C’est sans surprise que nous retrouvons les Warriors et les Spurs en finale de conférence Ouest. Les finalistes de l’an passé ont facilement balayé le Jazz du Utah en 4, et enchainent deux sweeps de suite, malgré un Jazz combattif, avec un bon Rudy Gobert à 15 points et 13 rebonds de moyenne sur la série, ainsi qu’un Gordon Hayward scoreur à 24,8 points. Mais cela n’a pas suffi face à l’armada de Golden State. De leur côté, les Spurs ont dû cravacher pour éliminer les Rockets de James Harden en 6. Ils ont pu s’appuyer sur un bon Kawhi Leonard sur les Game 1, 2 et 3, mais surtout sur le réveil progressif de Lamarcus Aldridge qui est passé d’un Game 1 exécrable à 4 points et 6 rebonds à un énorme Game 6 à 34 points, 12 rebonds, à 16/25 au shoot. Hormis les stats, on retient le magnifique Game 5 à San Antonio avec des Spurs de qualité, et un contre ultra clutch de Manu Ginobili sur James Harden à 3 secondes de la fin, qui a scellé le sort des Rockets.
Dès lors, pour cette finale de conférence, les Spurs auront très fort à faire face aux Warriors qui partent favoris. Toutefois, quelques confrontations directes seront intéressantes à voir et pourront peut-être faire basculer le cours de certains matchs.
Meneurs de jeu
Les Spurs pensaient compter sur Tony Parker pour d’énièmes playoffs. En effet, TP n’a pas raté une série de playoffs depuis plus de 15 ans et a toujours élevé son niveau de jeu pour aider les Spurs à remporter quatre titres depuis 2001. Cette saison, à 34 ans, Tony a géré toute sa saison pour être prêt pour les playoffs. Face aux Grizzlies lors du premier tour, Parker a montré qu’il était toujours là avec 16 points de moyenne dont un très bon Game 6 à 27 points à 11/14 au shoot. Malheureusement, sur un petit floater anodin lors du Game 2 face aux Rockets, TP s’est gravement blessé au genou. Il souffre d’une rupture du tendon du quadriceps, qui va l’écarter des terrains au minimum 7 mois. C’est un coup dur pour les Spurs et Tony Parker. Par conséquent, Popovich a dû s’adapter et faire démarrer le rookie Dejounte Murray et tenter un coup de poker, avant de choisir la sécurité et mettre Patty Mills. L’australien a toujours été un excellent dynamiseur en sortie de banc. Mais maintenant il lui faut prendre ses responsabilité en tant que meneur titulaire. Cela a été le cas face aux Rockets où sur les quatre matchs où il a été titulaire, il tourne à 14,8 points et 4,5 passes décisives dont un Game 5 à 20 points. Des stats très honorables, et proche de celles de TP. De plus, il semble inquiéter le coaching staff de Golden State. En effet, Mike Brown est impressionné par son explosivité, sa vitesse, ses changements de directions. Meilleur shooteur à trois points que TP, la défense des Warriors devra rester vigilante et ne pas lui laisser trop d’espaces car quand il est chaud, il peut vraiment filocher. Mais Patty Mills devra aussi être vigilant face à son adversaire sur le poste, le double MVP en titre Steph Curry. Ce dernier n’a pas été aussi impressionnant et démonstratif en régulière que la saison précédente, en raison de l’arrivée de Kevin Durant. Pour le début des playoffs, et l’absence de KD, il a en profité pour reprendre le leadership avec 29,8 points de moyenne, 5,3 rebonds, 6,5 passes. Même avec le retour de KD face au Jazz, il compile 24,5 points, 5,5 passes, 5,3 rebonds. Il a clairement retrouvé son niveau d’excellence, et remontre sa facilité et sa pointe d’arrogance lors de ses shoots et crossovers. L’opposition Mills/Curry est logiquement déséquilibrée. Toutefois, Curry devra être vigilant et ne pas sous-estimer la palette offensive de Patty Mills.
Avantage Golden State
Arrières
Sur le poste d’arrières, l’opposition semble également déséquilibrée. Les Spurs s’appuie sur Danny Green. Après une saison très moyenne et un premier tour de playoffs médiocre (5,8 points à 35% aux tirs et 29% à trois points. Il s’est un peu réveillé face aux Rockets. Il a été bien plus adroit, plus confiant en son shoot, et toujours présent défensivement. Il tourne face à Houston à 10 points de moyenne et 4 rebonds à 47% au shoot. Surtout, on a enfin retrouvé le Danny Green du titre de 2015 lors du Game 5 avec des tirs monstrueux. Il finit sur ce match à 16 points à 4/8 à trois points, et a contribué à la victoire des Spurs. Dès lors, on espère le voir dans le même rythme face aux Warriors. Mais cela ne sera pas tâche facile car il est directement opposé à Klay Thompson. Lui qui a réalisé une belle saison régulière à 22,3 points, est très discret lors de ces playoffs, voire décevant. Après un premier tour déjà compliqué (18,3 points à 38% au shoot), il est passé totalement à côté de ses demi-finales de conférence face à Utah avec seulement 14 points de moyenne à un vilain 31% à trois points. On attend clairement beaucoup plus de lui. Mais, il faut relativiser en se disant que KD, Curry et même Draymond Green prennent énormément de shoots, ce qui baisse ses moyennes. Toutefois, en sachant qu’il aura moins de tirs par match (12 par match face à Utah contre 17 en saison), il doit être efficace, et tirer à haut pourcentage. Du côté défensif, pas de défaillance, il est toujours propre et performant. Face à Danny Green, il devra le limiter à trois points, ce qui est dans ses cordes, même s’il faut se méfier de ses coups de chaud.
