Alors que nous connaîtrons bientôt la seconde affiche de ces finales de conférence, je voulais écrire cet article.
On s’est tous inquiétés du tournant de la ligue cet été, lorsque Kevin Durant annonçait son arrivée chez l’actuel détenteur du record de victoire en saison régulière. Entre une conférence Est incapable de lutter contre l’hégémonie de LeBron James, nous voilà désormais avec une conférence Ouest amputée de toute concurrence. Le Thunder autrefois véritable concurrent devint une équipe à la lutte pour la post-saison, et les Spurs qui faisaient autrefois contrepoids, me semble bien léger pour lutter contre l’Armada des Warriors.
Alors, oui j’enfonce une porte ouverte, mais on devrait probablement, sauf cataclysme inattendu, se retrouver avec une troisième finale de suite opposant les 2 mêmes franchises. Une première dans l’histoire de la NBA, pas même à l’époque de la domination sans partage des Celtics et des Lakers, époque où la ligue comportait bien moins de franchises. Le manque de suspens évident que nous propose cette post-saison est plutôt dommageable dans une domaine aussi soumis à l’imprévu que le sport, alors pouvoir annoncer ce manque de suspens 10 mois à l’avance, que dire… Bien sûr, nous pourrions nous satisfaire du haut niveau de compétitivité que pourraient afficher ces finales, mais je me souviens d’une ligue pas si lointaine, soit en 2014, où les séries jusqu’aux finales représentaient en moyenne, un intérêt beaucoup plus important. A l’époque, LeBron avait au moins 2 adversaires de taille (ou presque), et l’Ouest était une véritable jungle.
Alors, on va pas refaire le procès de Kevin Durant, on l’a suffisamment fait ces derniers mois, ni celui des GMs de l’Est, qui semblent attendre la fin de l’ère du King pour finalement achever des projets hautement compétitifs. Néanmoins, je me pose une autre question, est-ce que la ligue a réellement fait son travail ?
Il va sans dire que le modèle NBA a été construit sur l’égalité des chances, et un marché suffisamment atomisé pour ne pas se retrouver avec des équipes capables de monopoliser le titre. Bien sûr, certaines franchises ont dominé, et dominent actuellement, et c’est plus souvent le fruit d’une stratégie bien rodée, et d’un peu de chance, que d’un modèle totalement déséquilibré. D’ailleurs, nous avons eu pas mal de champions différents ces dernières années, preuve de cette réussite.
Toutefois, il semblait qu’un tournant était connu, et que ce tournant était l’été 2016. Pourquoi ? Parce que le salary cap allait augmenter, et qu’on savait pertinemment que ce serait une occasion sans précédent pour procéder à la réunification de star. On peut se dire que dire ça a posteriori, c’est un peu jouer le prophète, pourtant la date avait été coché sur le calendrier de la NBA depuis belle lurette, et les nouveaux accords signés devaient permettre d’anticiper ce moment. Alors pourquoi, pourquoi, une ligue qui créé des règles, des exceptions à tout va, n’a pas proposé une règle temporaire, ou définitive pour réguler ces situations de renégociation des droits TV ? Il va sans dire que le précédent commissionnaire de la NBA était farouchement opposé au rassemble de star, et que le nouveau, Adam Silver, a été choisi pour proposer une NBA dans la continuité de l’actuelle. Mais voilà, trop concentré à décrocher le pactole, il a naïvement pensé que tout se déroulerait pour le mieux.
Résultat, les Warriors qui dominaient déjà la ligue possèdent désormais l’un de ses meilleurs joueurs en plus, et sauf scénario improbable, devraient prolonger avec ce groupe pour quelques années. A l’est Cleveland a déjà bouclé la prolongation de l’essentiel de ses joueurs. Du coup, on se retrouve avec une NBA complètement gangrénée par un règne sans partage dans les deux conférences, et difficile d’imaginer comment contrer cette dictature imposée par le talent des deux roster. Seul moyen imaginable, qu’une autre équipe soit capable de monter une “superteam”, ce qui ne ferait qu’accroître le sentiment d’avoir une NBA à plusieurs vitesses et faible en suspens.
Alors, oui, nous avons eu une superbe saison régulière, pleine de records en tout genre, et de performances individuelles de folie. Mais la NBA a pour point culminant les Playoffs comme nombreux observateurs aimaient le rappeler après le record d’une superbe équipe de Golden State l’an passé, et si un 73-9 “ne comptait pas sans le titre”, hé bien nous y sommes et si l’on excepte 2-3 séries sur l’ensemble, le spectacle a été peu reluisant. Honnêtement, en dépit du nombre de bons joueurs répartis entre les franchises, les futures Playoffs NBA ne s’annoncent pas nécessairement plus équilibrée, et c’est bien dommage que les dirigeants de la ligue n’aient pas fait le nécessaire pour éviter cette situation, peut-être sans précédent dans une NBA pourtant plus compétitive qu’à la grande époque de la rivalité Boston-LA. Tu fais chier Silver.