son jeu par ailleurs n’en fait pas un membre de l’élite de la ligue. Dans une NBA où les meneurs sont importantissimes, je suis dubitatif quant au projet concernant son poste. Pourtant, on n’entend parler d’Orlando dans aucune rumeur pour recruter ni dégraisser. La volonté de se renforcer de ce point de vu se pose. Mais on devrait à priori repartir avec le duo Payton/Augustin. Concernant C.J Watson, pas de nouvelles, il devrait également faire parti de l’effectif l’année prochaine. Pas d’upgrade à la mène, donc.
L’autre évidence se trouve au niveau du tir. A moins d’un réveil de Mario Hezonja qui a régressé cette année comparé à sa saison rookie, et Evan Fournier qui s’impose comme la plus grosses menace offensive de l’équipe, Orlando manque de tir longue distance, manque de scoreurs. On va pas refaire le topo, mais dans la NBA actuelle, c’est se tirer une sérieuse balle dans le pied que de ne pas posséder d’artilleurs. Il n’est pas nécessaire d’obtenir des recrues de premier plan, mais obtenir des shooteurs, même unidimensionnels semble aujourd’hui la priorité. Pourtant, là encore on n’entend pas parler de tentatives de recrutement du côté du Magic. Le seul souffle dont on a eu vent était pour acquérir Jodie Meeks, mais aucune rencontre n’a eu lieu. Pourtant, et même après 5 jours d’inactivité, les noms de joueurs qui pourraient donner des coups de mains précieux de ce côté là sont encore nombreux : C.J Miles, Ersan Ilyasova, Dion Waiters, Kelly Olynyk, Jonas Jerebko, Gerald Green, Sergio Rodriguez, Vince Carter… etc. Le plus gênant en réalité n’est pas de se dire qu’une partie devrait refuser une offre du Magic étant donné leur situation sportive. Non, c’est surtout qu’à priori les dirigeants ne s’activent pas des masses en coulisses pour se placer sur ces dossiers.
Par ailleurs, l’équipe est somme toute jeune. Ramener des vétérans capables d’amener de bonnes minutes, et pas juste cadrer du banc ne ferait pas de mal. A l’image de Vince Carter suscité, obtenir quelques gars à même de prendre le jeu en main, d’aider les jeunes à se faire au rythme de la NBA ne serait pas de trop. Une équipe jeune et pas performante n’est pas toujours une barrière, comme l’ont prouvé ces derniers jours les Sacramento Kings qui ont certes beaucoup plus de cap, mais qui ont déjà récupéré George Hill et Zach Randolph. On demande pas des joueurs encore aussi productifs, mais il doit bien y avoir quelque chose à faire pour cadrer un peu tout ça.
Il faut sauver coach Vogel
A la tête de l’équipe, Frank Vogel a semblé sans solutions cette saison. Le seul renfort de Terrence Ross en échange d’Ibaka ne changeait pas la donne, pire il le laissait avec une raquette peu compatible. Il est temps de lui donner de l’aide, de lui donner plus de possibilités. On sait qu’il n’est pas un spécialiste offensif, à l’inverse il est capable de mettre de superbe défense en place. Mais du coup, le mettre dans une situation ou sa raquette se marche dessus, et où il doit faire jouer Aaron Gordon 3, c’est difficile. Il a en tout cas, cette saison, été complètement de deçà de ses standards en carrière, et à ce jour l’effectif de l’an prochain pourrait pourtant être le même.
Et du coup la question se pose… Veulent-ils l’aider ?
Une année supplémentaire ?
En dépit de ce qui a été dit au dessus, je pense que l’une des volontés à Orlando, c’est de repartir avec grosso-modo le même groupe. La franchise semble donner beaucoup de crédit à l’arrivée de Terrence Ross – au-delà des discours post-échange, mais aussi aux possibilités que le groupe s’améliore ainsi, ou du moins qu’il s’aguerrisse. Parce que finalement, améliorer l’effectif n’est peut être pas une priorité du côté d’Orlando. L’option de la progression interne serait valable, mais certains joueurs sont là depuis plusieurs saisons et tardent à confirmer les espoirs placés en eux. Et dans le même temps, Orlando était encore dans les équipes bien placées à la draft, comme toujours depuis quelques années.
De cet aspect, la bonne nouvelle c’est qu’Orlando possède tout ses choix de draft pour l’avenir. La franchise n’est pas contrainte quant à son processus pour trouver de nouveaux jeunes prospects. Si on peut remettre en question les choix effectués lors des soirs de draft, il est déjà bon de savoir qu’il ne va pas falloir transférer des talents pour se refournir en TDD. Mais de fait, l’attentisme me pousse à penser que le Magic croit surtout que perdre est aujourd’hui sa meilleure option. En effet, on ne peut pas dument espérer jouer quoi que ce soit avec un roster qui s’est effondré l’année précédente. Ils cherchent donc à développer leurs jeunes, et puisqu’on ne peut pas parler de “reconstruction”, puisqu’il faut pour ça déconstruire un projet, et difficile de nommer cette version du Magic un véritable projet – Il semblerait bien que la franchise soit encore plongée dans sa recherche post-Howard – et – également que l’équipe devrait encore se battre dans les bas fonds de l’Est. Attention toutefois, la concurrence sera extrêmement rude cette année… vers le bas fond de la ligue.