Avantage Golden State
Ailiers
C’est l’une des plus belles oppositions de la ligue sur le poste d’ailiers : Kawhi Leonard vs Kevin Durant. Commençons par le double tenant du titre de meilleur défenseur de l’année. Le Franchise Player des Spurs a été encore très bon face aux Rockets, même si statistiquement, il a baissé son rythme de croisière. Il passe d’une série face à Memphis avec 31 points, 6 rebonds, 4 passes, à une série un peu plus mitigée face à Houston avec 19,8 points, 8,2 rebonds et 4,8 passes (en comptant son absence lors du Game 6 pour cause de blessure.) Sans cette absence, il compile plus de 23,5 points et presque 10 rebonds par match. Sa présence est un bonheur pour les Spurs. Mais on peut voir qu’ils ont pu l’emporter sans lui, ce qui est rassurant. Il n’est reste pas moins essentiel. Le souci pour Kawhi c’est son état physique. Il a raté le Game 6 à cause de sa cheville. On ne sait pas comment il sera, surtout que face aux Warriors, il aura fort à faire face à Kevin Durant. L’ancien MVP est en roue libre. Il est exceptionnel. Gêné par des blessures lors du premier tour face aux Blazers, il a pleinement joué face à Utah et a déroulé : 24,5 points, 8,8 rebonds, 4,5 passes à 50% au shoot, ce qui est impressionnant quand on sait qu’il prend 17,5 shoot par match. Mais il va se retrouver face au meilleur défenseur de la ligue sur son poste, ce qui le gênera sans doute. C’est donc à lui d’être intelligent, de ne pas forcer ses shoots, et pourquoi pas laisser Curry ou Thompson scorer plus que d’ordinaire.
Egalité
Ailiers-fort
Là aussi on retrouve deux des meilleurs joueurs de la ligue sur ce poste, si ce n’est aujourd’hui le meilleur avec Draymond Green. Mais, débutons avec les Spurs et LaMarcus Aldridge. La série face aux Rockets a été mouvementée. Lors du Game 1, il passe totalement à côté de son match avec 4 petits points à 2/7 au shoot et 6 rebonds. Le plus choquant, au-delà des 4 points, c’est qu’il n’a pris que 7 tirs. C’est inconcevable pour celui qui est censé être la deuxième option offensive de l’équipe. Rapidement, il a compris qu’il fallait qu’il se réveille s’il voulait connaitre les finales de conférences. Dès lors, il a enfin joué au niveau qu’il avait à Portland sur la suite de la série, notamment lors du Game 6 avec un énorme match : 34 points, 12 rebonds à 16/25 au tir. Il a prouvé qu’il en avait encore sous le pied. Face aux Warriors, il va falloir qu’il soit à 110%. On n’attend pas de lui toute une série à 34 points, 12 rebonds, mais au moins un 20/8 et qu’il pèse sur la durée de l’affrontement. Car, en opposition directe, il tombe sur le meilleur joueur de Golden State actuellement : Draymond Green. Ce dernier est devenu (il l’était déjà finalement), la pièce essentielle au bon fonctionnement de l’équipe. Ses stats sont folles (16 points, 8,8 rebonds, 7 passes, 2,3 contres). Il est omniprésent en défense, en attaque… Sans lui, les Warriors seraient clairement orphelins et diminués, bien plus que sans Curry ou sans Durant. Dès lors, il lui faudra rester aussi fort et efficace. Concernant Aldridge, il va devoir être à 200% offensivement et défensivement pour tenter de contenir Green, mais j’en doute.
Avantage Golden State
Pivots
C’est le poste le plus faible des deux équipes. Pour preuve, Popovich a tenté trois pivots titulaires différents : Tout d’abord, il avait opté pour Dewayne Dedmon, qui a été le pivot titulaire tout au long de la saison. Cependant, Dedmon a été très décevant, voire transparent. Dès lors, Popovich a décidé de changer son pivot pour un joueur bien plus expérimenté : David Lee. L’ancien warrior qui a été discret mais correct tout au long de la saison (7,3 points, 5,6 rebonds en 18 minutes) a intégré le cinq majeur sur les trois derniers matchs de la série face à Memphis avec des stats non négligeables (8,6 points, 6,3 rebonds en 28 minutes). Mais, lui aussi, n’a pas été à la hauteur. En fin de compte, Popovich a placé Pau Gasol en titulaire, sans grande conviction. Il tourne à 7,7 points, 8,5 rebonds, ce qui est plutôt correct, même si on attend un point ou deux de plus au scoring. Il compile tout de même 2 contres par match, ce qui prouve qu’il n’est pas si mauvais que ça défensivement, et que la motivation compte pour beaucoup. Face à lui, on retrouve le grand Zaza qui est dans ses standards. Ses stats sont faibles (5,3 points, 3,8 rebonds) mais on sait que son jeu ne se voit pas sur une feuille de match mais sur le terrain. Son physique impressionne toujours. Il est présent dans la dissuasion et cela reste nécessaire pour la défense des Warriors.
