D’ici 1 an, Dirk Nowitzki soufflera une vingtième bougie, pour ses 20 saisons dans le grande ligne, 20 saisons réalisées sous l’étendard des Mavericks. Lorsque la flamme sera soufflée, ou consumée, lorsqu’elle sera définitivement éteinte, ce sera également le cas de la carrière du Wunderkid. Sous l’égide de Mark Cuban, l’Allemand aura tout connu, mais surtout la victoire, couronnée en 2007 par un titre de MVP, en 2011 par le titre de champion NBA. La bague acquise cet été là sera le point culminant de sa carrière, mais aussi celui de sa franchise. Tout juste titré, le groupe en place ne connaîtra pas un second tour de piste au complet pour défendre son dû, le propriétaire à une autre vision, celle d’une équipe toujours plus compétitive. Mais sa vision s’est brouillée, et la franchise va connaître un lent déclin et une succession de groupes différents.
Dans sa course effrénée à la compétitivité, Cuban a montré tout sa loyauté en sa star, même s’il a sur le passage montré beaucoup moins de scrupule à l’égard des autres joueurs qui auront intégré son équipe. Malgré cette loyauté relative, il aura su saisir toutes les opportunités à sa portée, et a ramené entre l’été dernier et ce mois de février, 2 joueurs sur qui l’équipe pourrait essayer de bâtir l’après-Dirk. D’abord, c’est Harrison Barnes, devenu indésirable à Golden State en raison de l’arrivée de Kevin Durant, qui donnait ses faveurs à la franchise Texane. Puis en cours de saison, elle faisait l’acquisition de Nerlens Noël, pris dans un embouteillage au poste de pivot à Philadelphie. Si il est prolongé cet été à prix honorable, Dallas possèdera 2 joueurs d’avenir, dont le premier a prouvé qu’il pourrait devenir un solide lieutenant, si on lui trouve un joueur d’envergure à soutenir.
Alors que la franchise va chercher un nouveau visage, pour qui il sera bien difficile d’effacer l’ancien, le rôle de Nowitzki dans cette histoire n’est pas encore terminé, il pourra d’ailleurs en jouer un dès cet été.
Première étape… La draft !
Après un début de saison raté dans les grandes largeurs, les Mavericks se sont remis dans le wagon et ont tenté de retourner dans la course aux Playoffs. Néanmoins, lorsque la franchise a vu ses efforts insuffisants, Cuban a activé le plan tanking pour la première fois depuis 2 décennies, une option choisie tardivement, mais qui a permis à Dallas de s’adjuger le 9eme choix d’une cuvée 2017 qui s’annonce prometteuse.
Du coup, étudions la situation de la franchise. A l’heure actuelle, si l’on se base sur les 2 saisons à venir, la franchise possède 2 besoins majeurs : combler un poste 1 importantissime dans la NBA actuelle et qui s’avère extrêmement lacunaire du côté de Dallas, et, une relève à assurer sur le poste 4 pour l’après-Nowitzki. Concernant le poste d’arrière, la franchise devrait s’appuyer sur Wesley Matthews pour encore 2 ans au moins, et les postes 3/5 reviendront à Harrison Barnes et Nerlens Noël.
Du coup, quelles options possèdent Dallas ? A l’heure actuelle, les Mock Draft laissent sous-entendre que Dallas se tournerait très certainement vers un intérieur. D’après ces simulations, le nom qui revient le plus du côté des Mavericks serait Zach Collins. L’intérieur de Gonzaga est un joueur versatile, suffisamment mobile défensivement pour jouer l’ailier fort, et suffisamment complet offensivement pour s’écarter du cercle et devenir complémentaire avec Noël. L’autre possibilité au poste 4, c’est Lauri Markkanen, même si la 9eme position semble un peu élevée pour lui. Très bon tireur de périmètre, il sait laisser le jeu venir à lui, sans forcer quoi que ce soit. Moins mobile défensivement, il est attendu comme un joueur solide, mais beaucoup d’aspects de son jeu sont à améliorer, un pari plus risqué que Collins. Enfin, la dernière opportunité serait Jonathan Isaac. Difficile de l’imaginer tomber à la 9eme position, tant le match avec Minnesota voire Orlando semble évident. Défenseur solide, aussi mobile en transition que certains arrières, capables de tirer à mi-distance et de se créer un tir à 3 points avec les années, il est un prototype de l’évolution du poste à termes. Il serait le choix évident s’il glissait jusqu’à Dallas et que la franchise souhaitait drafter un intérieur.
Toutefois, je pense que le poste de meneur pourrait aussi séduire les Mavs à l’inverse de la tendance générale prônée par les Mock Draft. En effet, si Cuban a annoncé son intérêt pour la signature de meneurs via le marché des agents libre, difficile d’imaginer Kyle Lowry ou Jrue Holiday quitter leurs franchises actuelles pour choisir un projet en reconstruction comme Dallas. Surtout dans le cas de Lowry qui est désormais dans la trentaine. De fait, dans une draft qui propose pléthore de meneurs de talent, Donnie Nelson pourrait faire le choix d’un pari plus risqué, mais peut être plus en phase avec la situation actuelle de la franchise. Bien que le duo Cuban&Nelson ait un don pour saisir des occasions et attirer des agents libres contre toutes attentes, la réalité est que sur un poste de meneur, qui est si important, il semble désormais crucial d’avoir un jeune joueur que vous venez de drafter. Dans ce cas, 2 options s’offriront peut-être. La première, la plus difficile est l’option Dennis Smith Jr. Véritable dragster physiquement, il est athlétique, physique sous le cercle et bon distributeur. Des qualités qui permettent de créer beaucoup de décalages entouré de tireurs extérieurs. Une qualité qu’il ne possède pas encore, mais son potentiel semble illimité. Il pourrait progresser du point de vu tir longue distance, et devenir un joueur d’avenir sur ce poste. Mais la réalité est qu’il sera lui aussi, probablement parti d’ici là. De fait, la seconde option semble bien plus crédible, c’est celle de Frank Ntilikina. Le Français possède une véritable attractivité, mais son jeune âge et son faible temps de jeu à Strasbourg pourrait créer des réticences et le faire glisser jusqu’à la 9eme/10eme place. Avec une mentalité de meneur-passeur, comme le veut Cuban, bon dribbleur, shooteur à mi-distance solide et bon potentiel à 3 points, il n’est pas aussi athlétique que le meneur susmentionné, mais peut prendre du muscle pour aller au contact dans la raquette. Projet plus long termes, il pourrait toutefois commencer comme remplaçant et prendre un poids croissant dans la rotation sous la coupe de Rick Carlisle. Attention toutefois que Phil Jackson qui aime la formation Européenne ne fasse pas le pari avant Dallas.
