J’ai commencé à suivre la NBA à la fin des années 2000. A cette époque, je ne connais rien à ce sport, je l’ai toujours snobé, et soudainement, il s’ouvre à moi – et réciproquement je dois dire. Comme d’autres avant moi, je cherche d’abord à découvrir ce sport par de l’image, vu que les matchs sont à des heures difficilement abordables, j’utilise YouTube comme vecteur. Et quel monde merveilleux s’ouvre à mes yeux ébahis, par le biais de tous ces fans de basket qui font des Mix NBA. Je ne sais pas si d’autres sports possèdent une telle panoplie de beauté, compilée en vidéo, mais c’est là que je comprends toute la puissance du Basket. La beauté de la verticalité, de cette avalanche de dunks, d’actions de grande classe, le tout porté par une musique, un traitement particulier de l’image, et les voix des joueurs, commentateurs, et autres acteurs de la ligue posés comme une bande supplémentaire, de manière à ce que seuls mes yeux ne soient pas impliqués.
Du coup, en 2009, j’avale des Mix à la pelle, et à chaque fois je le sens. Je le sais, dès les premières secondes, si la personne qui a réalisé cette vidéo aura le talent pour me faire ressentir cette espèce de chaleur qui remonte, qui n’est pas sans rappeler celle qui vous envahie lorsque vous tombez amoureux. C’est ainsi que je suis tombé sous le charme de la NBA en premier lieu, grâce à ses fans qui souhaitent partager leur passion, qui le font avec brio et vous donnent une fenêtre ouverte sur la grande ligue.
Si je suis toujours resté un consommateur de Mix, j’imagine que mon attrait personnel pour l’écriture, et ma passion évoluant, je suis devenu par la suite un plus grand féru d’articles, aux dépends de vidéos – même si je continuais à jeter un coup d’œil de temps en temps, ma recherche inlassable de nouvelles vidéos “choc” s’est atténuée avec les années.
Néanmoins, l’autre jour, on m’a glissé que ce serait sympa si j’écrivais un article sur Florent Moal, qui produit des vidéos de qualité. Compte tenu de ce qu’apporte l’auteur de la demande à QiBasket, je me suis dit qu’évidemment, je le ferai, que c’était la moindre des choses d’écouter ses conseils. Et me voilà donc sur la page Facebook de Florent.
Dès les premières secondes, avant même d’avoir ouvert la première vidéo, je sens que l’environnement est propice. Je reconnais un logo : Nine Entertainment. Je connais ce logo, je l’ai déjà vu, j’en suis sûr. Je descends sur la page, voilà la première vidéo, mêmes couleurs que le reste de la page, bleu. La vidéo est un Teaser intitulé Wild Wild West. Je lance, et là, première salve d’adrénaline lorsque les lettres Ballin Crew s’affichent. Si vous ne connaissez pas, grand mal vous fasse, vous avez là parmi les plus talentueux vidéastes français en termes de mix sur la NBA. Le logo Nine Entertainment suit : bingo, c’est ainsi que j’avais déjà vu le travail de Florent. Ce qui suit, une musique nerveuse, en parfaite adéquation avec les images qui suivent, un Russell Westbrook agité et déterminé. En quelques secondes, le ton est donné, et pour être honnête, malgré mon aversion pour la pile électrique du Thunder, j’en redemande.
Mais il me faut plus, je veux voir le vrai travail de Florent. Celui qui fait qu’on m’a proposé de lui consacrer un article. Je me dirige vers le moment de vérité, la chaîne YouTube ! Je parcours les vidéos, et ma curiosité tombe sur ce titre “He Stole the Show” – une photo de Kobe en fond. C’est parti. Et là, les frissons, un commentateur qui nous fait un bilan éloquent de la carrière du Mamba, puis la voix grave, lourde de Kobe qui prend le relais, la couleur des images volontairement diluées alors qu’il entre sur le terrain, véritable métaphore de la carrière qui se ferme pour l’ex-numéro 24 au moment où elle a été publiée. Les premières notes de “Stole The Show” de Parson James prennent alors le relais… Mais assez spoilé, je vous laisse la suite.