Avantage San Antonio
Le Banc
Du côté de l’équipe de Gregg Popovich, on retrouve comme sixième homme un homme qu’on attendait pas : Jonathon Simmons. Lui qui ne tournait qu’à 10 minutes de jeu face à Memphis, est passé à 23 minutes de jeu, et surtout près de 30 minutes sur les Game 5 et 6 face à Houston. Il compile 13,2 points de moyenne, et a sorti 18 points lors du Game 6. Il est devenu en quelques matchs le meilleur joueur en sortie de banc. Il lui faudra être à 110% face à Golden State. Il va être le dynamiseur du banc, comme l’était Patty Mills. Puis, on a Manu Ginobili. En 18 minutes, il score que 6,2 points par match. A 39 ans, il s’est encore illustré avec notamment énorme contre sur James Harden. Par contre, Il est catastrophique niveau stat (21% au shoot, 14% à trois points). On est bien loin du Ginobili qu’on a connu il y a de ça déjà plusieurs années mais il reste encore présent et efficace sur certaines séquences. Vint ensuite, Kyle Anderson en back-up de Kawhi Leonard ou encore David Bertans à l’intérieur. Côté GS, l’ancien MVP des finales Andre Iguodala est toujours présent mais déçoit énormément. Il essaie de temps en temps de sortir la tête de l’eau (7,6 points sur les deux séries). Il est un élément majeur des Warriors, surtout défensivement grâce à son impact physique quand il rentre sur le terrain. On retrouve aussi Livingston qui, en tant que back-up de Curry, déçoit aussi. Puis, Javale Mcgee fait un excellent boulot en sortie de banc (7,4 points, 3,6 rebonds). Au-delà des stats, son explosivité, sa verticalité et son athlétisme est un atout majeur pour les Warriors. Vient ensuite Ian Clark et Patrick McCaw qui, en jouant une dizaine de minutes sur les postes 2 et 3, n’apportent que peu de choses, malgré une intention de bien faire. Enfin à l’intérieur, David West sera important en playoffs en apportant son expérience et sa roublardise. Dès lors, les deux bancs sont corrects mais déçoivent quelque peu. La blessure de TP fait du mal au banc des Spurs car cela oblige Mills à être titulaire et le banc en perd de sa qualité.
Egalité
Les coaches
Quid de Steve Kerr. Le coach des Warriors est malheureusement encore confronté à ses soucis de santé et ses blessures au dos. Il a été opéré avec succès il y a de ça quelques jours et est déjà de retour à l’entrainement avec son équipe. Dès lors, c’est son assistant et ancien head coach Mike Brown qui prend l’intérim. Son impact est mineur dans le sens où il ne fait qu’exécuter le plan de jeu de Steve Kerr. Ce dernier n’a pas donné de date de retour. Il pourra très bien revenir pendant la série. Face à lui, Gregg Popovich, déroule tranquillement. Il s’est fait peur quelque fois face aux Rockets mais à bien gérer la blessure de Tony. Il fait en sorte de mettre dans les meilleures conditions son Franchise Player Kawhi Leonard avec ses petits soucis de cheville.
Avantage Spurs
Résultats en saison régulière : San Antonio 2 – Golden State 1
- 25 Octobre 2016 @Golden State: San Antonio Spurs 129 – Golden State Warriors 100
- 11 Mars 2017 @San Antonio: Golden State Warriors 85 – San Antonio Spurs 107
- 29 Mars 2017 @San Antonio: Golden State Warriors 110 – San Antonio Spurs 98
Calendrier
- Game 1 : @Golden State : Dimanche 14 Mai à 21h30
- Game 2 : @Golden State : Mardi 16 Mai à 3h
- Game 3 : @San Antonio : Samedi 20 Mai à 3h
- Game 4 : @San Antonio : Lundi 22 Mai à 3h
- Game 5 : @Golden State : Mercredi 24 Mai (horaire à déterminer)
- Game 6 : @San Antonio : Vendredi 26 Mai (horaire à déterminer)
- Game 7 : @Golden State, Dimanche 28 mai (horaire à déterminer)
Conclusion
Sans Tony Parker, et avec Kawhi Leonard potentiellement diminué, on voit mal comment San Antonio va pouvoir rivaliser avec l’armada des Warriors. Ces derniers jouent un basket de haute qualité, et semblent tranquilles. Cependant, il ne faut pas sous-estimer les Spurs et Gregg Popovich qui, à la maison, feront tout pour prendre un match, ou deux. Tout de même, on voit clairement Golden State s’imposer et se qualifier pour la 3ème fois consécutive en finales NBA.
Pronostique : Golden State Warriors 4-1