Alors, qui prendriez-vous ?
Situation financière
Les Mavericks sont la preuve, à l’instar des Blazers, qu’on peut avoir un cap rempli sans des résultats faramineux. Aussi, contrairement à ce que laisse penser le classement de Dallas, leur flexibilité financière n’est pas énorme. Le résultat d’une stratégie de constant remaniement d’effectif de la franchise qui a tendance à encombrer le cap des Mavericks.
Mais la situation est-elle réellement perdue alors qu’on annonce déjà 101M de pris sur les 102M possibles, alors que la draft n’est pas passée ? A vrai dire, pas exactement, et pour preuve, comme mentionné précédemment, Mark Cuban annonçait qu’il voulait recruter un meneur pour l’été. Alors pourquoi ? Car les contrats en bleu foncé signifie que la franchise a la possibilité de mettre fin au contrat, et qu’évidemment, Cuban a récompensé Nowitzki pour sa fidélité, mais aussi de manière à compresser le contrat pour l’été suivant (donc cet été) selon les besoins de l’équipe. Ainsi, la franchise pourrait s’alléger du contrat de l’Allemand, mais également de ceux de Devin Harris, Nicolas Brussino, Dorian Finney-Smith, DeAndre Liggins, Yogi Ferrell, Salah Mejri et Jarrod Uthoff. Soit une économie qui pourrait monter jusqu’à 37,2M, redescendant la franchise à 64M seulement. Bien sûr, certains contrats comme ceux de Salah Mejri ou Yogi Ferrell ne seront pas touchés car trop rentables mais l’économie globale sera probablement très importante.
Toutefois, pour savoir avec quelle marge de manœuvre Dallas débarquera sur le marché des agents libres, il conviendra de savoir si des équipes chercheront à acquérir Nerlens Noël très tôt dans l’été, pour mettre la pression sur le staff des Texans. Si cela se passait trop tôt, ils perdraient en flexibilité, car il convient de comprendre que Mark Cuban sera certainement prêt à temporiser la signature de son jeune pivot, pour chercher à obtenir des renforts, quitte à payer la luxury taxe. En effet, la prolongation d’un joueur dans son contrat rookie peut être faite en dépassant le salary cap, ce que pourrait exploiter Dallas pour offrir une sortie digne de ce nom à Nowitzki, mais aussi préparer l’avenir.
Quelles cibles ?
Dallas possèdera du cash selon toutes vraisemblances. De fait, on peut s’attendre à ce que Cuban voit les choses en grand, et on sait qu’il ne s’économisera pas à passer des coups de fil, même au cas les plus improbables. Ainsi, s’il visera tout meneur de haut vol agent libre, on imagine qu’il forcera particulièrement sur Jrue Holiday et Kyle Lowry. Comme déjà évoqué, leur arrivée paraît peu probable, mais avec le propriétaire des Mavericks, attention aux surprises… Si les joueurs ne venaient pas, Jeff Teague pourrait aussi être une cible de choix car plus accessible, surtout en raison de la saison en demi-teinte des Pacers.
Autre cible, moins probable mais dans les cordes de la franchise, serait Paul Millsap. En effet, si la franchise draft un meneur, et possède un solide remplaçant pour assurer le relais, alors elle pourrai tenter le coup. Millsap est dans l’élite des ailiers forts, et permettrait d’économiser Dirk pour son dernier exercice. Sa versatilité combinée à la défense de Noël permettrait un duo très complet. Reste que l’intérieur vieillit et lui offrir le gros contrat longue durée qu’il demandera reste un risque non-négligeable pour les Mavs.
Sinon, la franchise pourrait chercher à évoluer avec un 3/4 en alternance avec le Wunderkid pour s’adapter à l’évolution du jeu NBA. Dans ce cas, les options Danilo Gallinari, ou plus modestement James Johnson pourraient donner des options supplémentaires à Rick Carlisle, véritable magicien du coaching de la grande ligue.
Outre ces tentatives, il restera moult autres opportunités pour la franchise afin de retrouver des ambitions, et permettre à Dirk de fêter sa dernière bougie de basketteur, au termes d’une joute du mois de mai. Alors que l’une des dernières légendes draftée dans les 90’s s’apprête à faire son dernier tour de piste, tous les regards seront sur la paire Nelson/Cuban pour lui donner de quoi s’offrir une dernière chance de nous faire rêver. Une dernière chance qui semble tout à fait réalisable, tant le groupe a prouvé sur un bout de saison qu’au complet, avec de nombreux postes pourvus en attente de mieux, la magie du coach des Mavericks pouvait leur permettre de surprendre la plupart des franchises NBA, et donc de faire une saison régulière tout à fait correct, si les bons renforts arrivent, et que la préparation de la franchise se fait dans de bonnes conditions.