Toujours pas de finale de conférence pour les Clippers. Pour la seconde année consécutive, l’équipe de Steve Balmer a dû faire face aux blessures pendant les Playoffs et s’est inclinée. Cet échec tombe plutôt mal puisque cette fin de saison coïncide avec les fins de contrats de Blake Griffin et Chris Paul (qui possède une option pour devenir free agent). Un départ ne serait-ce que de l’une des deux stars hypothèquerait grandement des chances de titres déjà minces pour Los Angeles. En attendant de voir ce que va faire Chris Paul, il est important d’analyser les rumeurs qui entourent la free agency du meilleur roux de la ligue.
Rester à Hollywood
C’est l’hypothèse la plus probable pour Blake Griffin, il a été drafté par l’équipe et a tout connu avec elle : des bas-fonds de la ligue aux (presque) finales de conférence en 2015 en passant par l’affaire Sterling. Depuis l’arrivée de Chris Paul, les Clippers sont un réel contender bien installé dans le haut de tableau de la conférence ouest malgré des blessures récurrentes et un coaching loin d’être irréprochable. Doc Rivers, arrivé en grandes pompes du côté de L.A s’avère, année après année, ne pas forcément être l’homme providentiel qui pourrait porter la franchise vers les sommets. Malheureusement, en plus du coaching, Rivers se charge également du management (bravo le cumul des mandats) et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas non plus un énorme succès de ce côté… Jamal Crawford continue d’arroser en sortie de banc, pour le meilleur et (souvent) pour le pire et la franchise manque toujours cruellement d’un ailier de talent.
Malgré tout, l’équipe possède l’expérience nécessaire pour jouer les playoffs chaque année avec de vraies chances d’atteindre les finales de conférence, mais cela pourrait assez vite changer. Golden State est clairement intouchable, Houston semble au-dessus, les Spurs, en fonction de l’intersaison, pourraient rester une place forte alors que des équipes comme Utah, Memphis ou OKC ne sont jamais faciles à jouer. Pour résumer, les Clippers pourraient bien avoir atteint un palier qu’il leur faut franchir pour espérer mieux, mais pour cela, il va falloir modifier l’effectif et le coaching.
Toutefois, chaque fois qu’il est question de Los Angeles, il faut également aborder l’extra-sportif, surtout pour Blake Griffin. En effet, le joueur a déjà tourné dans de nombreuses publicités et vidéos et semble réellement apprécier cette proximité avec les caméras (contrairement au Shaq, certains joueurs ne sont pas mauvais acteurs), il est d’ailleurs régulièrement cité lorsque l’on parle d’un possible Space Jam 2. Se retrouver dans une franchise et ville un peu moins attrayante pourrait donc peser à l’heure de la décision finale.
Mike D’Antoni et la seven seconds or less offense
Peu de fans NBA n’ont pas apprécié cette équipe des Suns coachée par Mr.Pringles avec son jeu de transition explosif, les passes magiques de Steve Nash, les dunks monstrueux du Stoud, un Babac au top de sa forme et surtout la mécanique de shoot pleine de grâce de Shawn Marion. La stratégie de Mike D’Antoni a clairement joué un rôle prédominant dans l’obtention des deux titres de MVP de Steve Nash qui, bien que contestés par certains, sont loin d’être immérités.
L’attaque proposée par l’équipe reposait sur le principe simple de jouer up tempo, shooter rapidement, avant que l’adversaire ne soit correctement placé pour défendre. Résultat : les Suns, de 2004 à 2007, affichent un bilan de 177 victoires pour seulement 69 défaites et les joueurs s’en sont donné à cœur joie. Pour ce qui est de la défense, c’était secondaire.
Aujourd’hui à Houston, Mike D’Antoni prône un style de jeu dans la même veine en ayant replacé James Harden à la mène et en faisant la part belle au shoot à trois points. En ajoutant un élément comme Blake Griffin, capable de shooter à mi-distance mais qui surtout excelle sur pick and roll et possède un jeu de passe solide, les Rockets seraient tout simplement monstrueux. Difficile d’imaginer une équipe jouant aussi vite à l’exception peut-être des Warriors et le résultat serait terriblement sexy.
Après, est-ce que Blake Griffin a envie de passer de Chris Paul, meneur gestionnaire s’il en est à James Harden ? La question mérite d’être posée et nous n’aurons pas la réponse tout de suite. De plus, il faut prendre en compte l’épisode Dwight Howard, le pivot n’a pas l’air d’avoir apprécié son association avec le barbu et ce alors que le coach était Kevin McHale, un ancien intérieur (avec autrement plus de moves au poste que Dwight, certes). On va donc patienter, mais il faut avouer que c’est plutôt alléchant.
Le retour à la maison
Dernière des trois options les plus probables pour le futur du joueur, revenir, comme LeBron James il y a deux ans ou Dwight Howard l’année dernière (avec légèrement moins de réussite) sur leurs terres. Pour Blake Griffin, cela reviendrait à former le duo probablement le plus athlétique de la ligue avec Russel Westbrook puisque Griffin est né à Oklahoma City. En plus d’être son lieu de naissance, l’Oklahoma est l’état qui les a vu grandir lui est son frère, les deux joueurs ayant porté les couleurs des Sooners de l’Oklahoma.
Avec l’arrivée de Blake Griffin, Russel Westbrook pourrait (si c’est possible) lâcher du lest, jouer son jeu sans avoir à porter constamment la balle alors que l’association Griffin – Adams dans la peinture serait probablement des plus efficaces. Pour ce qui est de la relative faiblesse défensive de BG32, elle serait compensée par la défense collective orchestrée par le kiwi, André Roberson et Victor Oladipo. De plus, si Westbrook n’a pas à organiser tout le jeu offensif de l’équipe, il pourrait redevenir un défenseur plus qu’honnête.
En termes de coaching, ce n’est pas mieux qu’aux Clippers, Billy Donovan n’a pour l’instant épaté personne. Par contre, pour ce qui est du banc, Enes Kanter a démontré l’étendue de son talent en sortie de banc alors que Domantas Sabonis et Alex Abrines sont prometteurs. Et qui sait, peut-être que Doug McDermott explosera un jour ! En tout cas, l’équipe serait solide.
Quoi que fasse ce bon vieux Blake (il peut aussi aller à Denver et profiter des caviars de Nikola Jokic), aussi talentueux soit-il, sa progression marque aujourd’hui un temps d’arrêt pour cause de blessures récurrentes. Lui qui est passé de joueur unidimensionnel au top 10 de la ligue à force de travail se retrouve quelque peu miné par les pépins physiques. Toutes les franchises intéressées risquent d’hésiter avant de signer celui qui était considéré il y a à peine deux ans comme un franchise player en puissance. Toutefois, un Blake Griffin en forme, c’est 20 points, 9 rebonds, 5 passes décisives et un atout marketing majeur pour la franchise. Quoi que fassent les GM de la ligue, ils ne pourront offrir au joueur « que » 130 millions de dollars sur quatre ans contre 175 millions pour les Clippers.
Vu la free agency de Deandre Jordan il y a deux ans, préparez les popcorns, le feuilleton ne fait que commencer.